PREMIER VOYAGE EN EGYPTE 2002

Taxi
Le portier de l’hôtel nous trouve un taxi pour nous conduire à Bal El Foutouh, l’une des portes de la ville ancienne. Il marchande pour nous 10 LE mais dès que nous sommes en voiture, le prix grimpe à 15 LE. La pratique du bakchich ne concerne pas seulement le touriste, le chauffeur de taxi roule un billet pour qu’un passant l’aide à faire marche arrière et s’intercaler dans la circulation de Kasr El Nil.
Le trajet est effrayant. Nous avons hérité du chauffeur le plus grossier de la ville. Ila commencé par coincer le pied de D dans la portière parce qu’elle ne montait pas assez vite. Puis il insulte tous ceux qui osent le doubler. Il fait des gestes obscènes à la police. Il ne se rend pas compte du tout que nous n’apprécions pas sa conduite et tente de faire la conversation. Même, il nous propose ses services pour le lendemain : « Voulez vous demain aller à Guizeh ? » Très fier de lui : « je suis hadj ». Mal rasé mal embouché, il conduit vite et mal. Craignant sans doute l’accident, il attache sa ceinture au milieu d’un carrefour. Finalement il nous largue devant une autre porte que Bab El Foutouh : Bab El Nasr, une belle porte carrée dans les murailles.
Derrière les murs, plus de voitures, des ruelles moyenâgeuses, des échoppes, des petites cantines à bras, les hommes sont assis sur des chaises en pleine rue.
Pas de photos ?
La première maison a un portail décoré de polygones, stalactites sous une crasse séculaire. Au dessus des claustras. Je prépare tranquillement le cadrage de la photo. Un malabar en chemise blanche avec des épaulettes vient nous dire que c’est interdit. Nous rangeons l’appareil provisoirement, mais c’est un abus de pouvoir, d’ailleurs peut être n’est ce pas un policier. Ne pas se laisser intimider.
Rue Gamaliyya
Nous suivons la rue Gamaliyya. Les maisons sont toutes anciennes et très belles .Wakkala Qatbay date de 1480, le Khanqa Baybar de 1306. Partout des balcons fermés en bois en décrochement dans la rue. Nous découvrons une mosquée. Des hommes nous dirigent vers un caravansérail tout rénové (une initiative de Suzanne Moubarak). Le vendeur de tickets essaie de nous commenter le lieu en arabe et comme on ne comprend rien il n’insiste même pas pour nous faire payer. Autour d’une cour carrée de bonne dimension des immeubles de trois ou quatre étage portent de belles moucharabieh en relief, malheureusement la restauration est trop récente, le caravansérail tout crépi de beige fait trop neuf dans la crasse noir environnante et il a perdu un peu de ses charmes du passé.
El Mouizz El Din
Nous retrouvons la sharia El Mouizz El Din Allah qui va de Bab El Foutouh au Khan El Khalili où se trouve le l’itinéraire recommandé par Zeinab. Nous nous promenons très tranquillement. L’absence des voitures est un véritable soulagement. La rue est loin d’être silencieuse. L’animation est gaie. Personne ne nous importune. On peut tranquillement photographier les merveilles qu’on découvre au hasard. Les artisans n’ont rien qui puisse intéresser le touriste (bassines, barbecues, tout une dinanderie utilitaire). Plus loin des oignons et l ail sont empilés en gros sacs en maille de filet. Les petites cantines à bras sont chargées de saucisses et de marmites et à l’usage exclusivement local. Aucun touriste ne serait assez téméraire pour manger une soupe dans les bols en fer blanc lavés dans le seau posé à terre. Comme on n’a rien à nous vendre, on nous laisse tranquilles.
Mosquées
mosquée el Hakim
Comme nous nous attardons devant une mosquée, des vieux en galabieh grise ou bleue et y en turban blanc nous font signe d’entrer. Je visite deux d’entre elles : la mosquée fatimide El Akmar et la mosquée El Hakim.
Il y règne une propreté qui contraste avec la crasse de la rue. Calme et silence, des indigents dorment sous des couvertures brunes. Une machine de nettoyage industrielle passe (incongrue ici, à l’hôtel Cosmopolitan, on balaie l’escalier au lieu d’aspirer).Les mosquées fatimides sont différentes des mosquées turques : des colonnes soutiennent le plafond mais aucun mur ne ferme l’édifice, on se déchausse donc à l’entrée de la cour dallée, un tapis traverse la cour et on se retrouve devant le mihrab sans s’en apercevoir peut être est ce un effet du climat. Sous la forêt de colonnes, l’air circule librement ; ici on ne craint ni la pluie ni les rigueurs de l’hiver. On me propose de monter au minaret .