Exposition temporaire jusqu’au 23 janvier

Une Histoire de la Nature Morte de la Préhistoire à nos jours : Vaste programme !
Ce qui reste : De objets témoignent par eux-mêmes
Dès la première salle, je suis perplexe : de nombreuses œuvres contemporaines voisinent avec un estampage des haches de Gavrinis, un rêmeavissant flacon chypriote en forme de grenade et un bas-relief d’Abydos .
Une courte séquence de Stalker de Tarkovsky occupe un mur. sur un autre, des photographies de Boltanski : les habits de François C 1971-1972.

L’installation la plus étrange est ce Repas Hongrois, avec assiettes (et restes de nourriture) couverts, verres, « tableau-piège » de Spoerri.
Le dialogue entre les œuvres est amorcé et cette démarche me parle. Deux pistes s’entremêlent : la Chronologie et cette confrontation.
l’Art des choses ordinaires a été représenté depuis l’Antiquité, des fresques d’Herculanum, mosaïques de Pompéi.
Ces représentations de gibiers, crustacés avec des ustensiles du repas sont très proches des natures mortes qu’on a l’habitude de voir.

Les objets de Croyance correspondent aux représentations médiévales, les objets forment le décor d’une image pieuse, symboles qu’on savait lire alors comme le fruit qui évoque la tentation, ou le lys blanc la pureté de la Vierge lors de l’Annonciation. Le contour de la sandale du Prophète dans les représentations islamiques. Face à ces objets de croyance on a placé les kakis qui invitent à la méditation.

A partir du XVIème siècle la peinture s’émancipe de la représentation religieuse. De beaux trompe-l’œil, des marqueteries de Padoue Cette représentation profane est principalement flamande ou hollandaise.

étaJoachim Beuckelaer : Marché au Poisson Joachim Breuckelaer brosse des tableaux truculents du marché au Poisson ou de l’Etal du Boucher. Ces victuailles sont étalées, avec à l’arrière-plan un Christ dans le Lac de Tibériade, si loin, si petit. En face de ces tableaux truculents, et non moins truculents les collecteurs d’impôt et tous ces trésors dorés étalés suggèrent l’arrivée (déjà!) du capitalisme culminant en 2019 avec la Chambre des Trésors de Gilles Barlier

La confrontation de deux œuvres m’a beaucoup intéressée : Matisse s’est inspiré de Jan Davidz de Heem dans La Desserte il a peint les mêmes choses tout en composant un Matisse original.


On peut jouer au jeu des erreurs mais on n’en trouvera pas beaucoup.
Sélectionner, Classer, Collectionner, nous conduit au 17ème siècle du côté des Cabinets de curiosité, des monstres de la Nature au pillage colonial. Puis aux plus classiques coupes de Cerises et melon (1633) de Louise Moillon .
Au milieu de ces natures mortes classique un étonnant Dali

Tout reclasser
commence avec une vidéo qui mélange les différents éléments, les regroupe, s’amuse à construire de nouveaux sujets comme autrefois Arcimboldo

bizarrement, je préfère les fleurs de Séraphine de Senlis à un Delacroix bien terne
Vanitas : les vanités avec crânes ou putréfaction montrant la brièveté de notre vie terrestre

je traverse avec assez de répulsion une salle sinistre présentant des tableaux de gibier, tête d’animal sanguinolents, pieds humains coupés de Géricault, lapins morts, truites de Courbet, un Bernard Buffet pour les modernes
la Vie simple me conduit vers de sages asperges peintes par Manet, la Chambre de Van Gogh exposée en face d’un intérieur hollandais de Samuel van Hogestaten étrangement moderne.

le coin de table de Bonnard fait face à un Cezanne

Plus loin je repère Morandi que j’aime tant depuis notre voyage à Bologne.

Braque est confronté au sculpteur italien Boccioni son contemporain et non loin de là Fernand Léger avec le Ballet mécanique

nous sommes entrés dans le XXème siècle et la modernité, ready-made, compressions de déchets d’Arman, poupées de Schütte, coca-cola de Warhol et vidéos : film de Resnais et Queneau : Le Chant du Styrène. Une vidéo a retenu mon attention Semiotics of the kitchen vidéo féministe, parodie d’une émission de télévision culinaire où les choses de la cuisine se chargent de colère et de révolte. https://youtu.be/ZuZympOIGC0
L’exposition explose Les Choses en beauté avec Zabriskie Point (1970) d’Antonioni