Essayez d’arriver hors de l’affluence, les dessins, aquarelles et tableaux sont d’assez petits formats. S’il y a foule dans les salles vous n’en profiterez pas!
Schiele et Basquiat sont présentés ensemble.Tous deux sont des artistes précoces, prolifiques et prodiges, tous deux morts jeunes, à 28 ans. Tous deux rebelles à leur manière. Toutefois il vaut mieux arrêter une comparaison stérile et visiter deux expositions séparément, l’une après l’autre.
autoportrait
Beaucoup d’autoportraits – j’aime parce que cela permet de connaître l’artiste! Egon Schiele me fait penser à un Pierrot, un peu lunaire, un peu spectateur, un oeil grand ouvert, l’autre parfois plissé, ironique?
Des nus, féminins et masculins. Virtuose dans un tracé précis, sans reprises et sans ratures. On a l’impression qu’il a dessiner d’un seul trait. La couleur souligne certaines parties du corps, les mains, le visage, le plus souvent pas toujours, parfois un vêtement, ou une chevelure.
Des portraits d’une acuité impressionnante, les mains sont parfois plus expressives que les visages.
L’exposition est ordonnées selon « La Ligne » : « Ligne ornementale » (1908-1909) où l’influence de Klimt est évidente dans la Danaé aux couleurs métalliques
La « Ligne expressionniste »(1910-1911) quand Egon Schiele s’éloigne du Jugendstil. on sent l’ influence de Kokoschka.
Egon Schiele expérimente différentes techniques à l’aquarelle : aquarelle humide, couleurs expressionnistes n’ayant aucun rapport avec la réalité : jaunes acide de la peau,taches bleues. Parfois, il entoure le dessin d’une auréole de gouache blanche. Parfois il utilise une gouache épaisse ou fait de petites taches par petites touches vives, bleu ou violet modelant les chairs.
Il quitte Vienne et peint des paysages
A la suite de la disparition d’une jeune fille, il est même soupçonné d’enlèvement et incarcéré.Les seules charges contre lui sont des dessins obscènes! et il est relâché.
A la suite de son séjour en prison, on note dans ses dessins une « Recherche de l’équilibre »
puis en 1915-1918 « La ligne Recomposée« . Il est mobilisé pendant la Guerre de 14-18 mais meurt de la Grippe espagnole en 1918.
Exposition temporaire au Grand Palais jusqu’au 4 Février 2018
le carnaval
De Miro, j’avais des images d’étoiles, de figures un peu bizarres, surréalistes, de constellations sans savoir vraiment d’où venait cette imagination. La rétrospective du Grand Palais nous offre un parcours chronologique qui permet d’appréhender toute la richesse de l’oeuvre du peintre catalan.
en 1915-1917, il se désigne comme un « fauve catalan » puis il reprend des codes cubistes tout en déclarant qu’il « briserait leur guitare »
Le cheval, la pipe et la fleur rouge
Dans le Cheval, la pipe et la Fleur rouge, il semble avoir assimilé les thèmes cubiste tout en affirmant son originalité, ses couleurs espagnoles, son goût des détails dans le tableau en médaillon en haut du tableau.
Ses racines, il les a plantées dans un village catalan Mont-Roig où il peint des oeuvre tout à fait originales, avec peut être une influence de miniatures persanes. C’est pour moi une découverte et probablement ce que j’ai préféré dans l’exposition
la fermemiro : la freme
miro : la ferme 2miro : la freme 3 (je ne m’en lasse pas!)
A côté de ses peintures détaillistes, il fréquente à Paris poètes et écrivains et cultive un style surréaliste
Vous imaginez un pied? Et bien non c’est une main et un oiseau!
Quand on vient de voir les fermes détaillistes, les motifs très fins et minimalistes se comprennent comme une évidence. Sauf qu’il faut chercher l’oiseau, imaginer la femme. Tant de tableau s’intitulent Femmes et oiseaux! Rechercher les étoiles….
miro
Dans la même veine, j’ai beaucoup aimé ces animaux lièvre et chiens
Comme Picasso, Miro contribue au Pavillon Espagnol de l’Exposition de 1937. Ces œuvres reflètent l’inquiétude face aux crises et à la montée du fascisme.
lièvre
On retrouve les jaunes, ocres et rouges – couleurs espagnoles – malgré son exil à Paris.
chien
Des figures noires et grotesques font leur apparition
Miro ; je vois des constellations
De 1939 à 1941 Miro peint en Normandie ses constellations.
Après la guerre, Miro retourne en Espagne, à Barcelone et Mont-Roig et dans son atelier de Palma de Majorque
Il expérimente la céramique et la sculpture et peint une oeuvre monumentale que j’ai moins appréciée.
Le bus à 1€ est devenu presque une routine. Je l’attends place du 19 mars, 9h10, mais j’arrive un bon quart d’heure en avance. J’ai pris un livre pour la route et l’attente. Je connais le chemin d’autant plus que le paysage n’a rien de passionnant. Le bus passe devant les hangars des zones commerciales, au moins trois Intermarché et deux Leclerc, des Gifi à la pelle….et je vois des terrassements pour agrandir les zones commerciales ou en créer de nouvelles. Plus de vignes ni de pêchers, rien que des hangars et des chantiers ; Quelle désolation !
Dali en lévitation place de Catalogne
Maintenant, je connais le chemin, Avenue Charles de Gaulle aves ses hautes colonnes des palmiers, ses petits immeubles avec les balcons en ferronnerie, ou Art Nouveau…Place de Catalogne, je n’avais pas vu Dali en lévitation regardant dans la direction de la Gare : le Centre du Monde ! J’arrive très vite au Centre historique et au Musée. Il faisait beaucoup plus beau la semaine dernière et Perpignan était plus riante. Mon but, le Musée Hyacinthe Rigaud, n’ouvre qu’à 11heures.
Notre Dame des Anges
Notre Dame des Anges
Au hasard, je découvre la chapelle Notre Dame des Anges et le Couvent des Cordeliers (ou ce qu’il en reste). La chapelle était la salle capitulaire du couvent franciscain a été transformée en chapelle de l’hôpital militaire(19ème siècle) dont il reste les bâtiments. Autour de la chapelle, un musée lapidaire de plein air réunit chapiteaux, arcs, et pierres, plus loin des enfeux disposés en équerre délimitent un cimetière comme le campo sancto près de Saint Jean Baptiste. S’il n’y a que peu à voir, les histoires, mythes et légendes abondent.
Saint François d’Assise en pèlerinage à Compostelle aurait fait étape à Perpignan, un riche marchand drapier enflammé par le prédicateur aurait offert des terrains pour construire le monastère ; au cours d’un autre voyage, le poverello aurait rencontré à Perpignan Saint Dominique prêchant contre les albigeois, un tableau à Collioure attesterait cette rencontre.
Blason avec deux perroquets
Un autre détail m’a amusée : un blason avec deux perroquets affrontés ; blason qu’on retrouve aussi à Mallorca sur le tombeau de Berenger Battle, évêque des îles, décédé en 1349. Le nom commun battle désignant un agent seigneurial est devenu ensuite patronyme.
Musée Hyacinthe Rigaud
Musée Hyacinthe Rigaud
Installé dans deux hôtels particuliers du 17ème siècle : Hôtel de Mailly et Hôtel de Lazerme. Le cadre est agréable et l’ensemble vaste.
Un audioguide est offert gratuitement : une tablette et un casque. La tablette dispose d’un système géolocalisé. Un discret bip prévient qu’un commentaire est disponible quand on passe devant un tableau commenté. Les explications sont claires, parfois illustrées , la tablette protégée par un cadre caoutchouc. On peut aussi lire des panneaux très bien faits. Je suis restée deux heures et demie sans m’ennuyer un moment. Au bout de deux heures, j’ai commencé à sentir la fatigue et la faim. La dame de l’accueil m’a permis de sortir manger un sandwich et de revenir. Le musée est très riche ; Il faut prévoir une bonne demi-journée.
PERPIGNAN GOTHIQUE
La Vierge de la Rue de l’Ange – sculpture de bois polychrome portant un enfant et dans la main gauche une rose qui a disparu. Elle est arrivée dans le Musée après la démolition des remparts.
retable de la Loge de la Mer
Correspond à l’âge d’or de Perpignan avec le royaume de Mallorque (1276-1344) mais aussi du temps de la domination d’Aragon. Cette prospérité était due au commerce, principalement au commerce maritime, consulat de la Mer (1388), construction de la Loge de la Mer (1397). Le Retable de la Trinité a été commandé par le consul de la Mer en 1489. Ce retable est formé seulement de deux parties : la Trinité dans une mandorle entouré de douze personnages, Adam et Moïse, et des Prophètes de l’Ancien Testament ainsi que deux évangélistes. Des Textes sont portés par les personnages (mais écrits en gothique difficile à déchiffrer). La prédelle montre un port (peut- être Collioure) un bateau et l’intervention de Saint Nicolas ou peut être saint Elme.
Prédelle du retable de la Loge de la Mer
Dans une vitrine on voit des céramiques mudejar, trouvées dans les remparts de Collioure, mais fabriquées pour partie de la région de Valence, par des artisans maures avec des thèmes de fruits, d’animaux mais aussi des thèmes chrétiens.
La salle suivant e contient une dizaine de retables pour la plupart 15ème siècle des écoles valenciennes, aragonaises ou catalanes disposés sur les murs autour du gisant du Vicomte de Castelnou en marbre blanc.
Notre Dame des désemparés (1469)
Notre Dame des désemparésNotre Dame des désemparés
Est un panneau calcaire sculpté provenant de l’Hôpital de la Confrérie des Tisserands : sous la protection de la Vierge 5 personnages à genoux dont un cul de jatte représentent les tisserands malades, les invalides et les pèlerins secourus par l’hôpital.
J’en ai déjà plein les yeux avec les salles gothiques.
PERPIGNAN BAROQUE
Au 17ème siècle et au 18ème, Perpignan se trouve dans la frontière disputée et même après la paix des Pyrénées, dans une zone frontalière et touchée par des épidémies, il devient plus difficile de peindre en Roussillon.
Saint Elme – GuerraSt Elme
La section Perpignan Baroque s’attache à montrer deux peintres Antoine Guerra (1666 – 1711) et Hyacinthe Rigaud (1659 -1743), contemporains mais dont la carrière s’oppose.
Guerra restera à Perpignan, son inspiration est locale, inspirée de la peinture espagnole et italienne.
Saint Elme – patron des marins – ce peintre catalan fut chois par les Consuls de la Mer.
Rigaud a quitté sa ville natale à 12 ans pour Carcassonne, Montpellier et finalement paris et la cour du roi. Il a peint principalement des portraits. Son Saint Pierre s’inspire de Guido Reni.
Saint Pierre – Rigaud
La salle suivante s’intitule Atelier de Rigaud et montre d’autres peintres. Le tableau principal est le Portrait du Cardinal Bouillon d’un très grand format, raconte comment ce Cardinal ouvrit les portes à Rome au cours du Jubilée 1699 à la place du pape.
Portrait du cardinal Bouillon
Le Portrait de Philippe d’Orléans et plusieurs autoportraits. L’un d’eux montre le peintre et le portrait qu’il a fait du financier Castanier habile composition montrant ensemble un portrait et un autoportrait. L’autoportrait au turban 1699 montre le peintre jeune 39 ans, à la manière de Rembrandt, tandis que l’autoportrait au ruban noir le montre plus âgé avec une décoration et une perruque imposante.
PERPIGNAN MODERNE
Faraill – Catalane
1858 le chemin de fer arrive, 1904 : destruction des remparts, Perpignan s’étend et devient une ville moderne. C’est le second âge d’or.
Une sculpture de Gabriel Faraill introduit la section.Primavera montre le buste d’une catalane portant la croix typique des catalanes, et une coiffe.
En face deux affiches des papiers cigarettes JOB de Bardou , une industrie à laquelle Perpignan doit sa prospérité. Affiches de Chéret et de Mucha.
Dufy : l’atelier Perpignanais
Dufy : l’atelier
Dufy arrive à Perpignan en 1940, y restera jusqu’en 1950. On y voit le Cargo noir (représentant Sainte Adresse en Normandie) Le Jardin abandonné est plutôt cubiste et s’apparente à un tableau de Braque. La console montre l’atelier du peintre à Perpignan.
Dufy: le jardin
Picasso a séjourné à plusieurs reprises à Perpignan, on voit surtout des céramiques. Picasso ne peut pas retourner dans l’Espagne franquiste et se sent comme chez lui en Roussillon.
Lurçat
Lurçat à Sant Vicens : atelier de Céramique : les arts du feu. Lurçat a aussi peint de très beaux tableaux j’ai beaucoup aimé sa Femme Turque(1925) il a assimilé le cubisme, on voit dans le traitement des tissus son goût pour les textiles.
Montfreid, Faillet dans les pas de Gauguin
George-Daniel Montfreid est pour moi un inconnu lié par son amitié à Gauguin et sa peinture est un hommage à son ami.
George-Daniel Montfreid hommage à Gauguin
De même Gustave Fayet s’est inspiré de Gauguin, je croyais voir un Gauguin avant de lire le cartel
Maillol inattendu
Maillol, le sculpteur, bien sûr, mais aussi le peintre que je ne connaissais pas , un tableau le montre comme peintre nabi, s’inspirant des estampes japonaises avec un fond doré sur lequel se détache seulement une branche de marronnier, la jeune fille cachée sous un chapeau. Etrangement le monument à Debussy est un bronze d’une femme sans tête ni bras mais d’une parfaite harmonie.
Je suis passée, affamée et un peu abrutie dans les salles de peintres que je ne connaissais pas : Terrus et Daura qui aurait mérité plus de considération. Il est déjà 13h30 et je suis dans le musée à écouter l’audioguide, à prendre des notes et des photos, bien concentrée jusqu’à Maillol. Maintenant, plus rien ne veut entrer !
Maillol : monument à Debussy
Sandwich baguette, beurre, saucisson cornichon, excellent chez Paul et me voilà prête à recommencer ;
Une exposition temporaire m’intrigue : Jean et Jacques Capdeville
J’ai déjà rencontré les Nanas de Jacques Capdeville(1956) à Collioure, j’avais bien aimé mais j’en étais restée sur ma faim. Les tableaux du peintre de Céret sont ici plus variés. Pas seulement des figures de femmes, beaucoup d’abstraction, presque de la calligraphie.
Jean Capdeville
Jean Capdeville (1917-2011)est l’oncle du premier ; Il peint des tableaux en noir et blanc, avec beaucoup plus de noir que de blanc ; On croirait de loin des graffitis au tableau noir d’une école d’autrefois.
Ces deux Capdeville sont très différenst. Les tableaux mélangés se reconnaissent immédiatement. Si tous les deux sont de Céret, tous les deux privilégient l’abstraction et sont attachés aux Albères., ils font des œuvres très différentes. Cependant ils souffrent du voisinage des très grands que je viens de voir. Aucune comparaison possible !
Lever sous une pluie battante, véritable douche pour aller à la salle à manger du Campanile.
Nous avons tout notre temps pour rejoindre Montpellier; nous sommes attendues à 15h. Aucune raison de prendre l’A75, une autoroute très roulante. Nous préférons faire du tourisme sur le Causse du Larzac. L’évocation du Larzac me rajeunit de 40 ans. Je n’ai jamais fait le déplacement, étudiante, je suivais les luttes avec passion. Bien sûr, Notre dame des Landes et sa conclusion récente m’a toujours fait penser au Larzac. Plogoff ! Parfois la lutte paie !
Le Larzac est hivernal, l’herbe jaunie par la neige qui a fondu ; les végétaux semblent cuits. Les buis sont jaunes. Je n’ai jamais vu autant de buis ; buis et genévriers, rochers aux formes étranges.
La Cavalerie : Promenade sur les remparts
J’espérais que la route de La Cavalerie suivrait la Dourbie, mais non, dès la sortie de Millau, elle est montée très vite sur le plateau. Dépassant des granges basses et de grande taille, nous avons trouvé très tôt le village.
La Cavalerie n’est pas seulement le camp militaire qui a voulu s’agrandir en 1971. Bien avant c’était un village templier. La dénomination « Cavallaria » signifie « Chevalerie » c’est-à-dire lieu où résident les Chevaliers du Temple, au bord de l’antique voie romaine En 1159 Raymond Bérenger, Comte de Barcelone et d’Aragon, donna aux Templiers son aval pour construire villages et fortifications. Les Templiers – ordre militaire créé pour la protection des pèlerins en Terre Sainte se sont établis au 12ème siècle sur le plateau du Larzac ; leur commanderie était à Sainte Eulalie-de-Cernon.
La Cavalerie est un village fortifié entouré de remparts impressionnants qui ont été très bien restaurés. Il faut laisser la voiture hors des murs. On entre sous un porche pour trouver l’Office de Tourisme qui propose soit une visite libre de la ville avec un petit plan, soit une visite audioguidée (1h30). Le temps étant incertain, la dame recommande la visite libre et m’ouvre la porte pour monter sur les remparts par la tour.
Histoire de Croisades :
Dans une grande salle, divers panneaux, objets, rappellent les Croisades. Une vitrine expose des monnaies de l’époque. La numismatique, pour peu qu’il y ait des commentaires , peut être passionnante. Les monnaies sont classées en trois groupes correspondant à la Principauté d’Antioche, celle de Tripoli et le Royaume de Jérusalem qui battirent monnaie. Les souverains ont souvent leur profil sur la face de la pièce.
A Antioche régnèrent successivement Bohémond de Tarente qui pris Antioche après le siège de 1098, de Tancrède (1101-1112), Roger de Salerne (1112-1119), Raymond de Poitiers, (1119-1149). Il y circulait deux types de monnaie : la monnaie byzantine avec des écritures en grec, de cuivre, d’or ou de bronze , à l’avers gravés Saint Pierre, cathédrale d’Antioche, où Saint George à cheval. Il circulait aussi des monnaies de type occidental.
A Tripoli, fondée par le comte de Toulouse Raymond de Saint Gilles, circulait des monnaies occidentales en argent.
Dans le Royaume de Jérusalem les monnaies étaient soit occidentales soit copiées des dirhems arabes avec des inscriptions chrétiennes en Arabe.
La Cavalerie, placette
Un chemin de ronde parcourt la partie restaurée des remparts. Pendant les guerres de religion, les tours furent abaissées pour les rendre inoffensives. Après la Révolution la population utilisa les remparts comme mur pour adosser les habitations ou même comme carrière pour prélever des pierres de construction. Les remparts passent donc sur des maisons privées. On marche sur un revêtement que je croyais mis pour que le promeneur ne glisse pas. C’est en fait, un isolant pour éviter les infiltrations dans les habitations en dessous. La promenade est très plaisante avec une vue sur les toits, les terrasses que se sont aménagées les habitants.
Le circuit touristique dans les rues de la ville historique est amusant. J’adore chercher un détail signalé sur le plan, une fenêtre, un escalier. J’ai bien aimé les décors avec les chardons sur les portes, les tourelles des maisons nobles.
L’église de la Cavalerie, à l’origine, chapelle templière du 12ème siècle a subi de nombreuses restaurations, au 18ème siècle : le porche et la nef, au 19ème la sacristie, la chapelle et les vitraux, le clocher en 1875. Il ne reste donc plus guère de trace des templiers ou des hospitaliers qui leur succédèrent après la dissolution de l’ordre en 1312.
A l’écart de la ville close deux très beaux bâtiments : deux bergeries du Larzac aménagées.
La Couvertoirade
la CouvertoiradeLa Couvertoirade
La Couvertoirade est un très beau village un peu plus au sud, qu’il ne fallait pas rater selon la dame de L’Office de Tourisme de Millau. Les tours se voient de très loin. La route fait une courbe vers le parking obligatoire. Le Village est enfermé dans de hauts murs. Mais c’est la belle au bois dormant ! Billetterie fermée, ville endormie, il n’y a personne en dehors de quelques artisans qui travaillent. Les boutiques et ateliers des artisans sont fermée. A une dame qui remettait en état son atelier, je demande où nous pourrions manger : « au Caylar » . Je monte aux ruines du château perché sur de vieilles marches inégales.
LavogneLavogne
A défaut de restaurant, nous faisons une pause apéro avec des biscuits salés à côté d’une Lavogne : mare artificielle pavée pour retenir l’eau. J’ai été étonnée d’apprendre que cette lavogne avait été construite à l’extrême fin du 19ème siècle. Rien de médiéval !
Le Caylar :
Le Caylar
Le bourg est situé dans l’Hérault, proche de l’A75, coiffé d’un château sur son rocher. De nombreux restaurants, hôtels hébergent les touristes de la Couvertoirade. Nous trouvons des spécialités : un merveilleux croque-monsieur au Roquefort me servira de déjeuner.
En route vers Montpellier
La route descend dans des pins, puis le paysage vers Lodève devient plus ensoleillé, plus riant, plus méditerranéen. Avant Lodève, on retrouve la A75. Plus facile pour entrer dans Montpellier de se trouver sur un grand axe. Nous faisons confiance au GPS, ratons la sortie et arrivons pile à l’heure chez Mimi. Sa terrasse est ensoleillée. Le printemps est déjà arrivé à Montpellier
L’affiche et le sous-titre le renvoie à l’abstraction, je le confonds un peu avec Delaunay, Kandinsky, Mondrian. Comme j’aime les découvertes, j’ai filé au Grand Palais dès notre retour de Céret.
Kupka : autoportrait 1905
Kupka est né en Bohème en 1871, alors autrichienne. Je l’imaginais plutôt viennois, mais il s’installe à Paris dès 1896, y travaillera beaucoup et s’éteint à Puteaux en 1957.
madame Kupka dans les verticales 1901-1911
Cette rétrospective très complète montre l’évolution de l’artiste, de la peinture figurative à l’abstraction, passant du symbolisme viennois jusque dans les années 1809-1899 avec des hommes ou ds femmes nues dans la nature, des sujets ésotériques de sphinx ou de génies hindous.
Anticlérical!
Dessinateur de Presse:
A Paris il collabore avec des revues
anticlérical!
satyriques, libertaires, et ses dessins sont aussi corrosifs qu’un Charlie Hebdo, dénonçant le capitalisme, les cléricaux (toutes religions confondues, même francs-maçons), et le militarisme
Anticapitaliste!
Kupka illustre l’Homme et la Terre d’Elisée Reclus
Il illustre aussi Les Erynhies de Lecomte de Lisle, Promethéus d’Eschyle et Lysistrata d’Aristophane, approfondissant sa connaissance de l’art Grec.
A côté des dessins à l’encre, et des gravures libertines, il peint aussi des tableaux colorés, parfois étranges
j’ai l’impression qu’il sait tout faire!
De 1907 à 1911, sa peinture subit une évolution fulgurante vers l’abstraction, la figure se dissout d’abord dans la couleur.
Gamme jaune
Cette gamme jaune est à rapprocher des tableaux ultérieurs (années 1930) où il peindra la forme du jaune, la forme de l’orange, la forme du vermillon. Les touches de piano, le Lac, sont encore figuratif. Une intéressante série de 4 études de La jeune fille cueillant des fleurs montre l’apparition de plusieurs lignes verticales qui découpent le tableau, de décomposition du mouvement puis de la disparition totale du décor et de la simplification de la jeune fille suggérant son mouvement quand elle se penche.
Femme dans les trianglesFemme dans les triangles
Le sujet finit par disparaître, dans la rupture avec le mimétisme il ne reste plus que des formes géométriques des courbes comme dans les Disques de Newton
les disques de Newton
Finalement toute une série arrive au grand tableau Anamorpha présenté au salon d’Automne 1912.
Anamorpha
La suite de l’exposition consiste en tableaux abstraits et souvent très colorés. qui dit abstraction ne dit pas création au hasard ou gratuite. On assiste souvent à des gammes avant de traduire une idée abstraite comme la courbure de l’espace-temps qui a intéressé Kupka ou ces architectures ascensionnelles ou gothiques.
J’ai beaucoup aimé Autour d’un point
Autour d’un point
et Jazz hot
Jazz hot
Mais je peux pas tout montrer ce que j’ai photographié avec ardeur!
Marin Karmitz (des cinémas MK2 et producteur de cinéma) a présenté ses collections en les scénarisant comme le film d’une vie. On découvre ainsi en regardant les collections de photographies et d’autres œuvres plastiques, la personnalité du collectionneur.
J’ai beaucoup aimé ces photographies argentiques en noir et blanc, plutôt noires que blancs où le grain, le flou, la lumière qui jaillit a le charme de l’ancien. On entre dans l’univers du photographe Michael Ackermann installé à New York depuis 1974 reportage d’une banlieue populaire Cabbagetown.
Toute une salle évoque les communautés juives d’Europe de l’Est – Karmitz est originaire de Roumanie – série de clichés de Roman Vischniacmissionné par le Joint, étonnant ensemble intitulé Kibboutz en Europe de l’Est de Moï Ver (Lituanie) . Non seulement le témoignage est capitale mais les photos sont d’une grande beauté. Dans les photos plus récente je note aussi les prises de vue d’Auschwitz d‘Antoine Agata son Huis-clos raconte toutes les ambiguïtés et les violences d’une journée à Jérusalem,
Si la collection est essentiellement photographique, elle comporte aussi des dessins et des sculptures ainsi que de très belles sculptures mexicaines, des tableaux de Dubuffet, des installations d’Annette Messager et Boltanski…..
Impossible de faire le tour de toute cette exposition sans faire une énumération fastidieuse, incomplète…Chacun fera la visite en mettant l’accent sur une facette différente de l’ensemble.
Impossible pour moi d’illustrer ce billet : rien n’interdisait de faire des photos, mais photographier des photos de grands photographes, c’est leur faire injure, les piquer sur Internet frôle l’illégalité, je ne veux pas me préoccuper de copyright, cherchez les donc sur Google, et cliquez sur les liens intertextes.