Atlantique, Anti-Atlas, Atlas et Riads des 1001 nuits

Après Tiznit je continue à m’interroger : « sommes-nous dans le désert ? ». la montagne minérale de l’Anti-Atlas s’avance vers nous. Nous franchissons un oued avec des cultures bien vertes. La route s’élève. Les arganiers s’étoffent et se rapprochent. Nous nous arrêtons au Col de Kerdous (1200m) sur le parking de l’hôtel perché sur l’épaulement, monumental rose et blanc avec de grosses tours. Il fait très frais.

La vallée des Amandiers mérite bien son nom. Ils sont en fleurs. Cela me réjouit particulièrement. Je n’y croyais pas.
Tafraout
Au coucher du soleil, les grosses boules du chaos granitique de Tafraout sont spectaculaires. La ville est très touristique, envahie de ces gros camping-cars que nous avons croisés en caravane ce matin. Le centre-ville est un peu fouillis, un peu sale, très encombré par des hommes debout qui bavardent au milieu de la rue, d’autres en vélo ont mis pied à terre…

Dans la panique, j’ai confondu l’hôtel des Amandiers qui est le plus bel hôtel de Tafraout et l’Hôtel de l’Arganier qui nous sert de point de repère pour trouver les chambres d’hôte de Yamina. Nous dépassons le centre de Tafraout, puis machine arrière, suivant un jeune à mobylette qui nous conduit aux Amandiers.
L’Hôtel de l’Arganier est à Tandilt à 5 km de Tafraout en direction d’Ait Baha. Le fléchage « Yamina » est bien visible mais la piste en mauvais état. L’arrivée en descente est un peu raide.
Arrivée chez Yamina

C’est une très belle maison berbère traditionnelle crépie de rose, les arêtes et les fenêtres soulignées de blanc. Au dessus de la porte : une belle décoration géométrique à base de triangles.
Je sonne. Après un long moment, Yamina ouvre. J’arrive mal. La pompe à eau est en panne. Elle les a lâchés ce matin. Elle n’ose pas nous dire d’entrer. Son mari est parti chercher le plombier.
– « La chambre est prête » hasarde-t- elle, pour continuer par :
– « Vous pouvez aller à l’Hôtel Salam »
Peu d’encouragements de sa part. J’hésite. D est restée calée sur son siège dans la Hyundai, manifestement pas contente. Yamina est embêtée.
– « Venez au moins boire un jus d’oranges ! »
Je suis curieuse. Je veux, au moins, voir la chambre. C’est ravissant. J’ai très envie de rester. Avec ou sans eau. On se décide. On restera au moins une nuit. Jacques revient avec le plombier. Si ce dernier ne parvient pas à réparer il nous fera un prix. Il y arrivera au bout de quelques minutes. Le jus d’oranges est délicieux : un grand verre d’oranges pressées.

Jacques nous fait les honneurs de la maison berbère. Il nous montre les plafonds de palmier : la grosse poutre est un tronc entier non équarri, les poutres transversales sont en bois de palmier, dessus reposent des pétioles des palmes. Dans la courette, le petit salon d’extérieur est abrité par un plafond de palme. Deux bancs de ciment blanc sont recouverts par des matelas blancs, une table en ciment blanc est décorée uniquement par 4 carreaux rouges tout simples. Au fond, sur une dalle, des poteries traditionnelles : la baratte oblongue que l’on secouait, un brûle parfum à trous, un plat à tajine, un couscoussier en terre cuite décoré de rayures blanches rouges et brunes irrégulières. Un petit objet rond plein de trous attire notre curiosité : c’est une petite ruche portative.
-« Nous dînerons ici ! « décidais-je. Avec deux pulls superposés et une polaire.
D épuisée commande des pâtes. Je prends le menu du jour : harira, bercous et salade de fruits. La Harira est délicieuse. Le Bercous est un couscous berbère grillé au poulet avec une sauce à l’huile d’argan et à la pâte d’amande l’Amelou. L’Amelou ressemble à du Nutela un peu liquide sans le chocolat. Il s’harmonise aussi bien avec le salé qu’avec le sucré.