CARNET PROVENÇAL
Une journée radieuse se prépare.
Nos premières photos seront celles des arbres en fleurs– cerisiers ou amandiers – avec les bouquets roses sur un ciel bleu franc.
La route traverse les Alpilles . Les crêtes déchiquetées des montagnes ont un écrin d’oliviers et de vignes. Chaque arbre en fleurs est prétexte à un arrêt. La route fait des épingles à cheveux. Les sommets culminent à moins de 500m (485m au sommet) et en moyenne 300m mais on se croirait en montagne. Des randonneurs équipés de bâtons de montagne grimpent sur le sentier de randonnée.
« Cette vallée est d’un aspect à la fois grec et romain : c’est un cirque comme celui d’Arles dont les monticules dégradés des Alpines sont les gradins. Le ciel azuré du Midi est coupé crûment par ces rochers… »
Les Antiques de Glanum étincellent sous le ciel bleu. Le Mausolée de Jules, ressemble à une pâtisserie de sucre blanc, genre de pièce-montée de mariage : un socle décoré de bas reliefs porte une sorte d’arc de triomphe carré encadré par des colonnes aux chapiteaux corinthiens, au dessus une tholos circulaire aux colonnes encadrant des personnages et coiffée d’un curieux cône ressemblant à un chapeau. Les scènes des bas-reliefs montrent des batailles, des cavaliers, je pense aux exploits de César puisque c’est le Mausolée de Jules. Les panneaux expliquent que sur une face Ménélas protégeant le corps de Patrocle et une chasse au sanglier de Méléagre sur une autre tandis que les armées de César ornent les dernières. Des guirlandes sont portées par des amours tandis que des têtes grimaçantes évoquent des diables, ou des masques de théâtre peut être des têtes de vaincus.
L’arc de triomphe de Glanum est décoré à l’intérieur de caissons à motifs floraux très délicats. Une bande de végétaux, feuilles de chênes, grappes de vignes, borde l’arrondi de l’arche.
Malheureusement le site de Glanum est fermé le lundi. Il faudra revenir.
Un sentier conduit au Cloitre de Saint Paul de Mausole ou Van Gogh a été interné. Des reproductions des tableaux de Van Gogh sur des panneaux de céramiques sont présentés sur le site où ils ont été peints. Van Gogh pouvait sortir de l’hôpital accompagné d’un gardien, il peignait donc dans les environs de Saint Paul. Les oliviers et la Montagne aux deux trous sont tout à fait à leur place, les oliviers ne sont peut être pas les mêmes mais la Montagne aux deux trous sont bien là ! Comme les oliviers (ciel jaune et soleil resplendissant) Un tableau montre l’asile de Saint Paul et les iris poussaient près de l’asile. Une allée conduit à l’établissement, les végétaux sont étiquetés, des fleurs roses sur de grosse feuilles arrondies vernissées égaient la végétation encore hivernale.
Le cloître est assez petit. Les arcades de fines colonnettes jumelles sont surmontées par les chambres des pensionnaires. Les murs de pierre blanche lisse sont recouverts en saison de vigne vierge et de rosiers grimpants. Des persiennes de bois gris bleu fané donnent un peu de couleur.
Les massifs du jardin, pensées, sont encadrés de basses rangées de buis.
Le buste de Van Gogh sculpté par Zadkine a été volé mais un bronze a été offert par un bienfaiteur américain.

A l’étage la chambre de Vincent Van Gogh a été reconstituée, les murs gris vert, son lit de fer, les chaises de paille, un pupitre de bois, la sacoche de cuir qui ressemble à celle d’un artisan-plombier ou électricien. Sur le chevalet on a mis une reproduction. Les fenêtres sont gardées par d’épais barreaux mais la vue est merveilleuse sur les jardins de l’hôpital, ceux du voisinage et à l’horizon, le Ventoux est enneigé.
Dans la chambre voisine on a exposé de nombreux documents et explications sur la psychiatrie au 19ème siècle, ses méthodes, ses remèdes et sur les symptômes et les traitements de Van Gogh. Vincent était-il fou ?
Certes, et le médecin, la mère supérieure étaient éclairés. Tout en appliquant les traitements de l’époque ils lui ont permis de peindre et même de peindre à l’extérieur. On peut s’interroger sur les traitements qui lui auraient été appliqués à notre époque. Cette visite n’est pas spécialement gaie. Elle me donne envie de lire les lettres que Vincent a adressé à son frère Théo.
A l’arrière du cloitre se trouve un beau jardin, presque un champ six rangs de lavande, un grand rectangle d’iris. Trois arbres à kakis (Diospyros kaki) défeuillés étendent leur squelette. De l’autre côté d’un grand mur de pierres sèches des cyprès se détachent. Un petit cabanon de pierre s’adosse au mur sous l’ombre d’un grand néflier.
Si le cloître et la chambre de Van Gogh sont ouverts aux touristes, l’établissement n’a pas perdu sa vocation première : une association Valetudino pratique la thérapie basée sur la pratique artistique : des œuvres des patients sont proposés à la vente à la billetterie et certaines sont de bonne facture.
Le docteur Schweitzer fut interné là, non pas comme patient ou médecin, mais comme prisonnier pendant la Première Guerre mondiale, du fait de sa nationalité allemande, natif d’Alsace.

A proximité du cloitre le grand cabestan est un témoin de l’activité des carrières. Depuis l’Age de fer, le calcaire molassique miocène de Saint Rémy fut exploité, à ciel ouvert d’abord au Mas de la Pyramide, puis dans les temps hellénistiques on utilisait l’escoude et romains, la pioche. Au 17ème et au 18ème siècle, l’extraction se fit souterraine. Le cabestan montre comment on remontait les blocs. Les termes des carriers sont amusants : la poulie mobile était le « singe » tandis que l’axe reposait sur une crapaudière.
La suite du parcours de Van Gogh continue en bordure d’agglomération sur le chemin des carrières. Les tableaux ne correspondent pas forcément au paysage actuel. Saint Rémy s’est étendue et l’urbanisation a gagné les champs de blé ou de fleurs dont on récoltait les graines pour la graineterie. Les tableaux montrent des paysans, dans la Sieste et le Paysan Bechaut illustrant la sympathie du peintre pour les paysans et les ouvriers. Van Gogh était un admirateur de l’œuvre de Zola
On croise la Via Domitia. Dans la région il y avait aussi la via Aurelia plus proche de la côte e direction d’Arles que nous avons vue hier.
Le parcours me mène en centre ville. Le lundi hors saison, toutes les boutiques sont fermées et c’est un peu triste. Le cœur de Saint Rémy est piétonnier, ville close dans laquelle on pénètre par des arches interdisant la circulation automobile. La place de la mairie est très sympathique avec ses platanes, le bel Hôtel de Ville en pierre claires et le clocher de l’église dépassant des toits.
Je n’ai pas reuv Glanum depuis des années! et jamais visité le cloître! Honte à moi!
A Arles l’Espace Van Gogh rouvre ses portes, rénové : c’est un lieu qui contient des oeuvres d’artistes contemporains en hommage à Van Gogh et ils vont organiser des expos avec des oeuvres du peintre.
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@claudialucia : A Orsay s’ouvre une expo Van Gogh que je ne louperai pour rien au monde. ma jambe guérit lentement bientôt je pourrai à nouveau piétiner devant les cimaises.
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j’ai visité Glanum il y a une dizaine d’années environ, un très beau site!
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C’est une région que je ne connais pas. Je suis tentée aussi par l’expo du Musée d’Orsay. (tu es blessée à la jambe ?)
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@Aifelle : c’est un lumbago mais cela va mieux! si on allait la voir ensemble?
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Saint Paul de Mausole fait partie des mes meilleurs souvenirs de Provence, j’y suis allée souvent comme à Montmajour et en général mon périple passait aussi à Saint Michel de Frigolet pour une virée dans les bois au printemps c’est divin
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Bonjour,
Je viens de parcourir votre blog, et il est super interressant. J’aime beaucoup.
je vous souhaite bonne continuation !
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