CARNET DE MADERE

Nous quittons Funchal vers 8h30 très facilement par l’autoroute ER 101 (VR1). Dès la sortie de la ville, les petites terrasses des bananeraies s’étagent sur les pentes raides. La route est si souvent dans des tunnels que nous avons tout juste le temps d’entrevoir les montagnes ou chercher la mer que nous sommes déjà sous terre. A Ribeira Brava la ER104 (VR4) se dirige vers le nord. C’est l’itinéraire recommandé par le GPS. Il faut ruser pour l’éviter à la sortie d’un tunnel et rester sur ER 101. A la sortie de Ribeira Brava, nous entrons dans un nouveau tunnel en direction de Ponta do sul où, selon la carte Michelin, une route touristique suivrait la côte. Impossible de la trouver ! Peu avant La Madalena do Mar, à un rond-point, une route marquée « accès local » mène à un village de pêcheurs.
Quelques maisons de l’autre côté de la route, sous la falaise, peintes de blanc et de bleu aux toits de tuiles rouges, les portes protégées par des petits auvent. Des potées de fleurs alignées, à l’arrière, les bananes. La route entre dans un tunnel. 30 mètres plus loin, des paquets d’eau se déversent en un rideau, une cascade peut être, une autre ouverture donne sur une terrasse où pêche un homme encapuchonné. Les vagues qui s’écrasent sur les rochers éclaboussent le pêcheur. J’imagine la photo et la déclenche au jugé sans rien voir, je suis complètement éblouie par le soleil. Par chance le résultat est exactement ce que j’attendais.

Promenade le long de la plage de gros galets gris battue par un rouleau impressionnant. Je passe devant un joli café, tout simple, quelques tables dehors avec des bancs. Derrière le comptoir, un assortiment de bouteilles, coupes, une figurine de footballer en bleu et blanc, sans doute Cristiano Ronaldo, la gloire de Madère à qui on a dédié l’aéroport international ? je choisis un gros bolo recouvert de crème anglaise et de cristaux de sucre et commande un petit café uma bica et sors m’installer face à la mer pour un petit déjeuner de rêve. Sûrement le plus beau des vacances !

Comme il est encore tôt, je m’accorde une promenade à pied sur la digue le long de l’eau dépassant La Madalena do Mar, village très tranquille avec des restaurants engageants. Il faudrait pouvoir y revenir ! la route, et ma promenade, bute devant un mur , une falaise colorée présentant des strates roses, orangées, pourpres, brunes, superposées. Un éperon pointu se détache sur le ciel. Il faudra contourner l’obstacle. La route principale ER101 court sous terre. Une petite route blanche tortille dans les terres et grimpe jusqu’à Arco da Calheta puis redescend vers la mer. Il faut être attentives et désobéir au GPS qui veut toujours nous aiguiller vers la ER101.

Nous avons repéré un port à Calheta. Arrivées sur place une déception. Pas de bateaux de pêche, une marina bien équipée pour les plaisanciers avec des restaurants pour touristes, des agences qui organisent des tours en mer pour voir les baleines et les dauphins. Un hôtel jaune 4* bouche l’horizon. C’est banal à pleurer. En face de l’hôtel, Continente, un grand supermarché pour les touristes. C’est le premier que nous voyons depuis notre arrivée. A l’intérieur, on s’y bouscule dans toutes les langues. Les Portugais si souriants et tranquilles dans les petites boutiques sont aussi brutaux que les Allemands, les Suédois ou les Français qui se fraient un passage dans les allées encombrées. Beau rayon traiteur où nous achetons un demi-poulet grillé, des croquettes fourrées aux coquillages. Les légumes et les fruits exotiques sont très appétissants.
A Estreito da Calheta nous quittons la mer pour trouver la route 222, puis la ER 210 qui part de Prazeres et traverse la montagne. Quand nous demandons notre chemin les Madériens ne comprennent pas pourquoi nous choisissons cet itinéraire alors que ER101 et ses tunnels sont si commodes. Nos collègues touristes sont aussi perdus que nous. Par chance, un panneau « Fonte do Bispo »va nous sortir d’embarras. Ce lieu figure sur la carte Michelin et le GPS connaît.

La route grimpe allégrement entre bruyères arborescentes et ajoncs. Nous arrivons au col à 1166 m après de nombreux tournants. La température s’est rafraîchie sérieusement mais le soleil chauffe bien. Il fait agréable dans la végétation hivernale.
Pique-nique près du col sur une pelouse rase vert très vif qui brille sous les gouttelettes minuscules dorées sous le soleil. De minuscules champignons jaunes complètent la décoration. J’essaie d’herboriser. Plantnet me géolocalise en Afrique mais n’identifie pas l’arbuste à feuilles rouge et à minuscule clochettes, i-Naturalist non plus. De l’autre côté de la route une petite mare est peuplée de grenouilles qui sautent toutes ensemble à mon approche.
La route qui descend est bordée de grosses touffes d’agapanthes et d’hortensia fanés. Décembre n’est pas la meilleure saison ! Plus bas nous découvrons des eucalyptus gigantesques aux fûts impressionnants qui sentent très bon.
C’est quoi un bolo ? Il faut ruser avec le GPS dis donc, pour arriver à tes fins.
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@Aifelle : un boulot c est un gâteau mais aussi parfois un petit pain de Madère.
Pour le GPS il n à aucune considération pour le tourisme.Ses algorithmes ont pour but de faire gagner du temps. Peu lui importe de nous transformer en taupes.parfois il choisit un chemin étroit et pentu pour nous faire gagner 500m
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pas simple de se repérer! Mais les paysages valent le coup!
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@Eimelle : j aurais peut-être dû mettre un plan . C’est très facile de se repérer avec l route principale mais comme elle entre dans les tunnels si on veut voir du paysage il faut ruser
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Et oui, tous ces tunnels sont pratiques pour les habitants qui veulent gagner du temps (comme en Norvège) mais moins pour ceux qui veulent admirer la nature ! j’ai eu aussi à « ruser » avec le GPS qui ne choisit pas la voie la plus belle mais la plus rapide.
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