Blancanieves – film de Pablo Berger

TOILES NOMADES

Blancanieves, c’est Blanche-Neige.

Heureusement que les distributeurs n’ont pas traduit le titre en français, la snob que je suis n’aurait sans doute pas choisi ce film! Adaptation très libre dans l’Espagne des années 1920, celle du cinéma muet.

Nous voici transportés à Séville pour du grand spectacle! Pas de roi ni de reine ni de princesse. Le roi est un torero célèbre, la reine une danseuse la marâtre est infirmière. Les images splendides semblent avoir été filmée du temps du  cinéma muet. Séville est magnifique ainsi que la campagne espagnole. Pas de dialogue donc, de rares cartons fond noir, typographie d’époque. La bande-son est parfaite : on danse beaucoup dans le film, la mère de Carmencita-Blancanieves est une artiste célèbre, la grand mère mourra en dansant, et la petite Carmencita danse quand elle ne torée pas avec la lessive qui sèche.

Je n’aime pas la corrida (qui occupe un moment privilégié dans le film) mais je pardonne au cinéaste parce qu’ on ne voit pas de mise à mort. Deux fois le taureau est épargné, . En revanche, le coq subira un sort tragique, ce n’est pas un film à l’eau de rose!

Ce n’est qu’au mitant du film que je retrouve le conte de Grimm : quand les nains qui l’ont recueillie l’appelle Blancheneige. Ces nains sont très espagnols, plutôt ceux de Goya ou de Velázquez que de Walt Disney. Leur roulotte est pittoresque. on devine qu’on verra bientôt la pomme. Mais quand? Berger a déjà pris beaucoup de distance avec la trame initiale et nous fera partager d’autres aventures espagnoles.

Un spectacle parfait: images, son, acteurs et même suspens, même si le conte est archi-connu.