Font le siège à la fois – L’assaut donné, qui l’a?
C’est le bandit.
Bien sûr, j’avais entendu parler de la bataille d’Hernani! Un très beau billet de Claudialucia présente son récit par Théophile Gautier. Je n’avais jamais lu ni vu cette pièce . Merci encore à Claudialucia de l’avoir proposée comme lecture commune.
Cinq actes, cinq tableaux différents, cinq humeurs. On dirait du Shakespeare!
Don Carlos, Charles Quint jeune
ActeI – le Roi-, Scène I, presque farce, ce troisième homme caché dans une armoire. Dona Sol a trois prétendants. Dans le cas de l’armoire, c’est plutôt « Ciel mon mari! »et l’amant caché. Victor Hugo ne se contente pas de si peu. D’ailleurs, il n’y a pas de mari, c’est l’oncle, un barbon qui est le fiancé. Il y a l’amant de cœur : Hernani et le séducteur : Don Carlos. Ce dernier n’est pas n’importe qui, c’est le Roi d’Espagne. Et la pièce va changer de registre et devenir une pièce historique (je continue à penser à Shakespeare).
Acte II – Le bandit – Hernani, le bandit défie l’autorité royale. Allusion politique ? Don Carlos croit pouvoir séduire la belle uniquement en raison de son pouvoir »
mais que fera le roi, la belle une fois prise? – Il la fera comtesse, et puis dame d’honneur; Puis qu’il en ait un fils, il sera roi »
Abus de pouvoir et usage de la force, Don Carlos n’a pas le beau rôle. Hernani le rebelle mérite l’amour de Dona Sol.
Acte III –le Vieillard– Don Ruy Gomez De Silva, barbon amoureux, n’est pas le personnage ridicule auquel on s’attendrait, c’est un personnage noble très chatouilleux sur le sujet de l‘honneur. On croirait du Corneille! Don Ruy et Hernani rivalisent de grandeur d’âme.
Charles Quint empereur
Acte IV – Le Tombeau – est celui de Charlemagne à Aix-la-Chapelle à l’occasion de l’élection de l’empereur du Saint Empire Romain Germanique. Don Carlos devient Charles Quint et, avec cette nouvelle grandeur se métamorphose. Ce n’est plus Shakespeare, c’est carrément Verdi (anachronisme!!!) : des conjurés, des chœurs…., de la GRANDEUR!
Acte V – la Noce – tragique, bien sûr, version Roméo et Juliette?
Mais le théâtre lu est toujours plus pauvre que le théâtre sur scène. Existe-t-il une version DVD visible?
On a toujours l’image de Victor Hugo dans sa vieillesse, on imagine moins l’adolescent qui déclara « je veux être Chateaubriand ou rien » à 14 ansou qui, en 1818, paria avec ses camarades qu’il écrirait un roman en 15 jours. C’est Bug-Jargal, ce premier roman de Victor Hugo paru d’abord en 1819 puis remanié en 1826.
Est-ce que les esclaves sont quelque chose? – Oui monsieur, dit le vieux maréchal de camp de Rouvray, oui les esclaves sont quelque chose ; ils sont quarante contre trois ; et nous serions à plaindre si nous n’avions à opposer aux nègres et aux mulâtres que des blancs comme vous
Toussaint L’ouverture
l’insurrection des esclaves est un contre-coup de la chute de la Bastille.
Moins abouti que ses œuvres les plus célèbres, Bug-Jargal est un livre à part entière.
Bug-Jargalraconte la révolte des esclaves à Saint Domingue en Août 1791. J’ai eu enviede lire la vraie histoire. Victor Hugo s’est très bien documenté : le héros Bug-Jargal est sans doute imaginaire, mais les autres chefs de l’insurrection, Biassou, Boukmann ont bien existé. Les cérémonies étranges, les messes burlesques de l‘Obi correspondent au culte vaudou qui a réellement été célébré au début du soulèvement. Coïncidence amusante : en juin 1794, une expédition commandée par Victor Hugues, libérera les esclaves- la proximité des patronymes m’a fait sourire.
l’esclave se libérant de ses chaînes – Gorée
Bug-Jargal, qui a donné son titre à l’oeuvre a une personnalité exceptionnelle, son aura, son autorité digne d’un fils de roi africain qu’il est. Le capitaine d’Auverney, le narrateur rivalise de chevalerie et de noblesse. L’art de Victor Hugo est de ne pas avoir construit une oeuvre manichéiste avec tous les bons dans un camp, les méchants dans l’autre. Les personnages sont complexes. L’histoire d’amour – un peu mièvre – pour la parfaite Marie se complique dans la rivalité des deux héros qui s’estiment et s’appellent même frères. Les « méchants » se répartissent dans les deux camps aussi bien dans celui des colons blancs que chez les insurgés, la sauvagerie et les massacres sont dénoncés. Dénoncée l’horreur de l’esclavage. Raillée, l’hypocrisie de certains « négrophiles », confrontés au soulèvement, retrouvent les intérêts des planteurs. Moquées aussi, les pratiques militaires qui veulent asseoir l’autorité des officiers sur une prétendue « connaissance du latin ». Dénoncés aussi les massacres de la Terreur.
Sur la route de l’esclave à Ouidah Bénin
Cette oeuvre de jeunesse anticipe certains des thèmes hugoliens.
Dans le personnage du bouffon Habibrah,je crois deviner l’Homme qui rit. Encore un personnage complexe:
« Crois-tu donc que pour être mulâtre, nain et difforme, je ne sois pas homme? Ah ! j’ai une âme, et une âme plus profonde et plus forte que celle dont je vais délivrer ton corps de jeune fille! J’ai été donné à ton oncle comme un sapajou…. »
Il a campé ces personnages forts et complexes dans la nature exubérantes des îles Caraïbes
Souvent même ses eaux étaient cachées par des guirlandes de lianes, qui, s’accrochent aux branches des érables à fleurs rouges semés parmi les buissons, mariaient leurs jets d’une rive à l’autre, et, se croisant de mille manières, formaient sur le fleuve de larges tentes de verdures
La grotte dans laquelle est réfugiée Marie me fait penser à la celle de Gilliatt des Travailleurs de la mer
Au dessus de cette salle souterraine, la voûte formait une sorte de dôme tapissé de lierre d’une couleur jaunâtre. Cette voûte était traversée presque dans toute sa largeur par une crevasse à travers laquelle le jour pénétrait, et dont le bord était couronné d’arbustes verts, dorés en ce moment des rayons du soleil. ….
J’ai été un peu agacée des scènes où Léopold d’Auverney était prisonnier aux mains de Biassou, j’ai trouvé le grotesque trop outré, un peu condescendant. mais peut être était-ce vraiment comme cela? Ces uniformes déguenillé, ce latin de cuisine, ces drapeaux dépareillés.
Ouidah, porte du non-retour
Le souffle n’est pas encore celui des chefs d’œuvres les plus célèbres mais c’est celui de la révolte des esclaves, de la Révolution, avec toutes ses contradictions.
J’aime la peinture de Turner et j’aime le cinéma de Mike Leigh. Un film de 2h30 ne me fait pas peur. Toutes ces bonnes raisons pour aller voir le film
Je suis perplexe. Le film n’est ni aimable, ni plaisant. Turner est un personnage assez désagréable à regarder, à la mine porcine, aux grognements et aux grimaces forcées. Pour éviter l’hagiographie, Leigh est tombé dans la caricature. Deux agonies pénibles. la maladie de peau de la fidèle servante s’aggrave au cours du film. Les altercations avec les peintres et amateurs de peinture sont récurrentes.
Et pourtant ce film est passionnant. Génial générique où un tableau se découvre dans des volutes de fumées. Recherches sur la lumière, expériences d’optique. Images sublimes dans la nature et dans le studio de l’artiste. On retrouve les tableaux avant même de les voir. Lumière d’un coucher de soleil, marines…
le dernier voyage du Téméraire
Il s’inscrit dans l’avancée de la technique : le vapeur qui mène Turner à Margate, les premiers trains et finalement la photographie… chaque fois le peintre s’intéresse à ces nouvelles inventions, saisit le spectaculaire du nuage de vapeur, cherche à comprendre le cliché du daguerréotype. On voit même la jeune reine Victoria.
« Sur les bords de la Havel vivait, vers le milieu du XVIème siècle, un marchand de chevaux nommé, Michael Kohlhaas, file d’un maître d’école. Ce fut un des hommes les plus intègres, en même temps l’un des plus redoutables de son époque. »
Conduisant ses chevaux au marché, il se trouva en face d’une barrière qu’il n’avait jamais remarquée. « C’est un privilège seigneurial » ,péage nouvellement institué par le baron, maître du château, à peine eut-il qu’on lui réclama un laissez-passer, puis que le baron de Tronka, ne jeta son dévolu sur deux jeunes et magnifiques chevaux loirs qu’il confisqua, sorte d’otages en attendant que le maquignon ne revienne pourvu du laissez-passer. De retour du marché, Kohlhaas eut la désagréable surprise de voir que son domestique avait disparu et que ses poulains étaient devenus des haridelles épuisées par les travaux des champs.
Kohlhaas n’eut de cesse de saisir la justice pour le préjudice subi. Il rédigea donc une plainte avec l’aide d’un avocat, persuadé de l’appui de nombreux amis et de son bon droit. Des mois passèrent, puis on lui fit valoir que le baron Wenceslas de Tronka était parent de seigneurs influents. Kohlhaas se rendit donc auprès du commandant et rédigea une supplique à l’Electeur de Brandebourg. Cette nouvelle démarche n’aboutit pas plus que la première. Sa femme Lisbeth proposa de porter une nouvelle requête fut repoussée brutalement et décéda du mauvais traitement qui lui fut infligé.
C’est alors que Kohlhaas, sûr de son bon droit, excédé par l’injustice se transforma en justicier de sa propre affaire, détruisit le château du baron de Tronka et entraînant une troupe de valets et d’hommes d’armes incendia Wittenberg et la province, mettant à feu et à sang châteaux et villes mettant en déroute le prince de Meissen venu avec une armée l’arrêter.
« C’est dans ces conjectures que le docteur Martin Luther entreprit d’employer l’autorité que sa position dans le monde lui donnait, à faire rentrer Kohlhaas dans l’ordre en lui adressant des paroles énergiques et propres à réveiller les sentiments généreux dans le cœur de l’incendiaire »
L’intervention de Luther mit fin aux désordres, permit à Kohlhaas de bénéficier une amnistie pour que se tienne enfin son procès. Kohlhaas malgré ses succès militaires ne veut qu’une seule chose : que justice lui soit et que les deux chevaux noirs lui soient restitués dans l’état où il les avait laissés. Cependant, la justice entre un maquignon et de grands seigneurs est bien inégale et les tracasseries ne cesseront pas !
L’analyse dans la préface d’une œuvre est parfois frustrante, je n’aime pas qu’on me raconte l’histoire à l’avance. La collection MILLE.ET.UNE. NUIT offre une présentation différente. A la fin de la nouvelle (roman ?) tout un dossier concerne l’adaptation cinématographique d’Arnaud des Pallières. Ce dernier explique ses choix, entre autres de dépayser l’action dans les Cevennes, le casting . Le long entretien avec Mads Mikkelsen est aussi intéressant ;
Cela me donne vraiment envie de visionner le DVD à mon retour.
J’ai téléchargé le Combat contre le Démon de Stefan Zweig, je n’ai lu que la partie concernant Kleist. Zweig, avec sa culture immense, son esprit de finesse, l’éclairage freudien qu’il donne à la psychologie, ne me déçoit jamais. Seul bémol, Zweig écrit pour ceux qui possèdent une bonne culture allemande, ce qui n’est pas mon cas. Beaucoup de références manquent pour en apprécier davantage l’analyse. Zweig décrit Kleist en homme traqué « Il n’est pas de contrée de l’Allemagne que cet éternel vagabond n’ait habité »…. »c’est dans ce même état d’esprit que Rimbaud court d’un pays à l’autre, que Nieztsche change perpétuellement de ville et d »appartement, que Beethoven va de continent en continent : tous sont fouettés par une effroyable inquiétude qui fait l’instabilité tragique de leur vie ». … »toute son existence n’est qu’une fuite, une course à l’abîme »
Il oppose Kleist à Goethe.
Kleist se trouve « dans un état d’exaltation et de refoulement;cet intolérable tourment d’une âme trop pleine … »
Il attribue cela à une ambiguïté sexuelle – une pathologie sexuelle, écrit-il –
« Même en amour, Kleist n’est jamais le chasseur, amis toujours la victime, traquée par le démon de la passion ».
A propos de Michaël Kohlhaasil écrit :
« Quelle que soit la chose qui l’agite, elle tourne à la maladie et à l’excès : même les pendants spirituels pour la pureté, la vérité et l’équité, il les déforme ; le désir de justice devient chicane …. » « Mais Kleist – et c’est là, uniquement là, la racine du tragique kleistien – oppose à son tempérament passionné une volonté tout aussi passionnée, tout aussi démoniaque… »
Il faudra que je revienne à Zweigquand j’aurai comblé certaines lacunes!
Toujours Michaël Kohlhaas, une bien curieuse rencontre : dans le texte de présentation du film LEVIATHAN d’Andreï Zviaguintsev, le cinéaste déclare que la lecture de Michaël Kohlhaas l’a inspiré pour écrire le scénario.
Encore une Lecture commune avec Claudialucia et d’autres.
Au mois d’ Août 2013, j’ai lu l’Homme qui rit . Je crois que je vais pérenniser cette habitude : Le Victor Hugo d’août !
« Un triple ananké pèse sur nous, l’ananké des dogmes, l’ananké des lois, l’ananké deschoses »
1864, Guernesey inspire à Hugo ce roman, à l’échelle de cette petite île Anglo-normande.
« Dans les îles comme Guernesey, la population est composée d’hommes qui ont passé leur vie à faire le tour de leur champ et d’hommes qui ont passé leur vie à faire le tour du monde. Ce sont deux sortes de laboureurs, ceux-ci de la terre, ceux-ci des mers. »
Sauf un voyage à saint Malo, le récit se déroule exclusivement dans l’île et les roches qui affleurent autour du littoral.
Les personnages :
Economie de personnages ?
Gilliatt, barbare antique, « en somme ce n’était qu’un pauvre homme sachant lire et écrire. Il est probable qui’l était sur la limite qui sépare le songeur du penseur, » , Giliatt le malin, le presque sorcier.
Deruchette« un oiseau qui a la forme d’une fille, quoi de plus exquis ».
Son oncle, Mess Lethierry, marin, devenu notable
Rantaine et Clubin, les associés De Mess Lethierry,
le révérend Ebenezer.
Doit-on compter pour personnage La Durande, le bateau de Mess Lethierry ?
L’intrigue
L’intrigue aussi est simple, par comparaison avec celle des romans-fleuves de Victor Hugo.
Mess Lethierry construisit un bateau à vapeur faisant la navette entre l’île et le continent : la Durande. Il en retira richesse et notoriété malgré l’hostilité des Guernesiais.
« Dans cet archipel puritain, où la reine d’Angleterre a été blâmée de violer la bible en accouchant par le chloroforme, le bateau à vapeur eut pour premier succès d’être baptisé le bateau-Diable (Devil-Boat) »
Lethierry fut deux fois floué par ses associés. Rantaine s’est sauvé avec une partie de la fortune. Clubin, ayant récupéré le trésor de Rantaine, fit échouer la Durande sur un écueil pour emporter cette richesse au Nouveau Monde. Gilliatt, le solitaire, va sauver la machine à vapeur de la Durande, espérant à son retour, épouser Deruchette.
Dans une première moitié du livre, L’auteur expose les personnages, situe les lieux, la maison hantée – visionnée – de Gilliatt, le Bû de la Rue, celle de Lethierry, les Bravées avec son joli jardin fleuri, le piano de Deruchette, il raconte l’arrivée du progrès moderne avec le Devil-boat. Il détaille mentalités et croyances de Guernesey.
Une lutte fantastique
La seconde partie, après le naufrage de la Durande, raconte la lutte épique de Gilliatt contre les éléments, contre la mer, pour sauver la machine encore intacte et la rapporter dans la panse, son embarcation. Gilliatt – travailleur de la mer – marin, mais aussi charpentier, acrobate, entreprend seul dans les éléments hostiles un chantier titanesque dans les deux piliers – les Douvres –
« Debout et droites comme deux colonnes noires. Elles étaient jusqu’à une certaine hauteur toutes velues de varech. Leurs hanches escarpées avaient des reflets d’armures.[ ….]Une sorte de toute-puissance tragique s’en dégageait »
Deux mois, Gilliatt va survivre en se nourrissant de coquillages, de crabes trouvés sur les rochers. Il va ramasser toutes les matières premières utiles au chantier, construire une forge… et n’aura pour seuls compagnons que les oiseaux, mouettes et goélands. Victor Hugo raconte par le détail tous les progrès de l’évasion de la machine il empruntera les techniques de nombreux métiers. Et quand l’œuvre sera réalisée, il lui faudra encore vaincre la tempête ! Luxe de détails techniques, de termes de marine, d’astronomie, et aussi, et surtout fantastique découverte de la caverne extraordinaire, la première fois merveille
« La lumière était une énigme : on eût dit la lueur glauque de la prunelle d’un sphinx. Cette cave figurait le dedans d’une tête de mort énorme et splendide […] Cette bouche, avalant et rendant le flux et le reflux, béante au plein midi extérieur buvait de la lumière et vomissait l’amertume [le rayon de soleil, en traversant ce porche obstrué d’une épaisseur vitreuse d’eau de mer, devenait vert comme un rayon d’Albaran ». je recopierais avec plaisir tout le chapitre décrivant la cave.
« On pouvait, devant cette sculpture où il y avait un nuage, rêver de Prométhée ébauchant pour Michel Ange »
Dans cette cave – comme dans la tempête – je découvre un Hugo fantastique qui me fait penser à ses dessins.
Gilliatt reviendra dans la cave qui prendra une dimension effrayante, il y découvrira le squelette de Clubin mangé par les crabes, et c’est aussi là qu’il combattra la pieuvre.
Gilliatt était une espèce de Job de l’océan. Un Job Prométhée.
De retour à Guernesey, la machine dans la panse, il croit trouver la gloire et surtout épouser Deruchette. Un happy end n’aurait pas cadré avec ce roman fantastique.
La semaine dernière, la lecture commune m’a entraînée avec Lermontovdans les montagnes du Caucase.Pouchkine m’emmène dans la steppekirghize, aux frontières de l’Europe et de l’Asie centrale,, dans les années 1773 lors de l’insurrection paysanne de Pougatchev.
La Fille du Capitainecommence comme unroman d’apprentissage: Piotr Andréitch,âgé de 17ans seulement, est envoyé par son père à Orenburg faire son service militaire, chaperonné par son fidèle précepteur Saveliitch. A sa première rencontre il apprend à jouer au billard:
« c’est, dit-il, indispensable pour des soldats comme nous. je suppose qu’on arrive dans une petite bourgade ; que veux-tu qu’on y fasse? On ne peut pas toujours rosser les juifs. il faut bien, en définitive, aller à l’auberge et jouer au billard… »
Expérience qui lui coûtera cent roubles..
Nouvelle aventure pendant le voyage dans la neige, le bourane qui peut engloutir des caravanes entières. Rencontre avec un vagabond, cosaque ou brigand, qui les guide à l’auberge. L’enfant, de bon cœur, lui laisse son touloup en peau de lièvre.
A Orenburg, chez l’ancien camarade de son père, Piotr Andreitch découvre les instruction de son père « le tenir avec des gants de porc-épic » et il est envoyé « dans un fort abandonné sur la frontière des steppes kirghizes-kaïsaks ».
C’est dans ce fort que le roman d’amourva naître. Chez le capitaine débonnaire et de sa femme, une dame très brave, il est reçu familièrement. Il semble que rien ne peut arriver dans ce petit fort:
« Les Bachkirs sont un peuple intimidé, et les Kirghizes aussi ont reçu de bonnes leçons »
Amour contrarié : Piotr Andréitch rencontre un rival, le perfide Chvabrine – duel.
« comme les hommes sont étranges! pour une parole qu’ils oublieraient la semaine ensuite, ils sont prêts à s’entr’égorger, et à sacrifier non seulement leur vie mais encore l’honneur et le bonheur de ceux qui.… »
Ses parents ne veulent rien entendre des projets de mariage du très jeune homme.
Arrive Pougatchev et le roman historique, roman de cap et d’épée:
« On avait élevé des forteresses dans les lieux favorables, et dans la plupart, on avait établi à demeure fixe, des Cosaques, anciens possesseurs des rives du Iaïk. mais ces Cosaques qui auraient dû garantir le calme et la sécurité des contrées, étaient devenus depuis quelques temps des sujets inquiets et dangereux pour le gouvernement impérial »
Pougatchev, se faisait passer pour le défunt empereur Pierre III. Le capitaine, sa vaillante femme et leur unique canon, ne résisteront pas longtemps aux cosaques….
Retournement de situation : Pougatchev est justement le bandit rencontré dans la tempête de neige, homme d’honneur, ce n’est pas un ingrat….et le roman d’aventures se complique.
Je me laisse prendre à tous les rebondissements….je me suis laissé entraîner dans toutes les péripéties avec un plaisir d’enfant.
J’ai beaucoup aimé certains personnages secondaires, Vassilissa Iegorovna, vaillante combattante qui meurt du sabre d’un cosaque, Saveliitchsage mais trop conscient de sa place de serviteur. Si un certain manichéisme noircit Chvebrine, le traître ou au contraire pare de toutes les qualités Maria Ivanovna, Pouchkine sait aussi créer des personnages plus complexes et plus ambigus comme Pougatchevou Zorine.
Je me suis aussi régalée à l’exotisme russe de certaines expressions intraduisibles sans lesquelles on ne se sentirait pas transporté si loin, les touloups, et le bourane.. les proverbes aussi dont les hommes simples abusent »comment vont les nôtres? répliqua l’hôtelier en continuant à parler proverbialement. on commençait à sonner les vêpres mais la femme du pope l’a défendu : le pope est allé en visite et les diable sont au cimetière… »
…. »tant qu’il y aura de la pluie, il y aura des champignons, et quand il y aura des champignons, il y aura une corbeille pour les mettre…. »
Dur monde aussi où on torturait, où on coupait les narines…où les forçats avaient la tête rasée et étaient défigurés par les tenailles des bourreaux!
« J’ai une âme gâtée par le monde, une imagination sans repos et un cœur insatiable. Tout me paraît petit; je m’habitue facilement à la souffrance comme au plaisir et mon existence devient de plus en plus monotone de jour en jour. il ne me reste plus qu’une ressource : c’est de voyager »
déclare-t-il alors que Béla, la jeune caucasienne, se consumait d’amour à l’attendre lorsqu’il partait à la chasse.
Le roman ressemble plutôt à un recueil de nouvelles ou de contes. J’ai beaucoup aimé les premiers récits qui se déroulent dans les montagnes du Caucase, monts inaccessibles chemins improbables, Géorgiens, Circassiens, Tatars, peuples exotiques dont on ne sait s’ils sont soumis ou hostiles. Pris dans la neige dans un refuge, l’attente rapproche les voyageurs et pousse aux confidences.
L’histoire de Béla, avec noce, chevaux,cosaques, enlèvements et bien sûr une histoire d’amour, est très touchante. Petchorin, jeune officier, ne laisse pas transparaître sa nature cynique tout de suite.
Au cours des retrouvailles de Maxime et de Petchorin, on se rend compte que ce dernier, oublieux de son ancien ami, presque méprisant est un personnage singulier et plutôt antipathique.
« ne vous est-il jamais arrivé de remarquer cette chose étrange chez quelques hommes? C’est l’indice d’un caractère méchant ou d’un chagrin profond et permanent A travers ses paupières à demi-baissées, ils brillaient d’une certaine clarté phosphorescente sil’on peut s’exprimer ainsi. »
Taman, un autre récit exotique nous conduit chez des contrebandiers, onirique et étrange
« quelle bizarre aventure, gaie et triste en même temps »
En revanche la suite se déroule dans une ville d’eaux Piatigorsk. Que peut-il se passer dans une ville d’eaux?Mondanités et ragots.
Nous retrouvons Petchorin en compagnie d’un jeune officier noble
« Son arrivée au Caucase a été la conséquence de son exaltation romanesque. Je suis sûr que la veille de son départ du village paternel, il a dû dire avec tristesse à ses jolies voisines, non pas qu’il entrait tout simplement au servie mais qu’il allait à la mort »
Les manœuvres de séduction des deux officiers m’ont bien agacées. le mépris dont il tiennent les femmes n’a d’égal que la vacuité de leurs propos:
« – Tu parles de jolies femmes comme de chevaux anglais, m’a dit avec indignation Groutchnitski
-mon cher? lui ai-je répondu, m’efforçant de copier sa manière, je méprise les femmes pour en pas les aimer, car autrement la vie serait un mélodrame trop ridicule. »
duel
Qui séduira la princesse, de Petchorin ou de Groutchniski? Petchorin retrouvera-t-il son ancienne maîtresse ou préférera-t-il la jeune princesse riche? Ou peut être jouera-t-il sur les deux tableaux.
Rivalités, cabales, duels, j’ai plutôt décroché. Ce romantisme-là, même avec références à Byron m’agace plutôt.
Mon dos est coincé. Je serais bien incapable de visiter le Petit Palais d’Avignon comme prévu. J’ai donc lu Mireille avec grand plaisir.
« Je chante une fille de Provence. Dans les amours de sa jeunesse. A travers la Crau, vers la mer dans les blés. Humble écolier du grand Homère, je veux la suivre ; Comme c’était seulement une fille de la glèbe. En dehors de la Crau il s’en est peu parlé. »
Mireille, c’est un peu Roméo et Juliette dans le pays d’Arles. Mireille est la fille d’un riche agriculteur, le Maître, pater familias dans la tradition romaine. Vincent, d’un vannier qui va de ferme en ferme vendre ses paniers, va-nu-pieds. Amours contrariées qui ne peut que se terminer tragiquement.
Mireille est un poème épique douze chants écrits en provençal. Frédéric Mistral se réclame d’Homère mais aussi de Virgile. Proximité de la Provence avec l’Antiquité gréco-latine. Mireille a été dédié à Lamartine qui a rédigé la préface :
« Le lendemain, au soleil couchant, je vis entrer Adolphe Dumas, suivi d’un beau et modeste jeune homme vêtu avec une sobre élégance, comme l’amant de Laure quand il brossait sa tunique noire et qu’il peignait sa lisse chevelure dans les rues d’Avignon. C’était Frédéric Mistral, le jeune poète villageois destiné à devenir comme Burns, le laboureur écossais, l’Homère de la Provence. »
Burns, aussi Byron de Childe Harold. Poète romantique ?
C’est le poème du Pays d’Arles décrit précision et lyrisme. Évocation de son histoire et de ses légendes.
Chant premier : Le Mas des Micocoules , à la veillée, les laboureurs écoutent le vieil Ambroise, chanter ses exploits sur mer. Vincent éveille l’amour de Mireille avec des aventures pourtant simples, pêche aux sangsues ou courses des garçons.
Chant deuxième : La Cueillette : Au cours de la cueillette des feuilles de mûrier Vincent et Mireille se rapprochent, Vincent grimpe avec elle dans le mûrier qui se fend. Ils trouvent un nid Mireille prend les oisillons dans son corsage…
« Chantez, chantez magnanarelles, en défeuillant vos rameaux….. »
La description détaillée des travaux des champs est l’un des charmes les plus prenants de l’œuvre de Mistral.
Chant troisième : Le dépouillement des cocons l’élevage des vers à soie est une occupation féminine. C’est l’occasion de rassembler les générations, de transmettre les contes, de rêver au prince charmant, d’avouer ses amours. J’ai beaucoup aimé ce chant où le fantastique s’invite avec la sorcière Taven.
Chant quatrième : Les Prétendants : occasion de découvrir les pêcheurs de Martigue, Le berger Alari avec une merveilleuse évocation de la transhumance, les chevaux blancs de la Camargue
« Car à cette race sauvage, son élément c’est la mer. Du char de Neptune échappée sans doute. Elle est encore teinte d’écume. Et quand la mer souffle et s’assombrit, Quand des vaisseaux rompent les câbles, les étalons de Camargue hennissent de bonheur. »
Enfin, le plus terrible, le toucheur de taureaux Ourrias :
« Des bœufs, il avait la structure, et l’œil sauvage et la noirceur, et l’ai revêche, et l’âme dure »
Par lui, arrive le drame.
Chant cinquième : Le Combat où s’affrontent Vincent et Ourrias ; combat épique où le jeune vannier s’illustre contre le redoutable adversaire. La morale est sauve, dans la nuit de la Saint Médard Ourrias est englouti dans le Rhône, la barque chavirée sous le poids de l’assassin. Et encore le chant devient fantastique avec la danse des Trèves sur le Pont de Trinquetaille.
Chant sixième : la Sorcière, Taven, aux Baux, invoque les Fées, les Follets, l’Esprit Fantastique, l’Agneau noir et la chèvre d’Or. De la description agreste de la vie des paysans de la Crau, nous sommes transportés en plein merveilleux. D’ordinaire, je suis très peu sensible aux charmes du fantastique, mais je me suis laissé transporter.
Le chant septième Les Vieillards, change de registre Maître Ambroise, le vannier vient au Mas des Micocoules, demander à Maître Ramon la main de Mireille pour son fils Vincent. De retour au Mas, Mistral va nous décrire une nouvelle coutume agricole : la Moisson, le repas des moissonneurs. Il donne des détails sur leur accoutrement, leurs outils, le travail de la terre.
Chant Huitième : La Crau Mireille désespérée, va aux Saintes-Maries supplier les patronnes de la Provence de fléchir ses parents. Occasion pour le poète de chanter la terre, les lézards, les alouettes huppées, les cigales, les papillons, la chaleur accablante de l’été, mais aussi d’invoquer un Saint local saint Gent, et la coutume du ramassage des limaçons.
la moisson
Chant neuvième : l’Assemblée met en scène tous les travailleurs du mas, faucheurs, faneuses, glaneuses, bergers ou moissonneurs et bergers. Le Maître les convoque pour retrouver sa fille. Encore une occasion de mieux chanter cette Provence agricole :
« Quarante moissonneurs, quarante, Pareils à des flammes dévorantes, De son vêtement touffu, odorant, gracieux, Dépouillant la terre ; ils allaient Sur la moisson qu’ils moissonnaient, comme des loups ! [ ….]Derrière les hommes, et en longues files comme les crossettes d’une vigne, tombait la javelle avec ordre : dans leurs bras les ardentes lieuses Vite ramassaient les poignées, Et vite, pressant la gerbe D’un coup de genou, la jetaient derrière elles »
Le ton devient épique quand il convoque l’Histoire de la Provence !
« Cela ressemblait par les champs aux pavillons d’un camp de guerre : comme celui de Beaucaire, autrefois quand Simon et la Croisade française, Et le légat qui les commande, Vinrent impétueux à toue nord Egorger la Provence et le Comte Raymond »
Chant dixième : la Camargue Mireille traverse la Camargue, elle est frappée d’un coup de soleil et cde chant se termine par les visions. Mêmesi, la veille d’une excursion aux Saintes Marie, ce chapitre m’a intéressée, je ne me suis pas laissé emporter par son délire ni par le discours mystique dont je me sens très éloignée et pas attirée du tout non plus par le Chant onzième Les Saintes même si j’y apprends qui était Saint Trophime dont j’ai visité l’église et le cloître à Arles, même si l’évocation de la Tarasque est pittoresque, et même si on retrouve le roi René…
Dans le dernier et douzième chant La radieuse mort de Mireille était inévitable, comme celle de Vincent qui arrive juste à temps pour lui toucher la main.
Ce n’est pas tant le roman d’amour qui m’a touchée que l’évocation de la vie rurale dans cette région d’Arles où nous passons une semaine. Pas un village, pas un aspect de la vie Provençale qui ne soit magnifiée et si magnifiquement chantée.
J’aime beaucoup Scott, Ivanhoé mais surtout Rob Roy .
J’ai donc téléchargé avec enthousiasme le Talisman(en anglais) sur ma liseuse avec le confort du dictionnaire intégré.
Le début du livre m’a transportée : une curieuse histoire d’anthropophagie, en apéritif, avant que ne s’ouvre le livre, puis une promenade dans les montagnes désertiques de Judée jusqu’à la Mer Morte en compagnie du chevalier du Léopard et d’un Sarrasin très chevaleresque. Chevalerie et conte oriental.
Rencontre avec un ermite à l’allure de saint Jean Baptiste dans les cavernes….reliques et procession de femmes.Un bouton de rose tombe, pas franchement par hasard. et voilà le chevalier (à la rose) qui se dévoue à sa dame. Amour courtois.
et grand plaisir de lecture.
Malheureusement l’action s’enlise dan le camp des Croisés. Richard Cœur de Lion. le roi anglais est malade,. Pendant la trêve conclue avec Saladin, les Croisés s’ennuient et les intrigues vont bon train. Discours interminables. Rivalités, beuveries…En bon écossais Scott ne peut s’empêcher d’analyser les relations entre Anglais et Écossais. Et moi, je m’ennuie.
Saint Trophime Arles, croisades
Bien sûr il y a quand même de l’action.
La bannière anglaise est volée…l’écossais est condamné. La dame à la rose, Edith Plantagenet, a joué un rôle équivoque…
Heureusement, l’Écossais reprend la route avec une caravane. A nouveau de l’action et les charmes de l’Orient. Chaque fois qu’on en revient à Richard Cœur de Lion, les discours verbeux ralentissent l’intrigue. Certes, il est répété que Richard est le plus brave, le plus valeureux…mais on ne voit pas en quoi. Il est plutôt colérique et grossier. Le rôle le plus chevaleresque revient à Saladin qui envoie généreusement son médecin le Hakim, puis un esclave nubien et enfin qui va présider au tournoi qui départagera les intrigues des chrétiens.
Montefiore, dans Jérusalem biographie, donne une toute autre version de la 3ème Croisade (1189-1193) « Richard, toujours vêtu d’écarlate, la couleur de la guerre, brandissait une épée qu’il affirmait être Excalibur. En Sicile, il sauva sa sœur, la reine Jeanne[….]le 8 juin 1191 il toucha terre et rejoignit le roi de France qui participait au siège d’Acre. Au cors des opérations, les combats alternaient avec des périodes de fraternisation. Saladin et ses courtisans assistèrent à l’arrivée du roi d’Angleterre et furent impressionnés par la « grande pompe » de « ce puissant guerrier » et sa « passion pour la guerre ». {….]le 20 Aout , il (Richard) fit aligner sur la plaine 3000 musulmans entravés, sous les yeux de l’armée de Saladin, et massacra les hommes, les femmes et les enfants. Saladin, horrifié lança sa cavalerie …par la suite il fit décapiter tous les prisonniers francs qui lui tombaient en tre les mains ».
L’épisode du mariage envisagé entre Edith Plantagenet et Saladin n’est pas une fantaisie imaginée par le romancier. D’après Montefiore, Jeanne, la sœur de Richard, aurait été promise, non pas à Saladin lui-même mais à son frère Safadin dans « un compromis où les chrétiens garderaient le contrôle du littoral et auraient accès à Jérusalem ; les musulmans garderaient l’arrière-pays, Jérusalem devenant la capitale du roi Safadin et de la reine Jeanne, sous la suzeraineté de Saladin »
Je m’attendais à des chevauchées et des batailles épiques, à des massacres aux sièges d’Acre et d’Ascalon. J’en serai pour mes frais. La Croisade s’enlise. J’ai été très étonnée du parti pris de Scott de donner le beau rôle à Saladin. Chateaubriand, avait donné une version beaucoup plus brillante et plus partiale des Croisades. Le côté « conte oriental » fait plus penser aux écrits de Nerval.
Edward Said dans l’Orientalisme fait allusion au combat singulier entre le chevalier du Léopard Rampant et Saladin mais il ne tire pas la même conclusion : il accuse Scott de condescendance désinvolte , l’Écossais reconnaissant la valeur individuelle de son adversaire « en particulier » tandis que le peuple « en général » serait méprisable. Cette scène, selon Said, malgré l’exception évidente, témoignerait de l’attitude des orientalistes vis à vis des orientaux.
Le hasard a bien fait les choses en intercalant la lecture commune, Le Talisman, dans la série de lectures sur Jérusalem de Vincent Lemire et de Montefiore, et celle de l’Orientalisme de Edward Said. j’y trouve mon compte. Cependant Le Talisman n’est pas le meilleur Walter Scott
Je connaissais mal Goya, le tres de Mayo 1808– souvenir scolaire – Chronos dévorant ses enfants,j’avais une idée très sombre de ce peintre.
Enfants jouant aux soldats
Je ne savais pas que c’était un graveur et un portraitiste. Voilà donc cette lacune réparée.
A la Pinacothèque, peu de tableaux, mais de très nombreuses gravures, petit format, formant des collections à thèmes : des Caprices, les Désastres de la Guerre, des jeux d’enfants – car
Enfants jouant à saute-mouton
a attiré les foudres de l’Inquisition. Il montre aussi le Mariage, l’Éducation, ou la prostitution sous les traits d’animaux (ânes le plus souvent) mais aussi vautours ou chauves-souris.
La série la plus saisissante, la plus journalistique est celle des Désastres de la Guerre.Par ces désastres de la guerre, Goya est vraiment le Témoin de son temps!
Témoin courageux, capable de s’opposer à l’Inquisition, à dénoncer les abus, à prendre la défense des petits, des femmes mariées de force, de peindre les enfants tels qu’ils sont. Aussi peintre de cour, vivant en peignant les portraits des grands d’Espagne.