CARNET SÉNÉGALAIS

A la sortie de Djourbel, entre Ndiob et Dakhao, un village sérère avec une belle palissade de paille toute neuve et de jolis toits de chaume : une femme pile du millet. Après avoir appris le bonjour en Sérère (je l’ai déjà oublié), je m’avance vers la jeune femme très enceinte. Rapidement, une autre jeune femme, les enfants et le maître de maison nous rejoignent.
C’est l’occasion pour Bouba de nous montrer le millet et de nous expliquer comment on l’utilise. Dans une bassine, on voit les épis très longs portant des petites graines rondes et jaunes. Ce que nous donnons en Europe aux canaris. La femme pile les épis dans le mortier en bois, le mortier s’emplit d’une sorte de paille qu’il faudra vanner pour ne garder que les graines. Pour vanner elle utilise un récipient en plastique (un bidon découpé). Il lui faudra piler à nouveau pour débarrasser les grains de leur écorce brillante, le son. Enfin, elle pilera une troisième fois pour obtenir une farine blanche dont elle fera la semoule du couscous. Les enfants apportent dans des bols les différentes étapes de la réalisation. On accompagnera cette semoule d’une poudre verte de feuilles de baobab séchées.
Le maître de maison, Monsieur Diome nous montre aussi ses haricots et ses arachides qu’il cultive également. Dominique et moi nous essayons à piler avec la dame. Comme je suis maladroite et que je n’ai aucun sens du rythme ce n’est pas brillant. Dominique fait mieux que moi. Le pilon est lourd et c’est fatigant !

Dans la concession, il y a deux entrées : l’une vers l’extérieur est toujours ouverte, l’autre vers les champs. Un panneau de paille fait face à l’entrée – pour protéger du mauvais œil. La case du mari est située derrière le paravent, traditionnellement. Autour des cases carrées en ciment, un petit carré. Quelqu’un a écrit sur le mur en français des formules se voulant humoristiques et une liste de numéros de téléphone.
Nous entrons dans la case de Monsieur Diome. Les enfants autour de nous sont ses petits enfants, les femmes que nous avons rencontrées, ses filles. Sa femme est partie en ville ainsi que ses fils. Treize personnes habitent dans la concession. Il nous raconte les travaux des champs qui ne se déroulent qu’à la saison des pluies (3mois) et deux mois de récoltes. Il reste sept mois difficiles où rien ne pousse. Pour que la visite soit complète, nous le suivons à l’extérieur pour voir la charrue tirée par un beau cheval, à l’ombre sous un auvent. Le semoir vient de Vaisons-la- Romaine, Vaucluse. Des piquets sont plantés dans la cour du cheval, sans doute pour y attacher les moutons qui trainent ça et là. Il y a aussi des poules, des chèvres et chevreaux.

Deux kilomètres plus loin, Bouba se souvient de la moustiquaire que nous souhaitons offrir à une famille avec de jeunes enfants. Ces gens étaient charmants leurs enfants adorables surtout la plus petite fille, si éveillée et si ravie de se reconnaître en photo, coquette avec ses jolies tongs en cuir et ses bracelets. Quelle occasion manquée !

Merci, Miriam, votre carnet de voyage m’a beaucoup aidée. Ann
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