Dublin : Château – Christchurch – National Gallery

CARNET IRLANDAIS  

Chateau de Dublin : tour médiévale
Chateau de Dublin : tour médiévale

Je descends du 66b sur les quais de la Liffey dès que j’aperçois les toits du château.

On visite individuellement les cours et jardin ainsi que les appartements d’Etat. La visite guidée est tout à fait recommandée, elle permet d’accéder aux fondations médiévales – même vikings – et d’entrer dans la chapelle. Le château est un ensemble assez hétéroclite : une grande cour géorgienne (18ème siècle) pavée entourée de bâtiments symétriques avec fronton et colonnes, un clocheton élégant. Dans la cours du bas, il y a la d’un côté, la tour médiévale et la chapelle néogothique, en face un bâtiment géorgien, un immeuble moderne ferme la quadrilatère.

Chateau de Dublin : cour géorgienne
Chateau de Dublin : cour géorgienne

En attendant l’heure de la visite, je découvre seule les jardins contemporains. Le parterre central est circulaire et décoré d’entrelacs à dessin celtique. Là, se trouvait un étang noir Dubh Linn qui a donné son nom à Dublin. Dans un coin se trouve un mémorial aux victimes des guerres civiles. De l’autre côté du jardin, j’entre dans la Chester Beaty Library où on garde des livres anciens précieux. En ce moment se tient une exposition de Corans précieux. Accueil sympathique, entrée gratuite, mais je n’aurai pas le temps de la voir.

La visite est menée rondement. Patricia, la guide, marche vite, parle vite, elle a beaucoup de choses à raconter. De la forteresse construite en 1204 par Jean D’Angleterre (Jean Sans Terre 1167-1216), il ne reste que la Tour ronde et les fondations d’une poudrière que l’on découvre dans les sous-sols. Les archéologues découvrirent même des vestiges vikings, ces derniers construisaient de bois et ont laissé peu de traces, des peignes et des pinces à épiler. Les fondations sont entourées d’une eau verdâtre qui provient de la rivière Poodle maintenant enterrée.

Château de Dublin : chapelle néo-gothique
Château de Dublin : chapelle néo-gothique

Depuis Jean Sans Terres, le château fut le siège du pouvoir anglais délégué à des vice-rois. En 1535, le Parlement Irlandais reconnu Henry VIII comme chef de l’Eglise Irlandaise. La chapelle néogothique (début 1800) rénovée récemment est passée du rite anglican au rite catholique pur être dé- consacrée pour restauration finalement. Elle est utilisée maintenant pour des concerts, expositions et même événements plus frivoles. Les boiseries de chênes sont magnifiquement sculptées, aux armes des différents vice-rois.

Dans un coin de la cour, un panneau signale que Bram Stoker a travaillé dans les bureaux situé dans le bâtiment géorgien.

Appartements d'Etat : salle
Appartements d’Etat : St Patrick’s Hall

Les appartements d’Etat s’ouvrent dans la cour supérieure. Cette cour occupe l’espace du château médiéval qui a été détruit lors d’un incendie. Le Château de Dublin est un « working castle », encore en fonction ; c’est le lieu des réceptions officielles. La semaine dernière François Hollande y est venu. Avant lui, Nelson Mandela, Kennedy, et la Reine Elisabeth.

St Patrick’s Hall : grande salle de balle tendue de bleu et or ; pavoisée de drapeaux. Patricia nous montre  La Harpe celtique – symbole officiel de l’Irlande . Le trèfle irlandais est le symbole de Saint Patrick. Guinness qui est une institution à Dublin a aussi choisi la harpe mais inversée.

Dans la salle à manger, la table est dressée comme pour un dîner officiel avec la « porcelaine d’Etat », blanche, très fine très sobre avec pour seul décor une harpe. Le vice-roi ne présidait pas en bout de table mais au milieu avec le dos à la cheminée pour mieux participer aux conversations.

Appartemetns d'Etat : drawing room
Appartemetns d’Etat : drawing room

Dans la Salle du trône, les dimensions du trône sont imposantes, construit pour le roi George IV qui avait une stature hors norme. Pour Victoria on a imaginé une sorte de tabouret rembourré pour lui permettre d’y grimper et de trôner en majesté ;

La Drawing Room, pièce des dames est la plus élégante. J’ai longtemps été étonnée par cette appellation ; « Drawing » m’évoquer des dessins. Pas du tout cela vient de withdraw = se retirer. A la fin du dîner, les hommes restaient fumer, boire, discuter politique et affaires, les dames se consacraient à des activités plus frivoles. L’histoire du château de Dublin se confond avec celle des rois et reines d’Angleterre, entre Stuart et Orange, succession des George, règne victorien…

Il faut aussi imaginer que le château fut transformé en hôpital pendant la Première Guerre Mondiale.

On commémore cette année le centenaire de la Révolution de 1916. Une exposition occupe plusieurs salles du château avec des panneaux illustrés. Patricia nous explique que la dernière exécution, le 12 mai 1916 de James Connolly retourna l’opinion publique qui, au début du soulèvement était tiède : de nombreux soldats irlandais se battaient dans l’armée britannique en guerre.

Le Château est un lieu symbolique de l’Indépendance Irlandaise : deux photos sur le mêm bureau se font face celle de Michael Collins qui reçu les clés du château des mains de Lord Fitzallen, dernier vice-roi. Cette semaine Theresa May vient à Dublin parler du Brexit. Les Irlandais se sentent très concernés par la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne : la frontière avec l’Irlande du nord va-t-elle être rétablie ?

Christchurch

Christchurch
Christchurch

Christchurch se trouve à proximité du château. Après la longue visite guidée, je n’ai pas très envie de faire une visite exhaustive. Le prêtre est en chaire, ce n’est pas l’heur pour le tourisme. L’office se termine. Le Pasteur serre la main de ses ouilles et celles des visiteurs. Encore une église commencé avec le style roman terminée gothique, beaucoup remaniée au 19ème siècle. La crypte est impressionnante avec ses gros piliers. Elle est transformée en musée fourre-tout. Costumes d’époque. Audiovisuel racontant l’histoire de l’église (intéressant), un panneau détaillé racontant la Bataille de la Boyne (je commence à mieux comprendre). Comme le château, siège de la vice-royauté, Christchurch est la Cathédrale anglicane. Je devrais visiter Saint Patrick !

Déjeuner fish&chips

Fish & chips
Fish & chips

Pour déjeuner, sur Dame str., Il y a l’embarras du choix, pubs traditionnels, fast food, restaurants exotiques du monde entier. J’entre chez Beshoff : à Howth j’avais remarqué les dizaines de personnes mangeant dans le jardin des frites dans de jolie barquettes ou se promenant avec des sacs Beshoff. Il sert des Fish&chips mais également des moules ou des fruits de mer à la place du poisson. Beshoff de dame st. fonctionne comme dans la restauration rapide : on commande au comptoir mais on n’attend pas debout ; on emporte un numéro, on choisit sa table et la serveuse arrive avec les couverts et un plateau de bis rappelant une caisse à poissons. Les frites sont artisanales, grosse, irrégulières, savoureuses. Le cabillaud est délicieux et la friture légère.

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J’ai envie de voir la peinture irlandaise de la National Gallery. Bâtiment moderne très clair, ouvert à tous. Je suis encore surprise de ne trouver ni contrôles de sécurité ni billetterie. Dans le hall Bernard Shaw en pied (et en bronze) nous accueille. Malheureusement les salles de peintures irlandaises ne sont pas accessibles aujourd’hui. Je ne découvrirai pas les peintures de l’autre Yeats (le peintre, frère du poéte). En revanche il y a un Picasso à côté d’un Braque, plus loin Seurat etc…la peinture française est bien représentée ?

Retour par le 66b sous la pluie battante.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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