En route vers Trinidad : autostopeurs et jardin botanique de Cienfuegos

CUBA 22 février 2004

Ficus étrangleur

Après des adieux très affectueux, nous quittons notre belle maison du Védado à bord d’une Hyundai bleue .

Nous sortons facilement de La Havane en descendant la calle 10 jusqu’au Malecon puis prenons le Tunnel . un piège nous attend : une pancarte (il y en a si peu !) indique Cienfuegos . Nous la voyons trop tard, faisons demi tour à la sortie suivante de la voie rapide, puis nous retrouvons sur un rond point sans aucune indication . Au moment d’entamer le second tour de la rotonde, un homme nous hèle . Il affirme que les touristes ne trouvent jamais l’autoroute et monte d’autorité dans la voiture . Il nous mènera à l’entrée de l’autoroute, moyennant finances .Cienfuegos est une banlieue de La Havane ce qui nous a trompé puisque notre première étape est la ville de Cienfuegos.

A se demander si cet homme ne fait pas profession de remettre dans le bon chemin les touristes égarés comme nous . Profession lucrative !

L’autoroute traverse une plaine pendant une centaine de km  .Le paysage est monotone : de la canne, des friches plantées de buissons épineux, quelques palmiers. Sur l’autoroute, très peu de voitures, surtout des touristes comme nous , sur la voie de droite, des piétons, des vélos … J’essaie de me repérer sur la carte mais j’ai peu d’indices. Toujours la plaine, les cultures changent enfin . Les grands champs de canne font place à des vergers d’agrumes qui embaument . Le parfum des orangers en fleurs m’enchante. Des troupeaux de vaches paissent dans des prés à perte de vue. Il s’agit d’élevage collectif sûrement : étables immenses avec des centaines de stalles .

Après 150 km, nous quittons l’autoroute pour une route assez importante. Des auto-stoppeurs sont massés sur la bretelle d’accès . Nous faisons monter une jeune femme.

Dominique n’est pas enthousiaste pour prendre des stoppeurs. Moi, au contraire, j’y vois plus d’un avantage : rencontrer des Cubains ordinaires, parler espagnol, avoir des explications sur les cultures et bien sûr, un guide pour la route. Malheureusement, notre passagère ne fait rien de tout cela . Elle agace prodigieusement Dominique qui se méfie d’elle et ne pense qu’à s’en débarrasser. Nous traversons des villages et des rizières . Un nuage menaçant surgit brusquement . A peine l’avons nous remarqué, qu’une pluie diluvienne s’abat . L’essuie-glace de droite est défectueux : le caoutchouc est déchiré (pourtant nous avions bien été prévenues par Mireille et Hamdane) La route est devenue très glissante . Dominique maîtrise mal la direction . Heureusement, le beau temps revient aussi vite que la pluie était venue. Nous évitons Cienfuegos pour arriver plus vite au Jardin Botanique.

luxuriance et gigantisme

Le Jardin Botanique est un immense arboretum situé en pleine campagne. Rien à voir avec un parc urbain ou avec une attraction pour touristes . D’ailleurs, nous sommes les seules visiteuses étrangères. Des allées sommaires conduisent à des plantations thématiques : ici, le coin des paliers, là bas les cactus ou les bambous. Les arbres sont immenses. C’est le gigantisme qui frappe tout d’abord l’imagination . Evidemment, nous n’économisons pas la pellicule . Il faut mettre un personnage pour donner l’échelle tellement il est important de souligner la taille des végétaux ;

Il faudrait une visite guidée pour apprécier toutes les essences et les variétés . Nous voici dans un univers végétal totalement inconnu . Les étiquettes sont fort rares . Dominique ramasse toutes les graines tombées à terre . Voudront elles bien germer à Créteil ?

Chercher le colibri!

Je cherche les fleurs pour égayer l’album photo. Une curieuse grappe rouge m’attire . Surprise du jour : un colibri !

Cette découverte me ravit presque autant que mon premier baobab . De l’infiniment grand à l’infiniment petit ! Le colibri butine les grosses fleurs oranges comme le ferait un insecte . Son long bec recourbé fait penser à la trompe d’un papillon . Ses ailes battent si vite quand il fait du surplace qu’on ne les voit plus . Il fait le même bruit qu’un bourdon . Tellement rapide que je ne pense même pas à le photographier . Dominique s’y essaie avec méthode : attendre . Puisqu’il aime ces fleurs il reviendra sûrement . J’admire les couleurs métalliques de son plumage vert ou bleu , pensant au problème d’optique de Françon à la fac avec les interférences . Il faudra le chercher dans les photos . Ensuite, je privilégie la recherche d’autres arbres fleuris espérant revoir d’autres colibris. Un arbre aux fleurs rouges est aussi peuplé d’autres oiseaux, Dominique applique sa nouvelle méthode de chasse photographique .

Malheureusement, le soleil baisse, la lumière est très belle . Il faut nous hâter si nous voulons rejoindre Trinidad avant la nuit .

Encore une fois nous avons perdu la route . Dans le village suivant, je demande mon chemin à un vieil homme assis sur le bord de la route . Ce dernier nous impose deux jeunes gens à bord de la voiture « vous n’avez pas confiance ? » lance-t il à Dominique qui n’a pas confiance du tout Nos passagers nous guident  et nous quittent rapidement. Comme le deuxième descend, une femme avec une petite fille se précipite, elle ne va pas loin à 8 km à la clinique .

Dans la lumière du couchant, la montagne violette est très belle . Nous aurions pu faire de bien belles photos : une aigrette sur une chevrette ; des homes qui rentrent à cheval coiffés de leur sombrero de paille qui ont fière allure . Certains rentrent les vaches . Cela fait western .

safari-photo : chercher le colibri!

J’attends avec impatience la Mer des Caraïbes, toute proche ; Enfin ! la voilà au coucher du soleil . Nous ne résistons pas à la tentation de faire un détour et nous arrêtons devant une maison très simple  où on élève des chèvres . Une chèvre essaie de manger une orange, trop grosse, elle la presse dans sa gueule en relevant la tête comme pour en extraire le jus .

Il reste une vingtaine de km à parcourir pour arriver à Trinidad . Nous longeons la mer .La nuit tombe vite à Cuba . Quand nous sommes aux portes de Trinidad, il fait nuit noire. Des cyclistes se relaient pour nous conduire à l’hostal Rioja chez Térésita que tout le monde connaît. Il y a plein de monde dans les rues sombres . Nous rencontrons deux ivrognes soutenus par leurs amis. La première impression de Trinidad n’est sans doute pas la meilleure . Cela ressemble au Cap Vert en plus sordide ?

Le soleil se couche sur la Mer des Caraïbes : nous arriverons de nuit!

Nous ne logerons pas chez Térésita (bonne référence d’après le Routard). Nous sommes logées en « catégorie coloniale » Térésita enfourche son vélo nous la suivons. Nous découvrons notre Maison Coloniale avec son salon immense ses plafonds très hauts, son grand patio. Avant de s’installer, il faut mettre la voiture au garage .Les voiture n’ont pas droit de cité .

Nos voisins sont italiens, un couple et leur bébé de trois mois, très très italiens.
Maria Héléna nous sert un dîner léger dans le patio : une soupe de légume délicieuse, de la salade de tomates et des choux râpés, du riz blanc, des bananes frites et une coupe de fruit : bananes et goyave.

Je termine la soirée à écrire dans un fauteuil dehors sous les étoiles .

 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « En route vers Trinidad : autostopeurs et jardin botanique de Cienfuegos »

  1. Très beau coucher de soleil sur la mer. Je crois avoir vu le colibri, mais je n’en suis pas certaine, il me faudrait une loupe.

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