Parme – Marie Louise (et Napoléon) au Musée Glauco Lombardi

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1815, le congrès de Vienne installa Marie-Louise d’Autriche, duchesse de Parme – sous contrôle des Habsbourg – où elle règna de 1816 à 1847. Ce joli musée est  consacré à la mémoire de cette figure de la ville.

On peut y voir aussi bien sa robe de mariée, sa corbeille de noce, son portrait, alors Impératrice et celui de Napoléon et du petit roi de Rome.  De nombreuses lettres  de sa main ou qui lui ont été adressées sont exposées dans les vitrines. C’est amusant de les lire parce qu’elles sont rédigées en Français et calligraphiées. Le style, l’écriture sont plaisants.

Les salles suivantes présentent de nombreuses gravures et aquarelles de l’époque. Parme sur certaines, mais aussi des paysages de montagne, Autriche ou Suisse. On découvre aussi sa pharmacie portative, son nécessaire à couture, ses fils de broderies, sa boîted’aquarelles et même ses hameçons pour la pêche.

Visite agréable, légère même si on n’apprend pas grand chose sur le rôle  de ce règne dans l’histoire de Parme.

Catherine Brice dans l‘Histoire d’Italie  écrit:

« Le système de Metternich mis en place à Vienne n’avait pas tenu compte des aspirations des peuples…comme on l’a vu, l’Italie était désormais sous le contrôle des Habsbourg… Mais si les occupants ne réussirent pas à gagner l’appui populaire en Lombardie-Venetie, il en fut différemment dans le Duché de Parme et dans le grand-duché de Toscane.

Dans le duché de Parme, Marie-Louise assistée du Général Neipperg maintint la législation napoléonienne, à l’exception d’un nouveau code civil qui fit l’admiration de tous. Elle ne fit aucune concession au clergé et à l’Eglise, s’en tenant aux termes du Concordat. L’attention portée à l’instruction et à l’économie participait d’une vision illuministe prérévolutionnaires « 

Busseto – Journée Verdi

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Parme, une visite à Busseto s’impose! surtout cette année de commémoration des  150 ans de l’Unité Italienne.

 

 

Via Emilia en direction de Fidenza puis une route dans une campagne plate entre des prairies. des panneaux indiquent les fromageries. Nous sommes au pays du parmesan. Les troupeaux sont invisibles. Où sont-ils?sans doute à l’étable. La petite route tortille. les fermes sont cossues avec leurs arcades et leurs granges ouvertes sous des piliers carrés de briques.

A l’entrée du bourg, via Schubert, via Brahms, Gerswin, Sibelius …. nul doute possible, nous voici arrivées à Busseto.

5 sites se visitent, avec deux billets cumulatifs. Le Musée installé dans la Villa Pallavicino a groupé son ticket avec La villa Verdi de Sant’ Agatha tandis que le Théâtre Verdi de Busseto, la Casa Barezzi, la Maison natale de Roncole font partie d’un autre ensemble qui s’achète à l’Office de Tourisme de Busseto. La logique voudrait qu’on procède chronologiquement, Roncole puis Casa Barezzi, Théâtre Verdi et sant’Agatha, enfin La villa Pallavicino. Malheureusement les horaires de fermeture imposent un autre parcours. Seule la Villa Pallavicino reste ouverte de 13h à 15h30 et les visites de Sant’Agatha se terminant à midi, nous ne respecterons pas l’ordre logique.

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 maison natale de Verdi à Roncole

Verdi naquit à Roncole en 1813, alors française. Il fut baptisé à l’église qui fait face à l’auberge. Le certificat de baptème fut donc d’abord rédigé en français. Les parents de Verdi étaient aubergistes et ajoutèrent à cette activité un relais de poste. On pénètre d’abord dans la cuisine familiale, la table est mise puis dans la salle du restaurant à peine plus grande que la pièce familiale. On visite encore la réserve, l’écurie puis à l’étage la chambre d’enfant où Verdi jouait sur sa première épinette. Sur le lit matrimonial où Verdi eest né : deux bouquets de roses rouges qu’ont déposé les « 27 », cercle de mélomanes en référence aux 27 opéras de Verdi, tous des hommes, redoutés des directeurs d’opéras, des metteurs en scènes et des artistes. Du jugement des 27 dépend le succès ou l’échec d’un opéra à Parme et dans la région. Visite commentée par un guide très gentil et attentionné.

La Casa Barezzi est la maison du premier mécène, un commerçant mélomane de Busseto qui avait  remarqué l’enfant, l’avait accueilli et financé ses études  musicales. Barezzi devint bientôt son beau-père. Située dans la rue principale juste en face du théâtre Verdi elle renferme toute une collection d’autographes, de gravures, photographies, exemplaires de journaux caricatures. Une mine pour les passionnés du compositeur.

Ici aussi, la visite est guidée. Le conservateur est prolixe en anecdotes. Il raconte le second mariage de Verdi avec la Strepponi dicté par les commérages du village, en Savoie en présence de deux témoins, habitants du cru, réunis au hasard pour la cérémonie. S’appuyant sur la une des journaux d’époque il commente également l’enterrement de Verdi. Tout le monde sait que les rues de Milan furent couvertes de paille pour assourdir les pas des sabots des chevaux à la mort du grand homme. j’ignorais en revanche qu’il eut deux cérémonies d’enterrement, l’une modeste avec un corbgillard de 2ème classe pour respecter ses voeux, une autre de funérailles nationales avec une foule masséeet des centaines de chanteurs qui ont entonné Va Pensiero au passage de son cercueil.

Deux certificats de baptêmes (un français, un en italien) deux mariages,deux enterrements, ai-je compté per devers moi!

En face de la Casa Barezzi, au bout de la place se trouve le château de Busseto, la Roca avec sa tour, remaniée au 19ème siècle où se trouve le théâtre Verdi.

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Du temps où Verdi habitait chez son beau-père, il y avait déjà un théâtre où Verdi exerça très jeune ses talents de musicien en dirigeant un opéra. Le théâtre actuel est beaucoup plus récent.il fut aménagé du vivant de Verdi malgré son opposition. Le Maestro jugeait que cet opéra était une dépense inutile et somptuaire pour un si petite ville de 2000 habitants et il refusa obstinément d’y mettre les pieds (bien qu’il ait contribué financièrement et à l’achat d’une loge). Lors de l’inauguration et pour toute la saison où on représenta ses opéras, Verdi prétexta une cure thermale pour s’éloigner de Busseto et fuir les cérémonies inaugurales. Le petit théâtre à l’italienne, tout de velours rouge capitonné est très joli, il ne lui manque rien, même pas sa loge royale. Nous visitons la salle, les loges et le foyer.

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Verdi avait acheté la ferme de Sant’Agatha en 1848. Il l’a agrandie, aménagée planté le parc et acheté les terrres environnantes. Verdi était avant tout musicien mais c’était aussi un paysan  occupé de l’exploitation agricole. A la fin de sa vieil avit acquis 1200ha fournissant ainsi du travail à des centaines de villageois. De son vivant, les paysans lui trouvaient mauvais caractère et le pensaient avare parce qu’il ne donnait pas d’étrennes comme les propriétaires voisins. La conférencière justifie cette attitude : donner la charité humilie tandis qu’acheter des terres pour fournir du travail leur rend leur dignité!

La Villa Verdi est encore habitée par les héritiers du compositeur. La visite est donc guidée dans trois pièces du rez de chaussée et dans le parc. Si Verdi revenait, dit la guide, il retrouverait le salon de jardin en fer laqué de blanc ainsi que tous ses meubles à l’identique. Nous entrons  la chambre de Giuseppa Strepponi, la chanteuse qui fut sa seconde femme, puis dans sa garde-robe où des costumes sont encore exposés ainsi que son forte-piano à 6 pédales. La chambre de Verdi est organisée en fonction de la composition, l’écritoire et le vaste bureau se trouve en face du lit pour que le compositeur puisse consigner immédiatement son inspiration si elle lui venait la nuit. De l’autre côté du bureau, son piano-forte. Da ns la dernière pièce a été reconstituée sa chambre du Grand Hôtel de Milan où il est décédé. Avec les autres visiteurs, nous faisons silence. Cette visite est un pélerinage.

Nous nous promenons ensuite dans le parc que Verdi a dessiné lui-même, où il a planté des essences exotiques comme les cyprès américains aux racines aériennes et le gingko biloba? un petit lac en forme de clé de fa reflète les grands arbres.

Le Musée de la Villa Pallavicino est installé dans un cadre somptueux, lieu de delizia entouré d’eau. on entre par un petit arc de triomphe surmonté d’un rideau d’orchestre. C’est le musée dees 27 opéras de Verdi plutôt qu’un musée dédié au compositeur lui même. rien n’est vrai dans ce que n ous visitons. tout est reproduction des décors, costumes, affiches, tableaux ayant inspiré les opéras. Nous passons de salle tapissée d’or à une salle tapissée de rouge ou de vert dans la musique de Verdi. Un audio-guide est fourni avec le billet d’entrée et raconte les circonstances dans lesquelles chaque oeuvre a été composée ou jouée. Mise en scène d’une époque, celle de l’unité italienne, ou des modes artistiques, ruses avec la censure et transposition dans des contrées lointaines de drames contemporains…les spécialistes apprécient peut-être toutes les nuances. Je suis ravie d’aborder ainsi les 27 opéras! Enfin, dans une petite salle audiovisuelle on peut s’asseoir au spectacle d’opéras filmés dans les arènes de Vérone. pas seulement du Verdi! quand nous arrivons c’est Carmen et nous découvrons un Zorba de Théodorakis surprenant, pas du tout musique de film!

De Busseto à Parme: Fontanellato et Don Camillo

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Un coup d’oeil au superbe chateau de Fontanellato   Il vaut le détour!

De l’inattendu : Don Camillo s’invite dans le circuit!  Le village de Guareschi , l’inventeur de son personnage, Brescello et Roccabianca, le village d Don Camillo ne sont pas loin, Fernandel est à l’honneur.

fernandel.1303803013.jpg Déjà à Bologne il était  tête d’affiche d’une superbe exposition-photo sur les Prêtres au cinéma organisée dans le cadre des fêtes des 150 ans de l’Unité Italienne. Un détour sur Internet m’apprend qu’une polémique avait opposé Pasolini à Guareschi quand on avait voulu adjoindre à un de ses films un autre de Guaraschi, pour contrebalancer le point de vue de gauche de Pasolini par un film de droite

Aller à Canossa?

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L’expression aller à Canossa est connue:

« Aller à Canossa, c’est aller demander pardon à son ennemi, s’humilier, admettre la supériorité de son adversaire. »

Henri IV, Empereur du Saint Empire Romain-Germanique, au cours de la querelle des Investitures , le 28 janvier 1077, alla à la  rencontre du Pape Grégoire VII au château de Mathilde de Canossa. après trois jours de pénitence pendant lesquels le pape le fit attendre, l’empereur obtint la levée de l’excommunication.Mais les hostilités reprirent quelques temps plus tard.

Uri Avnery avait repris cette expression  à propos de la viste de Bibi Netanyahou à Obama.

Le château de Canossa est signalé sur la Via Emilia que nous avions empruntée de Parme à Bologne. Cette visite valait le détour!

Suivant le panneau, arrivées à Montechio Emilia, plus d’indication. Le pompiste interrogé nous dit:

-« C’est à Ciano d’Enza, en haut! »

Etonnement de notre part. L’Emilie est toute plate, pas la moindre colline autour de la via Emilia!

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Remontant la vallée d’Enza nous découvrons des collines pointues et ravinées comme dans les tableaux de la Renaissance. Le chateau de Canossa se trouve perché sur un éperon rocheux à 578m dans les contreforts des Appennins. A Ciano d’Enza un chemin des chateaux monte dans un paysage magnifique. Une colline est coiffée d’un château fort que nous coyons être Canossa, c’est celui de Rossena, sur la colline d’en face, une tour carrée…Orchidées, cytises et arbres de Judée éclairent une matinée bien brumeuse.

Du château de  Canossa, il ne reste qu’un pan de mur. on peut gravir les marches en imaginant au paysage en janvier, gel ou neige?

Le moine chroniqueur Lambert d’Hersfeld, adversaire convaincu d’Henri IV, écrit ceci dans ses Annales :

« Les montagnes élevées dont les cimes touchaient les nuages, et par lesquelles passaient le chemin, étaient couvertes de masses de neige et de glace tellement monstrueuses qu’aucun cavalier, aucun homme à pied ne pouvait faire un pas sans danger sur les pentes raides et glissantes… Le roi loua donc quelques personnes qui connaissaient le terrain, des gens du cru, familiers des sommets abrupts, pour marcher devant sa suite sur les rochers escarpés et les immenses névés, et faire tout ce qui était possible pour rendre cet horrible chemin plus facile à parcourir pour ceux qui les suivaient. Ceux-ci avançaient tantôt à quatre pattes, tantôt en s’agrippant aux épaules de leurs guides, parfois le pied de l’un deux dérapait sur le sol verglacé, il tombait en glissant sur une bonne partie de la pente. Cependant, la reine et sa cour furent assises sur des peaux de bœuf et traînées par les guides de montagne. Les chevaux ont pu être, pour une partie d’entre eux, descendus à l’aide de dispositifs spéciaux, tandis que d’autres étaient tirés par les pattes qu’on leur avait attachées. Mais parmi ceux-ci beaucoup succombèrent, beaucoup furent gravement blessés, quelques-uns seulement sortirent indemnes de ce péril »

d’après Wikipédia