CARNET TUNISIEN DE DJERBA AU GRAND SUD

Une très belle palmeraie entoure Gabès et arrive jusque à la mer. Quand on arrive au point de vue, le soleil ne nous a pas attendu. Des nuées violettes bordées d’or se déploient au dessus des arbres sombres. L’oasis est à nos pieds dans le creux de l’oued bordant une ville invisible. Dans un petit parc de loisir est installé un café et un zoo, attraction pour les jeunes locaux. La piscine ronde était autrefois alimentée par une source, on y lavait le linge et s’y baignait, la source est maintenant asséchée. La route passe sous un pont romain de pierre, aqueduc conduisant l’eau aux rigoles irrigant les jardins sous les palmiers. Le coin est maintenant à l’abandon, les arbres fruitiers, grenadiers, vigne et petits bananiers sont encore florissants mais les jardins maraîchers ne sont pas entretenus, un peu plus loin à Chemini on cultive les carottes, tomates et salades que nous trouverons au souk demain matin.
Boulbala
La nuit est tombée quand nous nous arrêtons sur la place animée de Boulbala. Le musée est fermé, il est installé dans une medersa qui fut, il y a longtemps une école juive comme l’attestent les nombreuses étoiles de David (raconte Majdi puisqu’on ne peut pas entrer).
La mosquée de Sidi Boulbala – barbier du Prophète qui mourut à Gabès en 661 – son mausolée est l’objet de vénération et de pèlerinage. La cour de la mosquée est construite une plateforme bordée d’un portique où peuvent se reposer les pèlerins. La cour dallée abrite une citerne qui recueille les eaux de pluie. A l’entrée de la salle de grosses poteries sont fermées par des couvercles de bois. Les fidèles boivent cette eau bénite. Maissa dénoue l’écahrpe qu’elle porte au cou, je sors le voile blanc avec les petites perles acheté à Beisehir, nous entrons du côté des femmes près du mausolée du saint derrière une clôture de bois à clairevoie, la tombe est recouverte de tissus verts brodés.
Autour de la mosquée des marchands ambulants proposent toutes sortes d’objets.
Notre gite : la maison d’Isabelle
C’est u luxueux duplex au 4ème étage d’un immeuble moderne sur une place plantée d’arbres dans un jardin public. Un café réunit beaucoup de monde aujourd’hui veille d’élections. La grande entrée est occupée par une table rectangulaire, le salon avec trois canapés contemporains bicolores beige et marron, il s’ouvre par une immense baie vitrée. Cuisine américaine dans le coin opposé, la hotte métallique est au dessus d’une grande table de cuisson, chaises de bar, meubles laques, design. Un escalier de marbre blanc s’enroule pour conduire aux chambres du duplex, très belles, très classe, lits immenses, jacuzzi, deux terrasses. Nous resterons au niveau bas pour plus de commodité.
Dîner dans un petit restaurant du port de pêche tout noir et désert : les barques sont sorties avec le beau temps. Au choix : loup ou dorade. Pendant que la dorade grille on patiente avec une petite écuelle de soupe de poisson très épicée – soupe d’hiver, – « les épices réchauffent » , et une salade de poivrons grillés. Le poisson est excellent. Le cuisinier a une marinade secrète qui donne un arôme incomparable.