CARNET MALTAIS

La route 16 passant par Mosta, et sous la citadelle de Mdina, éclairée dans la lumière du matin, est bien roulante. Nous nous trompons à un rond-point , traversons Haz-Zebbug puis L-Imqabba près de l’aéroport, Il-Qrendi et arrivons à proximité des temples de Hagar Qim pour trouver non loin la Grotte Bleue.

Sur la route panoramique, nous découvrons la petite île Filfela – îlot désert de 600m de circonférence et 60m de haut, détaché de la falaise à la suite d’une faille. Park National pour protéger la faune endémique : le Lézard Podarcis filfalensis – le plus gros lézard de Malte décoré de taches bleues – et les Hydrobates melitensis – pétrels venant nicher dans l’île. Filfela a connu une occupation humaine à la Préhistoire. Une chapelle fut érigée en 1343 détruite dans des exercices de bombardements britanniques ou de l’OTAN alors que l’îlot a servi de cible.
La Grotte Bleue

Il est à peine 9h quand nous arrivons au petit port où attendent de nombreuses barques multicolores. L’endroit est magnifique : un canyon inondé dans la falaise grise, l’eau a une merveilleuse couleur bleue. A Gozo nous étions montées les premières dans la « Mer Intérieure » et avions découvert les grottes pour nous seules. Ici, c’est beaucoup plus touristique et organisé. On me fait comprendre qu’il est trop tôt qu’il nous faudra attendre une bonne demi-heure que les autres touristes arrivent. Nous avons eu une si belle expérience à la Mer Intérieure que nous renonçons de peur d’être déçues. La boutique de souvenir vend des fripes d’été venant d’Asie, pantalons éléphants, sarouels, caleçons imprimés ; nous achetons un pantalon adapté au climat.
Temples Hagar Qim et Mnajdra
Le Centre d’Interprétation ouvre à 9h30.
Nous avons raté l’équinoxe de quelques heures seulement et l’alignement astronomique des temples permet de voir le soleil se lever dans la perforation ronde du temple e Mnajdra et le rayon se réfléchit en passant par les ouvertures comme à Newgrange ou à Abou Simbel. Il faut s’inscrire à l’avance pour observer ce phénomène et vérifier de visu, l’hypothèse astronomique.
Seules deux jeunes filles asiatiques nous ont précédées, elles ne gâchent pas les photos et donneront l’échelle. Je n’ai pas pris l’audio-guide et c’est une erreur car il n’y a que très peu d’explications sur le terrain. Les deux sites sont protégés de l’érosion, de la chaleur excessive du rayonnement solaire l’été et des pluies d’hiver, par un auvent de toile claire sobre qu’on oublie dès qu’on entre dans les temples.
Hagar Qim

Les mégalithes de l’enceinte sont impressionnants : 20 tonnes, 3mx6.5 pour la plus lourde. 5.2m de haut pour la plus haute. C’est là qu’on a retrouvé les Géantes dont on voit encore l’emplacement des pieds selon un conférencier. Je ne les ai pas trouvés, comme quoi un vrai guide est parfois indispensable ! C’est aussi là qu’on a trouvé la Vénus d’Hagar Qim du musée archéologique de La Valette.
Les pierres sont ornées de ponctuations de spirales. Certains mobiliers sont très élaborés. Le plan, en revanche, est moins lisible qu’à Ggantija.

Une longue allée joint Hagar Qim des temples de Mnajdra dans un maquis très ras assez desséché mais, curieusement, fleuri. Les temples de Mnajdra sont plus re-construits. On entre dans le premier temple situé en bas par une entrée bien visible. Les chambres hémi-circulaires se répartissent de chaque côté du couloir. Les autels sont situés dans des niches. Le second temple est en hauteur sur une sorte d’estrade dallée. Les deux chambres en demi-cercle sont bien visibles.
Sur le chemin du retour, j’emprunte un sentier de découverte qui vva sur la falaise ?
Un panneau liste les plantes du maquis
Fenouil Foeniculum vulgarea Chrysanthenum coronarum Euphorbia melitensis (buissons ronds desséchés) Chilallenum bocconi (petites fleurs jaunes) Urginee maritime (belle hampe portant de petites fleurs blanches)
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Un interprétation géologique montre que la série est inversée : le Lower Coralline surmontent le Upper Coralline témoignant d’une activité tectonique puissante.
A côté des données naturalistes, les explications ethnologiques m’ont intéressée. Une photo présente des restes de carrières préhistoriques. Les carrières modernes situées un peu plus loin, ont été fermées en 1990 pour préserver le site.

La Chasse est une occupation qui a modifié le paysage. Les chasseurs ont construit des affuts (murettes ou cabanes primitives) pour se cacher. Ils ont disposé des blocs de pierre en rectangle près de l’affut. Elles sont surmontées de piquets soutenant des dalles en équilibre ; Une corde passe par des anneaux fixés à chaque bloc. Le chasseur caché peut tirer la corde quand un oiseau se pose. J’avais remarqué à Gozo ces alignements de blocs sans comprendre. Les chasseurs maltais, en contrevenant aux directives européennes chassent les oiseaux au printemps.
La visite au Centre d’Interprétation ne m’apprend pas grand chose après celles à Ggantija et au Musée Archéologique de la Valette. Je m’étais interrogée sur la prééminence des figures féminines, des idoles de déesse-mère, de figures de fécondité. A Hagar Qim on propose une autre hypothèse ? Le corps d’un lutteur sumo présente des plis pectoraux et un ventre rond fait penser à un corps féminin. Les Géantes étaient-elles des Géants ?

Magnifique ! je vous envie de ces belles découvertes !
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@philfff : j’ai trouvé sur votre blog de bien belles images de La Valette!
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Oui, c’est impressionnant ces mégalithes et les temples aussi. Une visite complète entre histoire, astronomie, ethnographie, botanique, géologie… J’aime bien l’hypothèse au sujet des géant(e)s !
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@claudialucia : les mégalithes sont fascinants, où qu’ils soient…Bretagne, Irlande, Malte
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