« Ces histoires étaient censées se passer en des jours si anciens que tout, alors, semblait possible. C’était le temps où les dieux vivaient au milieu des hommes, intervenant sans cesse dans leur destin. Et rien n’est impossible dès lors qu’un dieu le veut, à commencer par la naissance d’un homme-taureau… »
Depuis nos premiers voyages en Grèce,Lacarrièrem’a toujours guidée, ses livres m’ont accompagnée en Egypte. J’ai trouvé la référence de L’Envol d’Icare sur le blog de Dominique ivredelivres à propos du tableau de Breughel que Lacarrière décrit.
Brueghel l’Ancien : Chute d’Icare
L’immense culture de Lacarrière et son talent pour la partager ne se dément pas ici. le mythe de La Chute d’Icare est raconté dans les Métamorphoses d’Ovide.
« Or on oublie généralement qu’Icare ne s’envola pas seul. C’est avec Dédale qu’il traversera les cieux grecs.
C’est aussi à cause de Dédale que tous deux se retrouvèrent enfermés dans le Labyrinthe. L’invention des ailes apparaît d’abord comme un défi à l’interdiction de Minos, une réponse novatrice et rusée au piège tendu par le roi…. »
Dédale fut le premier ingénieur, inventeur, sculpteur, illusionniste architecte du Labyrinthe, débordant d’astuce la métis. Soninvention des ailes aux plumes collées à la cire a d’ailleurs réussi dans son propre cas : Dédale a atteint la Sicile par la voie des airs. Tandis que son fils, Icare, s’est abîmé dans la mer à l’emplacement de l’île d’Ikaria.
Saraceni Carlo
Qu’est-ce qui a causé la chute d’Icare?
Sa désobéissances aux consignes de son père qui lui avait ordonné de ne pas s’approcher de l’eau qui aurait alourdi les plumes, ni ne voler trop près du soleil qui fait fondre la cire. Ou en punition de la transgression du mortel à s’approcher des dieux?
« Soumission à la loi divine et en même temps transgression à son égard, le mythe d’Icare détient la clé de ce dilemme : se rapprocher des dieux en se soumettant à leur loi ou, au sens propre, en s’élevant vers eux. »
Dans la mythologie grecque Icare ne fut pas seul à s’élever vers les cieux et à chuter :
« Tous ceux qui, dans l’Antiquité, tentèrent cette folie – vouloir monter au ciel et rencontrer les dieux sans divinisation préalable – le payèrent de leur vie : Icare, bien sûr, mais aussi Ixion et Tantale, pour rester dans le domaine grec. »
[…] »d’Ixion, par exemple, qui, admis au ciel et au banquet des dieux à titre exceptionnel, en profita pour tenter de séduire Héra, l’épouse de Zeus. Ce dernier le cloua alors sur une roue enflammée qu’il lança dans le ciel où, d’ailleurs, elle est censée tourner toujours, créant ainsi le premier satellite habité de l’espace »
Phaeton a connu un sort analogue, ayant désobéi à son père le Soleil
Giordano Luca : chute de Phaeton
Lacarrière nous offre de nombreuses pistes pour interpréter le mythe d’Icare et ses variantes : clé naturaliste référant aux animaux volants, chauve-souris et exocet,clé onirique où le dormeur rêve qu’il vole, clé symbolique qui se réfère au vol magique des chamans de Mircea Eliade ou aux rois-dieux du Proche-Orient, à l’Ascension du Christ ou l’Assomption de la Vierge, clé psychanalytique où l’on revient à Dédale et au corps pourrissant du Minotaure, les ailes d’Icare symbolisant son éclosion d’insecte ailé (Imago), Icare plutôt qu‘homme-oiseau serait homme-papillon, clé ritualiste et clé alchimique (là je suis perdue).
Dans le sillage d’Icare, Lacarrière nous emmène dans d’autres histoires comme celle de la chute de Talos précipité par le même Dédale – son oncle – Talos étant aussi nommé Perdix. Puis il nous conduit dans l’Histoire de l’Art : la représentation de la Chute d’Icare a inspiré de nombreux artistes comme Brueghel l’Ancien, Picasso, Matisse et Chagall ont illustré ce mythe.
Chute d’Icare : Matisse
Autres suiveurs, les aéronautes, cosmonautes et l’Homme-volant Clem-Sohn qui s’écrasa, comme Icare.
Aimez vous les symbolistes, l’Art Nouveau, la Sécession viennoise?
Je découvre ici cet artiste belge ami de Verhaeren, de Rossetti membre du groupe belge des XX. L’exposition vient d’ailleurs de Belgique. On nous introduit dans une réplique de sa maison-atelier : LE CASTEL DES RÊVES
Peacock vanitas de Hans Op de Deek (2015)
Dans l’entrée, un paon empaillé accueillait les visiteurs qui devaient observer un moment de recueillement avant de rencontrer l’artiste. C’est pour cela qu’on présente cette sculpture contemporaine qui utilise un vrai oiseau empaillé.
Du Silence – pastel inspiré d »une photo de sa sœur Marguerite
Dans une autre niche bleue, le pastel Du Silence, invite aussi à la méditation.
PAYSAGE DE FOSSET
Le pont à Fosset
réunit plusieurs tableaux aux couleurs fraîches dans les teintes vertes de ce village des Ardennes
A Fosset, le garde attend
Des stèles audio-olfactives exhalent des senteurs fleuries et des écouteurs permettent d’entendre un poème de Verhaeren et un Poème pour violon et orchestre de Chausson que j’ai bien aimé.
PORTRAITS
portraits d’enfants
Khnopff a pris pour modèles sa famille, sa soeur Marguerite et des enfants. J’ai surtout apprécié les tableaux d’enfants et celui qui représente sa mère En écoutant Schumann dans un intérieur bourgeois. Une autre stèle diffuse des senteurs de roses et la musique de Schumann.
Le mur en face est occupé par des portraits de RossettiRosa Triplex et Lady Balfour d’Edward Burne-Jones que je n’aime pas beaucoup.
MEMORIES est un grand pastel intransportable qu’on découvre par une animation graphique qui explique comment l’artiste a utilisé 6 photos pour représenter 7 femmes portant des raquettes de tennis.
LA MODERNITÉ DE L’OBJECTIF regroupe un certain nombre d’études à partir de photographies, les clichés sont rehaussés au crayon et au pastel. Un grand soin est apporté au cadre qui met en scène l’oeuvre graphique et j’avoue que ce sont les cadres qui m’ont le plus plu!
pastel
Je n’aime pas beaucoup ces femmes qui se ressemblent toutes, évanescentes, fades et impersonnelles.
SOUS LE SIGNE D’HYPNOS
Hypnos de Scopas bronze antique
Khnopff s’est inspiré de la mythologie de Hypnos et de la Tête d’Antinoüs pour peindre des tableaux oniriques. Un petit bronze de Méduse est tout à fait réussi avec ses cheveux de serpents. J’ai bien aimé Oedipe et le Sphinx dans le tableau Les Caresses (ci-dessus)
Méduse endormie
DE LA FEMME ET DU NU
la plupart des photos de ces femmes statiques, archétypes plutôt que réelles m’a plutôt agacée. Je n’arrivais pas à analyser ma gêne quand j’ai lu une citation au mur que j’ai recopiée et qui donne la clé de mon malaise.
« Comme tous les misogynes, Khnopff s’est toute sa vie intéressé aux femmes ou plutôt à une certaine idée de la femme de l’insaisissable « soeur-épouse » aux sourires et aux sexes incertains… »
la dernière salle UN RÊVE DE PRIMITIF FLAMAND nous emmène à Bruges la ville natale de Khnopff où des craies et pastels illustrent la ville
A la sortie de l’exposition, avant de rejoindre la sortie on passe par une salle symboliste avec plusieurs Maurice Denis, Bonnard, la vigoureuse Vaguede Maillol me redonne de la pêche ainsi que les petits Cezanne.
EXPOSITION TEMPORAIRE AU MUSÉE DES IMPRESSIONNISMES DE GIVERNY jusqu’au 4 novembre 2018
Cross à Giverny
Au Musée de Giverny , j’ai fait bien des découvertes. Peintres majeurs ou de notoriété moindre mais toujours intéressants et de très bonne facture.
Henri-Edmond Cross(1856-1910)
Cross
Néo-Impressionnisme? Pointillisme? Divisionnisme? Inspiré par Signac ou Seurat, Cross découvre la lumière du midi au Lavandou et peint avec des couleurs vives, gaies par petites touches contrastées. Ses tableaux sont très construits. Après de nombreuses études, il peint des oeuvres très construites en atelier (on devine parfois les carreaux)
Cross
Ses aquarelles sont aussi très intéressantes, surtout quand il utilise un procédé original en couvrant le fond de tortillons en zigzag d’une teint soutenue laissant des vides pour que le blanc du fond éclaire l’eau ou le ciel. Pas de couleurs diluées, des points et des spirales qui donnent de l’intensité à l’aquarelle.
Cross : chèvres
J’ai aussi beaucoup aimé ces chèvres.
Bien que Cross soit peu connu du grand public, mais reconnu par ses pairs, il se trouve à la charnière de l’art moderne, des fauves, de Matisse…
Le bus à 1€ est devenu presque une routine. Je l’attends place du 19 mars, 9h10, mais j’arrive un bon quart d’heure en avance. J’ai pris un livre pour la route et l’attente. Je connais le chemin d’autant plus que le paysage n’a rien de passionnant. Le bus passe devant les hangars des zones commerciales, au moins trois Intermarché et deux Leclerc, des Gifi à la pelle….et je vois des terrassements pour agrandir les zones commerciales ou en créer de nouvelles. Plus de vignes ni de pêchers, rien que des hangars et des chantiers ; Quelle désolation !
Dali en lévitation place de Catalogne
Maintenant, je connais le chemin, Avenue Charles de Gaulle aves ses hautes colonnes des palmiers, ses petits immeubles avec les balcons en ferronnerie, ou Art Nouveau…Place de Catalogne, je n’avais pas vu Dali en lévitation regardant dans la direction de la Gare : le Centre du Monde ! J’arrive très vite au Centre historique et au Musée. Il faisait beaucoup plus beau la semaine dernière et Perpignan était plus riante. Mon but, le Musée Hyacinthe Rigaud, n’ouvre qu’à 11heures.
Notre Dame des Anges
Notre Dame des Anges
Au hasard, je découvre la chapelle Notre Dame des Anges et le Couvent des Cordeliers (ou ce qu’il en reste). La chapelle était la salle capitulaire du couvent franciscain a été transformée en chapelle de l’hôpital militaire(19ème siècle) dont il reste les bâtiments. Autour de la chapelle, un musée lapidaire de plein air réunit chapiteaux, arcs, et pierres, plus loin des enfeux disposés en équerre délimitent un cimetière comme le campo sancto près de Saint Jean Baptiste. S’il n’y a que peu à voir, les histoires, mythes et légendes abondent.
Saint François d’Assise en pèlerinage à Compostelle aurait fait étape à Perpignan, un riche marchand drapier enflammé par le prédicateur aurait offert des terrains pour construire le monastère ; au cours d’un autre voyage, le poverello aurait rencontré à Perpignan Saint Dominique prêchant contre les albigeois, un tableau à Collioure attesterait cette rencontre.
Blason avec deux perroquets
Un autre détail m’a amusée : un blason avec deux perroquets affrontés ; blason qu’on retrouve aussi à Mallorca sur le tombeau de Berenger Battle, évêque des îles, décédé en 1349. Le nom commun battle désignant un agent seigneurial est devenu ensuite patronyme.
Musée Hyacinthe Rigaud
Musée Hyacinthe Rigaud
Installé dans deux hôtels particuliers du 17ème siècle : Hôtel de Mailly et Hôtel de Lazerme. Le cadre est agréable et l’ensemble vaste.
Un audioguide est offert gratuitement : une tablette et un casque. La tablette dispose d’un système géolocalisé. Un discret bip prévient qu’un commentaire est disponible quand on passe devant un tableau commenté. Les explications sont claires, parfois illustrées , la tablette protégée par un cadre caoutchouc. On peut aussi lire des panneaux très bien faits. Je suis restée deux heures et demie sans m’ennuyer un moment. Au bout de deux heures, j’ai commencé à sentir la fatigue et la faim. La dame de l’accueil m’a permis de sortir manger un sandwich et de revenir. Le musée est très riche ; Il faut prévoir une bonne demi-journée.
PERPIGNAN GOTHIQUE
La Vierge de la Rue de l’Ange – sculpture de bois polychrome portant un enfant et dans la main gauche une rose qui a disparu. Elle est arrivée dans le Musée après la démolition des remparts.
retable de la Loge de la Mer
Correspond à l’âge d’or de Perpignan avec le royaume de Mallorque (1276-1344) mais aussi du temps de la domination d’Aragon. Cette prospérité était due au commerce, principalement au commerce maritime, consulat de la Mer (1388), construction de la Loge de la Mer (1397). Le Retable de la Trinité a été commandé par le consul de la Mer en 1489. Ce retable est formé seulement de deux parties : la Trinité dans une mandorle entouré de douze personnages, Adam et Moïse, et des Prophètes de l’Ancien Testament ainsi que deux évangélistes. Des Textes sont portés par les personnages (mais écrits en gothique difficile à déchiffrer). La prédelle montre un port (peut- être Collioure) un bateau et l’intervention de Saint Nicolas ou peut être saint Elme.
Prédelle du retable de la Loge de la Mer
Dans une vitrine on voit des céramiques mudejar, trouvées dans les remparts de Collioure, mais fabriquées pour partie de la région de Valence, par des artisans maures avec des thèmes de fruits, d’animaux mais aussi des thèmes chrétiens.
La salle suivant e contient une dizaine de retables pour la plupart 15ème siècle des écoles valenciennes, aragonaises ou catalanes disposés sur les murs autour du gisant du Vicomte de Castelnou en marbre blanc.
Notre Dame des désemparés (1469)
Notre Dame des désemparésNotre Dame des désemparés
Est un panneau calcaire sculpté provenant de l’Hôpital de la Confrérie des Tisserands : sous la protection de la Vierge 5 personnages à genoux dont un cul de jatte représentent les tisserands malades, les invalides et les pèlerins secourus par l’hôpital.
J’en ai déjà plein les yeux avec les salles gothiques.
PERPIGNAN BAROQUE
Au 17ème siècle et au 18ème, Perpignan se trouve dans la frontière disputée et même après la paix des Pyrénées, dans une zone frontalière et touchée par des épidémies, il devient plus difficile de peindre en Roussillon.
Saint Elme – GuerraSt Elme
La section Perpignan Baroque s’attache à montrer deux peintres Antoine Guerra (1666 – 1711) et Hyacinthe Rigaud (1659 -1743), contemporains mais dont la carrière s’oppose.
Guerra restera à Perpignan, son inspiration est locale, inspirée de la peinture espagnole et italienne.
Saint Elme – patron des marins – ce peintre catalan fut chois par les Consuls de la Mer.
Rigaud a quitté sa ville natale à 12 ans pour Carcassonne, Montpellier et finalement paris et la cour du roi. Il a peint principalement des portraits. Son Saint Pierre s’inspire de Guido Reni.
Saint Pierre – Rigaud
La salle suivante s’intitule Atelier de Rigaud et montre d’autres peintres. Le tableau principal est le Portrait du Cardinal Bouillon d’un très grand format, raconte comment ce Cardinal ouvrit les portes à Rome au cours du Jubilée 1699 à la place du pape.
Portrait du cardinal Bouillon
Le Portrait de Philippe d’Orléans et plusieurs autoportraits. L’un d’eux montre le peintre et le portrait qu’il a fait du financier Castanier habile composition montrant ensemble un portrait et un autoportrait. L’autoportrait au turban 1699 montre le peintre jeune 39 ans, à la manière de Rembrandt, tandis que l’autoportrait au ruban noir le montre plus âgé avec une décoration et une perruque imposante.
PERPIGNAN MODERNE
Faraill – Catalane
1858 le chemin de fer arrive, 1904 : destruction des remparts, Perpignan s’étend et devient une ville moderne. C’est le second âge d’or.
Une sculpture de Gabriel Faraill introduit la section.Primavera montre le buste d’une catalane portant la croix typique des catalanes, et une coiffe.
En face deux affiches des papiers cigarettes JOB de Bardou , une industrie à laquelle Perpignan doit sa prospérité. Affiches de Chéret et de Mucha.
Dufy : l’atelier Perpignanais
Dufy : l’atelier
Dufy arrive à Perpignan en 1940, y restera jusqu’en 1950. On y voit le Cargo noir (représentant Sainte Adresse en Normandie) Le Jardin abandonné est plutôt cubiste et s’apparente à un tableau de Braque. La console montre l’atelier du peintre à Perpignan.
Dufy: le jardin
Picasso a séjourné à plusieurs reprises à Perpignan, on voit surtout des céramiques. Picasso ne peut pas retourner dans l’Espagne franquiste et se sent comme chez lui en Roussillon.
Lurçat
Lurçat à Sant Vicens : atelier de Céramique : les arts du feu. Lurçat a aussi peint de très beaux tableaux j’ai beaucoup aimé sa Femme Turque(1925) il a assimilé le cubisme, on voit dans le traitement des tissus son goût pour les textiles.
Montfreid, Faillet dans les pas de Gauguin
George-Daniel Montfreid est pour moi un inconnu lié par son amitié à Gauguin et sa peinture est un hommage à son ami.
George-Daniel Montfreid hommage à Gauguin
De même Gustave Fayet s’est inspiré de Gauguin, je croyais voir un Gauguin avant de lire le cartel
Maillol inattendu
Maillol, le sculpteur, bien sûr, mais aussi le peintre que je ne connaissais pas , un tableau le montre comme peintre nabi, s’inspirant des estampes japonaises avec un fond doré sur lequel se détache seulement une branche de marronnier, la jeune fille cachée sous un chapeau. Etrangement le monument à Debussy est un bronze d’une femme sans tête ni bras mais d’une parfaite harmonie.
Je suis passée, affamée et un peu abrutie dans les salles de peintres que je ne connaissais pas : Terrus et Daura qui aurait mérité plus de considération. Il est déjà 13h30 et je suis dans le musée à écouter l’audioguide, à prendre des notes et des photos, bien concentrée jusqu’à Maillol. Maintenant, plus rien ne veut entrer !
Maillol : monument à Debussy
Sandwich baguette, beurre, saucisson cornichon, excellent chez Paul et me voilà prête à recommencer ;
Une exposition temporaire m’intrigue : Jean et Jacques Capdeville
J’ai déjà rencontré les Nanas de Jacques Capdeville(1956) à Collioure, j’avais bien aimé mais j’en étais restée sur ma faim. Les tableaux du peintre de Céret sont ici plus variés. Pas seulement des figures de femmes, beaucoup d’abstraction, presque de la calligraphie.
Jean Capdeville
Jean Capdeville (1917-2011)est l’oncle du premier ; Il peint des tableaux en noir et blanc, avec beaucoup plus de noir que de blanc ; On croirait de loin des graffitis au tableau noir d’une école d’autrefois.
Ces deux Capdeville sont très différenst. Les tableaux mélangés se reconnaissent immédiatement. Si tous les deux sont de Céret, tous les deux privilégient l’abstraction et sont attachés aux Albères., ils font des œuvres très différentes. Cependant ils souffrent du voisinage des très grands que je viens de voir. Aucune comparaison possible !
L’affiche et le sous-titre le renvoie à l’abstraction, je le confonds un peu avec Delaunay, Kandinsky, Mondrian. Comme j’aime les découvertes, j’ai filé au Grand Palais dès notre retour de Céret.
Kupka : autoportrait 1905
Kupka est né en Bohème en 1871, alors autrichienne. Je l’imaginais plutôt viennois, mais il s’installe à Paris dès 1896, y travaillera beaucoup et s’éteint à Puteaux en 1957.
madame Kupka dans les verticales 1901-1911
Cette rétrospective très complète montre l’évolution de l’artiste, de la peinture figurative à l’abstraction, passant du symbolisme viennois jusque dans les années 1809-1899 avec des hommes ou ds femmes nues dans la nature, des sujets ésotériques de sphinx ou de génies hindous.
Anticlérical!
Dessinateur de Presse:
A Paris il collabore avec des revues
anticlérical!
satyriques, libertaires, et ses dessins sont aussi corrosifs qu’un Charlie Hebdo, dénonçant le capitalisme, les cléricaux (toutes religions confondues, même francs-maçons), et le militarisme
Anticapitaliste!
Kupka illustre l’Homme et la Terre d’Elisée Reclus
Il illustre aussi Les Erynhies de Lecomte de Lisle, Promethéus d’Eschyle et Lysistrata d’Aristophane, approfondissant sa connaissance de l’art Grec.
A côté des dessins à l’encre, et des gravures libertines, il peint aussi des tableaux colorés, parfois étranges
j’ai l’impression qu’il sait tout faire!
De 1907 à 1911, sa peinture subit une évolution fulgurante vers l’abstraction, la figure se dissout d’abord dans la couleur.
Gamme jaune
Cette gamme jaune est à rapprocher des tableaux ultérieurs (années 1930) où il peindra la forme du jaune, la forme de l’orange, la forme du vermillon. Les touches de piano, le Lac, sont encore figuratif. Une intéressante série de 4 études de La jeune fille cueillant des fleurs montre l’apparition de plusieurs lignes verticales qui découpent le tableau, de décomposition du mouvement puis de la disparition totale du décor et de la simplification de la jeune fille suggérant son mouvement quand elle se penche.
Femme dans les trianglesFemme dans les triangles
Le sujet finit par disparaître, dans la rupture avec le mimétisme il ne reste plus que des formes géométriques des courbes comme dans les Disques de Newton
les disques de Newton
Finalement toute une série arrive au grand tableau Anamorpha présenté au salon d’Automne 1912.
Anamorpha
La suite de l’exposition consiste en tableaux abstraits et souvent très colorés. qui dit abstraction ne dit pas création au hasard ou gratuite. On assiste souvent à des gammes avant de traduire une idée abstraite comme la courbure de l’espace-temps qui a intéressé Kupka ou ces architectures ascensionnelles ou gothiques.
J’ai beaucoup aimé Autour d’un point
Autour d’un point
et Jazz hot
Jazz hot
Mais je peux pas tout montrer ce que j’ai photographié avec ardeur!
Affiche de l’!exposition Van Gogh : vue de l’appartement de Théo
Cette exposition couvre la période qui va de la fin du XVIIIème (avant même la Révolution) jusqu’au cubisme, Mondrian, et Van Dongen qui sont des peintres du XXème siècle.
Elle est organisée autour de quelques grands noms de la peinture, des Hollandais ayant travaillé à Paris confrontés à des artistes français qui leur correspondent.
Van Spaendonck (1746_1822) – Natures mortes florales
Van Dael
est le chef de file d’une école de peintres de la nature peintre de grands tableaux de bouquets de fleurs. on entre de plain pied dans l’atelier des peintres.L’atelier de Van Spaendonck était au Jardin du Roi (jardin des Plantes) dans la Maison de Buffon peinte par Knip. Bonaparte transforma la Sorbonne en créant un atelier. On voit les élèves, des jeunes filles de bonnes familles peignant des fleurs.
Des planches botaniques d’un élève de Van Spaendonck, sont de toute beauté. Avec JJ Rousseau l’intérêt pour la nature était répandu.
Ary Scheffer – Artiste officiel et engagé
Ary scheffer : femmes souliotes
Arrive à Paris en 1811. Il accueille rue Chaptal, dans son atelier Chopin, Liszt, George Sand, Lamartine. Il a étudié avec le même professeur que Géricault ou Delacroix. Une petite étude pour les Femmes souliotes m’a bien plu. les tableaux ultérieurs de thème religieux avec des femmes blafardes aux yeux révulsés, en revanche, n’ont pas retenu mon attention.
Ici aussi, on a un tableau qui montre l’atelier du maître rue Chaptal et ses tableaux religieux à fond bleu.
Jongkind – Vie de Bohème et circuits alternatifs
Notre Dame vue du quai de la Tournelle
Arrive à Paris en 1846. les circuits alternatifs sont les galeries et les cafés, alternative aux plus officiels salons. Jongkind côtoie l’Ecole de Barbizon. Le très beau tableau de la marée basse à la plage d’Etaples de Boudin avec un ciel nuageux qui occupe les deux tiers du tableau tandis que pêcheurs à pied et bateauxsont alignés dur une ligne horizontale donne le ton à toute la salle. Jongking prête la même attentions aux ciels dans ses marines comme dans ses vues de Paris.
Dans la salle consacrée à Jongkind on trouve aussi Sisleyet Corotainsi que Maris(1839-1917) et Daubigny.
Kaemmerer (1839-1902) -L’enfant chéri du marché de l’art
Un baptême sous le Directoire
était pour moi un inconnu. Il a apporté un soin particulier aux textures des costumes, des dentelles et des chapeaux. Il a peint surtout des tableaux de genre qui avaient un grand succès : élégantes à la plages, cavaliers….
Breitner (1867-1923)
Breitner : A bord
Breitner est une découverte. Ses grands tableaux sombres sont impressionnants, les chevaux à Montmartre ou une soirée sur le dam d’Amsterdam m’a beaucoup plu. A bord m’a amusée. On devine une parenté avec Degas et avec Van Gogh.
Une soirée sur le Dam à Amsterdam
Vincent Van Gogh arrive à Paris en 1886 meurt en 1890
jardins potagers à Montmartre
la salle ne contient pas les tableaux les plus connus d’Arles ou d’Auvers. Ceux qui sont accrochés sont ceux qu’il a fait à Paris. Ils ont des teintes plus fraîches.J’ai beaucoup aimé les jardins et potagers, les moulins de Montmartre
Van Dongen arrive à Paris en 1897 et revient en 1905
Van Dongen – Moulin de la Galette
Il est fasciné par la vie de café. il fréquente Picassoet Vlaminck. Sa série sur le Moulin de la Galette est un véritable feu d’artifice des couleurs. Ce n’est qu’après que je remarque que les fleurs sont celles des chapeaux des élégantes, et les yeux très fardés.
J’ai beaucoup aimé aussi les danseurs et danseuses.
Mondrian(1872 -1944)
mondrian : arbres
En clôture de l’exposition et en compagnie de Braque et de Picasso illustre le cubisme.
EXPOSITION TEMPORAIRE jusqu’au 24 juillet 2017 au Grand Palais
Avec le printemps, il m’est venu l’envie de flâner dans ces jardins…. de l’Antiquité à nos jours
Giuseppe Penone 1984 Verde con camicia
Exposition éclectique, présentant aussi bien des oeuvres anciennes que contemporaines. Peinture ou photographies, collages et herbiers….
matisse acanthes (papier découpé)
Dessin de Dürer au contemporain Patrick Neu, en passant par Redouté
Iris de Patrick Neu
ou d’herbier, en passant par celui de Jean Jacques Rousseau et ceux du Muséum d’Histoire Naturelle
Il y a aussi des fruits et plantes exotiques entières en cire qui n’auraient pas pu se conserver pendant un long voyage dans l’alcool, trop épais pour être mis en herbier.
Végétaux mais aussi jardins, merveilleux tableauxx représentant Marly ou Saint Cloud
parc et bassins de Marly
Et puis les grand maîtres, Cézanne, Klee, Bonnard, Caillebotte, Berthe Morizot, Picasso …
Comment réaliser une exposition pour présenter un écrivain?
Depuis quelques temps, Oscar Wildem’intéresse, je me suis même inscrite au MOOC qui lui est consacré. Je redoutais toutefois une accumulation de manuscrits, lettres ou photographies anciennes. Ou pire! des pages et des pages d’exégèses sur des panneaux.
La mort et le sommeil portant Sarpédon
Oscar Wilde, le dandy, l’esthète, a lui-même mis en scène sa vie, ce qui a facilité la scénographie de l’exposition. Scénographie rythmée par ces citations ou aphorismes spirituels appropriés à chaque étape de son existence.
En introduction à l’exposition, le visiteur lit :
UNE BONNE REPUTATION. C’EST UNE DES CONTRARIÉTÉS A LAQUELLE JE N’AI JAMAIS ÉTÉ SOUMIS
ON NE DOIT JAMAIS FAIRE SES DEBUTS PAR UN SCANDALE. IL FAUT RÉSERVER CELA POUR L’INTÉRÊT DES VIEUX JOURS.
Plusieurs documents, photographie, de Sarah Bernhard ainsi qu’un sonnet manuscrit que Wilde lui a offert nous projettent dans l’univers de l’écrivain, théâtre, mondanité.…je découvre sa belle écriture régulière.
Dans la seconde partie, nous découvrons Wilde, critique d’art, sur un portrait de groupe à la Grosvenor Gallery, 1877. La plupart des tableaux ont des sujets mythologiques comme La Mort et le Sommeil portant le corps blessé de Sarpédon de William Blake Richmond, Orphée et Euridyce de Watts. Wilde était fasciné par Rome peinte par Heilbuth.
night and sleep
Sous Night and Sleep d’Evelyn de Morgan on peut lire le commentaire de Wilde. J’ai aussi aimé le tableau Préraphaélite de Stanhope, Love and the Maiden, la Renaissance de Vénus de Walter Crane…
1882 : conquête de l’Amérique
S’AIMER SOI MÊME C’EST SE LANCER DANS UNE BELLE HISTOIRE D’AMOUR QUI DURERA TOUTE LA VIE
L’écrivain , déjà célèbre, y fait une tournée de conférences. A cette occasion le photographe Napoleon Sarony tire une série de portraits dont celui de l’affiche de l’exposition. La citation introduit ces photographies ainsi que des caricatures et même des cartes publicitaires qui utilisèrent la figure de Wilde pour vendre un peu n’importe quoi.
Paris-Londres (1883-1889)
Reçu par Victor Hugo, rencontrant Verlaine, Paul Bourget, Gide, Wilde est introduit dans la société littéraire parisienne. Dans cette salle une vitrine consacrée à sa famille nous montre sa femme Constance et une lettre à son fils Cyril. Un panneau de Toulouse Lautrecdécorant la baraque de la Goulue, la danse mauresque illustre cette période.
Les années créatrices (1890-1895)
IL N’EXISTE PAS DE LIVRE MORAL OU IMMORAL. UN LIVRE EST BIEN ECRIT OU MAL ECRIT. UN POINT C’EST TOUT
LE PUBLIC FAIT PREUVE D’UNE TOLERANCE ÉTONNANTE. IL PARDONNE
Salomé
Salomé pièce écrite en français, a l’honneur d’une piece à elle-seule. Au sol sont projetés les deux films de Charles Bryantet d’Al Pacino. les illustrations de Bearsdsley : 17 estampes sont de toute beauté
J’ADORE LE THÉÂTRE, IL EST TELLEMENT PLUS VRAI QUE LA VIE
Le Procès, la prison et l’Exil (1895-1900)
VIVRE EST LA CHOSE LA PLUS RARE AU MONDE. LA PLUPART DES GENS SE CONTENTENT D’EXISTER
Une vitrine montre les éditions des oeuvres publiées après sa sortie de prison signées C.3.3 ou même « L’auteur de l’éventail de Lady Winthermer »
Un grand portrait d’André Gide qu’il a rencontré quand Gide avait 22 ans et qui lui est resté fidèle.
NOUS SOMMES TOUS DANS LA BOUE. MAIS CERTAINS D’ENTRE NOUS REGARDENT LES ETOILES
Je descends du 66b sur les quais de la Liffey dès que j’aperçois les toits du château.
On visite individuellement les cours et jardin ainsi que les appartements d’Etat. La visite guidée est tout à fait recommandée, elle permet d’accéder aux fondations médiévales – même vikings – et d’entrer dans la chapelle. Le château est un ensemble assez hétéroclite : une grande cour géorgienne (18ème siècle) pavée entourée de bâtiments symétriques avec fronton et colonnes, un clocheton élégant. Dans la cours du bas, il y a la d’un côté, la tour médiévale et la chapelle néogothique, en face un bâtiment géorgien, un immeuble moderne ferme la quadrilatère.
Chateau de Dublin : cour géorgienne
En attendant l’heure de la visite, je découvre seule les jardins contemporains. Le parterre central est circulaire et décoré d’entrelacs à dessin celtique. Là, se trouvait un étang noir Dubh Linn qui a donné son nom à Dublin. Dans un coin se trouve un mémorial aux victimes des guerres civiles. De l’autre côté du jardin, j’entre dans la Chester Beaty Library où on garde des livres anciens précieux. En ce moment se tient une exposition de Corans précieux. Accueil sympathique, entrée gratuite, mais je n’aurai pas le temps de la voir.
La visite est menée rondement. Patricia, la guide, marche vite, parle vite, elle a beaucoup de choses à raconter. De la forteresse construite en 1204 par Jean D’Angleterre (Jean Sans Terre 1167-1216), il ne reste que la Tour ronde et les fondations d’une poudrière que l’on découvre dans les sous-sols. Les archéologues découvrirent même des vestiges vikings, ces derniers construisaient de bois et ont laissé peu de traces, des peignes et des pinces à épiler. Les fondations sont entourées d’une eau verdâtre qui provient de la rivière Poodle maintenant enterrée.
Château de Dublin : chapelle néo-gothique
Depuis Jean Sans Terres, le château fut le siège du pouvoir anglais délégué à des vice-rois. En 1535, le Parlement Irlandais reconnu Henry VIII comme chef de l’Eglise Irlandaise. La chapelle néogothique (début 1800) rénovée récemment est passée du rite anglican au rite catholique pur être dé- consacrée pour restauration finalement. Elle est utilisée maintenant pour des concerts, expositions et même événements plus frivoles. Les boiseries de chênes sont magnifiquement sculptées, aux armes des différents vice-rois.
Dans un coin de la cour, un panneau signale que Bram Stoker a travaillé dans les bureaux situé dans le bâtiment géorgien.
Appartements d’Etat : St Patrick’s Hall
Les appartements d’Etat s’ouvrent dans la cour supérieure. Cette cour occupe l’espace du château médiéval qui a été détruit lors d’un incendie. Le Château de Dublin est un « working castle », encore en fonction ; c’est le lieu des réceptions officielles. La semaine dernière François Hollande y est venu. Avant lui, Nelson Mandela, Kennedy, et la Reine Elisabeth.
St Patrick’s Hall : grande salle de balle tendue de bleu et or ; pavoisée de drapeaux. Patricia nous montre La Harpe celtique – symbole officiel de l’Irlande . Le trèfle irlandais est le symbole de Saint Patrick. Guinness qui est une institution à Dublin a aussi choisi la harpe mais inversée.
Dans la salle à manger, la table est dressée comme pour un dîner officiel avec la « porcelaine d’Etat », blanche, très fine très sobre avec pour seul décor une harpe. Le vice-roi ne présidait pas en bout de table mais au milieu avec le dos à la cheminée pour mieux participer aux conversations.
Appartemetns d’Etat : drawing room
Dans la Salle du trône, les dimensions du trône sont imposantes, construit pour le roi George IV qui avait une stature hors norme. Pour Victoria on a imaginé une sorte de tabouret rembourré pour lui permettre d’y grimper et de trôner en majesté ;
La Drawing Room, pièce des dames est la plus élégante. J’ai longtemps été étonnée par cette appellation ; « Drawing » m’évoquer des dessins. Pas du tout cela vient de withdraw = se retirer. A la fin du dîner, les hommes restaient fumer, boire, discuter politique et affaires, les dames se consacraient à des activités plus frivoles. L’histoire du château de Dublin se confond avec celle des rois et reines d’Angleterre, entre Stuart et Orange, succession des George, règne victorien…
Il faut aussi imaginer que le château fut transformé en hôpital pendant la Première Guerre Mondiale.
On commémore cette année le centenaire de la Révolution de 1916. Une exposition occupe plusieurs salles du château avec des panneaux illustrés. Patricia nous explique que la dernière exécution, le 12 mai 1916 de James Connolly retourna l’opinion publique qui, au début du soulèvement était tiède : de nombreux soldats irlandais se battaient dans l’armée britannique en guerre.
Le Château est un lieu symbolique de l’Indépendance Irlandaise : deux photos sur le mêm bureau se font face celle de Michael Collins qui reçu les clés du château des mains de Lord Fitzallen, dernier vice-roi. Cette semaine Theresa May vient à Dublin parler du Brexit. Les Irlandais se sentent très concernés par la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne : la frontière avec l’Irlande du nord va-t-elle être rétablie ?
Christchurch
Christchurch
Christchurch se trouve à proximité du château. Après la longue visite guidée, je n’ai pas très envie de faire une visite exhaustive. Le prêtre est en chaire, ce n’est pas l’heur pour le tourisme. L’office se termine. Le Pasteur serre la main de ses ouilles et celles des visiteurs. Encore une église commencé avec le style roman terminée gothique, beaucoup remaniée au 19ème siècle. La crypte est impressionnante avec ses gros piliers. Elle est transformée en musée fourre-tout. Costumes d’époque. Audiovisuel racontant l’histoire de l’église (intéressant), un panneau détaillé racontant la Bataille de la Boyne (je commence à mieux comprendre). Comme le château, siège de la vice-royauté, Christchurch est la Cathédrale anglicane. Je devrais visiter Saint Patrick !
Déjeuner fish&chips
Fish & chips
Pour déjeuner, sur Dame str., Il y a l’embarras du choix, pubs traditionnels, fast food, restaurants exotiques du monde entier. J’entre chez Beshoff : à Howth j’avais remarqué les dizaines de personnes mangeant dans le jardin des frites dans de jolie barquettes ou se promenant avec des sacs Beshoff. Il sert des Fish&chips mais également des moules ou des fruits de mer à la place du poisson. Beshoff de dame st. fonctionne comme dans la restauration rapide : on commande au comptoir mais on n’attend pas debout ; on emporte un numéro, on choisit sa table et la serveuse arrive avec les couverts et un plateau de bis rappelant une caisse à poissons. Les frites sont artisanales, grosse, irrégulières, savoureuses. Le cabillaud est délicieux et la friture légère.
J’ai envie de voir la peinture irlandaise de la National Gallery. Bâtiment moderne très clair, ouvert à tous. Je suis encore surprise de ne trouver ni contrôles de sécurité ni billetterie. Dans le hall Bernard Shaw en pied (et en bronze) nous accueille. Malheureusement les salles de peintures irlandaises ne sont pas accessibles aujourd’hui. Je ne découvrirai pas les peintures de l’autre Yeats (le peintre, frère du poéte). En revanche il y a un Picasso à côté d’un Braque, plus loin Seurat etc…la peinture française est bien représentée ?
Château saint Ange et Pont saint Ange qui y conduit
Le château Saint Ange
La grosse base cylindrique est le Mausolée d’Hadrien . Mausolée mais aussi forteresse, il résista aux invasions barbares puis devint propriété des papes qui le fortifièrent avec des bastions et un mur d’enceinte. Forteresse puis prison. Ses prisonniers fameux furent les Cenci, Giordano Bruno…Pour monter au château j’emprunte d’abord la rampe hélicoïdale conduisant au tombeau d’Hadrien. La rampe papale lui succède, escalier aux minces degrés qui arrive dans une cour occupé par l’Archange Michel( une autre statue de bronze surmonte l’édifice).
Château saint Ange cour et ange
Un escalier raide passe sous une arche .Du couloir circulaire, la vue sur le Tibre et sur Rome est surprenante. Nous prenons photo sur photo, des ponts sur le Tibre et de la coupole de Saint Pierre.
Le Tibre
Les appartements papaux sont somptueux : Salle d’Amour et Psyché et (encore !), Chambre de Paul III Farnèse meublée d’un grand lit rouge et d’un clavecin historié. On passe devant la salle des coffres-forts et de très beaux tableaux (Nicolas Poussin). De la Salle du Trésor, je monte enfin à la terrasse supérieure d’où je filme le panorama sur Rome. Une cafétéria a judicieusement installé ses tables dans le corridor extérieur. Les prix ne sont pas excessifs, la vue est incomparable. Nous commandons des tramezzini avec vue sur Saint Pierre(18€ deux sandwiches, un verre de vin et un café).
Le Vatican
La logique géographique aurait voulu qu’on visite le Vatican dans la foulée. Je n’aime pas empiler les visites. Il nous faut une pause pour être à nouveau capable d’apprécier de nouvelles œuvres d’art. Nous rentrons par le bus 23, et descendons devant l’Ile Tibérine . Deux ponts Cestio et Fabricio enjambent le Tibre. Le courant du fleuve est puissant, il a rompu le vieux pont le pont Rotto qu’on peut encore voir. Pas de promenade autour de l’île : de chaque côté d’une petite place se trouvent deux hôpitaux.
Nous passons devant la Grande Synagogue, le Théâtre Marcello que j’avais découverts le jour de notre arrivée.
Les restaurants du ghetto
Flânerie dans les rues du ghetto occupées par de nombreux restaurants et bars proposant de la cuisine romaine juive typique. Pause sur un banc au soleil à déguster une glace. Non loin je trouve la Fontaine des Tortues, très élégante : quatre personnages de bronze assis sur des coquilles élèvent les bras pour retenir quatre tortues qui semblent glisser de la vasque supérieure. Mélange de textures et de couleurs, marbre blanc du bassin, avec une eau bleue, marbre gris des coquilles, bronze…Dans les rues, à chaque pas une surprise, une galerie, une vieille librairie, un palais orné de sculptures.
Fontaine des tortues
Nous rentrons à pied par le Campo de’Fiori. J’avise une belle boucherie : enfin nous allons cuisiner de la viande ! Le marché a remballé les légumes, la boucherie n’ouvrira qu’à 16h30. J’attends son ouverture en remontant la via dei Capellari, trouve un café-Internet pour lire mes mails et rentre fièrement à la maison avec des hamburgers aux artichauts, des oranges de Catane et des courgettes bio pour un repas équilibré après le déjeuner de sandwiches.