Plaklenica

MITTELEUROPA – un mois à travers l’AUTRICHE

12 km plus loin vers le nord, à Starigrad, se trouve l’entrée du Parc National de Paklenica.
Entrée payante, 30 Kunas, parking 2 km plus loin dans une vallée très profonde entaillant la montagne.

un canyon entre de hautes falaises

Nous marchons ensuite dans un canyon entre de très hautes falaises. Des voies d’escalades sont aménagées et les grimpeurs sont nombreux.
A 8h il fait encore frais, le sentier est bien aménagé mais il commence très raide par des marches glissantes (Il faudra marcher avec précaution au retour). Cette rampe s’élève dans une vallée sèche. Bientôt la végétation devient dense d’Elat mastic(pistachiers lentisque), de charmes, noisetiers, hêtres et figuiers. Cette forêt est inattendue. Quand on regarde de la mer, les montagnes sont pelées couvertes d’un maquis ras. Les crêtes déchiquetées en calcaire nu.
Le sentier devient plus large, bien entretenu en petits cailloux avec des fontaines. Nous suivons un petit torrent.

La grotte

Un écriteau indique la grotte à 40 minutes.
Dominique reste. Je grimpe le sentier en lacets large d’une soixantaines de cm, en pente pas trop raide, dans une forêt clairsemée,  ombragée à cette heure matinale. Je fonce pour respecter le minutage. La grotte est aménagée pour la visite. Nous descendons l’équivalent de cinq étages dans une salle immense avec de très belles draperies.
Dominique qui a attendu 1h45 et vu passer des dizaines de randonneurs commence à s’impatienter.

Le ruisseau
La promenade continue le loin du ruisseau à l’ombre. Nous déjeunons les pieds dans l’eau près d’une maison forestière puis rentrons dans la chaleur de l’après midi.
Après-midi à la plage de Rovaniska
Plage  chez nous, très calme nous sommes seules. Des vieilles arrivent vers 17h30.

courses à Starigrad

Nous retournons à Starigrad changer de l’argent à la banque et visitons les supermarchés. Il y a pourtant plusieurs campings, mais nous ne trouvons rien à notre goût. Il faut croire que les campeurs ne mangent que des saucisses et du saucisson. Rien de bien appétissant ! On se contentera de spaghettis.
Nous terminons la soirée par la traditionnelle passeggiatta sur le remblais. Comme c’est le week end, c’est très animé et le vendeur de glaces ne chôme pas.

 

Zadar

MITTELEUROPA – un mois à travers l’Autriche, la Hongrie et la Croatie

Zadar est  la ville la plus proche  à une vingtaine de km de l’autre côté d’une péninsule plate et assez sèche.

La ville moderne est assez étendue, mais la ville ancienne enclose dans ses remparts est petite. Rues étroites pavées de calcaire gris clair poli très glissant, occupées par de nombreuses terrasses de cafés. Les commerces sont luxueux, surtout des boutiques de fringues de marques. Il y a beaucoup de monde. Nous cherchons comme à l’accoutumée, l’Office de Tourisme, qu’on  finit par trouver après de grands efforts, caché à l’étage dans un bâtiment à l’écart. De toute façon il ne nous est pas d’un grand secours.
Forum
Un forum romain avec une unique colonne corinthienne fait une jolie place.
Eglise Saint Donat

Zadar : Saint Donat

Juste derrière, l’église Saint Donat a une curieuse forme cylindrique très haute avec son campanile un peu plus loin. L’intérieur est très sobre : un plafond de bois une galerie d’arcades romanes, en dessous une belle colonnade entoure la nef – sans doute des colonnes antiques réutilisées –l’autel est abrité par une sorte de baldaquin très simple Renaissance. Les stalles du chœur sont en beau bois sculpté.


Eglise baroque
De l’autre côté du forum nous visitons également une église baroque toute peinte de blanc et relativement sobre pour du baroque, ce qui est très curieux, ce sont les grillages ondulants en ferronneries, formant une sorte de galerie fermée.
Musée archéologique
Je visite à la hâte le musée archéologique, regrettant de ne pas pouvoir y consacrer plus de temps, parcmètre oblige.
Courses au supermarché
A l’entrée de la ville, au grand supermarché Billa, on achète de la viande. Depuis  un mois, on n’a pas mangé de steak avec des pâtes. Nous remontons vers le nord pour découvrir les plages des environs, nous avons l’embarras du choix. La côte est rocheuse mais les plages accessibles. Très peu de monde. Nous trouvons un coin délicieux derrière un camping. Nous sommes seules sur le cailloutis, des pins nous donnent de l’ombre.
Nous regardons la nuit tomber en nous promenant comme tout le monde ici sur la digue. Puis on se pose pour voir les étoiles et les lumières se refléter dans la mer.

Arrivée en Croatie : la mer à Rovanjska

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE2j’espère la mer, invisible.

Enfin la mer!

Rovanjska : église

Enfin, nous la découvrons insérée entre les côtes d’une presqu’île formant un étroit canal, il faudra encore aller loin pour découvrir la mer ouverte, après cette presqu’île il y en a  une autre puis des îles…
Dominique est fatiguée de conduire, depuis 9 h ce matin seulement avec des pauses très courtes. Il reste encore 40 km pour Zadar.

Chez l’habitant à Rovanjska

Au premier village venu au bord de mer nous cherchons une chambre. Premier essai : 40DM pour une chambre toute simple mais avec douche et balcon, frigo, cuisine à partager avec les voisins, à moins de 20m de la plage. La maison fleurie avec une balustrade ornée de géraniums d’un bougainvillier mauve, a belle allure.
Le propriétaire, jeans, torse nu, cheveux grisonnants, ressemble un peu à un grec. Il parle très mal Allemand, mais on se débrouille avec l’aide des autres locataires, Polonais ou Tchèques, qui semblent parler le Croate ou tout au moins se faire comprendre dans une langue slave.

Baignade

A cinq heures, nous sommes dans l’eau. Quel bonheur ! Après ces journées pluvieuses, nous retrouvons l’été ; il fait 30°. Même si je n’ai pas été privée de baignades en Hongrie, retrouver la mer est incomparable ! Notre plage est une bande étroite de cailloutis.  Heureusement, il y a peu de monde, les enfants se baignent plus loin et plongent d’un ponton cimenté. Deux bateaux sont amarrés.

Nous partons explorer le village, quelques maisons de vacances entourées de jardins sur des rues poussiéreuses, sur la grande route deux restaurants et une boutique, des étals de légumes aussi et un kiosque. Au bout de la digue une très jolie église minuscule.

la panne
Après le dîner, curieuse panne d’électricité, nous n’avons plus de lumière dans la chambre, mais le frigo fonctionne, je descends pour demander qu’on change l’ampoule, on me montre la moitié du village plongé dans le noir. L’électricité n’est pas suffisante, les gens ont l’air habitués, la fille du propriétaire est un peu inquiète, allons nous quand même rester ?
Nous descendons donc sur la digue et passons une soirée très agréable sous les étoiles. L’électricité revient, nous remontons.

 

 

Pecs (2)

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

. Pecs, château de Siklos, Mosquée, thermes(2)

mosquée de Siklos

On nous avait dit « vous aurez chaud à Pecs !». Ce n’est vraiment pas le cas. Il fait gris.

en excursion dans les environs: Siklos

Le château  de Siklos est perché sur une colline entouré d’un double rang de remparts. Sous la pluie, c’est un bon abri. La chapelle Renaissance est toute blanche, claire, vide, cela repose du Baroque et des restaurations du XIXème siècle. Les cachots et les oubliettes sont bien conservés.
Dans la partie plus « neuve » du château, deux expositions présentent des gants, ombrelles et bas du début du siècle, c’est désuet suranné et joli à regarder.
A l’étage, de l’art contemporain : des artistes locaux exposent des gravures, peintures, et sculptures en terre, rien d’extraordinaire, quelques trouvailles sympathiques.
Entre temps la pluie a cessé.

Mosquée

La Mosquée renferme des objets turcs et possède une curieuse charpente en bois visible.

Parc de sculptures

Nous cherchons ensuite un « parc de statues », une carrière de « marbre » a offert la pierre et le site à de nombreux sculpteurs. Les « sculptures », souvent brutes, ont un air inachevé et peu d’entre elles représentent quelque chose d’identifiable. On a vaguement l’impression qu’on se moque de nous, d’autant plus que l’entrée est payante. La plus jolie trouvaille de cette visite : une grenouille ou peut être un crapaud (la peau est verruqueuse) tachetée de vert et blanc avec de jolies taches arrondies avec la forme de camouflage.

Harkany

La station thermale d’Harkany est très vantée par la documentation. .A la caisse, des petites vieilles en jupe froncée noire ou marron, au gilet serré et en fichu noir, font la queue avec leurs affaires dans leurs cabas. On dirait qu’elles sont en costume folklorique. D’où viennent-elles ? En Hongrie nous avons vu des vieilles en tablier mais jamais avec cette allure. D’ailleurs elles ne parlent pas Hongrois. .Après avoir payé 500forints, nous pénétrons du coté « plage ». Pour atteindre les bains thermaux, il faut prendre un autre billet, refaire une autre queue qui donne l’entrée à une piscine couverte pleine de monde ouverte sur une jolie « plage » avec des palmiers et des bâtiments 1900.

Le complexe aquatique comprend aussi un toboggan et une piscine à vagues. Aujourd’hui, mardi, après la pluie, c’est désert. Comme à Hajduszoboslo des boutiques proposent des maillots de bain, des ballons.

Je fais des traversées dans l’immense bassin (eau entre 28 et 32°), je n’ai jamais vu de piscine aussi vaste! Déjeuner: une demi-pizza  et un chausson aux prunes achetés dans une petite guinguette.

Pecs en couleurs!

Mosquée de Pecs transformée en église

A deux heures le ciel s’éclaircit. Finalement cette matinée pluvieuse a été bien remplie. Nous allons enfin voir Pecs en couleurs ! Nous recommençons la visite d’hier en quêtes de photos et remontons dans la petite rue où se tiennent tous les musées de la ville.

Musée Zsolnay

Fontaine de Zsolnay

Le musée Zsolnay rassemble des céramiques provenant de la fabrique Zsolnay. Certaines pièces extrêmement fines datent de la fin du XIX et du début du XXème siècle. Les objets les plus anciens évoquent les céramiques turques utilisant les mêmes motifs floraux avec des couleurs un peu moins vertes peut être, mais avec un même usage des rouges et des fleurs. D’autres influences sont visibles : porcelaine de Delft, chinoise ou rococo.
Sécession
Les plus beaux objets sont d’inspiration Sécession. Décidément, depuis quelques temps cette école nous poursuit ! A Vienne c’est Klimt qui m’a le plus impressionnée, le Pavillon Sécession et le Métro. Par hasard, nous y avons découvert Tiffany et ses abats jours. Et voilà qu’on retrouve à Eger des céramiques Art Nouveau, pour terminer par Zsolnay. Sans parler des façades de Budapest de Kecskemét et de Pecs. Aimable réaction aux exagérations et aux lourdeurs des architectes historicistes avec le Néoclassique, le néo renaissance et le néogothique terriblement pompeux et ennuyeux.

Mes souvenirs d’Histoire du XIXème datent du lycée, ils ont été un peu dépoussiérés mais il faudrait y revenir. Envie de relier l’Histoire de l’art à l’Histoire politique et industrielle. de comparer la stabilité du règne de François-Joseph et le règne de Victoria et celui de Napoléon III. Aussi de penser à la réaction d’un pouvoir qui se souvient des révolutions à barricades de 1848 et comment cela se traduit en architecture et en urbanisme. Peut être que j’ai tout faux, je ne mesure que trop mes lacunes.

Art moderne? De qui se moque t on?

Verdammte Sammlung von Scheisse ou von Kacke!

En voilà une exposition ! Dominique a encore l’impression très prononcée qu’ »on se moque de nous ». Dans le cas de Dieter Roth, le provocateur, c’est sûrement le cas. Haute élaboration du graphisme pour un résultat totalement illisible et gratuit. Je peux admirer la dextérité du tracé, la démarche intellectuelle de translations, répétitions, superpositions, mais l’émotion est totalement absente, le but décoratif n’est pas atteint, aucune envie d’accrocher cela sur un mur !

Autre musée : peinture hongroise fin XIX début XXème,

peu intéressant et souvent très sombre.

Vers 17 h on se retrouve place Széchenyi pour prendre les dernières photos, malheureusement le soleil est du mauvais côté pour prendre la Poste et l’immeuble Sécession.

Tour de la télévision

Après une visite au supermarché, nous profitons de la jolie lumière pour monter à la Tour de la Télévision située sur une colline culminant à 537m, la tour elle même en béton fait 150m. Une rotonde à 75m contient un restaurant .Nous traversons des quartiers perchés avec des bâtiments modernes bien intégrés à la topographie, terrasses fleuries en escalier adossées à la colline, puis des villas avec des jardins pour arriver enfin à la forêt de pins et chênes Cela nous rappelle notre tour sur la Hohenstrasse dans les collines de Vienne avant de quitter la ville.
Je dépense les dernières pièces de monnaie hongroises pour payer l’ascenseur. De la terrasse panoramique on voit très loin. Je découvre à l’arrière de la colline de Pecs un véritable paysage de montagne couvert d’une épaisse forêt éventrée par une mine à ciel ouvert. Du côté sud, la ville s’étend loin, le centre est petit mais les quartiers neufs poussent partout. Puis on voit la plaine noyée dans la brume vers l’Est.

Nous quittons la Hongrie demain sans regrets. Nous avons exploré, sondé, examiné tout ce que nos guides nous proposaient, nous avons passé 18 jours bien remplis. Nous aurions, peut être, pu rester un peu plus à Budapest, profiter mieux de la montagne à Eger, mais la météo a dicté sa loi.

 

 

 

Pecs

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

Pecs place Szechenyi

Départ avec pertes et fracas!

Nous quittons avec soulagement Bugac après avoir payé les pots cassés ; en l’occurrence la tablette en verre du cabinet de toilette. Dominique, en se relevant des cabinets a heurté avec sa tête le verre qui s’est brisé avec fracas, sans compter la chasse d’eau qui ne chassait rien. La voilà en fort mauvaise posture, le pantalon baissé, maintenant d’une main le verre cassé, de l’autre le robinet. Plutôt la débandade !

Vers le sud

Route vers le Sud sous une pluie battante, traversant des villages très fleuris. Les Hongrois fleurissent la rue de grosses plates-bandes d’œillets d’Inde, de cannas rouges, de buissons d’althaeas roses ou mauves. Les murs peints en jaune (comme à Schönbrunn) donnent l’illusion de lumière sous le ciel plombé.

Nous rejoignons le Danube par des régions de vergers de pommiers et de pêchers, parfois de la vigne et d’immenses parcelles de maïs avec des rangées étiquetées. Qu’expérimente-t-on des semences, des insecticides, des engrais, des OGM ?

Après Baja (sous la pluie, aucun intérêt) nous traversons le Danube sur un pont métallique, le train passe entre les deux voies de voitures. Le paysage devient plus vallonné, des tournesols occupent des collines entières. Puis, vigne, plantée dans le sens de la pente au dessus des grosses maisons des vignerons. L’habitat devient plus dense. Après Mohács les panneaux sont bilingues voire trilingue en Hongrois, Allemand et Croate. Le relief s’accentue encore quand nous arrivons à Pecs.

Pecs

Pecs

Nous avisons une pension avec une curieuse enseigne : un grand panier d’osier peint en jaune – un berceau ? – Nous partageons le parking avec la synagogue toute proche, pour 7500ft il y a la télé un ventilateur, un minibar, le réceptionniste monte tout notre barda, on s’installe, il remonte s’excuser, cette chambre a été réservée, nous irons à l’annexe : pour 4500 ft nous avons une grande chambre avec une cuisine et une salle d’eau.

Vers midi, la pluie a cessé.  Notre hôtel est central, inutile de bouger la voiture.  En face de la synagogue, la place est bordée de très jolies maisons décorées avec des vitrines vieillottes, il fait beaucoup trop gris pour des photos. Plus loin, la Poste : un magnifique bâtiment Sécession avec des tuiles vernissées orange et jaunes.

Pecs : Poste

Nous montons une rue étroite aux façades intéressantes et débouchons sur la Place Széchenyi dominée par la Mosquée en pierre de taille surmontée d’une coupole verte –très turque- sauf que le croissant est surmonté de la croix.
D’autres maisons sont remarquables: un immeuble décoré de majolique, Mc Do occupe le rez de chaussée d’un magnifique immeuble 1900 tout en stuc et guirlandes, c’est d’ailleurs courant en Hongrie qu’il s’installe dans des lieux classés. Sur la place, peu d’endroit où se restaurer à bon marché, on ira pour une fois à MC Do, ce n’est pas très hongrois mais c’est sans surprise.
La mosquée transformée en église,  garde son caractère. Nous montons ensuite des petites rues tranquilles avec des maisons aux façades peintes.

Comme c’est lundi tous les musées sont fermés, heureusement, il reste les édifices religieux.  Comme ils ne manquent pas, voici le lundi le deuxième jour du Seigneur.

La cathédrale Szent Peter est très bien située sur une place pavée très en pente prolongée par un jardin planté de marronniers fournis. C’est une basilique romane imposante avec 4 tours au 4 angles d’une triple nef. Je la trouve trop grande pour avoir le charme des basiliques romanes. La grille du porche est moderne et originale, elle représente deux pieds de vigne. Lorsqu’on entre, comme à Budapest, on est surpris par l’ornementation. Le plafond à caisson représente divers personnages curieusement à l’envers pour les fidèles. De grandes fresques ont été peintes au XIXème siècle trop grandes, trop majestueuses, le reste de l’intérieur est couvert de motifs géométriques, on dirait du papier peint. Nous n’avons pas l’habitude des églises peintes. J’ai beau me dire qu’au Moyen âge, elles étaient ainsi décorées cela me choque un peu..  J’ai besoin de la patine, de l’idée du temps qui est passé qui a érodé les statues, fané les fresques, n’a laissé que l’essentiel, a gommé toute l’agressivité d’une église catholique dans toute sa splendeur qui me fait un peu peur. En descendant dans la crypte, un bas relief naïf me plaît bien.

Pecs Liszt au balcon

De chaque côté de la place se trouvent deux palais baroques l’un peint en marron foncé(le Palais épiscopal) l’autre plus élégant en jaune. A l’angle du Palais Episcopal, un sculpteur moderne a installé Liszt en bronze sur un balcon en ferronnerie il a de curieux cheveux en ressorts brillants. Sous le palais jaune se trouvent les catacombes avec des fresques romaines bien conservées. Elles ne sont pas spectaculaires mais ces traces anciennes sont touchantes.
Dans les petites rues nous trouvons un Kodak express qui développera nos photos en deux heures.

Konditorei

Pâtisserie

En attendant, je suis bien décidée à ne pas quitter la Hongrie sans avoir goûté à une pâtisserie bien crémeuse dans le cadre qui convient, une belle Konditorei. Dominique ne me suit pas dans cette expérience mais m’aide à choisir l’établissement : caffish Cukraszda qui a une jolie façade rose décorée de stuc. L’intérieur est charmant : de petites tables rondes en marbre, des boiseries sombres, des lustres en cristal, un poêle en faïence blanche avec des têtes de lion. Le comptoir mérite une photo avec son percolateur en porcelaine à fleurs et sa machine à crème fouettée . Des vieilles dames très comme il faut sont attablées.

Pecs pâtisserie

Je choisis le gâteau à la cerise qui se révèle un peu décevant, il n’y a qu’une seule cerise, celle de la décoration, à l’intérieur une gelée rose bien synthétique, du cacao bien dilué et une crème fouettée beaucoup trop sucrée. C’est plus un régal pour les yeux que pour le palais, je savoure le décor, observant la serveuse qui prépare une coupe de glace, au dessus de la crème fouettée et du nappage elle installe deux demi-tranches d’orange, deux mûres énormes, deux gaufrettes en forme de cœur et un fouet métallisé.

Nous terminons la soirée avec nos deux voisines, des françaises profs, en commentant nos vacances, le manque d’amabilité des Hongrois, nos expériences aux bains avec beaucoup d’éclats de rire. Cela fait du bien de rigoler comme cela.

 

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De la puzsta d’Hortobagy à la puzsta de Bugac

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

Nous quittons notre jolie ferme d’Hortobagy sous un ciel gris, il a plu cette nuit. Au lieu de rester sur les grands axes nous prenons un raccourci qui longe le Par cet regardons une dernière fois la Puszta, ses cigognes, les troupeaux en liberté et les puits à balancier. Dernière photos d’une chaumière qui résume tout cela.. Ce dimanche matin nous traversons des villages vides, bien fleuris avec des althaeas somptueux taillés en boule sur un tronc grêle.

Bains à Szolnok

La route N° 4 est très fréquentée même le dimanche, nous arrivons rapidement à Szolnok où nous guides signalent un très bel établissement de bains. Nous profitons de la ville pour aller au supermarché, tous les petits magasins sont fermés le dimanche.
Heureusement que j’ai pris ce bain ! C’est l’attraction la plus réussie de la journée. A côté d’un hôtel aux stucs blancs et aux lourdes décorations Belle Epoque se trouve l’Etablissement Thermal avec un portique peint en brun sur rouge de naïades sur des frises .L’accueil, pour une fois est agréable, la réceptionniste me pilote aux vestiaires pour une fois individuels et fermés par un rideau, puis vers les douches.

Szolnok : bains

C’est le calme absolu, pas une parole, dans le noir, sur des bancs en gradins, une femme lit son journal au sauna. Je me baigne seule dans la piscine d’eau très chaude à 38 ou 39° assise sur les marches en marbre rose. Des sculptures de femmes portant des amphores décorent le tour du bassin. Des écriteaux conseillent de ne pas dépasser une demi-heure. L’eau est rougeâtre.

Bains Szolnok détail

Le bassin d’eau à 32/ 34° est plus grand, il est couvert par une gracieuse coupole de verre, la lumière du jour éclaire faiblement. Un homme athlétique mais plus tout jeune, les cheveux blancs noués en chignon, lit le journal , une femme d’un quarantaine d’année avec son fils joue avec le filet d’eau qui s’écoule d’une statue, deux ou trois personnes sont assises immobiles. J’ose une traversée à la nage, mais ce n’est pas l’usage ici. Aux murs des bas-reliefs en poterie rouge ornent les murs. Dans la salle voisine de curieuses chaises longues permettent de se reposer les jambes en l’air, la tête en bas.

Clocher de l’église de Nagykoros

A Nagykőrös, curieuse église jaune avec un clocher de bois.

 

Keskemet

Art Nouveau à Keskemet

Kecskemét aurait été une jolie étape si le soleil avait daigné apparaître. Tous les monuments intéressants sont regroupés dans un petit périmètre : plus exactement deux places communiquant par un jardin public. Un bâtiment byzantino-mauresque rappelle la synagogue de Budapest, repeint en blanc. Elle a perdu tous ses attributs de synagogue pour devenir un centre de technologie.

Art Nouveau à Keskemet

Autour de la place de nombreuses églises catholiques et un temple protestant, des maisons Art Nouveau avec des façades en majoliques intéressantes, des toits en tuiles vernissées bicolores des pignons précurseurs des maisons d’Hundertwasser en céramique multicolores avec des renflements. L’hôtel de ville est curieux, sorte de gothique mâtiné de flamand avec des céramiques Sécession et un carillon avec de nombreuses cloches qui font entendre une mélodie plaintive.

Arrivée à Bugac
Après Kecskemét il ne reste que quelques dizaines de kilomètres pour arriver à la Puszta de Bugac. Rien ne l’annonce. La ville est entourée de vergers, de vignes et de nombreux arbres. La plaine sableuse a été bien colonisée. Plus rien ne rappelle la steppe. Arrivée à Bugac sous un ciel très gris.
Le dernier show va commencer, trop tard pour nous !
Nous préférons chercher une chambre. C’est la première fois que nous allons nous même frapper aux portes signalées par un écriteau « zimmer frei ». Nos deux premières tentatives échouent : « bosetzt »! Nous acceptons le troisième gîte, un peu minable, mais très bon marché 3500 ft avec petit déjeuner. S’il avait fait beau, cela aurait eu une autre allure, le jardin est grand et très fleuri avec des pétunias, des cannas rouges, datura et géraniums, une balancelle et un salon de jardin. Il y a aussi des animaux : trois chats, un chien et des porcelets.


Mais la pluie menace. Nous allons nous promener dans le Parc sous la pluie. C’est bien décevant par comparaison avec la Puszta que nous venons de quitter! Le parcours des calèches est tout droit : un petit kilomètre sur une grande route sableuse. Le  musée est vide, rien de bien authentique. On pense plutôt à un golf bien tondu qu’à la steppe. Après une heure de promenade la conclusion s’impose, nous partirons demain matin, nous préférons rester sur l’excellent souvenir d’Hortobagy. Ici tout semble frelaté : les Csardas énormes, vides, les pelouses bien tondues, un spectacle deux fois par jour !
Pour comble de tristesse, il pleut une pluie froide sans discontinuer, le seul agrément de notre logement est le jardin fleuri. La chambre ressemble plutôt à un grenier où on aurait entreposé tous les objets inutiles de la maison, je recense 13 vases sur le haut d’une armoire, et une vingtaine sur l’autre, sans compter les crucifix, les bambis, le cendrier de Sidney ….

Hortobagy : la puzsta

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

D’Eger à la Tisza

La Tizsa

Au sud d’Eger, la route traverse tout d’abord des vignobles au flanc des collines. Après 12 km nous arrivons dans la plaine cultivée de maïs, tournesol et betterave. Les parcelles sont très grandes, des systèmes d’arrosage très longs irriguent les cultures. De nombreux arbres donnent du relief à cette étendue plate contrairement à la Turquie où l’absence d’arbres donnait l’impression de la steppe malgré les cultures. Ici, c’est seulement une campagne très plate.
Un pont enjambe la Tisza, ou plutôt un lac d’où émergent des touffes de roseaux, des îles . Entre les roselières l’eau reflète le ciel bleu. Nous garons la voiture et rencontrons des pêcheurs à la ligne, assis leur seaux remplis de carpes, d’autres sont dans des barques. Je confonds le lac et la rivière, très large.

La Puszta

Ferme de la puzsta avec son puits à balancier

Nous abordons la Puszta après Tiszafüred, plaine et roselières. Le paysage a un air de Camargue.  Dès que nous entrons dans le Parc national, les cultures cèdent le pas à la steppe (sauf du fourrage destiné aux chevaux : avoine et luzerne). De très longs bâtiments, très bas, très blancs, recouverts de chaume sont dispersés dans la Puszta : les bergeries. Ca et là, des puits à balancier.
Les oiseaux attirent le regard : des hirondelles par milliers, des cigognes et un gros volatile (une oie ou une outarde ?)

Chambre chez l’habitant

Notre gite à Hortobagy

La jeune femme du Tourinform parle très bien Allemand, elle nous trouve une chambre pour 5000 forint avec le petit déjeuner et nous explique clairement comment y parvenir.
Dans une rue du village, derrière une palissade verte de planches à claire-voie, une dame en tablier nous attend . Dans la cour, une belle carriole verte et l’écurie occupent un côté, de l’autre un petit bâtiment bas est partagé entre la porcherie avec 3 cochons et le poulailler. Une nouvelle barrière verte sépare la cour de ferme du jardin et des habitations. La maison des propriétaires est une maison étroite et basse blanche au toit reposant sur cinq piliers formant une galerie couverte. Nous logeons dans une sorte de pavillon crépi de beige avec l’encadrement des portes rouge brique, une petite entrée où sont rangées les chaussures fait saillie. L’angle opposé est évidé pour faire un salon de jardin, abrité par une tonnelle de vigne. Tout le tour de la maison est cimenté, des jardinières contenant des géraniums et des impatiens sont alignés. La pelouse est plantée d’arbres fruitiers au tronc chaulé, surtout des pruniers chargés de petites prunes jaunes mais aussi des cerisiers, trois abricotiers et un poirier tout petit.

la carriole de nos hôtes

A midi, nous sommes installées, Maria nous cueille des prunes en geste de bienvenue. Elle parle un Allemand rudimentaire permettant d’établir un contact chaleureux à défaut d’une conversation intéressante. Dans nos précédents gîtes, à Sopron et à Budapest, les propriétaires étaient plutôt distants, ici nous nous sentons très bien accueillies.

Pour se promener dans le Parc, il faut payer un droit, on reçoit une carte détaillée, la,  fille de Tourinform nous indique 4 balades. nous découvrons que nous logeons chez elle, Maria est sa mère !

Promenade en calèche

Promenade en calèche

Notre promenade en calèche part à 14h d’un hôtel de luxe qui abrite aussi des haras et un petit hippodrome. Deux chevaux bruns tirent une lourde carriole verte bâchée avec des bancs de bois qui fait partie d’une caravane de cinq équipages soulevant la poussière, on se dirait dans un western.

On nous montre les troupeaux : des vaches à très grandes cornes et à la robe grise, vaches indiennes croisées avec des buffles ( ?), des porcs laineux très, très sales, la boue retenue dans leur pelage fait une carapace, le chevaux en liberté, alezans assez lourds, plutôt des chevaux de trait, mais rien à voir avec des percherons. Dans la bergerie il fait très frais, les moutons ruminent, seuls les béliers avec de curieuses cornes torsadées toutes droites sur plus de trente centimètres.

Spectacle équestre

Cavalier de la puzsta

Des cavaliers approchent. Leurs costumes bleus avec de drôles de chapeaux coniques leur donnent un air mongol .La caravane ralentit. Les cavaliers font une démonstration  équestre impressionnante. L’un d’eux conduit un attelage de cinq chevaux, trois devant deux derrière, il est debout un pied sur le dos de chaque cheval et fait claquer son long fouet, l’attelage lancé au galop fait plusieurs cercles autour de nous. Puis trois autres cavaliers en bleu font coucher leur monture sans mettre pied à terre, le cheval s’assied ensuite à la manière d’un chien.

Dressage

Promenade dans le marais

Nous faisons ensuite une promenade à pied dans le marais occupé principalement par des roseaux. Sur deux kilomètres, nous ne voyons pas l’eau mais entendons les oiseaux, puis nous débouchons sur un chenal. Des meules coniques faites de bottes de roseaux nouées font de belles photos. Un petit pont de planches enjambe un autre chenal, un bel oiseau blanc ressemblant à un petit héron va se percher sur un arbre tout proche, des grenouilles sautent à notre approche, une couleuvre s’enfuit en ondulant à la surface de l’eau . Un affût est installé sur une tour de guet. Nous découvrons une très belle pièce d’eau. Des oiseaux noirs occupent les branches émergeant un peu plus loin, des cormorans ou des corbeaux ? des canards noirs nagent, le petit héron blanc est toujours sur son perchoir, un groupe très important d’oies occupe un endroit peu profond.
Nous suivons le canal le long d’une étroite voie ferrée désaffectée, de lourds volatiles nous précèdent – des outardes ou des oies ? – Elles ont la démarche dandinante de l’oie mais pas franchement le même profil. Lorsque nous approchons elles s’envolent. Une aigrette blanche et élégante se tient au bord d’un déversoir.
Au bout du chemin de fer, une vieille maison basse sans porte ni fenêtre est occupée par des pêcheurs. Au coucher du soleil nous remontons sur une tour d’affût et nous promettons d’y revenir dîner un soir.

Attelage14

La vie joue avec moi – David Grossman

LITTERATURE ISRAELIENNE

Pour célébrer les 90 ans de Vera, la famille est réunie au kibboutz. Même Nina est venue du Cercle Polaire. Plusieurs générations de femmes, Véra , Nina, sa fille, Guili la petite fille. Entre mères et filles, le dialogue est difficile, voire impossible, la maternité est loin d’être une évidence!

Nina au début d’Alzheimer,  va perdre la mémoire. Raphaël, le père de Guili, cinéaste, imagine de réaliser le film de son histoire qu’elle pourra visionner quand la maladie la gagnera. Raphael et Guili, la scripte, emmènent Vera et Nina en Croatie , à Cakovec,  ville natale de Vera, et à Goli Otok, l’ile-bagne pierreuse où Vera a été internée. Pendant tout le voyage Raphaël et Guili vont filmer, enregistrer, noter le récit de Vera et les réactions de Nina. Vera retrouve sa maison natale, raconte son enfance, la rencontre avec Milosz, le père de Nina puis son mariage, la guerre, la résistance avec les partisans de Tito et enfin l’arrestation… Les autorités donnent à Vera le choix :  renier son mari et signer son acte d’accusation afin de garder sa fille, ou être internée à Goli Otok. Vera ne signe pas. Sa fille peut elle entendre ce choix?

On peut lire le livre comme un roman, se laisser porter par l’action, les pages se tournent toutes seules. Ce n’est pas une fiction, c’est une histoire vraie, celle de Eva Panic-Nahir , célèbre en Yougoslavie qui a fait l’objet d’un livre Eva de Dane Ilic et d’un film documentaire. On peut lire La Vie joue avec moi comme un témoignage. Témoignage sur l’histoire de la Yougoslavie, le bagne titiste de Goli Otok, sur les guerres des Balkans aussi. C’est aussi le making-of, d’un film : Guili joue le rôle de la scripte qui note tout, l’éclairage, le son. L’écriture est cinématographique.

Encore un livre très riche, émouvant et passionnant!

 

Hortobagy : animaux et kayak

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

Fermes à Hortobagy : canards

Animaux domestiques, chiens et vaches

Chevaux et carrioles

Par temps frais et couvert, nous retournons nous promener dans la Puszta. La voiture est garée près d’une ferme d’où partent des carrioles. Les fermiers sont peu loquaces. Ils ne nous aident pas à trouver le sentier. Nous prenons un chemin de terre près d’un puits à balancier. Des vaches à la robe sombre presque noire paissent non loin .  l’une d’elles, accompagnée de son veau,  debout  semble nous fixer. Dominique n’est pas rassurée. Deux chiens surgissent, c’est franchement la panique ! Nous rebroussons chemin prudemment suivies de loin par les chiens qui n’ont pas l’air agressifs, ils chassent les rongeurs et jouent. Avant de renoncer à la promenade, je demande aux fermiers s’ils sont méchants, je mime un chien qui mord, on nous assure que non, ils ne sont pas méchants.

Nous continuons donc la balade dans la praire fleurie de chardons roses et de chicorées bleues. Au loin à la jumelle, je surveille les troupeaux, derrière les vaches noires, il y a des buffles gris et plus loin des chevaux, encore plus loin, un troupeau de moutons .En revanche, peu d’oiseaux en dehors d’un vol d’étourneaux qui se regroupe près des vaches puis s’éparpille, ressemblant aux étincelles d’un feu d’artifice. Au dessus de cette plaine monotone où seuls les balanciers des puits dépassent, le vol d’étourneaux prend une importance particulière.

Fenaison

A contre-jour, se détachant sur l’horizon, une charrette de foin tirée par deux chevaux s’approche, il n’y a qu’un seul arbre, le tableau est saisissant ! Des calèches prennent leur cargaison de touristes et entrent en action. Des cavaliers bleus galopent, nous verrons peut être un autre spectacle équestre ? Nous nous rapprochons pour profiter de l’aubaine.  Je surveille la démonstration à la jumelle.

Musée des Bergers

Bergers

On y voit donc des costumes, des outils, des huttes de roseaux. Le plus beau, ce sont des objets gravés dans le bois ou la corne : couverts de table à manche ouvragé et incrusté, boites pour le rasoir ou le miroir, cuir tressé des harnachements des chevaux. Les manteaux de moutons richement brodés sont aussi très beaux.

Kayak lac de Tiszafüred 

On y loue des kayaks pour 250 ft l’heure. Les pagayes sont lourdes et j’ai bien du mal à manœuvrer. Dominique râle beaucoup parce que je l’éclabousse. Nous nous engageons dans une petite anse, un héron bihoreau se tient à l’affût sur chaque perchoir, c’est un enchantement de voir ces petits hérons huppés blancs et jaunes qui ne s’enfuient qu’au dernier moment.
Au retour, l’orage gronde dans le lointain mais cela ne nous empêche pas de retourner dans le marais.

Hortobagy puzsta humide et puzsta sèche – bains de Hadjuszobolo

MITTELEUROPA : UN MOIS A TRAVERS L’AUTRICHE, LA HONGRIE ET LA CROATIE

meules

9h, promenade dans la partie sèche de la Puszta.
Des petits nuages pommelés s’effilochent sur le ciel bleu. Dans la grande plaine, le ciel prend toute son importance, les nuages,  leurs reliefs.
Nous marchons sur un chemin de poussière élastique et doux sous nos pas. Dans cette prairie sèche subsistent encore quelques fleurs violettes que je ne connais pas des coquelicots des ombellifères blanches. Deux gros volatiles traversent le sentier à une vingtaine de mètres et s’envolent. Sur le chemin, tranquille, un lièvre ne s’enfuira que longtemps après, en petits bonds tranquilles. Les animaux se savent en sécurité dans la réserve. C’est le tour de cinq aigrettes qui nous précèdent gardant toujours la même distance de sécurité, nous avançons vers elles, elles progressent en même temps. Leur cou et leurs pattes sont très élancés.

Le lièvre dans les chaumes

Un peu plus loin, c’est le marais avec ses roseaux. Un héron plane quelques temps, un autre est posé sur le sentier, fin et élégant. La monotonie de la plaine est largement compensée par la variété de la faune. Un campagnol fuit sous nos pieds.  Nous levons un faisan d’un buisson d’herbes sèches, il s’envole en me rasant la tête bruyamment. En limite de Parc, les cultures reprennent le pas sur la steppe, des hommes ramassent les dernières bottes de paille. Dans un champ retourné des centaines d’oiseaux blancs : des mouettes.

Puits à balancier

Une ferme traditionnelle a  deux puits à balancier, des étables ou bergeries en chaume, un petit pigeonnier, elle est flanquée d’une maison d’habitation plus moderne plus haute crépie de beige avec une galerie à arcades décorée de géraniums rouges entourée d’un jardin fleuri. En face deux jeunes manœuvrent une barque dans un canal dans la roselière.

Le ciel s’est chargé de nuages, il tombe quelques gouttes, nous rentrons sans nous faire mouiller. Près des maisons sur la route ce sont les cigognes qui sont installées. Une jolie chevrette s’éloigne à grands bonds.

Chemin dans la puzsta

Nous retrouvons nos instincts de chasseur et le plaisir de l’affût. Comment font -ils pour tirer sur ces animaux, merveille de joie de vivre et d’innocence ?

Nous changeons de l’argent dans un bureau de poste ressemblant aux postes françaises, même guichet, même queue, même employés occupés à des tâches incompréhensibles pendant que nous nous impatientons. Ici, la Poste vend aussi des pellicules-photos, des bonbons et même du shampooing.

bleuets16

Aux bains d’Hadjuszobolo

Le temps s’est remis au beau.  Après le repas pris sous la tonnelle, nous étendons la lessive dans le jardin puis partons « aux bains » à la petite station thermale de Hajduszoboslo.
Juste à l’entrée de la ville, une forte odeur de gaz nous surprend : deux torchères brûlent au dessus d’un réseau compliqué de tuyaux. Les enseignes sont éloquentes : TOTALGAZ, MOBIL ? etc… Nous traversons une série d’usines. Nous sommes loin de la « petite station thermale » vantée par la française mariée à un hongrois rencontrée à Eger …De fait, c’est quand même un lieu de villégiature, mais la clientèle visée est polonaise ; sur les panneaux, l’Allemand s’efface devant le Polonais. Ils ne doivent pas être difficiles, les Polonais en vacances! Les locations ne sont ni décorées ni repeintes, elles ont l’air minables.
Nous traversons la ville avec ses HLM toujours le même modèle  comme à Szombathély, bordant une vaste avenue plantée d’arbres et de verdure qui nous conduit aux Thermes.
Ici, ce n’est pas le charme Belle Epoque, les thermes sont modernes, béton et verre. L’entrée de la piscine est surmontée d’une étoile socialiste en béton formant un auvent immense où sont installés des marchands ambulants.
Nous choisissons l’entrée « centre Thermal », verre et métal des années 90 et retrouvons toujours les panneaux connus, l’accueil en blouse blanche et les tickets à code-barres.
Les bains médicaux sont couverts d’une jolie verrière,  nous n’y avons pas accès. Par un long couloir nous arrivons à l’extérieur : spectacle hallucinant de centaines de gens plongés dans l’eau marron. Sur les bords la foule est dense. Le complexe thermal est énorme, il y a 7 ou 8 piscines entourées de restaurants de buvettes et de marchands ambulants.
On peut tout acheter : des livres, des cartes postales, des maillots, des bouées…Autour de chaque bassin des tables , des chaises, des parasols, des chaises longues ainsi que de grandes tables en bois rectangulaires pour s’allonger.
Un haut parleur annonce quelque chose, toutes les piscines se vident de leurs occupants qui se précipitent vers un bassin entouré de hauts murs : les vagues. J’imite la foule, tout le monde est debout presque aussi serrés que dans le métro à six heures, et attend la vague. Oublié le calme des bains distingués de Budapest. Ici, le public est familial avec beaucoup d’enfants et d’adolescents. S’il y moins de cris de poursuites et de plongeons qu’en France, il n’est pas possible de nager. L’occupation à la mode ici c’est de jouer à la balle par dessus la tête des autres baigneurs. On peut aussi éclabousser les passants avec de gros bazookas à eau.
Nous nous demandons bien ce que nous sommes venues faire dans cette foule ! La réponse est simple : nous rafraîchir ! Puisqu’on  a fait 30 km et qu’on a payé l’entrée, nous allons quand même profiter de l’eau pour nous délasser même si le cadre n’est vraiment pas joli c’est quand même agréable de nager.
Dans l’eau à 38 °C on ne peut (ni ne doit) rester longtemps, l’idéal pour nager c’est autour de 26°C, à 24°C on peut rester assises sans rien faire, traverser le bassin puis s’asseoir à regarder passer la foule.
Vers 5 h, l’orage menace, un gros cumulus s’est formé, le ciel devient tout noir. Tout le monde remballe dans la panique.
Courses au supermarché de Debrecen