Le Lac Salé est traversé par la grande route de l’aéroport. Nous espérons y voir les flamands roses. Les oiseaux sont bien là mais nous circulons à grande vitesse.
– « Et si nous allions y faire un tour à l’aéroport au moins pour avoir un double du certificat de perte du sac à dos ? »
Les hôtesses d’Accueil m’envoient dans un mystérieux « Room number 24 » dans un dédale de couloirs. Je raconte notre aventure. L’employé saisit mon nom sur l’ordinateur, tout notre dossier apparaît, sur l’écran : l’hôtel Onisilios, la Maison Cornaro. Un détail : le sac est retrouvé ! Ils ont cherché à nous joindre à l’hôtel sans succès. Je suis l’homme dans les couloirs. A la douane, gisent de vieux, sacs abandonnés, des cartons éventrés, mais pas de sac à dos. L’employé téléphone. Notre sac se trouve au Room 24, au beau milieu du bureau ! Et je ne l’avais pas remarqué !
Tekke de Hala sultan
La route du Tekke de Hala Sultan longe le lac Salé. Les coupoles et le fin minaret pointu se détachent : c’est une jolie mosquée turque. Le mihrab est très curieux : la pierre blonde est ciselée de pampres et grappes de raison surmonté d’une étoile à six branches, réemploi d’une sculpture antique ? Décor original ? Nous avions déjà vu le décor de vigne dans une église grecque de Cappadoce l’assemblages de ces symboles est assez étrange.
Le guide nous mène à la tombe de la sainte, Umm Haram, tante du Prophète, venue accompagner les Arabes qui islamisèrent l’île en 649. Les trois pierres abritant la tombe font l’objet de diverses légendes. L’une raconte qu’elles arrivèrent d’Arabie. selon une autre, une pierre de quinze tonnes serait restée suspendue en lévitation…. L’homme qui nous accompagne parle plus sobrement d’un dolmen. Autour de la mosquée, quelques tombes turques dans les oxalis en fleurs.
Le vent qui s’est levé, les nuages se sont disloqués.
Nous nous promenons autour du lac espérant voir de près les flamands roses.. Une sorte de salicorne pousse en bordure de l’eau, les fenouils sont en fleurs, ainsi que de grosses touffes jaunes de composées jaunes, ressemblant à des marguerites jaunes.
Nous décidons de pique-niquer près d’une tour vénitienne en bord de mer au Cap Kition. Sur la carte, c’est tout près. Nous nous perdons dans les sens interdits des villages.Echouons sur une plage de galets devant une mer déchaînée. Le vent souffle si fort que nous nous réfugions dans la voiture pour déjeuner.
Nous traversons des cultures maraîchères. C’est la récolte des artichauts. Les tunnels de plastiques, la plage de galets battus par les vagues, les constructions anarchiques nous rappellent Kokkynos Pyrgos, en Crète.
La tour vénitienne est perchée sur une colline en retrait de la mer. C’est une tour carrée, crénelée, en pierre blonde et peu élevée.