LECTURE COMMUNE BALZAC
Un roman, 383 pages.
« L’archéologie est à la nature sociale ce que l’anatomie comparée est à la nature organisée. Une mosaïque révèle toute une société, comme un squelette d’ichthyosaure sous-entend toute une création. De part et d’autre, tout se déduit, tout s’enchaîne. La cause fait deviner un effet, comme chaque effet permet de remonter à une cause. »
Balzac nous entraîne à Douai dans la demeure cossue où 5 générations de marchands flamands ont accumulé des trésors : tableaux de maîtres, panneaux de bois sculpté, meubles anciens, argenterie jusqu’à une collection de tulipes précieuses. La Maison-Claës est un élément central du roman et Balzac se fait un plaisir de la décrire minutieusement.
Il nous rappelle que les Flandres, Pays Bas et Belgique, furent autrefois espagnoles et la famille Claës a aussi des titres de noblesse espagnole.
Balthazar Claës a tout pour être comblé : riche, beau, instruit (il a étudié la chimie chez Lavoisier , rencontré Helvétius). Il épouse Josephine de Temninck, en 1795, riche héritière de noblesse espagnole très pieuse, mais un peu contrefaite,
« Peut-être faudrait-il graver dans l’Évangile des femmes cette sentence : Bienheureuses les imparfaites, à elles appartient le royaume de l’amour. »
C’est un mariage heureux, mariage d’amour qui a donné de beaux enfants..
Rien ne présage de la suite de l’histoire qui déraille en 1809 quand un soldat polonais est logé chez Claës pour un très court séjour. Quel secret a-t-il transmis à Balthazar? Il s’éloigne de sa femme et de ses enfants, néglige la vie sociale et s’enferme à la « Recherche de l’Absolu ». Cette expression qui donne son titre à ce volume n’est évoqué que p.62, au tiers du livre et j’ai hésité à le dévoiler dans ce billet pour ne pas divulgâcher le plaisir de la découverte. Un seul indice seulement : il s’agit de chimie (Balthazar a été l’élève de Lavoisier).

Balzac a déjà emmené le lecteur dans les ateliers d’artistes, les théâtres, l’étude de notaire. Dans la Recherche de l’absolu, il l’entraine dans le champ de la Science. Chimie ou alchimie? Quelle est la chimère qui va dévorer toute la fortune des Claës? En rédigeant ce billet j’ai eu la surprise d’apprendre qu’un procès avait été intenté en 1831 par le banquier Arson au mathématicien polonais Wronski, l’accusant de l’avoir escroqué en lui vendant le secret de l’Absolu.
Les admirables portraits des personnages féminins : Josepha, la mère et Marguerite, la fille contrastent avec les caricatures de vieilles filles ou les femmes de salon intrigantes que j’ai rencontré dans nombreuses œuvres de l’auteur. Au moins un roman où les femmes sont à l’honneur!
Encore une fois, Balzac a réussi à me surprendre là où je ne l’attendais pas!
Avis très mitigé de claudialucia ICI
Moi aussi, avis mitigé ! Merci pour ta participation ! j’ai proposé une prochaine LC 🙂
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que d’univers il a évoqué! Je ne connais pas celui là!
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Oui, j’ai lu aussi l’histoire du procès sur la vente de l’Absolu ! Quelle anarque ! Un beau portrait de femme, la Joséphine, presque trop d’ailleurs, idéale pour servir de carpette à son mari ! Pourquoi faut-il que même quand Balzac fait des compliments à une femme, c’est toujours parce qu’elle est au service d’un homme ?*
Celles qui ne le sont pas, ce sont les garces (comme dans la princesse de Cardignan) qui se moquent des hommes ou les vieilles filles qui ne servent à rien ! Oui, c’est vrai que le personnage de Marguerite m’a permis de lire le roman jusqu’au bout même si elle est conformiste, elle aussi ! Au moins, elle est courageuse, responsable et forte.
*Et quand il exprime son admiration pour George Sand, il dit d’elle « C ‘est un homme ! «
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@claudialucia : le 19ème siècle était vraiment dur pour les femmes ! Balzac décrit les préjugés de son époque.
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Je viens de lire attentivement le billet de ClaudiaLucia, j’ai l’impression que tu n’as pas lu le même livre ! Au final, je n’ai pas envie d’aller voir par moi-même, j’ai trop à lire.
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Comme Claudialucia c’est un roman que j’ai un peu peiné à lire même si Balzac a l’art de nous retenir toujours un peu par la manche
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