CARNET DE MADERE 2022

Journée ensoleillée.
Nous arrivons au Parque Forestal de Queimadas à 9h après une montée très raide tout droit au-dessus de Santana. Les mimosas très hauts sont en fleur et embaument. Le parc forestier a un grand parking payant. Un café est installé dans une chaumière ravissante ainsi qu’un petit musée dans une autre. Trois randonnées sont proposées : une « pour tous » d’une heure, PR9 levada do Caldeirao verde (6.5 km x2 aller/retour) et Levada do Caldeirao do Inferno encore plus longue.
Je choisis Levada do Caldeirao verde. A 9h je marche seule, tranquille sur un chemin large et plat sous de très grands arbres : Cèdres du Japon, Hêtres d’Europe énormes et d’autres que je ne reconnais pas. Le sentier se rétrécit ensuite, la levada devient plus présente. Avec le bruissement de l’eau, les petits oiseaux passent tout près de moi, un mur végétal de fougères dégouline, Deux petites douches me font presser le pas ; en été cela doit être charmant. Le sentier devient encore plus étroit, il domine le précipice. Le câble tendu sécurise le passage. Je me sens très détendue sur ce parcours paradisiaque. Je passe par un petit tunnel, court mais obscur parce que coudé. Avant l’entrée du deuxième tunnel, une pancarte m’indique que j’ai parcouru 4.5 km et qu’il reste encore 2 km pour atteindre le petit lac. J’hésite, allume la torche du téléphone. Le tunnel est long, le téléphone insuffisant. D’autres randonneurs me rejoignent, équipés de frontales, je les envie.

Je prends le chemin du retour avec un peu d’appréhension : j’ai marché sans problème sur le rebord large de 30 cm mais il sera impossible de s’y croiser. Au lieu de profiter du paysage, je suis en alerte écoutant si un groupe vient vers moi. Vont-ils patienter pour me laisser passer ou dois-je attendre ? Certaines personnes sont courtoises et s’effacent, disent bonjour, hello, ola, remercient quand je les laisse; d’autres vous poussent, prennent tout leur temps alors qu’ils voient bien que j’attends Qui va dire merci ? Le summum : au passage d’un gué avec 3 pierres, un « photographe » installe son trépied, soigne le cadrage, change la mise au point, fignole la photo indifférent aux autres qui sont de part et d’autre du gué, patientant, bien patients sans même protester.
Le retour est donc moins plaisant. La levada appartient à la randonneuse matinale !
Le parking est bien rempli à mon retour. Nous nous serions bien accordé une pause-apéro mais la route droite et étroite n’offre pas d’occasion de s’arrêter.
Course à Continente et le plein à la station-service BP.
Le temps est ensoleillé. Nous avons préparé des petits pains ronds fourrés au beurre de sardine, il faudrait trouver un miradouro agréable.

A Boaventura, nous descendons jusqu’à Sao Cristovao. Le miradouro est privé et le parking est celui du restaurant. Une belle terrasse «avec vue » est installée avec des tables mais le restaurant refuse d’y servir sous le prétexte que des voitures circulent et leur compliquent le service. Bonne affaire pour nous qui avons un pique-nique ! je vais au bar commander des verres de vin blanc et nous mangerons discrètement les petits pains. Pour justifier notre présence, je consommerai encore une glace et un café que j’apporte moi-même. Je prends même le temps de dessiner.
Le paysage est spectaculaire : les falaises verticales de la côte nord tombent dans l’océan qui les ourle de l’écume des vagues. Îlots et rochers émergent, certains sont noirs, l’un d’eux est pourpre avec une forme contournée. Sur la montagne la plus proche Le Chemin du roi est bien visible, s’élevant en zigzag à l’assaut de la falaise puis disparaît. Ce chemin était autrefois pavé et parcouru par des cavaliers et des charrettes. Il me fait rêver mais je ne suis pas assez hardie pour tenter seule l’aventure.
Nous retournons à Ponta Delgada qui nous avait charmées avec ses rues pavées, sa place de l’église, son calme sans prétention. On gare la voiture au-dessus des piscines en ciment vides. Dans les montagnes on tire des pétards. La falaise renvoie l’écho, cela pète fort. Pourquoi ? A l’église grand affluence : tout le village est endimanché. Ce n’est ni un mariage ni un enterrement, des poussettes sont garées devant le porche, un baptême collectif ?

Le guide Géo signale le Solar Boaventura, un manoir ancien. J’aime beaucoup ce village perché dans sa vallée encaissée avec ses maisons sur les hauteurs, les petits jardin, vignoble, choux et canne à sucre. La montagne est soigneusement sculptée en terrasses ?
Le Solar est un hôtel luxueux. Visiter un hôtel ? Pourquoi pas ? L’hôtesse de la réception se propose pour me guider : elle me montre la date de 1776 écrite devant le seuil avec des petits galets, puis la cuisine qui ressemble à celle de notre Quinta das Hortensias, la salle du restaurant, les confortables salons. Au niveau inférieur on a aménagé une sorte de musée ethnographique avec un gros pressoir, des poteries, des bassines en bois et toutes sortes d’instruments agricoles. Il y a aussi une collection de bouteilles de Madère anciennes. Dans l’aile moderne, une magnifique piscine et jacuzzi. Une adresse tout à fait recommandable pour un établissement de charme.
Et finalement, vous avez su ou pas, pourquoi le village était endimanché ? Une bien belle balade le matin, je n’aurais pas été très rassurée non plus au retour.
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@Aifelle : avec le nombre de landaus et poussette j ai suppose des baptêmes mais je ne le suis oasis aventuree dans l eglise.
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J’ai remarqué que souvent tu commences une balade merveilleuse avant d’éprouver des angoisses quant à la suite de la visite, tu te perds, le chemin est bouché, inondé, tu dois faire demi-tour, il se fait tard, l’obscurité tombe… Miryam l’aventurière !
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@claudialucia : tu es sévère avec moi! Quand on s aventure seule sans guide il faut savoir rebrousser chemin avant les ennuis serieux
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Mais non, pas sévère ! Admirative ! Tu te lances dans des randonnées toute seule (je n’en ferais pas autant) et tu débrouilles fort bien mais tu vis des aventures parfois angoissantes !
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