Une année en Normandie – Hockney à L’Orangerie

Exposition temporaire jusqu’au février  2022

a year in Normandie (été)

J’avais été bluffée par la Rétrospective Hockney à Pompidou en 2017, surtout par la variété des œuvres et des techniques employées. David Hockney n’est pas uniquement le peintre des piscines californiennes, même si ces toiles sont géniales. J’ai regretté d’avoir raté son exposition à la Galerie Long Ma Normandie  rue de  Téhéran (2020) d’autant plus que j’ai vu sur Internet La place de Beuvron-en-Auge où nous avions déjeuné quelques semaines plus tôt. Je me suis donc précipitée à l’Orangerie dès l’ouverture! 

Hockney en majesté à l‘entrée de la salle des Nymphéas! Quel honneur! Certes, les deux tableaux d’ouverture sont très séduisant.

Hiver

L’idée serait venue à David Hockney de la tapisserie de Bayeux de réaliser une longue fresque imprimée sur papier de 90 m de long racontant le déroulement d’une année en Normandiede l’hiver à l’arrivée du Printemps, puis de l’été et de l’automne. Variations de lumière sur un sujet récurrent : sa maison en Normandie, les pommiers et collines l’environnant. 

printemps
été
automne

L’ensemble est séduisant, on se promène avec plaisir dans cette composition monumentale.

David Hockney « peint » avec son Ipad et il faudrait expliquer comment. Les traits sont bizarres, souvent répétitifs. on n’imagine pas la main de l’artiste. Certaines fleurs dans la pelouse, pissenlits( ? ) sont figurés par des ronds parfaits, cette nature artificielle simplifiée me dérange un peu. L’ipad pourqjuoi pas? un procédé parmi les nombreux que le peintre a expérimenté comme le polaroïd, les collages, la vidéo (géniale arrivée du printemps vue à Pompidou) . Simplement le voisinage avec les Nymphéas parait présomptueux et dessert plutôt Hockney.

Le principe du désir – Saïdeh Pakravan

Merci aux éditions Belfond qui m’a envoyé ce livre alors que j’avais sélectionné Azadi (et jamais reçu) à une précédente opération Masse Critique de Babélio. 

Je suis malheureusement une très mauvaise cliente pour les romans d’amour. Pour qu’un « roman d’amour » m’accroche il faut un contexte particulier, des personnages secondaires travaillés. Je ne crois pas au coup de foudre, encore moins à la flèche de Cupidon qui terrasse l’héroïne pendant le vernissage de son exposition et la contraint à s’aliter.

Je n’aime pas les gens parfaits: le beau  multimilliardaire au grand cœur qui n’a jamais licencié personne, qui s’avère un amant puissant,  un collectionneur d’art contemporain de goût, un mécène éclairé…..aucun défaut n’entache le personnage qui avoue une faute de jeunesse, qu’il souhaite racheter par un comportement exemplaire.

Ces gens parfaits, bien élevés, riches sans ostentation (quelle différence avec les Trump) vivent dans un monde de rêve dans un New York agréable, voyagent dans le confort à Londres ou Saint Paul de Vence. Ils ne fréquentent que des artistes ou des intellectuels de bon aloi… Monde qui m’est parfaitement étranger et qui ne me tente guère.

L’intrigue, minimaliste, joue sur le Principe du désir que n’importe quel adolescent connait mais ne réussit pas à applique : « on désire ce qu’on n’a pas et on s’en détourne quand on l’obtient » ou l’adage  « Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis » . L’étrange est que cette stratégie basique de séduction étonne et horrifie  tout le monde, la famille et même l’ami psychanalyste.

 

Me voilà bien sévère! Ce roman a pourtant du charme. Il se déroule dans les milieux de la finance et de lart contemporain. Je me suis amusée à chercher sur Google images les tableaux dont il était question dans le livre et j’ai découvert des plasticiens et des oeuvres que je ne connaissais pas. Le questionnement sur la valeur artistique, la cote de certains artistes connus m’ont aussi intéressée.