Réserve Naturelle des Madonie

CARNET SICILIEN 2016

Castelbuono au ceur du massif des Madonie
Castelbuono au cœur du massif des Madonie

Autre but de notre visite à Castelbuono : la nature sauvage de la Réserve Naturelle du Parc des Madonie. Au début je suis déçue de l’étendue des constructions autour de Castelbuono. Nous cherchons un coin tranquille pour le déjeuner et il nous faut plusieurs tentatives au dessus de S. Guglielmo et Liccia pour trouver un endroit tranquille avec une belle vue.

Cascade
Cascade

Le sentier D part de Pizo Foca en direction de la Casa Gonato jusqu’à Vallone Canna (3.5km/1h20 – 145m de dénivelée) Ce sentier n’est est pas vraiment un : c’est une petite route carrossable entre les grillages et les barbelés tout neufs. Cette manie sicilienne de tout grillager m’agace même si on a pratiqué des passages pour piétons au dessus des grillages à la manière britannique. Pourquoi enfermer de la lande de genêts et des broussailles ? Peut être à cause des vaches et des chèvres qui paissent ? Cela ne me rassure pas parce qu’il y a aussi des chiens. Il semble qu’il n’y ait pas 1m2 , Sicile qui soit accessible au passant. On grillage, on installe un magnifique cancello pour garder des chardons ?Je marche dans la lande odorante qui embaume le genêt. Dans le creux du vallon bruisse une petite cascade. Plus haut les sommets s’élèvent à 1420m au P. Canna et même 1900m au Mte Ferro juste derrière. On se sent en montagne. Juste avant d’arrive au Vallone Canna, un curieux tunnel protège la route, plafond de béton soutenu par des piliers, ouvert sur un côté. On y a répandu de la paille et cela sent très fort la bouse. Sans doute les vaches viennent s’y abriter, de la brûlure du soleil ou de la pluie et du vent ?

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Bien qu’on soit dans un parc naturel, le sentier est peu balisé. Qu’en est-il des autres sentiers plus longs dans la montagne ? En revanche il y a des panneaux explicatifs. L’un d’eux raconte l’introduction du châtaignier en Sicile par les Romains, le nom de « châtaignier » viendrait de la ville grecque de Kastanis en Asie dans le Pont Euxin.

A Cefalù nous faisons un petit détour par le port où je trouve un petit café bien sympathique avec la Wifi pour avoir quelques nouvelles.

Cefalù : le gîte des oliviers et première découverte de la ville

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Cefalù
Cefalù

GITE DES OLIVIERS

Notre gîte est situé dans une grande maison qui s’ouvre sur une très vaste terrasse orientée à l’ouest, d’où on devine la mer. La terrasse est partagée par des treillis de bois légers sur lesquels courent des lianes (bignonia) . Nous avons une grande table et une cuisine extérieure avec même un four à pizzas. Fauteuils en osier, chaises longues jardinières fleuries de pétunias jaunes et rouges.

L’appartement est petit mais bien aménagé. Dans la cuisine, il y a tout le nécessaire et même des provisions :sucre, sel, café, biscuits et lait pour le petit déjeuner. Dans la salle, une table ronde, un canapé et la télé. La chambre est grande et claire. Le lit King Size prend presque toute la place. Simplicité, bon goût, confort.

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le gîte des oliviers

Marina a cueilli pour nous des mandarines, et nous propose d’aller nous servir dans le verger en nèfles et citrons…De la terrasse on voit la mer, au loin des montagnes bleutées, derrière les oliviers la silhouette de pins parasols magnifiques. Seul bémol : le bruit continu de l’autoroute et de la statale et le train de temps en temps.

Nous ne prenons même pas le temps de vider les valises, déjeunons sur la terrasse et partons explorer Cefalù. La ville est très animée. Ce week end, ce sont les jours de la Terre Earth’s days. Un concert est programmé à 16h sur le rocher mais nous ne serons pas dans les temps. Avec la carte « handicapé » nous forçons le passage dans les rues piétonnières. Pas question de s’arrêter! Nous trouvons une place payante  au parking le long de la plage .

Cefalù : plage
Cefalù : plage

Le lungomare est occupé par des stands écolos : voiturettes électriques, panneaux photovoltaïques, chauffe-eau solaire. Sur une petite scène un  groupe de rock joue de la musique très fort. Pour les îles éoliennes, au mis d’avril,  les bateaux ne partent pas de Cefalù mais de Milazzo (100 km en autobus) Pour compenser cet inconvénient, l’agence fait une ristourne.( 50€ pour Vulcano et Lipari 65€ jusqu’à Stromboli avec retour de nuit.) C’est cher pour être trimballée en car.  cette formule ne nous plait pas.

A l’Office de Tourisme, je me procure un plan de Cefalù. Pas de renseignements. Ils sont trop occupés à inscrire les participants à la course à pied de demain (10km dans les rues de la ville).

A la Maison du Parc de Madonie, j’achète une carte (3€) avec une foule de renseignements sur les ressources touristiques de chaque village, les itinéraires pédestres, dénivelée, temps de parcours…On peut obtenir ces informations sur Internet.  En l’absence de Wifi, je ne peux rien télécharger.

Cefalù
Cefalù

Ces formalités accomplies, je flâne sans but précis dans les ruelles occupées par les boutiques : souvenirs (variables) alimentation de luxe (comme toujours en Italie), belles boutiques de mode et bijouterie, pendillocheries indiennes aussi (c’est selon le budget !). Ces commerces touristiques finissent  par m’agacer. La même marchandise se vend à Santorin, Concarneau, Lindos ou Capri. La mode, les contrefactions aussi. En dehors de deux ou trois rues commerçantes il y  a des coins charmants : une petite plage dans un coin entre les maisons avec une dizaine de barques colorées dessinant un port miniature. Les vagues battent les rochers noirs et se brisent en embruns mousseux par l’encadrement d’une porte disparue sur la digue. Une arche où s’est installé un violoniste. Un circuit architectural avec QR-codes ne me tente pas. Je laisse mes pas me porter au hasard. Je découvre les « mégalithes », grosses pierres de fortifications grecques, Cefalù/kephalas, la tête/le rocher. Une petite église de marins a son parvis directement sur la mer.

La cathédrale Normande  et ses deux clochers carrés surmontés de pointes, ressemble plus à une forteresse qu’à une église. Elle est ouverte pour un mariage. Le bedeau trie les visiteurs, shorts et épaules nues sont rejetés. Je ne vais pas bien loin. Une cordelette barre le passage aux étrangers à la noce. Arums décorant les bancs, invités très habillés (robes longues mais pas de chapeaux). J’entrevois de loin les mosaïques dorées du chœur, le Christ Pantocrator sans pouvoir m’approcher.

les murs de Cefalù
les murs de Cefalù

18h, promenade sur le sable de la plage qui est bondée.

Pour les courses,  Marina   a recommandé ARD à Lascari. (Ard pour Hard Discount, l’Italien supprime les H). Grande surface de bonne tenue avec une belle poissonnerie, une boucherie et un bon choix de légumes.

De Bagheria à Cefalù : Tour Normande

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la Tour Normande
la Tour Normande

 

Comme rien ne nous presse,  nous continuons sur la Statale 113 en bordure de mer – inaccessible, cadenassée derrière des maisons et des jardins ou si elle est dégagée, le parking est impossible. Une tour carrée s’élève sur un petit promontoire. Une flèche  « Torre Normanne », une petite route s’élève dans la colline pour aboutir à un grand hôtel. Le cancello est ouvert, nous en profitons, au pire on dira qu’on voudrait réserver pour plus tard. La vue est stupéfiante sur toute la Baie. La vue s’étend au-delà de Palerme. Nous reconnaissons les gros rochers aperçus de l’avion. Plusieurs crêtes se découpent .Les maisons s’entassent  – minuscule cristaux de sucre blanc – Plus proches de nous, de beaux pins parasols et des eucalyptus ; encre plus près, un arbre de Judée. Je m’installe sur la murette pour croquer un dessin panoramique qui déborde rapidement sur la feuille de gauche à l’arrière du dessin précédent.

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Termini Imerese s’annonce avec une sorte de pipeline qui s’avance dans la mer sur une passerelle. Cheminées, raffinerie, la plage de sable n’a rien d’accueillant : plastique, bouteilles…pourtant un couple s’y promène en maillot, serviette sur les épaules. Termini Imerese n’est pas qu’une vaste zone industrielle. C’est aussi une ville ancienne bâtie autour d’une terrasse très agréable avec une vue dégagée, des palazzi, une église monumentale, un corso où les vieux (et les moins vieux) bavardent en groupe, debout sur le bord du trottoir. Nous demandons la route de Messine, la « statale ». on nous renvoie pour un tour de ville ; comme toute ville italienne, les rues étroites sont à sens unique et nous aboutissons de l’autre côté du Corso en face du groupe que nous avons interrogé. Ici aussi, un grand panneau de marbre signale qu’ici, Garibaldi a fait un discours (c’est mieux qu’à Palerme ou on raconte qu’il a fait la sieste).

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Le téléphone sonne. Le père d’Andréa nous donne rendez vous d’ici 30 minutes à la station ENI à l’entrée de Cefalù. C’est Marina, la maman qui nous attends, nous suivons sa voiture sur la SS113 jusqu’à ce qu’elle quitte brusquement la route pur un chemin invisible dans les oliviers.

Bagheria : villa Palagonia

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la villa des monstres
la villa des monstres

Nous pensions passer la matinée à Palerme. L’énervement dans les embouteillages nous a épuisées. Nous redoutons une réédition pour sortir de la ville. Dès 8h30, nous voilà parties en passant par la Gare, puis en direction du port et de la mer où nous trouvons la SS113 qui traverse des quartiers modernes puis suit la côte. Un véritable marché est installé en bord de route. J’achète des oranges (4kg pour 2€, 1kg de nèfles1€) .

Grands immeubles, usines : le littoral n’est pas très avenant.

Sciascia dans Todo Modo m’a donné envie de visiter le Musée Guttuso, Villa Catholica à Bagheria. J’avais préparé ma visite sur Internet, horaires,  adresse,  programmé le GPS. Déception : la Villa Catholica est fermé pour restauration.

Villa Palagonia

villa Palagonia
villa Palagonia

Dominique Fernandez consacre un chapitre entier dans Le Radeau de la Gorgone à la villa et au Prince qui l’a fait décorer, ainsi qu’aux illustres visiteurs, entre autres Goethe (LA VILLA DES MONSTRES p. 126 – 153). Nous l’avions visitée autrefois, la revoir a été un plaisir. Malgré les nuages la lumière est favorable et je m’amuse à photographier les personnages grotesque, les musiciens, les danseurs, les monstres qui ornent le mur d’enceinte de la villa. Je m’attarde sur un gambiste emperruqué, sur deux dragons…Dans les jardins fleurissent jasmin, agrumes dont les senteurs se mêlent ou alternent – un enchantement. Citronniers et orangers portent des fruits mûrs. Buisson de strelitzia, les corolles blanches des arums sous les grands arbres.

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La façade est précédée d’un imposant escalier et de bancs de pierre surmontés de curieux médaillons, bustes de  personnages qui semblent sortir de la muraille. Une photo de l’un de ces bancs orne la couverture du livre de Lampedusa, le Professeur et la Sirène.

L’entrée ovale est peinte en trompe-l’œil grisaille et paysages en teintes pastels qui semblent être vus par une fenêtre, de fausses colonnes semblent soutenir des moulures dessinées. Au dessus de la porte menant à la galerie des glaces une maxime prévient que la vie est courte et que chacun doit s’en souvenir en contemplant sa propre image dans les miroirs.

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Cette salle est spectaculaire avec ses murs plaqués de marbres précieux de différentes couleurs ; Des bustes et des têtes surgissent du mur dans des médaillons. Visages blancs et draperies pourpres, habits gris et manches jaunes. Des volutes baroques de marbre blanc s’enroulent sur le mur rouge. Une frise court à la limite des marbres et des glaces. Des oiseaux semblent s’être perchés entre des vases contenant des bouquets de fleurs. Les « miroirs » semblent être minéraux de grands rectangle de micas ou d’ambre. Peut être sont ils simplement patinés. Ils recouvrent le plafond en voûte reflétant une lumière très particulière.

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Je m’attarde d’autant plus que le gardien a prévenu que toutes les villas de Bagheria sont fermées ainsi que le site de Solunto où nous devions passer.

 

Palerme (3) Quattro Canti, Cathédrale, et les alentours…

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Quattro Canti
Quattro Canti

Nous rentrons par le Corso V Emanuele jusqu’au Quattro Canti  – clin d’œil aux Quattro Fontane  de Rome. Les Quattro Canti  de Palerme sont plus spectaculaires et plus théâtraux, plus grands et surtout plus dégagés. Allégorie des saisons, Rois d’Espagne, saintes et fontaines. Dominique Fernandez en donne une plaisante description.

fontaine de la Vegogne
fontaine de la Vegogne

Quand j’arrive à la Cathédrale,  le ciel s’est chargé, il fait tout gris et les merveilles de marqueterie dans la pierre, de ciselure des motifs qui m’avaient tant plu sous le soleil ne sont pas à leur avantage. Je m’étais occupée à dessiner les motifs variés pour mieux les étudier. J’avais tout mon temps. J’ai retrouvé la colonne lisse de marbre gris qui porte un médaillon en forme de tapis de prière avec une calligraphie arabe. Signature de l’artisan arabe ou souvenir de la domination sarrasine ?

la Cathédrale de Palerme vue des toits
la Cathédrale de Palerme vue des toits

Résolument, je paie une visite sur les toits qui ne commence que 20 minutes plus tard. En attendant je lis les biographies des rois de Sicile enterrés dans des sarcophages de porphyre – tradition byzantine. Longue montée des hautes marches en colimaçon. Belle récompense : la vue sur les toits et les coupoles de Palerme.

cathédrale de Palerme
cathédrale de Palerme

Où ai-je pêché l’information erronée que le Palais Royal aurait été ouvert jusqu’à 19h ? Quand j’arrive peu après 17h la billetterie est fermée. Je cherche sans trouver San Giovanni degli Eremiti où j’avais passé une délicieuse après midi dans les jardins à dessiner les coupoles rouges.

Je rentre en flânant dans les ruelles. Au hasard je découvre une impasse où vivent des Africains, un palais occupé par des demeures très misérables qui me rappellent La Havane. Ailleras j’arrive dans une réunion familiale, un deuil. On a sorti les chaises des maisons, dans une impasse ; sur l’une il y a un cadre avec le portrait de la défunte bien en évidence, les couronnes de fleurs de l’enterrement sont debout contre un mur. Tout le monde est en noir. J’arrive au marché de l’Albergheria : avalanche d’artichauts, pyramides d’oranges, tas de fèves dans leurs grosses cosses, fraises…Une voiture se fraie un chemin entre les étals (comme nous ce matin). Je me gare et fais tomber par mégarde des boîtes de chaussures qui empiètent sur la rue et m’excuse auprès du marchand imperturbable.

Retour à Alessandra. La wifi est faiblarde. J’espérais capter le Monde.fr auquel je suis abonnée. J’arrive tout juste à lire les gros titres et les alertes dans ma boîte mail.

19h30 je descends acheter quelque chose à manger. Dominique ne peut pas grimper les étages à nouveau. Dans le quartier, j’ai le choix entre Indien ou Pakistanais, ou peut être un poulet halal à la broche. La Via Maqueda est déserte alors qu’il fait encore jour. Dans la rue quelques femmes indiennes en sari sur le pas de la porte des boutiques, des hommes très bruns à la chevelure épaisse et aux grosses moustaches qui bavardent sur le trottoir, et des touristes en short égarés, perdus dans leur Guide du Routard ou dans l’étude du plan de Palerme. Où sont les Siciliens ? Peut-être habitent-ils d’autres quartiers ?

Palerme  byzantine, arabe, normande, espagnole et italienne absorbera-t-elle ces migrants d’Afrique ou d’Asie comme les envahisseurs précédents. Elle professe la multiculturalité jusque dans les plaques des rues sera-t-elle plus accueillante que le reste de l’Europe. Les Siciliens se rappellent qu’ils étaient les immigrants à la génération précédente en Amérique, en Belgique ou simplement dans le Piemont.

Je termine la soirée lisant dans le Radeau de la Gorgone, la vie de Frédéric II Hohenstaufen qui repose dans un sarcophage de porphyre que j’ai vu tout à l’heure.

Palerme – déjeuner vers la Cala?

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Le Génie de Palerme
Le Génie de Palerme

Pour déjeuner,  les jeunes de l’hôtel ont recommandé d’aller vers la Cala.  Le mot « cala » évoque un petit port sympathique. Nous traversons le quartier de la Kalsa que je connais mal. Les  plaques de rues Via Divisi et Via Calderai portent des inscriptions en hébreu. Nous sommes dans l’ancien quartier juif.  L,a synagogue à proximité, a pour nom moschita (la mosquée). L’Inquisition a fait disparaître la communauté juive depuis longtemps. J’apprécie cette initiative, comme à Mazara del Vallo , valorisant le multiculturalisme. Juifs ou Arabes, Normands, maintenant, Indiens et Pakistanais qui tiennent boutique via Maqueda. Autour de notre hôtel, j’ai compté au moins 5 gargotes indiennes. J’espère que pour eux aussi, le multiculturalisme affiché rend la vie plus douce.

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balcons arrondis pour les belles robes

Traversée la via Roma, on tournicote dans des rues étroites et calmes où les beau balcons en ferronnerie témoignent d’un passé plus glorieux que les façades lépreuses. Par hasard nous arrivons à la fontaine du Génie de Palerme  tout petit sur sa rocaille moussue. Par la via Alloro nous débouchons sur la belle Piazza Marina  et au Jardin Garibaldi planté d’énormes ficus aux racines aériennes spectaculaires comme celles des fromagers, et l’entrelacs des autres racines aériennes qui entourent le tronc comme une dentelle de lianes. Un peu plus lin, on entend le tintement des  mâts métallique des voiliers. Nous avons atteint la Cala. Une rue passante en fait le tour. Pas de restaurants, quelques bars avec salle en intérieur, des gelaterie, rien de bien alléchant !

Piazza marina nous choisissons une terrasse chic : Gulu. Les involtini sont de minuscules ballotins de veau aussi épais que du papier à cigarette contenant une délicieuse purée parfumée au fenouil  si chacun pèse 20g cela ne nourrit pas ! Heureusement Dominique a choisi des spaghettis à la boutargue bien servis qu’elle partagera.

salon chinois
salon chinois

Juste derrière le Palazzo Mirto est ouvert à la visite. Pas de souvenirs historiques marquants, ni de chefs d’œuvres extraordinaires. Juste un palais princier de Palerme ! Pour imaginer ce qui se cache derrière les murs, cette atmosphère de richesse. Le Guépard (en moins fastueux). Luxe désuet, accumulation de plusieurs siècles de collections de porcelaine, de tapisseries de soie de meubles précieux, de livres. Des portraits de famille, des photos aussi. Un ravissant salon chinois tendu de soie  des meubles laqués de noir. Un grand salon est décoré de soieries brodées. Le grand panneau sous le baldaquin représentant  La Prise de Jérusalem selon Le Tasse est spectaculaire. Il y a aussi un très grand tableau représentant une bataille avec des turcs et plein de détails insolites. Boudoir pour les dames,  fumoir pour les messieurs. Nous avons déjà vu cela en Sardaigne il y a quelques temps ….

fontaine rocaille
fontaine rocaille

J’aurais dû lire Le Professeur et la Sirène de Lampedusa et les Souvenirs d’enfance de Fulco qui se déroulent aussi dans des palais palermitains,  avant le départ et non pas au retour. J’aurais mieux apprécié cette visite !

Privé de Titre – Andrea Camilleri

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privé de titre

Camilleri est le père de Montalbano, commissaire favori des nombreuses lectrices (et lecteurs) du Viaggio d’Eimelle .

Auteur prolixe (une centaine d’ oeuvres,  quand même!), il est aussi conteur de l’histoire de la  Sicile . La Couleur du soleil, met en scène le Caravage en Sicile. . La Révolution de la Lune raconte un inter-règne après le décès inopiné du Vice-roi espagnol(1670), un peu plus tard Le Roi Zozimo, le règne d’un sicilien…. Mon  » premier lu, il reste mon préféré. L’Opéra de Vigata  (1870), la Concession du Téléphone , la secte des Anges (1901), se déroulent dans une Sicile où fait irruption la modernité.

Privé de Titre se réfère à la période de l’arrivée au pouvoir de Mussolini. Camilleri s’est inspiré de deux épisodes réels : la mort d’un jeune fasciste dans une rixe qui opposait des fascistes et un maçon communiste et la visite du Duce à Caltagirone quelques années plus tard qui fut à la « fondation » d’une ville fantôme Mussolinia.

Comme dans la Concession du téléphone , Camilleri fait alterner de nombreux dialogues, souvent en dialecte traduits de manière pittoresque par Quadruppani, les pièces officielles des procès verbaux de l’enquête, il ajoute ici des articles de différents journaux siciliens fascistes ou non et fait même une reconstitution cinématographique précise de la scène du crime.

palermeropra degli pupi

« R – Comme je suis borgnicieux, j’étais à la traîne et les deux particuliers allaient m’agrapper quand je me suis souvenu des marionnettes. 

Q – Expliquez vous.

R – C’est pas l’embarras. Vous avez vu au théâtre de marionnettes, dans la légende de Roland, une scène où un preux fait semblant de s’ensauver poursuivi par un Maure, puis tout à trac il s’arrête, se retourne et escoffie d’un coup d’épée le Maure qui n’en peut mais. Eh bien j’ai fait pareil. Ils me sont tombés dessus; je me suis arrêté, et hop, je me suis retourné…. »

 

Cette variété des styles est un plaisir renouvelé. Surtout quand il décrit des scènes de foules complètement cocasses. On rit beaucoup à la lecture de ce roman.

« Citoyens!

Par ce tract nécessairement

anonyme nous voulons vous poser une question.

Un fasciste tué par un autre peut-il être appelé « martyr » Ou bien est-ce

une simple victime privée de titre et donc inexistante

comme martyr? Pensez-y »

Roman policier ou politique? Les deux, bien sûr. Même si la scène du crime a été analysée en détail, même si le meurtrier a avoué l’homicide, il restera jusqu’au bout des zones d’ombres et des doutes savamment distillés. Vrai ou faux témoins? On ne saura jamais  vraiment qui ment. Des pièces à convictions disparaissent du greffe. De nouveaux éléments arrivent théâtralement au tribunal, à point avant la plaidoirie de la défense…

Mussolinia

Ce qui m’a le plus amusée, c’est la comédie de la visite de Mussolini à Caltagirone, posant la première pierre d’une ville fantôme. C’est grandiose!

« quelques jours avant Noël 1930, les habitants de Caltagirone, ébaffés, apprirent par un livre publié aux éditions Sonzogno que la forêt de Santo-Pietro abritait une ville dont ils ignoraient tout. Les chasseurs comme les ramasseurs de champignons qui connaissaient la forêt comme leur poche jurèrent que cette ville n’existait pas.

Mussolonia 2

[…]Non seulement Caltagirone a sa ville satellite, sa ville-jardin, mais maintenant elle a même les pieds dans la mer…. »

Arrivée à Palerme – premières promenades

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Notre balcon donne sur la via Maqueda
Notre balcon donne sur la via Maqueda

L’arrivée à Palerme en voiture est une véritable catastrophe. Le GPS nous balade sur Tukory embouteillée, puis dans le marché aux puces, et même au milieu du marché de l’Albergharia. Il nous dicte de tourner dans les sens interdits. La via Maqueda est piétonnière…nous n’avons pas de plan détaillé de Palerme, il faut donc faire confiance au GPS. Les Siciliens forcent le passage, aucune idée de la notion de priorité. On frôle l’accident à chaque instant. « faites demi-tour dès que possible » répète en boucle Mme GPS. On tourne à droite, à gauche, on revoit la même église, les mêmes atlantes, les abords du palais royal, à trois reprises. Personne ne connait la rue Divisi encore moins l’Hôtel Alessandra. Nous tournons depuis une heure et demie. Dominique épuisée sur le bord de la crise de nerfs,  envisage sérieusement de quitter Palerme sur le champ  (nuit d’hôtel déjà payée).

via divisi
via divisi

L’Hôtel Alessandra occupe le coin de la via Divisi et la Via Maqueda, au 2ème étage. Deux étages d’un palazzo font au moins 4 d’un immeuble ordinaire. A la réception deux garçons, une fille très gentils nous cèdent la place de parking devant la porte. Un souci de moins ! Le couloir conduisant aux chambres est princier, une véritable galerie des glaces murs peints à fresque. La chambre est moins fastueuse, mobilier disparate, mais tout le confort : télévision, climatisation salle de bain fonctionnelle.

Somptueux escalier et glaces de notre palais
Somptueux escalier et glaces de notre palais

 

Premier objectif : les métopes de Selinunte au musée Salinas. Je remonte à pas pressés la via Maqueda jusqu’au teatro Massimo, tourne Via Cavour puis Via Roma. Derrière la Poste mussolinienne je cherche dans les petites rues la piazza dell Olivella tout à fait charmante. Le musée archéologique occupe un ancien couvent avec deux cloîtres, le petit très clair, très élégant possède une belle fontaine ave un triton (souvenir de la fontaine Barbieri de Rome) accompagné d’une tortue vivante. A l’arrière un jardin verdoyant occupe le grand cloître. Aujourd’hui, le musée est gratuit. Je me réjouis trop vite. le Musée est en restauration. Les métopes de Selinunte sont invisibles. En guise de consolation, une exposition sur la nourriture : de grands panneaux illustrés, la nourriture préhistorique, les Phéniciens à table, les Grecs…Beaucoup à lire, peu à voir : des reproductions d’amphores et autre vaisselle cassée. Mon temps est compté à Palerme. Je rentre à grands pas.

 

Retour à Selinunte et retour des panneaux

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Temple E avec les chapiteau du temple G
Temple E avec les chapiteau du temple G

Arrivée tardive, 10h,  l’heure des cars de scolaires et de touristes, ciel voilé. Une visite de trop ?

J’étais revenue pour dessiner.

Surprise ! Sur les supports vides mardi, on a installé de magnifiques panneaux en couleur – avec QR-codes –  mais aussi des explications. Cela change tout !

Temple F

temple F
temple F

J’étais passée devant le Temple F sans le voir –  en l’absence de colonnade remontée. Il a suffi d’un panneau bien placé pour que je devine l’édifice, les gradins et la base des colonnes. Temple archaïque 6×14 colonnes. Etait-il consacré à Athéna, Hercule ou Dionysos ? On ne le sait pas ; Gravissant les marches, je reconnais encore Pronaos, Naos et Cella avec ici un élément original : un mur entre les colonnes sans doute pour préserver le secret du culte.

Temple G

Les grosses colonnes du Temple G
Les grosses colonnes du Temple G

La dimension du diamètre des colonnes est impressionnante. La gravure de JP Houel (1782) présente six colonnes encore debout. En cherchant bien dans le chaos des blocs je découvre d’autres colonnes à moitié effondrées mais bien en place sur le côté nord. Mon imagination stimulée, j’imagine le temple.

Acropole

Sur l'Acropole le temple D
Sur l’Acropole le temple C

Le miracle des panneaux est encore plus flagrant. Mardi, j’avais fait une promenade distraite ne prêtant attention qu’à la colonnade du temple C remontée en 1925. Je n’avais même pas soupçonné l’existence du Temple A – temple d’Apollon, milieu du 6ème siècle. De dimension modeste, il était, parait-il décoré de marbres précieux et recelait le premier escalier à spirale, raconte le panneau. Le temple B (300 av. JC) ne possédait que 4 colonnes sous le fronton, il était associé au culte de Déméter que vénéraient aussi bien les Grecs que les Carthaginois. Une autre hypothèse en ferait le heroon d’Empédocle. Je n’aurais pas vu le temple D dans lequel un petit figuier pousse, les figues sont déjà bien développées.

mes rues de la ville antique
mes rues de la ville antique

Dans le quadrillage de rues, de maisons de la cité antique située derrière les temples, l’isolaFII a été restaurée en 2014-2015 : une passerelle métallique offre une « vue-de-dessus »des pièces d’une maison où le sol est revêtu de mosaïques (très simples). Suivant la rue principale, j’arrive à la Porte Nord où l’on observe les fortifications de la ville. Selon les nouveaux panneaux quatre phases ont été distinguées dans la défense de Sélinunte  où les murs de 4.5m flanqués de tours sont encore bien visibles:

  • après 409 av JC support des terrasses
  • 4ème siècle : renforcement du mur nord
  • Fin 4ème: un nouveau système de défence est mis en place avec une grande galerie abritant des machines de guerre
  • 3ème siècle : époque punique

On voit bien la galerie ronde haute de plusieurs étages servant aussi de casernement pour des sorties en masse.

Je rentre en longeant le mur Ouest, entre mur et une haie de lentisques touffus. C’est une belle promenade.

Au restaurant, La Pineta, on nous reconnait « Ah oui, les sardines ! ». Les brochettes de sardines nous attendent ? Ce sera Risotto du pêcheur avec moules, vongole, crevettes petites et grosses pour Dominique et spaghetti ale sarde pour moi. Pour nous faire patienter on nous apporte une corbeille de pain, délicieux et je commets l’erreur d’en manger trois tranches. Quand les spaghetti arrivent je n’ai déjà plus faim. Dommage ! Ils sont vraiment extra : sardines fraîches, tomates-cerises cuites, pignons de pin, basilic, ail. Je suis incapable de terminer mon assiette.

la Pineta et la plage
la Pineta et la plage

Avant le café, je fais  une promenade digestive, que je continuerai après le café jusqu’au fleuve Belice (pas si petit que cela, nous l’avons vu sur la route de Corléone). A notre premier passage, une promenade naturaliste dans le marais et la dune, m’avait laissé un bon souvenir, je m’étais promise de la refaire. Hélas les barrières de bois sont en ruine et les chemins vers les plages privatisées par Look Voyage et Marmara, sont les seuls itinéraires possibles. Promenade décevante. Il fait beaucoup moins chaud que mardi, je tente une baignade plus courte aussi parce qu’il n’y a pas de vagues. Pour finir nous nous installons sur les lettini pour lire les guides : demain Palerme !

Corleone – Sambuca di Sicilia

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Corleone vue d'en haut
Corleone vue d’en haut

Corleone est célèbre pour avoir été le décor du Parrain. Archétype d’une certaine Sicile mafieuse. Je n’ai pas vu le film,  mais j’ai envie de découvrir cette ambiance.

Corleone est situé à mi-chemin entre Sciacca et Palermo, 24km à l’écart de la route 624 reliant ces deux villes. Le GPS annonce 1h30 de route et 75km. Nous avons déjà parcouru le tronçon de la grande route en arrivant dans la région. Ce n’est pas la partie la plus amusante du trajet.

 

Dès que nous la quittons le paysage devient grandiose, de montagne avec des pics déchiquetés et des pentes vertes très raides. Encore une fois, nous nous félicitons d’avoir choisi de venir fin avril. Les luzernes forment des nappes rouges incarnat, elles s’étalent même sous les oliviers. Le petit lac de barrage Garcia brille dans un creux. La route tortille. La chaussée est en mauvais état, de temps en temps l’asphalte a disparu et la Fiat roule sur des pierres blanches. Ce ne snt plus des nids de poules mais des tranches de route qui manquent.

le lac de Garcia
le lac de Garcia

Corleone s’annonce avec des quartiers de hauts immeubles. Ce n’est pas le petit village pittoresque et photogénique que nous attendions mais une ville austère accrochée à la pente sous des rochers verticaux surmontés de tours rondes féodales. Nous garons la voiture sur la place principale (zone bleue) devant la Mairie ornée de grandes plaques commémoratives à Garibaldi et à l’Unité Italienne. La grande église (fermée) a de belles portes de bronze (récentes). La place est animée avec ses boutiques vieillottes et son  Bar Central  décoré sur le thème du Parrain. Un jeune homme traverse la place pour nous proposer une animation.

 

Des panneaux touristiques indiquent deux châteaux, deux sites panoramiques et d’innombrables églises, une cascade et trois musées. Le musée le plus important raconte la Mafia et surtout la lutte Anti-mafia , c’est un sujet intéressant mais je crains que mon niveau d’italien et ma grande ignorance en la matière ne me permettent pas de profiter de la visite. Le Musée ethnographique est fermé.

Nous parcourons des ruelles tranquilles très étroites et pittoresques bordées de palais décrépits. L’Office de Tourisme a prévu un parcours fléché architectural que nous suivons et un parcours sacerdotal que nous négligeons. Sur les panneaux émaillés,  il y a des QR codes ce qui me met en colère. On n’a pas pensé à ceux qui n’ont pas accès à la 3G, il faudrait que toute la ville soit Wifi (et que chacun possède un smartphone). C’est quand même plus facile de lire les explications sur le panneau !

Seules quelques rues sont utilisables pour la circulation automobile, il en résulte un trafic intense dans ces artères. Pour gravir la pente raide les voitures prennent leur élan. Et tant pis pour le piéton qui essaie de cadrer sa photo de l’église vermoulue aux moulures qui s’effritent mais qui ont de l’allure sous la végétation buissonnante.

le "château d'en haut"
le « château d’en haut »

A la recherche du « château du haut » nous lançons la Fiat500 sur une rampe vraiment très inclinée. Mal nous en a pris. Premier arrêt à mi-pente, un pépère dans une vieille Panda cabossée nous barre la route, il attend qu’une dame en 4×4 blanc sorte de son garage. La Fiat a perdu son élan et cale. Départ en côte ! Deuxième montée encore plus raide. A 1m de l’arrivée un jeune téléphone collé à l’oreille, l’autre main sur le volant déboule sans même nous calculer. On n’a pas d’autre choix que de reculer pour le laisser passer. Re-départ en côte. Le frein à main ne freine pas assez. La voiture descend. A gauche c’est le précipice. Et on ne repart pas. Je suis morte de trouille.  Je descends.  La Fiat 500 consent à démarrer (65kg cela compte pour une si petite voiture). Nous nous hissons sur un plateau dominé par un gros rocher sur lequel on a bâti une tour ronde : le château. En haut on trouve l’héliport et une petite route « itinéraire de Rosalia » (c’est une sorte de mini-pèlerinage d’un ermitage de Rosalia à un autre, randonnée pédestre) mais route en fort mauvais état pour une voiture. Ce serait un endroit merveilleux pour pique-niquer si c’était l’heure ! pause-apéro avec de grosses olives vertes très parfumées au persil frais et céleri.

Nous quittons Corleone – mal visitée – habituellement je suis plus consciencieuse dans mes visites.

Nous suivons les panneaux Sciacca- Ribeira pour varier l’itinéraire.

village perché
village perché

Déjeuner dans la montagne au dessus d’un troupeau de vaches dont nous entendons les clarines. Au loin Campofiorito est accroché à son rocher. Nous entrons dans Bisacquino dans la torpeur de la sieste. En dehors des trois employés municipaux assis sur un banc, il n’y a pas un chat dehors. Tous els rideaux de fer sont baissés, volets fermés. Calme plat. Pour le café, vous repasserez. Nous arrêtons la voiture devant une église dédiée à la Vierge. Edifice monumental, colonnes torses, moulures. L’église est ouverte : des doreurs rénovent une chaire. Intérieur blanc et doré mais parfaitement ennuyeux en dehors des lustres de Murano il n’y a rien d’intéressant. Curieux assemblage de tuiles rondes  sur une maison: un pigeonnier ?

Madame GPS joue les aventurières ? Pour nous faire éviter la traversée d’un village perché elle nous conseille un chemin blanc carrossable suivi d’une allée dallée, genre via romaine qui s’enfonce dans une forêt de chênes et maintenant recouverte de galets « c’est le paléolithique ! » s’exclame la conductrice, pour se terminer dans les nids de poule. Je descends encore pour soulager la Fiat500. Heureusement un panneau de signalisation routière indique Stop à 150m dans ce parcours risqué.

Sambuca di Sicilia

Encore un  « village perché ». Sambuca est une petite ville construite toute en longueur sur une arête rocheuse. Nous remontons le magnifique Corso Umberto I jusqu’à un grand carrefour où se trouve l’ancien hôpital, un collège et une très grande église ouverte pour cause d’enterrement imminent. Encre cette sorte de très grande église classique 17ème ou 18ème blanche avec des dorures et des peintures noircies, parfaitement ennuyeuse encore ;

Sur le Corso quelques cafés sont ouverts. Clientèle exclusivement masculine : dans le premier des adolescents dans l’autre des vieux messieurs. J’ai toujours très envie d’un café mais ici je serais vraiment déplacée. Je préfère y renoncer plutôt que d’être la cible des regards. Ce n’est pas ici que je vais trouver de la WIFI pour consulter mes mails.

Après avoir passé une belle arche je trouve une rue plus moderne, sous une autre arche, une impasse (lige qui sèche). Les maisons sont peintes en blanc portes et fenêtres soulignées de jaune. On se croirait en Andalousie. Les petites venelles s’appellent Viccolo Saraceni  I, viccolo saraceniII ou III. Est-ce une kasbah, ancienne ou moderne ? Pour souligner l’illusion le panneau indicateur de la rue est aussi écrit en arabe. Le restaurant s’appelle Le Saracenu,  l’enseigne est  une tête de maure enturbannée. Une très belle église de pierre qui s’effrite a son porche vitré : à l’intérieur des merveilles tombent en ruine.

Plus haut se trouve le belvédère à l’extrémité de l’arête rocheuse qui se termine de manière théâtrale avec  une petite colonnade et un banc qui fait le tour de la petite esplanade.

Retour facile. Menfi est bien indiqué. De là, nous allons à la mer à Porto Palo, petit port avec une tour carrée d’où part une promenade de planches sur la végétation. Plus loin la côte est occupée par des villas et lotissements interdisant l’accès à la plage par les portails métalliques et les cadenas dont les siciliens ont le secret. Nous nous aventurons néanmoins sur une route privée (entrée interdite mais ni chaîne ni barrière) pour aboutir sur une belle plage sauvage coupée en deux par un ruisseau facilement franchissable. Je me promène avec de l’eau à mi-mollets. Le thermomètre de la voiture indique 23° à l’ombre mais au soleil il fait nettement plus chaud.