CARNET SARDE
Une route panoramique
Marianna vient chercher Dominique avec la voiturette qui est indispensable pour monter (et descendre) les allées dallées sinueuses qui serpentent entre les maisons étagées sur la pente très raide. La SP 71 suit la côte en balcon. C’est une route panoramique et spectaculaire « la plus belle de Sardaigne » disons-nous, oubliant la route de Nebida à Masua, les rochers de granite de la côte nord….qui sont aussi des routes panoramiques spectaculaires. Le matin, il n’y a pas de circulation et nous pouvons nous arrêter à chaque belvédère découvrant les plages de Campionna, de Piscinni et les criques cachées du Capo Malfatano. Des bateaux sont alignés en travers d’une baie très étroites et évoquent un pont de bateaux comme autrefois. Ce sont les zodiacs des excursions touristiques. Il serait très tentant de descendre me baigner. Mais le temps presse, il faut arriver au site archéologique de Nora le plus tôt possible. A midi, les sites sont des fournaises. Après Tuerredda, la route s’enfonce dans la verdure. Aux alentours de Chia les villages de vacances et les campings se cachent dans les pinèdes. Les bords de la route sont très fleuris de lauriers roses, d’agapanthes et de massifs de lantanas.
Après Chia, nous retrouvons la SS195 Sulciana et arrivons à Nora.
Site archéologique de Nora
La visite en Italien vient de commencer, je la prends en route. On peut aussi télécharger une application sur le smartphone et visiter librement avec les commentaires en anglais ou en français.
Quand j’arrive, le guide, coiffé d’un panama, parle du site nuragique. Les capanne étaient en bois, boue et roseaux qui, bien sûr, n’ont pas laissé de trace. On peut tout juste retrouver l’emplacement des anciens poteaux.
Comme Sulky, Monte Sirai, Nora fut phénicienne puis punique mais ce sont les monuments romains les plus visibles. Nora fut abandonnée et cachée par la végétation jusqu’en 1950, mise au jour par Gennaro Pesce. Depuis sa découverte les universités de Cagliari, Padoue, Milan et Gènes envoient des étudiants poursuivre les fouilles.

Le Forum Romain est constellé de plumettes et de duvet blanc, les poussins des goélands sont en train de muer. Les adultes sont agressifs avec les visiteurs, manifestement des intrus. La ville punique était construite sous le forum. On reconnait le bâti carthaginois par l’emploi de gros moellons « appareil africain/opus africanum ». Andréa, le guide nous montre : « devant vous vous avez un peu de Carthage. D’ailleurs, Carthage est plus proche de nous que Sassari. » je vérifierai cette assertion avec Googlemaps quand nous chercherons une station de lavage pour la Lancia « autour de nous » et que google me proposera un garage à La Goulette.
Nous déambulons sur une rue romaine bien dallée, bombée à l’axe, pour évacuer les eaux de ruissellement, et, équipée d’une canalisation d’égout (cloaque). Andrea soulève le regard (moderne) le cloaque romain est en état.
Un petit théâtre romain est bien conservé.

Du petit temple (230 après JC), il ne reste plus qu’une seule colonne sur les six ; Curiosité : l’autel est situé devant la colonnade alors qu’il est normalement caché à l’intérieur du sanctuaire. Devant le temple une mosaïque.
Temple d’Eshnoun/Esculape est situé à l’extrémité de la presqu’ile. Il était décoré de marbre, on a retrouvé de motifs de disque et de serpent
Le guide insiste sur le fait que la population de Nora était multiethnique et que les multiples influences se retrouvent mêlées dans la vie quotidienne : on a retrouvé des écritures puniques sur des plats romains. Plusieurs religions co-existaient. Plusieurs langues y étaient parlées y compris l’Egyptien. Sur l’architrave d’un temple, Andrea montre le cercle représentant Râ protégé de 15 urei (cobras égyptiens), ces figures sont à rapprocher des scarabées égyptisants étaient également fabriqués en Sardaigne que nous avons vus dans le musée de Sant’Antioco. Septime Sévère qui a règné de 193 à 211 est né à Leptis magna en Lybie était lui-même africain ; il parlait le berbère, le punique, le latin et le grec ; il fut en poste en Sardaigne.

Les maisons romaines étaient parfois luxueuses comme la Casa tetrastyle (quatre colonnes soutenant le toit de l’atrium). Ses mosaïques ont été réalisées par des artisans nord-africains (IIIème siècle ap.JC) la taille minuscule des tesselles atteste de la qualité du travail ainsi que la finesse des motif. On reconnait une néréide. Plusieurs pièces furent ainsi décorée.
Nora possédait cinq établissements thermaux. L’un d’eux a servi de forteresse pour protéger le port des attaques des Sarrazins. Ce sont ces derniers qui ont causé la perte de la ville au VIII ème siècle. Occasion pour le guide de rappeler les différentes fonctions des thermes : sportive, hygiéniste mais surtout sociale. Il nous montre les différentes salles : frigidarium, caldarium, tepidarium et même solarium. L’eau était recyclée dans les latrines collectives et en plein air.

La promenade se termine au temple de Tanit dont il ne reste rien et par la nécropole.
Ce fut une belle visite, plus d’une heure et demie grâce à la « fraîcheur », en cas de chaleur Andrea raccourcit. Il nous recommande le site http://www.nora>.it et e-archeo.it. Le premier offre une visite virtuelle éblouissante.
Dominique a trouvé un endroit charmant au port près du Centre de Récupération des Tortues
Au programme de la journée, nous avions prévu la visite du Musée de Pula, la Torre del Coltellazzo et celle de l’église de Sant Efisio. La tour est en restauration, l’église n’ouvre que le dimanche, le musée fermé. Cela change !

Nous cherchons une plage pour le pique-nique et se baigner. Nous quittons la Sulcitana à Chia dont le guide Vert chante les louanges. Les plages sont difficiles à approcher. Les parkings ombragés ou pas, sont chers. On hésite à payer le tarif « journée » pour un bain d’une demi-heure. Belles plages de sable mais aujourd’hui il y a des vagues. Sur le sable très blanc, l’eau a une couleur menthe glaciale. Je me baigne au pied de la Tour de Chia.
La piste sableuse qui va au Capo Spartivento passe au bord d’un étang, plus loin on devine des dunes très blanches et des plages aménagées très luxueuses (personne sur les lits). Le drapeau rouge est hissé à cause des vagues. Je me promène les pieds dans l’eau, m’écarte du maître-nageur pour faire une courte baignade. L’eau est peu profonde, la taille des vagues raisonnable. Au petit port de Tuerredda nous cherchons un restaurant pour jeudi. Le premier, pieds dans l’eau, L’Antica Pescheria nous plait beaucoup, mais jeudi est jour de fermeture. Une piste monte vers le Capo Malfatano, montée très raide, bravo à la courageuse Lancia Ypsilon, puis jolie descente mais nous sommes récompensées. Il y a un restaurant de poisson Riccio Bianco qui prend la réservation
De nouveau les ruines d’une ville antique que j’ignore… Il faudrait vraiment que je convainque dasola de retournet en Sardaigne, avec moi cette fois…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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@ta d loi du ciné : les sites phéniciens et puniques en Sardaigne sont passionnants. On est plus près de Carthage que de Rome!
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