Bologne-Ravenne en train – mes étourderies!


D’un coup de carte bleue, je règle 177€ pour 3 nuits à l’hôtel Pedrini , très bon rapport qualité prix avec le petit déjeuner-buffet.

Tout près, derrière la Porta Maggiore, le trolley 33 longe les murailles de la ville. En moins d’un quart d’heure nous sommes à la gare, regrettant un peu de ne pas poursuivre la promenade autour de la ville close.

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Billets pris à l’automat 6€20 pour Ravenne. Le prochain train est à 11h06. Il y en presque toutes les heures. 1h20 entre Bologne et Ravenne. Trenitalia donne le bilan-carbone des voyages en train : Milan/Naples 31kg de CO2 en train, 76kg en voiture et 115 en avion !

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Le train  régional a deux étages un peu comme le RER, les sièges sont neufs et propres. Il est vide. Le voyage est très agréable. D’un  côté des collines ravinées de marnes grises (Parc Naturel del Briti) de l’autre la plaine du Pô cultivée de blé, luzerne, Après Castel S Petro vignes et arbres fruitiers en espalier. Imola est une grande ville, des immeubles futuristes dominent la voie ferrée.

Juste après Imola, je me rends compte que les cartes d’identité sont restées à la réception de l’hôtel. Retourner à Bologne : 12€40, 1h20x2. Il faudra déposer les valises à la Casa Masoli, notre B&B et je reprendrai le train de 15h03. Je cesse de regarder par la fenêtre, trop préoccupée pour faire du tourisme.

En face de la Gare le premier autobus venu nous embarque. Le chauffeur fait signe de descendre quelques stations plus tard – 4€ pour 500m ! Nous continuons à pied, Piazza Garibaldi, Piazza del Populo, Via Ferruzzi et enfin Girolamo Rossi, la rue de la Casa Masoli.

La malchance nous poursuit : la dame a oublié d’enregistrer notre réservation. Il y a une chambre disponible mais il faudra déménager pour la troisième nuit. La patronne arrive. Tout s’arrange. Elle téléphone à Bologne, ils enverront nos documents par courrier recommandé. Inutile de perdre l’après midi.

Ravenne : arrivée à la Casa Masoli

La Casa Masoli est une excellent adresse, en plein centre-ville.

Notre chambre est ravissante! Peinte moirée jaune, à coups de brosse dorée. Un grand lit à contrepointe damassée or. Une belle commode à colonnettes aux angles et ferrures dorées. La tête de lit est très baroque, la boiserie peinte en rose et vert, matelassée d’une sorte de chintz d’une teinte entre le violet et le marron, métallisée. Un petit secrétaire porte une lampe au pied de cristal et à l’abat-jour plissé. Au dessus du bureau   les deux anges de Raphael pensifs de taille XXL. 4 cadres contiennent des lithographies modernes, natures mortes…Des rideaux assortis au couvre-lit encadrent la fenêtre qui s’ouvre sur un magnifique tilleul aux feuilles tendres et en bouton de fleurs.

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Nos émotions passées,  nous nous reposons quelques temps dans le jardin où deux canapés avec des coussins sont installés sous une glycine et une table de bois exotique avec des chaises metteur en scène.

Au marché couvert voisin  nous avons acheté du jambon de Parme, du parmesan et un avocat. Pique-nique improvisé.

Ravenne : premiers pas et glace rue Cavour!

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 L’exploration de Ravenne  commence à l’Office de tourisme: très bon accueil. On y prête gracieusement des vélos mais il faut laisser ses papiers, les nôtres sont restés à Bologne!

Comme c’est la Semaine de la Culture, l’hôtesse nous déconseille la Carte Ravenne à 10€. De nombreux sites devraient être gratuits.

Elle nous recommande le glacier de la Rue Cavour. La dernière mode, pour les glaces : les verrines avec plusieurs couches de différentes couleurs et une décoration, fruits confits, tranche d’orange ou de citron vert, billes de chocolat, noisettes et pistaches….Variante : l’eskimo-verrine, on démoule le sorbet gelé.

Ravenne : Musée national

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Le Musée National situé à proximité de San Vitale , par chance il est ouvert aujourd’hui lundi

 On entre dans une salle sombre : au sol une mosaïque, au plafond les fresques provenant de l’église de Sa Chiara. La coupole est divisée en 4 quartiers pour les 4 évangélistes, reconnaissables à leurs attributs, qui écrivent attablés accompagnés de saints. Au fond, une belle Annonciation. Le Baptême dans les Eaux du Jourdain, l’Adoration des Mages sont plus abimés.

Une exposition didactique explique la restauration des mosaïques :  les relevés photographiques,  esquisses, aquarelles,palette des tesselles. J’ai du mal à saisir lesquels sont les fragments indemnes et ceux qui ont été reconstitués.

Dans  les nombreuses salles du monastère bénédictin les collections sont variées.

Les Ivoires sont exceptionnels: ivoires byzantins de Constantinople, travail européen ou arabe. Ravenne comme Venise plus tard, était à la jonction de deux mondes européen et oriental. Qu’est ce donc que cette bottega de Baldassare ? (j’ai trouvé sur Internet au retour ceci : PERUZZI Baldassarre Tommaso né en 1481 ; mort en 1536 ) et la Bottega delle storie di Susanna ?

La collection d’icones créto-vénitiennes m’évoque la même réflexion, quoique bien postérieures à l’empire byzantin. J’ai vu ces icones à Corfou (vénitienne alors) . A Ravenne on les a classées pare sujet. Je comprends enfin que la Vierge est Glykophiloussa quand l’enfant pose sa joue contre celle de sa mère, que les icones  Galaktophoussa représentent une Vierge allaitante (évident !).

Bronzes : les bronzes animaliers sont mes préférés : un sanglier de Giambologna que j’ai déjà vu à Florence, un récipient étrange pour se laver les mains en forme de quadrupède, buffle ou cheval ? on ne sait pas bien.

          « Vous n‘avez pas vu les céramiques ! «  nous disent les dames scandalisées.

Il faut dire qu’elles sont très belles : les faïences jaune vertes et bleues de Faenza, les céramiques de Ravenne bleues turquoise noir sur fond blanc aux motifs stylisés presque islamiques (si on excepte les allusions à la vigne et au vin). Deux plats de très grande taille sont exceptionnels. A l’envers de l’un un  aigle stylisé or ressemble à un calligramme arabe.

Nous terminons cette visite par les deux cloitres. Le premier, le plus grand arboré aux colonnes géminées avec if de taille exceptionnelle, le second encadré par quatre bâtiments orange aux arcades romandes aux petits chapiteaux et aux colonnes de marbre referme un jardin de rosiers et trois belles portes armoriées : deux pies boivent dans un calice, un homme armé d’une épée en piétine un autre.

Le  Lapidarium excite mon imagination. Les stèles romaines retracent la carrière de militaires romains. Marco Aspcio Tirone Primpilo, originaire de Ravenne de la légion XXII…. Marco Barbi de la trière castor et son compagnon Marco Antesto qui lui a dédié cette stèle…Marco Giulio Sossiano érigea cette stèle en souvenir de son ami Sestio Arrio Romano, un égyptien qui a exercé la fonction de médecin pendant vingt ans… ces personnage surgissent de la pierre avec leur image. Il y aurait matière à roman historique !

Ravenne – San Vitale

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Traversant le cloitre vert avec son grand  if, j’ai un regard pour Clément XII en calcaire blanc.

Descendant un escalier de briques, on entre presque sans s’en apercevoir dans la Basilique en contrebas.

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 Deux rangs de belles colonnes sont surmontées de chapiteaux curieux imitant des paniers de vannerie à avec des motifs végétaux. Des petites colonnes soutiennent la galerie destinée aux dames. Huit larges piliers de marbres très précieux portent la coupole. Huit demi-coupoles sont peintes à fresque dans les tons bruns-roses et dorés. La coupole elle-même est percée à sa base de _ fenêtres aux carreaux d’albâtre. En trompe l’œil apparaissent quatre personnages armés habillés à l’antique  En haut de la coupole,l’Ascension entourée de guirlandes de fleurs baroques, très baroques.

Le pavement est un labyrinthe de marbre coloré.

L’autel se trouve dans le presbytère : les mosaïques sont extraordinaires avec leurs couleurs vives où domine le vert. Le plafond est divisé en 4 : 4 anges sur un fond fleuri avec toutes sortes d’animaux dans des médaillons. Au fond Jésus est encadré par deux anges, saint Vitale et Ecclesius.

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Ce vert étonne, tout ce vert sur les mosaïques ! je n’ai vu cela nulle part ! Ces mosaïques sont curieusement agrestes, ce vert est aussi étrangement lumineux. Une lunette raconte l’histoire d’Abraham, l’hospitalité du Patriarche invitant à sa table les anges, le sacrifice d’Isaac. Dans la lunette d’en face Abel et Melchisedec accomplissent un sacrifice : Abel a une simple  cabane et  porte un simple agneau Melchisedec se trouve devant le temple et utilise de la vaisselle d’or. Moïse gravit le Mont Sinaï, verdoyant.

Tous ces personnages sont en mouvement tandis que dans deux rectangles se font face Théodora et ses suivantes, et Justinien, au centre de sa cour. Théodora, est raide, hiératique, ornée de somptueux bijoux. Justinien est entouré de guerriers portant hallebardes de l’ évêque Maximanius. Ils ont une pose officielle, figée.

Deux styles coexistent ici, on peut comparer les Byzantins et les Romains. Je ne me lasse pas de trouver des détails : ici un paon, là un canard, des fleurs….Une foule bruyante a envahi la basilique. Le spectacle est tellement merveilleux qu’on ne se laisse pas distraire.

Ravenne: Mausolée de Gallia Placida

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Le mausolée est de petite dimension. Il  règne une atmosphère calme dans la sombre coupole bleu nuit constellée  de 570 étoiles selon une combinaison ésotérique de 7 -4 et 3 qui ont une signification sacrée tandis que les fleurettes sur les plafonds en berceaux ont 8 pétales, le huit symbolisant la Résurrection, la combinaison du  nombre des fleurettes correspond aussi aux étoiles. Sur chaque mur un personnage habillé en toge et sandale.

Au dessus de l‘entrée le Bon Pasteur garde son troupeau d’agneaux. .  En face, un feu, Saint Laurent sur le grill et une armoire contenant les 4 évangiles.  Au milieu : deux colombes s’abreuvent dans une coupe .Sur les deux autres murs des cerfs viennent boire à une auge

Il se dégage une impression de recueillement et de paix dans le mausolée de cette dame romaine   que j’imagine offert par un amant éploré. J’apprends ensuite de Gallia Placida était impératrice et qu’elle a ordonné la construction de nombreux édifices embellissant Ravenne.


Ravenne: eglises et mausolée de Dante

 

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Saint Jean l’Evangéliste

 

En quête de St Apollinaire la Neuve, nous arrivons presque à la gare. Un haut campanile nous attire. Cette église est précédée d’un beau porche blanc gothique aux colonnes torsadées avec une rangée de petits personnages qui font penser à des moines superposés. Le jarrdin est fleuri. L’église sonorisée. L’église est vaste mais point de mosaïque dorée, rien que des panneaux avec des fragments hétéroclites montrant des soldats et des bateaux. Nous nous sommes trompées d’église et ne nous attardons pas.

Saint Apollinaire la Neuve

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Retournant sur nos pas, rue Roma, nous trouvons l’église que nous cherchions avec son campanile rond aéré d’ouvertures de plus en plus grandes comme le signale le G du Routard. A Ravenne presque toutes les tours sont rondes alors que celles de Bologne étaient carrées.

L’église immense est meublée uniquement de deux rangées de colonnes rondes avec de beaux chapiteaux soutenant des arches arrondies.

Trois registres de mosaïques sont historiés.

Le registre le plus bas est le plus impressionnant. D’un  côté le cortège des saintes et des vierges de l’autre symétriquement la procession des martyrs. Les femmes partent du port de Classe où se trouvent trois galères. Les martyrs d’un palais face au port.

Le registre du milieu est entrecoupé de larges fenêtres laissant entrer largement la lumière. Entre chaque fenêtre des prophètes et des saints que nous n’avons pas cherché à identifier.

Le registre supérieur raconte des petites scènes que j’examine à la jumelle. Noces de Cana : bizarrement un homme traine un  panier, sur la vignette suivante Jésus tient dans une main le pain, dans l’autre un poisson, sur la 3èmer image deux pêcheurs tirent un filet plein. Lazare est tout entouré de bandelette comme une momie. En face est représentée la Passion. La Cène est un  peu ratée, le format carré ne convient pas. En revanche très belle prière dans le jardin plus loin Pilate se lave bien les mains…

Ici aussi les groupes scolaires sévissent. En fin de journée leurs enseignants ont bien du mal à les faire écouter. Les jeunes préfèrent se photographier les uns les autres. Sans doute, ils ont, comme nous vu des mosaïques toute la journée et sont saturés.

Dante et S Francesco

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La rue Negri, perpendiculaire à la via Roma en face de St Apollinaire la Neuve conduit au Musée et à la Tombe de Dante. Ses ossements reposent sous un tumulus couvert de lierre. Le mausolée en pierre claire est à côté. Nous faisons la queue, bien disciplinées, derrière les scolaires. Chacun se fait prendre en photo devant la stèle où Dante est de profil face à un lutrin. Les adolescents ont sûrement étudié Dante, pas moi ! Dans la cohue, nous n’ avons pas vu la flamme alimentée par l’huile qu’offre encore la Ville de Florence

Dans l’église S Francesco, nouvelle queue cette fois-ci derrière des enfants d’âge primaire. L’instit compte 1, 2, 3, 3 seconde pour photographier la crypte envahie d’eau claire où nagent des poissons rouges.

Ravenne : Baptistères arien et néonien

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Baptistère des Ariens

Le baptistère des Ariens est un petit bâtiment octogonal construit par Théodoric, roi des Ostrogoths arrivé à Ravenne en 493. La coupole est décorée par deux cercles de mosaïques entourant le médaillon représentant le Baptême dans le Eaux du Jourdain. Le Christ est déshabillé (et pour une fois sexué) à travers les filets bleus figurantt les flots.  Saint Jean Baptiste est perché sur un rocher tandis qu’un vieillard figure le fleuve Jourdain est assis portant ses attributs : un roseau vert et deux pinces d’écrevisses surmontant  la tête si bien qu’on le confondrait avec un diable. Tout autour faisant la ronde : les douze aprôtres séparés chacun par un palmier, habillés en toge et toujours sur de l’herbe vert vif. Pour moi, Ravenne restera associé à la couleur verte ! Le reste du bâtiment est en brique crue.

Baptistère Néonien et Cathédrale

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Trop tard pour le Musée épiscopal, nous jetons un œil dans la cathédrale, immense, baroque avec dorures et angelots.

 

Le baptistère néonien tire ce nom étrange de l’évêque Neon qui commanda les mosaïques au 5ème siècle. Bâtiment octogonal (selon le plan consacré à ce genre d’édifice) , en brique rouge il est dans un juste à l’aplomb, la coupole est décorée d’une représentation du Baptême du Christ dans le Jourdain. Ici, le vieillard représentant le Jourdain est dans l’eau, il ne ressort que son torse et sa tête il apporte une serviette à Jésus, plus décent que dans le Baptistère Ariani. Autour du médaillon, les apôtres semblent danser sous une guirlande. Ils sont séparés par des plantes exubérantes. Leurs visages sont très expressifs. Le dernier cercle représente des palais et des jardins avec des barrières ajourées. Nous sommes fatiguées saturées de visites  et ne jetons qu’un œil distrait aux merveilleux décors  de marbre aux feuilles d’acanthe. Nous aurions dû visiter le baptistère Ariani  lundi après midi. Deux baptistères dans l’après midi c’est un peu trop !

Ravenne : Saint Apollinaire in Classe

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L’autobus 44 pour Classe passe à la gare. Il traverse des quartiers modernes, petits immeubles, pavillons et grandes surfaces sans  intérêt.

La basilique se trouve dans une pinède. Les grands pins l’accompagnent merveilleusement Le campanile est très haut et rond, les ouvertures, soulignées de pierre blanche. L’église, elle-même en briques longues et fines est contemporaine de San Vitale.La statue Octavius Auguste nous accueille : fondateur du port militaire de Classis.  La mer était autrefois toute proche. Le port s’en ensablé.

Apollinarius est le premier évêque de Classe.

Le narthex est occupé par les groupes de scolaires. L’église est très vaste et claire plus grand que son homonyme, la Neuve. Les colonnes de marbre veiné de gris, portent des chapiteaux très curieux : les feuilles d’acanthe sont « gonflées par le vent » et percées de trous au lieu d’être découpées . On ne peut qu’imaginer la splendeur de l’ensemble quand les murs étaient revêtus de marbres précieux.

Le chœur (ici on dit le Presbytère) orné de mosaïques va mobiliser toute notre attention. Comme partout à Ravenne le vert domine. Verts pâturage où paissent des moutons. Un arc de triomphe encadre l’abside dont les piliers verticaux portent chacun un palmier-dattier. Au dessus deux registres horizontaux : sur celui du bas 12 moutons, 6 de chaque côté, sortent d’une cabane et figurent les douze apôtres, au dessus un ciel bleu parcouru de jolis nuages, le Christ dans un  médaillon et les 4 évangélistes.

La coupole est partagée en deux parties,  dans celle du haut, la Transfiguration, un globe bleu sur un fond étoilé porte une croix ornée de joyaux, à chaque bout des branches horizobtales de la croix, écrit en Grec, alpha et oméga ,  au bout de la branche verticale, Ichtyos.

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Apollinarius debout en toge blanche et manteau marron constellé d’abeilles est le berger de 12 moutons alignés en bas symbolisant les fidèles. La campagne est toute verte et riante, entre chaque mouton fleurit un lys blanc, entre leurs pattes des fleurettes rouges et jaunes. A l’arrière plan, de petits rochers sont soulignés de blanc et des pins stylisés, ce sont ceux qui sont encore là 1600 ans plus tard. Un mouton isolé représente Pierre de l’autre côté deux autres, Jean et Jacques.

Ravenne : Exposition l’Italia s’e desta, peinture 1945 – 1953

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Via Manzoni 

Musée d’Arte della Cita

Le Musée d’Arte se trouve dans la Logetta Lombardesca

Délaissant les collections permanentes nous préférons nous consacrer à l’exposition temporaire

 

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1945 -1953 de Chirico à Guttoso

de Fontana à Burri

Prémisses : une grande reproduction murale de Guernica : dans l’immédiat après-guerre, l’œuvre immense de Picasso se retrouve dans les tableaux très sombres de 1945. Mario Sironi a peint 2 hommes et un cheval, les hommes casqués comme à la guerre, cavalcada est encore dans cette obscurité, noir et blanc.

La Crussifissione (1949) de Testori est peinte de couleurs violentes, le sang de l’agneau sacrifié s’écoule ans un calice. Les allusions à Picasso sont encore évidentes : le  taureau, la bête qui tient le calice.

Deuxième salle très différente, apaisée, au titre : « culte de la Beauté ». je reconnais les natures mortes de Morandi. Les paysages de Carà sont plaisants. Curieusement on leur a adjoint Ettore et Andromaque de Chirico et deux pastels très doux de Campigli Deux Attrice et Baigneuse.

Salle 3 au titre de « Il Fronte nuovo delle Arte » : A nouveau des toiles cubistes d’inspiration avec des réminiscences de Picasso et surtout de Braque. Un tableau me plait beaucoup « La Grand Aratrice » : charrue à disques labourant le tableau brun. Les disques brillent d’éclats blancs et bleus. Une étoile rouge est perchée en haut , étoile soviétique ?

Une nature morte de Guttoso semble d’inspiration de Braque avec le clavier dans un angle.

« Tra maestri e idoli polemici » 1947, plus hétéroclite. Une belle chimère sépia de Corrado semble sérigraphiée et ressemble à une photo floue.

A l’étage l’exposition continue. Dans la salle du fond tout le mur est occupé par une peinture guerrière de Guttoso, une bataille de Garibaldi en Sicile, qui ressemble à une gravure d’époque. A côté, aussi Guttoso, des femmes d’ouvriers des mines de soufre, crient leur fureur.

Ces tableaux trouvent leur écho dans la dernière salle avec La Zolfara (1953), un tableau magnifique de très grand format toujours de Guttoso. Dans cette œuvre figurative spectaculaire des hommes nus travaillent de parr et d’autre d’une colée de soufre qui traverse l’espace en diagonale ; le relief est marqué par des lignes noires, ou plutôt des segments nets qui courent et découpent des facette dans le soufre, soulignent les muscles saillants des ouvriers en plein effort. Des surface des bleues s’opposent au jaune. Deux taches rouges attirent le regard : les mouchoirs de tête noués aux quatre coins.

 

 

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 Zolfara

Entre les deux grands tableaux de Guttoso, deux salles Otto pintori  où la peinture est très politique, marquée par le communisme, deux œuvres de Turcato : Bandiere (1951) des drapeaux rouges occupent tout l’espace flottant sur un fond clair, Gli Scaricatori (1949) encore plus « soviétique », presque une affiche de propagande. Très cubiste aussi. Les muscles des dockers proéminents et exagérés au premier plan comme un manifeste, pantalons de travail bleus.

D’autres tableaux sont abstraits, encore cubistes : I lavatori del Mare, Il porto de Corpora sont moins explicites mais les titres parlent d’eux-mêmes.

Dans une salle parallèle, à l’écart, une autre ambiance : cinématographique. Des affiches de films néo-réalistes Fellini, Rossellini, de Sica et au fond u n magnifique Tableau  de Sassu Via Manzoni : des élégantes en robe à pois se promènent dans cette artère de Milan. On se croirait au cinéma