CARNET DES CYCLADES – KYTHNOS

La « jolie brise » soulève quelques vagues, pas assez pour me décourager. Le petit déjeuner à Akrogiali est à 9h,pas avant./ double-café grec et deux tartines de pain marmelade maison. La maman de Dimitra , voyant mon appétit ajoutera deux autres tranches de pain.
De notre balcon, on voit de nombreuses maisons. Dans le creux du vallon, les plus anciennes ont des toits en pente de tuiles, comme l’église un peu plus haut. Adossées à la collines ou construites au sommet, de grosses maisons récentes, pierre et ciment. Souvent leur entrée est précédée d’une arche de pierre et de grandes terrasses. Il y a aussi des « maisons cycladiques »- cubes de ciment peints en blanc avec un étage, un balcon et des volets bleus, maisons de vacances, plus ou moins terminées, à tous les stades de la construction : des poutrelles de ciment dessinant un cadre, à la maison gris-ciment attendant le crépi, à la blanche avec ou sans huisserie….dispersées sans aucune logique ni voierie organisée.

Tous les gens qui habitent là doivent bien se ravitailler quelque part ! je pars à pied à la recherche du (ou des) magasins(s) où nous trouverons des provisions nécessaires pour les 4 jours que nous passerons ici. Derrière Akrogiali, il y a une résidence récente avec bungalows sur un jardin, une taverne de poisson. De belles maisons sont situées dans la colline. Très peu sont habitées. La plupart des gens que je rencontre sont des artisans, charpentiers, menuisiers, peintres ou maçons.
Arrivée en haut de la route, je découvre des terrasses, des jardins, des piscines. Certaines maisons, très grandes, sont construites sur plusieurs niveaux. Le « village » originel se résume à 4 ou 5 maisons avec deux ou trois oliviers, autant de figuiers quelques agrumes, des vignes et des jardins. Autour de l’église on a planté des pins et un cyprès. Quelques palmiers et un araucaria dépassent. Deux grands champs plats sont occupés par des moutons. La colline est couverte de phrygana desséchée avec de rares buissons verts. Aucune boutique pour ces maisons de vacances. Les estivants, athéniens probablement, arrivent avec leurs provisions ou dînent dehors. C’est ce que nous allons faire même si notre budget ne nous permet pas trois repas au restaurant par jour !
Dimmitra nous a prévenues, ils doivent faire des travaux sur le toit et passer par l’échelle qui aboutit sur notre balcon. Elle est confuse et cherche à se faire pardonner en nous proposant un appartement plus grand qui vient de se libérer. On apprécie le geste mais on na pas envie de déménager.
A 13h30, déjeuner ; ici pas de menu, ni catalogue des déceptions, ni ardoise. Dimitra annonce « Maman a cuisiné du poulet au citron cuit au four, ou de l’agneau à la sauce tomate ». Dominique demande des légumes : pommes de terre, courgette ou salade cuite (amarante). Tout vient du jardin. Le vin vient de la vigne de son père, c’est du rouge, ou du rosé, un peu fort. L’agneau est excellent, servi avec des pommes de terre aux herbes et du citron. Les courgettes sont découpées en longues frites. On dirait des beignets mais il n’y a pas de pâte, elles sont seulement farinées. Une petite coupelle contient du tzatziki. On nous offre le dessert une tarte aux pommes, pâte sablée, des raisins et des noix, très bon et cadeau.
Après le déjeuner, nouvelle baignade. L’eau est très calme mais la tempête a chassé vers les côtes, ou fait voler des décharges, des sacs en plastique et autres horreurs. Dès que j’entre dans l’eau, je me heurte à des sacs. Je commence à faire le ménage. Que faire de tout ce plastique que je viens de sortir ? Aghios Dimitrios n’est pas au point en ce qui concerne les poubelles. Passé le dégoût, je vais nager plus loin vers le large et retrouve le plaisir de l’eau tranquille et des traversées de la baie. Nage facile au long cours.
L’après midi s’écoule au rythme des baignades, douches et lessives. Le soir arrive vite. Je sors le répulsif insect-écran avec son parfum de fruit tropical et de coco.

Salade grecque et yaourt au dîner