
C’est davantage une leçon d’Histoire illustrée qu’une exposition de peinture classique. D’ailleurs, les objets, les explications tiennent plus d’importance que les tableaux qui sont soit très connus, soit de moindre importance.

A l’entrée, paradoxalement , le tableau de Meissonier représente les Ruines des Tuileries, marquant la fin du règne de Napoléon III avec la Commune.
La Fête impériale doit éblouir l’Europe dans le luxe et l’éclectisme.

La première salle présente les portraits officiels de l’Empereur et d’Eugénie, de Winterhalter, diffusés à multiples copies tandis que Gérôme a peint la réception officielle des ambassadeurs siamois qui rampent en présentant leurs présents. Commande officielle, pour laquelle l’artiste s’est aidé des photographies des protagonistes.

En face, autre tableau de commande : L’Empereur visitant les inondés de Tarascon par Bouguereau, autre facette pouvoir, l’Empereur le détenant directement du peuple (par le suffrage universel). Les couronnes d’Eugénie et une pendule complètent des attributs de l’empire. Le Berceau offert par la Ville de Paris s’inspire du berceau du Roi de Rome. C’est une nacelle (rappelant Fluctuat nec Mergitur) décorée par les meilleurs artistes parisiens. Il est amusant de remarquer que le Préfet de Paris était Haussman et l’architecte Baltard.
Résidences impériales
Des dessins de projets et des photographies montrent les travaux aux Tuileries et au Louvre qui furent alors réunis. L’inauguration du Canal de Suez et nombreux décors éphémères de célébrations impériales sont illustrées par des photos et des aquarelles. De grands tableaux montrent les autres châteaux occupés par la famille impériale : une résidence par saison, les Tuileries en hiver, Saint Cloud au printemps, Fontainebleau l’été et Compiègne à l’automne.
Portraits

Une grande salle tendue de grenat montre les portraits d’une société narcissique (selon l’audioguide) de James Tissot qui flattait ses modèles, d‘Ingres (l’affiche de l’exposition) mais aussi moins officiel : Courbet représentant Proudhon, ou Cézanne qui a peint son ami, le peintre Empéraire, jouant avec l’homophonie Emperaire/Empereur parodie de portrait officiel, Empéraire en robe de chambre à la place du manteau d’apparat….Je reconnais aussi le Balcon de Manet, un Degas, bien à leur place à Orsay, un peu plus loin Lola de Valence de Manet …
Les tendances de l’architecture de l’époque sont détaillées dans les salles suivantes :
Style Néogothique avec Viollet-le-Duc
Orientalisme avec des meubles éthiopiens dans le château néo-gothique
La villa pompéienne du prince Napoléon occupe toute une salle.

Le château de Ferrière des Rothschild…
Toute une section est dédiée aux spectacles : théâtre et Opéra, aux grands Boulevards, aux Salons pour les peintres, et aux Expositions universelles.
Tandis que les nouveaux loisirs se déroulent hors Paris grâce au chemin de fer, courses, bains de mer avec l’architecture balnéaire à Trouville ou ailleurs.
On assiste à la naissance de l’Impressionisme dans ces nouveaux lieux à la mode comme Bougival ou les plages (je pense à l’exposition Sorolla, vue il y a peu).
Avec cette exposition, on passe en revue, non seulement les lieux de pouvoir mais aussi la vie quotidienne des classes privilégiées enrichies par la prospérité économique.
Je suis en train de lire un livre sur Monet qui commence par la guerre de 70 et la Commune et parle des ruines des Tuileries. J’ouvre ton blog et je vois ce tableau ! Encore des coïncidences!
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