CARNET DE CASAMANCE

L’hôtel Maya se trouve sur la plage de Boucotte dans un véritable jardin au sommet d’une dune. Un bâtiment en L coiffé de chaume, murs crépi brun rouge est construit autour d’une belle piscine. Une quinzaine de chambres sont alignées avec une petite terrasse où deux fauteuils de toile jaune derrière les haies de fleurs font tache de couleur. Haies de crotons rouge-verts ou vert-jaune, hibiscus limitent les terrasses.

En face de la nôtre il y a une haie de palmiers et un frangipanier défeuillé, les fleurs sortent des branches renflées très décoratives. En dessous des palmiers, des lauriers-roses, dans un vallon très creux on a planté de beaux manguiers et des palmiers à huile ; Deux rôniers et un eucalyptus se détachent sur le ciel.
La chambre est arrangée avec goût. La climatisation est inutile en cette saison (il fait une température délicieuse de 24°, la télévision satellite capte France24, WC séparés et une vaste salle d’eau. Le décor est sobre : couvre-lits blancs avec une bande de wax bleue à motif africain, et une tête de lit, aux rideaux assortis. Un tableau à dominante bleue se détache sur les murs blancs.
Pendant que je nage mes longueurs dans la piscine, un vautour se pose juste en face de la chambre. Les hirondelles sillonnent le ciel (peut être vont-elles partir bientôt). Dans les buissons de tout petits oiseaux vont de fleur en fleur comme s’ils butinaient.
17h, je descends à la plage. La mer est basse. Les vagues impressionnantes de la marée haute ont diminué. Je marche dans l’écume mousseuse des vaguelettes qui viennent mourir sur le sable. La plage est très propre, les coquillages nombreux. Je me fixe 5km comme objectif avec le podomètre. Dès les premières minutes deux quads viennent pétarader, un homme apprivoise son kite, des VTT passent. J’oublie que je suis en Afrique, je ne vois que des blancs. Heureusement un troupeau de vache me ramène au Sénégal. Je n’ai toujours pas compris ce qu’elles font sur les plages, comment le troupeau est géré, à qui elles appartiennent.
Le diner est très chic : nappes à motifs africains épurés, verre à pied et serviette en tissu. Salade d’aubergines, sole très bien cuisinée, une sauce un peu piquante aux échalotes et vinaigre, tagliatelles, aubergines poivron. Desserts variés ; je choisis un sorbet à la banane. Kemo, le maître d’hôtel est très élégant, un peu bavard. Il maîtrise les codes de la restauration chic en les exagérant et parle avec emphase.
Après dîner, vu sur France24 : Les Béninois ont coupé une route importante avec leurs fétiches. Ils sont furieux que les promesses électorales d’électrifier leur village n’ont pas été tenues et profitent de la nouvelle campagne présidentielle pour le faire savoir.
Je suis crevée, je m’endors, bercée par les vagues.
Il fait si frais ce matin que je boutonne la chemise à manches longues tandis que je marche d’un bon pas sur la plage pour me réchauffer. Vers Cap Skirring les « campements » et résidences hôtelières se succèdent mais ils sont si bien cachés qu’il faut vraiment les chercher pour les voir. Certains sont fermés. Effet de la Crise ou baisse du tourisme en Afrique ? Si l’air est très frais (22° d’après Google sur le téléphone), l’eau est tiède et mousseuse ; je marche les pieds dans l’eau. De 7h à 8h30 je n’ai croisé qu’un monsieur blanc en short, bâton de marche et polaire, type parfait randonneur, deux pêcheurs sénégalais à vélo et 5 chiens jaunes.