Rithy Panh est un cinéaste cambodgien qui a récemment réalisé Un barrage contre le Pacifique d’apès Marguerite Duras et des documentaires dont le célèbre
sur la prison Khmère rouge de Phnom Penh, Le Papier ne peut pas envelopper la Braise a été égalment tourné comme documentaire.
Comment appelle-t-on un documentaire quand il s’agit d’un livre? Un témoignage, un reportage?
Ce livre donne la parole à une douzaine prostituées partageant un logement dans le Building blanc, un immeuble qui fut autrefois un fleuron de l’architecture de Phnom Penh.
Confidences tristes, révoltes, tendresse, entraide…. ces filles partagent leurs peines et parfois leurs joies.
Jeunes, à peine une vingtaine d’années et déjà si abimées par la vie. Toutes droguées, souvent séropositives, parfois mères. Elles ont presque toutes la même histoire : paysannes pauvres, leur famille les a vendues, a vendu très cher leur virginité, pour payer les soins d’un père malade, racheter un lopin de terre ou réparer une maison. Elles sont souvent le seul soutien de famille et nourrissent mères, soeurs, et souvent leurs enfants. Certaines ont été mariées à un bon à rien; la plupart galère seule. Une passe suffit à peine à se procurer une dose de mâ, la drogue qu’elles fument dans un narguilé de fortune. Sans le mâ, elles n’auraient pas le courage de travailler. Mais la dose épuise leurs maigres ressources. Reste la solution d’emprunter à la maquerelle….
Tellement courageuses et vivantes.
Le livre se termine par la mort de Phirom emportée par le Sida, Phirom la fleur de sac de jute…
Terriblement touchantes, elles raconte un Cambodge loin de celui que les touristes visitent. J’ai lu avec intérêt cet ouvrage.