Vers le Sud : Côte sous le vent de Pointe Noire à Vieux-Habitants, déjeuner à Rocroy

GUADELOUPE

l’habitation de  Grivalière

Le raccourci pour Pointe Noire par Beaugendre et Morphy (D22) est proche de la côte. Mais il monte et descend entre maisons et jardins. Pour la passagère, il est plus agréable à parcourir mais pas pour la conductrice stressée par le manque de visibilité et l’étroitesse de la route. Il rejoint la RN 2 à l’entrée de Pointe Noire nous passons entre les vieilles maisons de bois certaines ont un étage et un balcon rouillé qui semble branlant.

Malendure

La route suit de très près la côte entre Mahaut et Bouillante. Nous passons la très chic et très touristique station de Malendure, belle plage de sable. Des voiliers croisent au large. On pourrait faire un tour en mer dans la Réserve Cousteau ou observer des tortues. Les parkings sont pleins, la foule des touristes nous rebute. Sur la corniche des étals de fruits exotiques sont très appétissants, très bien présentés. Comme je rêve de papayes, de caramboles et d’ananas je suis comblée. Mais tant d’abondance est suspecte. Tant de jolis restaurants sont bien touristiques. Le soir, Marie-Jo notre hôtesse,  confirmera mes soupçons : pour elle Malendure « ce n’est plus la Guadeloupe mais la côte d’Azur », un repaire à touristes, trop riche, trop clinquant, les guadeloupéens ne s’y retrouvent plus.

Nous avions prévu initialement d’aller aux sources chaudes de Bouillante et au restaurant. Nous dépassons les Bains Thomas sans les voir.

Rocroy

la plage de Rocroy

Rocroy est une petite plage sauvage bordée de roches volcaniques. Un seul restaurant sur le sable : La Baie de Rocroy qui possède une belle terrasse couverte quelques tables sur le sable et des chaises longues. La plage est déserte – à l’exception de deux iguanes sur les rochers. Voici que Dominique me téléphone, la sonnerie fait fuir l’un d’eux, l’autre, monte dans les herbes sèches. Comme je ne réponds pas, elle rappelle et la deuxième sonnerie le fait disparaître. Je réserve au restaurant pour midi.

iguane

L’Habitation  Grivelière

L’Habitation Grivelière est une plantation de café dont la visite est très recommandée par nos guides. Après recherche sur Internet, j’         apprends qu’elle est fermée pour rénovation mais leur site propose aux visiteurs de monter pour se promener dans les alentours.

La petite route au-dessus de la Grande Rivière de Vieux-Habitants, tortille entre les maisons, prend de la hauteur jusqu’à un hameau très pittoresque aux curieuses maisons encastrées dans la pente. Un atelier d’artiste promet des bijoux de graines et autres réalisations naturelles. A la sortie du village, la route se rétrécit encore.

Un panneau original fait son apparition : « klaxon obligatoire ». Nous comprenons pourquoi : impossible de se croiser, tournants brusques, descentes effrayantes suivies de remontées raides (en première). La voiture grimpe péniblement. La nature est exubérante. On se croit en pleine jungle. Les troncs des grands arbres sont recouverts de lianes. Les grandes feuilles découpées des philodendrons se déploient à plusieurs mètres au-dessus de nous. Encore plus haut, les branches sont colonisées par les épiphytes : touffes de Bromélias qui ressemblent à des nids, Tillandsias (mousses espagnoles) qui dégoulinent. Pour laisser passer une voiture, nous nous garons : la paroi rocheuse est recouverte de Tradescantia (misère) qui rampe partout. Les Oreilles d’éléphant Alocasia macrorhizos . Je suis encore plus enchantée qu’au jardin  botanique. Six kilomètres de cette route sauvage nous conduisent au portail fermé (depuis 2011, bravo les guides !).On devine les toits de tôle de l’Habitation Grivelière parmi la végétation. Impossible d’imaginer la plantation et l’usine. A la suite de la route, une piste cimentée tout à fait carrossable pour les véhicules hauts monte encore plus loin. Ici on appelle « Traces » les pistes et les sentiers. Cette trace conduit à la Cascade Paradis. Dix heures, trop tard pour entreprendre une randonnée. Une femme très enceinte me le déconseille, il faut franchir à gué la rivière et c’est loin. Je me fixe 20 minutes, traverse sans difficulté le cours d’eau et grimpe une belle montée. Jusqu’à la rivière, je distingue des clôtures et bien cachées, des maisons. Les haies et les clôtures sont recouvertes de lianes fleuries : la Suzanne aux yeux noirs (Thunbergia alata), je la croyais africaine comment est-elle parvenue ici ? Il y a aussi de belles corolles violette des ipomées. Sur le chemin, des bouses de vaches.

La descente redoutée est impressionnante.

Vieux-Habitants

Le nom de la bourgade nous inspirait. Le pittoresque n’est pas au rendez-vous comme à Pointe Noire. L’agglomération de 7000 âmes fondée en 1636 est la plus ancienne paroisse de l’île avec sa grande église en basalte assez massive et peu ornée sauf le porche. Elle domine un vaste cimetière où les tombes sont souvent de véritables chapelles familiales souvent carrelées. Ici, la mort est minérale, le végétal n’a pas sa place. La Mairie est un bâtiment moderne. Un peu plus loin se trouve le grand stade avec des tribunes. Teddy Riner est statufié sur le socle une plaque célèbre ses victoires sportives. Il fait le pendant avec le monument aux morts avec sa liste des morts pour la France. Au milieu des constructions modernes il reste quelques cases de bois, l’antenne parabolique témoigne que celle-ci est encore habitée à côté d’autres vides,  presque ruinées.

Plage de Rocroy

J’hésite à me baigner : l’eau est agitée, un peu verdâtre et il y a des sargasses que le serveur dit urticantes(selon Internet il n’en est rien). On nous a installé une petite table sur la plage, à l’ombre. Dominique a commandé des moules thaï et moi, un tartare de saumon accompagné de riz et de salade et de fins copeaux de gingembre avec du wakame. Excellent et très fin. Les moules sont très pimentées, il y a surtout une herbe verte aux feuilles arrondies qui pique plus que le piment ; le serveur est étonné. Les Antillais mangent plus pimenté que nous.

Nous sommes conquises et reviendrons samedi, nous réservons.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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