La plage de Carolles à Saint Pair-sur-mer

BALADE NORMANDE – BAIE DU MONT SAINT MICHEL

Saint Pair sur mer : Estuaire du Thar

La plage de sable s’étend de Carolles jusqu’à Saint Pair en passant par Jullouville et Kairon.

Pieds nus. C’est une balade très agréable quand la mer est basse. Ce matin seule une étroite frange de sable mouillé est dégagé mais recouverte de graviers, galets, coquilles brisées et de millions de crépidules . Je suis forcée de remettre les tongs.

Dominique m’attend sur le parking au-dessus de l‘Estuaire du Thar, petit fleuve de 25 km prenant sa source près de Villedieu les poêles. Forte de mon expérience de la veille avec les traversées du Lerre et de la See-Selune, je passe le Thar à gué sur la plage sous l’oeil de deux dames qui m’applaudissent. Des centaines de mouettes et goélands étaient sur la plage mais à mon arrivée il n’en reste presque plus.

Selon le Guide Vert, à Saint Pair visite de la  Chapelle Sainte Anne et de la grande église Saint Pair au centre du village. La petite chapelle a été restaurée en 1934 si bien qu’elle paraît toute neuve avec son toit de tuiles ses larges baies et sa porte neuve. Plus aucun cachet et en plus elle est située au coin d’un carrefour passant!

L’ardeur restauratrice ne date pas d’hier: la vieille église romane a été remaniée vers 1880. La vieille tour de moellons noircis est encastrée dans le transept de pierres claires qui parait tout neuf et qui l’écrase. Par chance l’église est ouverte : la mode néo-gothique a caché le plafond roman. la bigoterie moderne se manifeste par des écriteaux d’un humour douteux  :« ici on confesse gratis, ailleurs aussi… »

La piété populaire ne fait pas toujours bon ménage avec l’histoire de l’architecture!

En revanche la place du village est très agréable et très vivante. Jullouville et Kairon, seee voisines sont des stations balnéaires endormies hors saison tandis que Saint Pair sembleactive. une petite ville bien active.

Nous faisons un  petit tour à Granville près des ports pour découvrir une petite plage où  un panneau signale des pêcheries. Qu’entend-on exactement par « pêcherie »? Il y en a même des néolitiques en pierre vers Saint Jean de Thomass au sud de Carolles.

Je rentre à pieds par la plage, la mer est descendue et la promenade est plus facile agrémentée par la rencontre avec un trotteur tirant un sulky.

1

Nous avons un joli gîte, pourquoi ne pas en profiter? Nous déjeunons dehors dans le jardin. Gastronomie locale : andouille de Vire, bulots de Granville et camembert délicieux et crémeux sur du bon pain. Et ce soir, ce sera moules à la crème crue normande!

Et cet après-midi ce sera baignade avec sauts dans les vagues.

Les Vacances!

 

 

Falaises de Carolles et de Champeaux

BALADE NORMANDE – BAIE DU MONT SAINT MICHEL

La plage de Carolles vue du Pignon Butor

Le circuit N °8 du guide Chamina part de Carolles avec une promenade dans la campagne, on devrait voir un mégalithe et le sentier des douaniers en balcon sur les falaises de Carolles. 

Les escaliers qui montent au bout de la plage de Carolles au Pignon Butor se trouvent à 10 minutes du gîte. Je décide de faire la boucle dans l’autre sens en partant des Flots Bleus. Logiquement je devrais suivre sur la carte.

Port du Lude

9 heures, la plage est vide. Au point de vue du Pignon Butor la visibilité est excellente; la vue s’étend de Granville jusqu’à Cancale qui bornent la Baie. Le sentier passe sous une arche de buissons qui se rejoignent, il est très bien entretenu, les épineux coupés, des marches quand la pente est raide. Il descend à proximité du Port du Lude. Le Lude est un ruisseau qu’on franchit sur un petit pont. On remonte très raide. Des rochers de granites se détachent sur le ciel.

Rocher du Diable

Après ma visite à la Maison de la Baie, je guette près de cette intrusion granitique schistes et cornéennes. Le sentier chemine en balcon jusqu’à la cabane Vauban, une belle construction de pierre. Un ornithologiste a installé son trépied et sa lunette. je lui demande s’il a vu le phoque, juste un instant sa tête est sortie de l’eau. Les rochers sont trop acérés pour que les phoque vienne s’y reposer. Des hirondelles passent : c’est un couloir migratoire et les vents sont favorables aujourd’hui. Il ne les a pas comptées mais à la louche il estime qu’il en est passé 2000 depuis qu’il est là.

Cabane Vauban

Après la Cabane Vauban je devrais quitter le GR et obliquer vers un parking et un point de vue pour rentrer dans les terres. Ne voyant rien je continue le sentier littoral. Je suis étonnée de ne plus croiser de promeneurs, seulement un groupe de randonneurs très bien équipés. Deux dames me préviennent que c’est très escarpé.

« Escarpé ce n’est pas mon problème mais j’aimerais trouver le parking et le point de vue du circuit »

J’ai eu tort de me vanter. Le sentier devient difficile. Les aménagements, les marches  dans les passages raides ont disparu. Sur ce sentier étroit et rocailleux je range topoguide et téléphone pour avoir els mains libres. Depuis la Cabane Vauban, le Mont Saint Michel m’accompagne, la vue est magnifique. Mais j’ai beaucoup trop marché pour me trouver encore sur le circuit!

La baie et le mont vus de Champeaux7

Et voilà que je découvre une seconde Cabane Vauban! Plus délabrée plus pittoresque que la première. Je commence à vraiment douter : le topoguide Chamina ne fait aucune allusion à cette Cabane. Un jeune coureur qui m’avait doublée dans la montée s’est assis pour souffler. Je lui demande conseil. Nous ne sommes plus à Carolles mais à Saint-Jean-de-Thomas sur les Falaises de Champeaux!.

Le plus simple serait de retourner sur mes pas. Avec les passages délicats cela me prendrait plus de temps que prévu. Or il faut que je sois rentrée au gîte à 13 heures pour le Rendez-vous en téléconsultation. Je choisis de rentrer par la route que j’entends à quelques centaines de mètres. Il faut d’abord couper à travers champs. Je ne le regrette pas : deux belles rencontres jaillissent sous mes pas. D’abord un rapace décolle juste devant moi. Buse ou faucon? je n’ai pas eu le temps de l’identifier. A peine l’oiseau de proie envolé que surgit dans mes pieds un petit lièvre aux pattes postérieures démesurées.

La route est passante. mais où suis-je exactement? Près de Carolles, après avoir marché un bon moment je consulte Googlemaps (je n’ai pas le réflexe-GPS comme certaines randonneuses plus jeunes que moi). Justement Dominique au téléphone propose de venir à ma rencontre; Je lui fixe rendez-vous au parking de la Cabane Vauban qui se trouve à 500 m. Quand j’arrive au Parking, pas de 108, Dominique m’attend au Parking du Lude. Une dame m’assure que je trouverai le parking non loin du Port du Lude. Un homme assure qu’il faut suivre les balises vertes. l sentier qui suit le ruisseau est très frais (la journée est caniculaire), je marche à l’ombre. De petits ponts de bois franchissent le Lude. Malheureusement je ne rencontre personne pour confirmer mon chemin. Au téléphone, Dominique soutient qu’elle est toute proche et qu’elle peut voir les gens à la Cabane Vauban. Ce n’est pas la cabane, c’est le Rocher du Diable! En suivant les traits verts et jaunes je retourne au parking de la Cabane Vauban d’où je viens. Il vaut mieux que je rentre par le GR à la maison plutôt que de tourner en rond.

Déjeuner au gîte : crevettes grises et pain au beurre.

A la fin de l’après -midi, belle baignade dans les vagues assez fortes pour m’empêcher de nager mais pas assez pour me renverser. Je joue à m’éclabousser en sautant quand la vague se brise dans mon dos.

Le Grouin du Sud et la Maison de la Baie

BALADE NORMANDE

Prieuré Saint Léonard Jean Pierre Arcile (exposition POM Avranches)

Le guide Chamina inspire notre première sortie : N°7 – 1h30 5.5km au départ du Prieuré de Saint Léonard sur la commune de Vains (pour le GPS).

Le clocher est massif, la chapelle est classé mais l’église fut vendue comme Bien National à la Révolution à un particulier qui la transforma en ferme. La petite route descend vers la Baie où l’on trouve les prés-salés et le GR223. Ne pas oublier de bien refermer les barrières : les moutons sont sur les herbus.

Le mont et le mouton

Le sentier côtier passe derrière la Maison de la Baie (qui n’ouvre qu’à 13h), il remonte ensuite sur la petite route qui conduit au Grouin du Sud.

Pointe du Grouin

 

sur l’embouchure de la See – rivière qui passe à Avranches.

 

 

Cette pointe est faite de roches dures : Turbidites qui sont des roches sédimentaires gréseuses avec des lits de sable, sables grossiers, argiles et silts datées du Briovérien (Son stratotype est caractérisé par Saint-Lô (Briovera en latin). Cette période correspond à l’orogénèse cadomienne, (ca. -670 Ma à -540 Ma).

Un vaste parking et des tables de pique-nique sont à quelques distance de la Pointe qui est un bon point d’observation pour le mascaret qui remonte la See par Grandes Marées (arriver une heure avant la Haute Mer).

Le circuit contourne la pointe sur les herbus puis rejoint Saint Léonard par un aimable chemin de terre ombragé.

La Maison de la Baie

A l’étage on marche sur la carte géologique de la baie

Carte géologique de la Baie

avant de découvrir l’histoire de la Baie et du Mont Saint Michel. De nombreux panneaux et une vidéo l’expliquent aussi bien à destination des enfants des écoles, des familles que des spécialistes.

Cette  histoire ancienneelle date du Cambrien (début de l’ère Primaire) . Dans les schistes briovériens on voit des intrusions de Granite clair

Ces intrusions sont accompagnées de schistes tachetés et de cornéennes comme à Flamanville. Je m’étais étonnée que ce petit massif soit seul de son espèce (seul étudié à la fac). on peut donc remarquer trois petits massifs : le Mont Dol, Le Mont Saint Michel, Tombelaine qui sont devenues plus tard des îles et le Granite des Falaises de Carolles et de Champeaux.

A l’ère Quaternaire, lorsque les glaciers couvraient les Îles Britanniques, la Manche n’existait pas. la fonte des inlandsis donna lieu à des transgressions marines (transgression flandrienne). Le Mont Saint Michel et le Mont Dol devinrent  des îles. La Baie a oscillé entre des différentes variations du niveau de la mer. Chaque transgression a apporté des dépôts clairs « marais blancs » tandis que les « marais noirs » correspondent à la formation de tourbières.

Différentes coupes de marais noir, marais blanc, herbus et dune sont incluses dans la résine, sédiments et végétaux afin d’observer les différents horizons des sols et les végétaux. Les marais blancs, sols légers et sableux conviennent parfaitement aux cultures maraîchères (carottes, poireaux…). Cependant, en traversant la campagne nous avons vu plus de maïs que de carottes. Les marais noirs draînés par des canaux sont des pâtures d’élevage. Les  herbus  en zone inondable sont les prés-salés où paissent les moutons. Ces coupes sont accompagnées de panneaux décrivant la faune associée, oiseaux et poissons,  migrateurs ou sédentaires avec un calendrier. Ici aussi différents niveaux sont envisagés images et liste des espèces avec leurs noms scientifiques en latin pour les spécialistes.

j’ai eu la surprise d’apprendre que de gros poissons comme les soles et les bars fréquentaient les plages à marée haute mais qu’ils ne disposent que d’une heure ou deux pour s’y nourrir.

De belles collections d’oiseaux empaillés ou de répliques artificielles me font rencontrer des oiseaux que je n’avais jamais vus de près.

Un autre thème développé : la vie des hommes sur la baie sur l’estran et les herbus. Une très jolie maquette montre toute une foule de saulniers, de pêcheurs à pied, de ramasseurs de varech, pêcheurs….

Une jolie exposition photo présente les doris et les wallys, bateaux de bois traditionnels qu’utilisent surtout les pêcheurs à pieds.

Maison du saunier

La maison de saunier et la saline sont reconstituées. J’ai la surprise de voir les fours à l’intérieur de la maison. Dans la Baie, les on ne ramasse pas directement les cristaux de sel comme à Guérande ou dans le midi. On collecte un mélange de sable et de sel qu’il faudra dissoudre. On filtre la saumure qui est chauffée au bois. La fabrication du sel était une activité d’hiver.

Intérieur de la maison du saunier

Nous terminons la journée sur notre plage située au bout de notre rue. C’est ma première baignade en mer de l’année 2020! L’eau est un peu froide mais il y a foule dans l’eau. Image amusante de cette femme dans l’eau jusqu’à micuisse avec son téléphone et sa vapoteuse.

La Baie vue des falaises de Champeaux6

 

 

 

Rando à la Pointe d’Agon

BALADE NORMANDE – COTENTIN

Le sémaphore de la Pointe d’Agon

Certains termes géographiques  me fascinent ; les pointes à la mer, et les cols en montagne…malgré les 50 km qui séparent Surtainville de la Pointe d’Agon, nous choisissons ce circuit n°30 dans le Guide Chamina, empruntant la route directe D. 650 qui évite bourgs et plages.

L’église d’Agon

Arrivée à 10 heures à Agon- Coutainville. La promenade commence devant l‘église d’Agon. Agon est le vieux village. Son église Saint Evroult, XIIème siècle, possède un clocher carré, tour massive, dont le sommet est peint en blanc pour donner un amer aux marins. De l’église, je devrais rejoindre la mer par le Chemin de la Haule qui conduit au Club de Voile. Je traverse un quartier de résidences secondaires plutôt modestes et sans grâce ni style construites serrées où les allées de cailloutis l’emportent sur les plates-bandes et les massifs, déprimants. le sentier côtier s’est écroulé et a été dévié un peu plus haut dans la dune à la limite des mielles (nom donné dans la Manche aux plaines de sable voisines de la mer, et dont une partie est cultivée). Prairies de prés-salés, champs de carottes, poireaux. Marche facile, la déviation est bien balisée mais le trajet monotone sans grand intérêt. 

je retrouve Dominique au premier parking proche de l’eau, puis continue le chemin piétonnier qui traverse une pinède avant d’arriver au Sémaphore. Sur le bord de la route se trouve un curieux alignement de mégalithes, pierres de granite taillées et dressées qui ne doivent rien à la Préhistoire mais qui ont été installées par un sculpteur normand en 1976. Monument à la mémoire d’un poète normand Fernand Lechanteur. «  enterré à Agon-Coutainville. Un monument à sa mémoire, de 32 pierres levées en granit, agencé en forme d’esnèque, gravées notamment en Fuþark et simili-runes, est inauguré le , à la Mielle de la pointe d’Agon. » (Wikipédia) Ces dalles de granite gris taillées grossièrement et gravées rappellent la carène d’un bateau. Les motifs des bateaux vikings dessinés me font penser au Voyageur du Soleil de Reikjavik.

le phare est bas, trapu. il illumine la passe du havre de Regneville dont le trafic atteignit jusqu’à 30 navires par an, comprenant des navires anglais et même norvégiens. 

Après le second parking, la flèche sableuse avance encore dans la mer, couverte d’oyats et de buissons.

Le GR 223 passe au pied du phare et traverse des étendues sèches aujourd’hui mais inondables couvertes de salicornes et d’immortelles violettes. le sentier contourne le marais à la limite des pâtures (refermer le portillon) et des bois. D’après la carte j’avais imaginé marcher a bord de l’eau. Nenni! le marais est couvert de hautes herbes, l’espace compris entre le sentier et le bord de l’eau est très étendu.

Mais c’est un joli endroit pour un pique-nique.

Le GR s’enfonce ensuite en sous-bois pour rejoindre le Mont Morel et un hameau de belles maisons de pierre.

 

Pique-nique à Port Bail

BALADE NORMANDE – COTENTIN

Port Bail

Circuit N°27 du Guide Chamina

Mardi, jour de marché à Port Bail. Un joli marché alimentaire occupe le centre du village. J’y trouve une grosse poignée de tomates-cerises et une baguette craquante et chaude pour accompagner le pâté.

L’emplacement pique-nique idéal se trouve de l’autre côté du pont sur le bord du havre. Grand vent : on reste dans la voiture. Marée haute : les mielles  ou prés salés verts sont parcourues de chenaux remplis par la mer. Deux épaves sont couchées, la coque de bois laisse paraître des jours. Au lion, on voit les treize arches du pont et la silhouette massive du clocher de l’Eglise Notre-Dame avec sa tour à section carrée coiffée d’une petite pyramide pointue.

épave

Quand nous avons fini de déjeuner, un vent puissant a chassé les nuages et le soleil éclaire tout le village.

Eglise Notre-Dame et exposition

L‘église Notre-Dame (XIème siècle) possède de très beaux chapiteaux romans XIIIème siècle et un plafond de bois en berceau XIVème. La tour est qualifiée par Wikipédia de tour fortifiée : elle a servi de tour de guet ainsi que d’amer pour les marins. Désacralisée, c’est maintenant un hall d’exposition. En ce moment, on y présente des oeuvres métallique en étain plié (genre grosses cocottes en papier), ou découpé en gros crabes ou des panneaux ornés de poissons. Décoratifs, sans plus, je ne suis pas convaincue.

Port Bail possède une autre église Saint Martin au bout de la place où se tenait le marché. 

Baptistère de Port-Bail (6ème siècle)

Le baptistère (VIème siècle) est à l’écart du village, derrière la Mairie. Il est protégé par un curieux auvent couvert d’ardoises. C’est un grand bassin rond en briques, presque une piscine. on baptisait alors les adultes par immersion, de préférence dans l’eau courante.

Le circuit Chamina devait nous conduire à la plage puis dans le marais; la plage ne nous inspire pas. Nous préférons rentrer plus tôt pour profiter de la belle plage de Surtainville.

Moulin de Fierville-les-Mines

Le Moulin à vent de Fierville-les-Mines est à 6km de la route 650. nous nous enfonçons dans les terres dans une belle région de bocage vallonnée. Ce moulin de 1744 est en parfait état de marche. Son toit en forme de poivrière est mobile. Lorsque nous arrivons, un groupe de visiteurs le fait tourner. C’et surprenant de le voir pivoter. Malgré le vent très fort, les ailes ne sont pas déployées. Il est fonctionnel et moud blé, épeautre ou sarrasin. Des animations sont proposées aux visiteurs, on peut même faire son pain. On peut aussi déjeuner aux Cuisines du Moulin. 

Sur la plage de Surtainville, impossible de faire face au vent qui soulève le sable sec et nous cingle. Nous tentons notre chance à la plage du Rozel un peu plus abritée où je fais une courte promenade pieds dans l’eau. 

Promenade de Carteret à Hattainville

BALADE NORMANDE – COTENTIN

Cap Carteret et le GR dans l’entaille

La pluie du matin ne me décourage pas. Nous avons appris en Irlande, Ecosse ou Islande de ne pas nous en préoccuper. Revêtir un Kway et sortir!

La randonnée n°26 du guide Chamina a pour départ l’église de Carteret.

Dominique me dépose à la marina où j’ai repéré les marques rouge et blanches du GR 223 le long du quai planté de massifs fleuris, puis sur la Corniche. Sous la Corniche, tout contre le Cap je découvre une plage tranquille accessible par des marches. Des cabines de bois se blottissent contre la falaise. Le circuit monte parmi de belles maisons. Sans parvenir au Sémaphore où nos étions montées hier, à mi pente, le sentier des Douaniers est suspendu en balcon, rocailleux mais facile : assez large et plat pour ne pas être effrayant.

Après avoir contourné le gros rocher du Cap Carteret je découvre les dunes d’Hattainville 

la dune et la plage d’Hattainville

. Ces dunes sont couvertes de mousses, lichens ou d’oyats. Il convient de ne pas piétiner ce milieu fragile. Il faut rester sur les sentiers. Passée une église en ruine le sentier bifurque : le GR monte à l’assaut de la pente tandis qu’un sentier balisé en jaune indique « Hattainville 8 minutes, sentier des 150 pas » Je me laisse tenter par ce dernier, délaissant l’itinéraire de Chamina.

Dune et vieille église14

Tout d’abord, le sentier est bien tracé entre deux fils de fer. Malheureusement, les barrières protégeant la dune disparaissent, le sentier se ramifie. Les petites traces deviennent de plus en plus floues, l’itinéraire, illisible. Au début, je ne m’inquiète pas : la mer à main gauche, le sémaphore dans mon dos, je marche cap sur le nord, au jugé. Je comprends bien vite que je marcherai bien plus de 1500 pas et que les huit minutes sont déjà écoulées. Quand le sentier est sableux, je m’enfonce et peine dans les montées entre les grosses touffes d’oyats. Il disparaît complètement. Du haut d’une butte, je crois le retrouver plus bas, pour s’évanouir à nouveau. De temps en temps il y a des poteaux carrés de bois gris. Les dunes défient le sens de l’orientation. Je monte sur les crêtes espérant voir la suite du parcours. Je zigzague, évitant les terriers de lapins ou les touffes serrées et les buissons de ronces. Impossible de maintenir le cap. Je divague. Avec toujours la mauvaise conscience de marcher sur ce couvert végétal fragile. Personne à la ronde ; un lapin gambade ; les escargots profitent de la pluie. Je crois voir un promeneur : c’est un sac de plastique blanc! Je commence à paniquer. Peut être ai-je dépassé Hattainville où Dominique m’attend? J’interroge le GPS qui me géolocalise à Surtainville. Je monte de temps en temps au sommet d’une crête pour vérifier que la mer est proche. Finalement j’entrevois la route goudronnée : sauvée! Sur la flèche inscrit Carteret 3.3 km, à marcher en zigzag, j’ai sûrement doublé la mise.

Le nez de Jobourg à la Pointe de la Hague

BALADES NORMANDES : COTENTIN

Nez de Jobourg prunelles

A la Pointe du Cotentin : le Nez de Jobourg est le site le plus réputé (après de Mont Saint Michel, bien sûr). Ce sera donc notre première excursion sous un beau soleil. 

Le GPS nous promène dans des petites routes tournicotantes puis on monte sur une sorte d’autoroute qui nous conduit à la Hague face à la route ; le cauchemar : le Centre de retraitement des déchets nucléaires

Le Centrer de Retraitement ds déchets nucléaires de la Hague

Arrêt photo, puis on tente de faire abstraction de ce complexe menaçant.

L’église de Jobourg : 

L’église de Jobourg

Au milieu du cimetière, une petite église trapue d’aspect rude. De toutes parts la vue est splendide sur la mer. Elle est ouverte. Construite au XII ème siècle, Jean François Millet aurait dit « On dirait que le temps s’est assis dessus ». 

Ce modeste village a pourtant eu un personnage illustre : son curé Dom Fleury qui encouragea  ses paroissiens à s’engager contre les Anglais dans la Guerre d’Indépendance Américaine (1773-1780), il obtint une pension du roi pour avoir apaisé les villageois dans l’Emeute ds blés. 

Cette visite m’a enchantée avant de rejoindre le site touristique du Nez de Jobourg. les Falaises sont hautes de 128 m. La vue sur les Iles Anglo-Normandes est très nette par temps clair. Nous remarquons un curieux alignement d’antennes mises en place pour une Campagne de Mesures océanographiques de la hauteur des vagues et des courants marins à l’aide de deux sortes d’antennes mesurant l’effet Doppler

Antennes pour la mesure de la hauteur des vagues

J’aurais aimé en savoir plus mais ma recherche sur Internet n’a abouti à rien.

Le topo-guide Chamina propose la balade n°23 : un circuit de 11.5 km , 4 h, dont la mlitié le long du sentier côtier à partir de la Pointe de Voidries à proximité du parking et du restaurant. Je pars d’abord vers le nord en direction de la plage d’Ecalgrain. le sentier est pratiqué dans une entaille à travers les prunelliers, les ajoncs et d’autres épineux. Il s’éloigne un peu du bord de la falaise et descend. J’essaie d’appeler Dominique pour qu’elle me rejoigne en voiture à Ecalgrain. Il n’y a pas de réseau. Avec la proximité des Iles anglaises(Guernesey 44 km, Serq 39 km, Aurigny 19 km) la téléphonie mobile est souvent prise en charge par l’Angleterre, j’ai la surprise de voir l’heure anglaise s’afficher sur l’écran. Retour au parking et je prends le sentier vers le Nez de Jobourg : le sentier en balcon est proche de la falaise et plutôt glissant. Je regrette d’avoir gardé mes sandales et laissé le bâton de marche dans la voiture. Les autres randonneurs sont très bien équipés. Dès que le sentier se met à monter très raide près du Cap, je rebrousse chemin. la montée ne me fait pas peur, c’est plutôt la descente en sandales que je redoute. Je n’ai pas vu la harde de chèvres sauvages.

barrière sur le sentier des douaniers

Des panneaux près du parking racontent les légendes et les histoires du cap : dans les grottes au pied de la falaise on a trouvé des traces de l’occupation préhistorique. Un écrivain régionaliste J. Fleury raconte l’histoire d’un gros chien noir gardant un trésor caché. Le long du sentier se trouvent des abris pour les douanier, appel&s aussi caches à tabac par les contrebandiers.

Le GPS , nous conduit à la plage d’Ecalgrain pour un pique-nique de luxe : grosses crevettes roses et salade de la mer.