
De Muhu, on passe la digue pour trouver Orissare dont la taille des bâtiments officiels dans un si petit village surprend. Le port, en revanche, est minuscule. Un bar avec des tables de bois, trois ou quatre bateaux de plaisances. Trois garçons d’une quinzaine d’années trainent sjur des vélos ; Un caillou atterrit non loin de nous. C’est malin !

Plus à l’Ouest, à Maasi, se trouvent les ruines de Maasilinn (Sonneburg) cité dans la chronique de Wartburg où l’on raconte que « Maître Burchard construisit un bon et fort château sur Saaremaa qui fut agrandi plus tard par frère Goswin ». Après la Nuit de la Saint George, le peuple de Saaremaa, en rébellion, fut défait par B. von Dreileben en février 1345. En décembre de la même année Goswin von Herike devint Maître de l’Ordre de Livonie.
Maasilinn fut reconstruit en 1518 avec des tours de bastion et des salles de canons.
La forteresse fut ensuite prise par les Danois et les Suédois et le roi danois Frederik II ordonna de la détruire en 1576.
En arrivant, je vois qu’une sorte de hangar, puis découvre les murailles de belle pierre blanche. Je grimpe sur le tertre sans trop comprendre et descends une échelle de bois dans le noir. Brusquement des spots s’allument : sous les ruines, de belles salles voûtées s’éclairent avec des plafonds en ogive. Je suis impressionnée. Je ne m’attendais pas à cette surprise.
Non loin de là, les mouettes font un vacarme assourdissant. Il y a également un cygne, quelques foulques, une cane et une douzaine de canetons. C’est une cane très fine mais chez les anatidés toutes les femelles se ressemblent.
Sur la carte, la route longe la côte nord, mais la mer n’est visible que par intermittence, cachée par les arbres et la végétation. Nous faisons un petit détour par le port de Trigi qui relie une île située plus au nord. Ce n’st pas l’heure du bac. Le port est désert.

Nous entrons dans les terres à Leisi et découvrons les 5 moulins d’Angla, moulins de bois, ronds ou carrés avec leurs ailes de bois sans la voilure.
L’église de Karja possède aussi des fresques païennes destinées à faire fuir les démons – un peu décevantes. Sont-ce ces personnages dont la tête est en relief ou celui dont la tête parit entouré de ses membres inférieurs tordus ?
Le ciel s’est assombri. Les nuages gris forment une couche homogène.
Cratère de Météorite de Kaali

Il est très bien indiqué sur la route, avec un hôtel, un restaurant, un grand parking et les inévitables marchands de souvenirs. Le sentier monte sur le rebord du cratère boisé. Dans le creux, résultant de l’impact, un petit lac tout vert, tout rond.
Le petit lac entouré par un mur circulaire n’est pas le seul cratère, autour on en dénombre 9.
Diamètre du cratère : 105-110m
Profondeur 22m
Age : 4000 ans d’après les analyses des pollens
Masse de la météorite : 400 à 10 000t
Masse à l’impact 20 à 80 t
Vitesse 15 à 45 km/s
La journée a été longue et nous avons hâte d’arriver à Upa (3km de Kuressaare, la Capitale de l’île de Saaremaa.)

Le B&B Jurna Turismitalu est une vaste propriété. Le logement principal est une belle chaumière. Nous sommes logées un peu plus loin dans un chalet. Je traverse un verger de cerisiers (avec échelle et cerises) passe devant de magnifiques buissons de framboisiers et des groseilliers portant de jolies grappes. Je complimente mon hôte :
– « vous avez de beaux fruits, les oiseaux ont mangé tous les miens » espérant qu’il m’invitera à y goûter. Nenni ! il ne relève pas le sous-entendu.
Les Russes, nos voisins, font moins de manières et font autant de ravages dans les groseilles qu’un vol de merles.
Le studio est vaste, dans un chalet tout neuf ressemblant à un jeu de construction. Bicolore, murs lazurés vert, plafond et plancher bois naturel, deux fenêtres. Tout est en bois, les tringles à rideaux, les porte-manteaux, table de nuit. Comble du confort : un vrai réfrigérateur et une bouilloire.