Arrivée dans le Sine-Saloum

Sine Saloum : le ponton de Marsetal

Déjeuner à Fatick, la Journée de la Femme

Nous déjeunons de crevettes sautées, riz blanc, sauce aux oignons devant un téléviseur allumé. Une chaîne a dédié ses programmes à la Journée de la Femme, spectacle affligeant de clips où des sénégalaises blanchies et défrisées séduisantes se trémoussent et même cuisinent pendant que le mari se prélasse. Courtes interviews de femmes en vue, chef d’entreprise, chanteuses. Ce n’est pas comme cela que j’imagine le 8 mars ! Je pense aussi à la longue émission sur RFI, écoutée  sur la route du Djoudj, où une femme-médecin a décrit les conséquences néfastes du défrisage et de la dépigmentation, cancers, fibromes, anémies…

Il fait très très chaud quand nous parvenons dans le Sine-Saloum avec ses marais salants, ses forêts d’eucalyptus plantés pour lutter contre les infiltrations salées. Avec la construction de barrages et de digues, les eucalyptus devraient contribuer à la valorisation des terres inutilisables.

Terre de Senghor

Je demande à s’arrêter devant le monument à la mémoire de Senghor: une simple stèle avec son portrait et un texte de la préface  à « Comme les lamantins viennent boire à la source » , rien de spectaculaire, mais je m’en serais voulue de ne pas avoir marqué un temps pour honorer le  Poète-Président comme on l’appelle ici.

 

Marsétal

16h, sous une chaleur accablante, nous descendons la valise au port de Ndagandan  pour embarquer sur la pirogue qui nous conduit à l’île de MarSetal où nous allons passer la nuit. Nous n’emportons que le nécessaire, les deux autres valises resteront à terre. La traversée dure un quart d’heure. Un ponton nous conduit à une île toute plate. L’hôtel se compose de grandes cases rondes au crépi jaune contenant chacune deux chambres et une terrasse. Les chambres sont vastes, hautes de plafond, bien aérées sous un toit de chaume retenu par un filet et d’épaisses poutres. Le mur est tapissé de paille sur 1.5m, les meubles lourds laqués de bleu. C’est simple et frais avec le ventilo à grandes pales qu’on fait tourner à grande vitesse. Les cases sont dispersées dans le campement arboré. On s’installe sur une table au bout du ponton, dominant l’eau, jouissant de la fraîcheur jusqu’au dîner. Au menu, céleri rémoulade, couscous à la viande de zébu et de la papaye pour dessert.