Abomey – le Palais des rois du Dahomey

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

palais et bas reliefs

Chez les rois d’Abomey

 

Hier, j’avais postulé à une audience chez le roi. Ce matin on m’a annoncé qu’il faut payer 50 000 francs( beaucoup trop cher pour nous !) Le fonctionnaire  a rappelé chez Gabin, le prix de l’audience est descendu à 20 000francs. Je décline à nouveau cette proposition.

Au Palais, Gabin nous confie à un guide du Musée .  Parcours accéléré, pas le temps de lire les pancartes ni de nous attarder devant les vitrines contenant de très beaux objets : les trônes des rois du Dahomey faisant face aux Asen (autels portatifs métalliques décorés avec les symboles des différents monarques. Ces autels étaient consacrés avec du sang.

Un trône reposant sur des crânes humains

Le trône du roi Ghizo repose sur 4 crânes humains. Les murs des petites cases de méditation sont pétris avec le sang des prisonniers sacrifiés et de la poudre d’or et d’autres trésors. Décidément ces rois étaient vraiment sanguinaires !

Les épouses

Nous traversons les différentes cours, celles des Reines, comme à Porto Novo. Un roi a eu jusqu’à 5000 épouses, dont un certain nombre se suicidèrent pour lui tenir compagnie dans l’au-delà.

Bas reliefs

Sur les murs, des bas-reliefs peints aux symboles des rois successifs. Chaque symbole est associé à un mot d’ordre, sorte de proverbe résumant le règne ou le caractère du roi.

A  cette histoire dynastique, se surimposent l’histoire de l’esclavage et celle de la colonisation à travers la résistance de Béhanzin. Le musée est bien présenté, chaque bâtiment contient une exposition thématique : symboles du pouvoir royal, agriculture, armes avec les fameuses amazones au sein coupé.
Un couple de Béninois s’est joint à notre visite : lui, petit et timide, elle, grande très belle, avec une robe magnifique, des escarpins à bouts carrés, les ongles des pieds peints avec de petits motifs délicats et colorés, des spirales d’or à ses oreilles et son cou.
Nous visitons des endroits sacrés : la cour où se trouve la fosse commune des reines puis le tombeau d’un roi. Mais, « un roi ne meurt pas. Il est encore vivant. » C’est même l’endroit le plus vivant du Palais puisqu’on honore encore ses esprits par des sacrifices d’animaux. On offre au peuple les viandes des sacrifices.

« Même après avoir quitté son corps le roi nourrit encore son peuple » .

Les sacrifices humains pratiqués autrefois sont remplacés par des sacrifices d’animaux depuis plus d’un siècle (seulement !).
Pour fouler la cour et entrer dans la case du tombeau, il faut se déchausser, se courber sous la porte très basse, faire la révérence devant la couche, et laisser une offrande dans la calebasse.Je me prête de bonne grâce à l’hommage, désireuse de communier avec les dahoméens.

Nous retrouvons Gabin et son acolyte dans la vaste cour occupée par les artisans qui fabriquent sous nos yeux les souvenirs qu’ils vendent. Les tentures brodées nous plaisent. Pour une fois, les marchands ne sont pas trop insistants. Après nous être concertées et, avec l’aide de Gabin, nous achetons la belle tenture présentant les symboles des douze rois : patchwork marron et noir sur fond blanc pour le salon et un singe très coloré sur fond bleu.

Baobab

le baobab devant les palais "achète le caméléon"

Les photos sont interdites dans le Musée mais pas à ses abords. Je remarque sur un magnifique baobab. Depuis Cuba et le roman de Zoé Valdès, la Douleur du Dollar, où la ceiba jouait un rôle magique, je suis fascinée par les baobabs. En dessous de l’arbre, des enfants m’appellent :

Yovo, achète le caméléon ! ».

Il est ravissant, vert fluo, attaché à une ficelle. Maintenant que j’écris, je pense que j’aurais dû l’acheter pour le libérer des mains des enfants, comme on libérait les oiseaux dans les temples en Thaïlande.

Un tour à moto dans Abomey

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un arbre sacré et des offrandes

Gabin a une moto chinoise toute chromée et brillante. Je suis,  sur la mobylette de l’assistant du fonctionnaire qui n’est pas un guide touristique. Tandis que Gabin commente les palais et les princesses,  mon chauffeur parle du prix de l’essence et de la contrebande de l’essence en provenance du Nigeria alors que les pompes des stations service sont à sec. Selon lui, le gouvernement achète le carburant en France et en Italie. J’objecte que l’essence doit venir du Gabon où Total exploite des puits mais il n’est pas convaincu. Pour lui, l’essence, comme le lait ou la confiture, viennent d’Europe.
Au coin de la rue, un abri, une table et des bouteilles, l’enseigne : « Au volant pas d’alcool ! »,. Plus tard, à Tanguieta, on verra une autre enseigne : « vous ne viendrez pas chez nous par hasard «  parodiant le slogan Total de France. L’humour des commerçants béninois est une attraction des plus réjouissantes du voyage. Une autre catégorie d’enseignes, celles qui sont bigotes ou bien pensantes « Dieu le fera ! » (le plein ?) Ou « Deo Gracias » (un bar).
Le tronc un bel arbre  est recouvert d’un enchevêtrement de racines aériennes. En dessous, des vanneries. Des poussins passent. Photo parfaite. J’en prends une ou deux avant d’être arrêtée par un homme qui m’attrape le bras. Un très vieil homme dans un habit bariolé  : l’arbre est sacré. Dans une petite calebasse à terre, des restes d’œufs et d’autres saletés sont la marque des sacrifices.
La balade à moto continue devant des bâtiments officiels :  Préfecture, Mairie, prison datant de la colonisation. Le portable sonne. Mon chauffeur se baisse pour le prendre. On tombe dans un trou de la route.

– « Vous avez eu peur ? »

– « Non, je n’ai pas souvent peur ! »

On roule doucement, je ne pense pas qu’on se serait fait mal en tombant.

 

Abomey : les Revenants

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carte postale (nous n'avons pas osé faire des photos)

18h,  Revenants. Nous suivons Gabin  dans les rues poudreuses qui courent entre des murs. Il appelle ces ruelles des couloirs. Le public est déjà en place quand nous arrivons. Les jeunes, perchés sur une sorte de butte. Les musiciens et les dignitaires, alignés le long d’un mur. Gabin nous fait patienter dans une cour avant de  nous présenter .

Costumes

Les Revenants sont masqués. Leurs costumes magnifiques sont rebrodés de paillettes multicolores figurant des emblèmes ou des inscriptions. Leur visage est occulté par une bande de coquillages large de 15cm long de 70 ou 80. Quand le personnage est assis, sa bande me fait penser à une trompe d’éléphants. Les épaisseurs de tissus se superposent sur une grande ampleur. Certains sont décorés par des rubans très larges cousus. D’autres ont revêtu un grand manteau brillant. Tous ne sont pas également éblouissants. Il y en a même un poussiéreux, à la place des coquillages, un grillage comme sur une burka afghane. Les mains ne sont pas visibles non plu. Les revenants brandissent divers objets à travers le tissu.

une place à la tribune officielle

Un Masque, armé d’un sabre de fantaisie et d’une queue de cheval,  nous place sur des fauteuils à côté des musiciens, derrière les officiels. Gabin dépose ses sandales sous mon siège et disparaît. Deux vieux messieurs habillés de blanc s’installent. Ce sont les commanditaires de la cérémonie qui commémore le souvenir de leur père défunt. Les Masques  leur parlent d’une voix contrefaite. On ne sait pas bien s’ ils sont  des hommes ou des femmes, jeunes ou vieux. Plus tard, Gabin nous expliquera que le Revenant s’adresse au chef de famille au nom du défunt, mais aussi au nom de ses ancêtres, il lui parle du passé et de l’avenir.

LesMasques dansent, s’agitent, font des pitreries. Ils portent sur leur dos une sorte de plateau avec une tête en bois sculptée ou une figurine. Parfois les revenants se retournent redressant le masque sur le dos. Tantôt, les Masques se posent, assis. Ils sont très volumineux, plus larges que hauts,  leur bande de coquillages leur donne un aspect pachydermique.
Une autre activité des masques se déroule sur la placette et dans la rue.

Poursuites

Les Revenants poursuivent les jeunes, en  cavalcades,  courses et poursuites autour d’un petit arbre abondamment secoué. Les jeunes rigolent. On ne sait pas où commence la crainte des Revenants et où finit le jeu. Gabin nous dira plus tard, qu’autrefois, le costume des Masques était empoisonné. Maintenant celui que le Masque attrape est seulement chicoté. J’ai déjà entendu  ce mot dans la bouche de mes élèves. Certains jeunes sont armés d’une sorte de badine. La maintenant à l’horizontale, ils contiennent l’avancée des revenants.

Seules!
Gabin nous a laissées seules. On se demande s’il n’est pas, lui aussi, sous le costume d’un Masque.
En plus des Masques, il y a les musiciens, 3 tamtams frappés avec des baguettes recourbées et tout un chœur de vieilles femmes. Irruption soudaine d’un personnage nu, vêtu de raphia et d’herbe, au visage masqué très noir. Duels avec les jeunes armés de bâtons. Les cavalcades deviennent de plus en plus endiablées. Un Masque reçoit une gratification de la part des hommes en blanc et sollicite les Yovos. Nous sommes venues sans sac ni porte-monnaie. Ma robe africaine  n’a même pas de poches. Le ton monte.On sent l’agressivité Heureusement, Gabin nous défend.  Il promet que nous  donnerons une contribution pour la cérémonie.
De retour à l’hôtel, il demande 7000 F que nous lui donnons bien volontiers. Nous sommes sous le coup de l’émotion, conscientes d’avoir vécu une expérience hors du commun.
Gabin retournera plus tard au couvent. En tant qu’initié, il participera à la partie nocturne de la fête. Il est très fier d’être un notable respecté de tous, fêté, invité…

De Bohicon à Natitingou en taxi-brousse

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crevaison!

Vous allez attendre !!!

Otis n’est pas rentré. C’est l’Arlésienne de ce voyage. J’aurais pourtant bien aimé connaître ce personnage qui a des sortes d’antennes pour intervenir par téléphone au bon moment quand nous avons un problème.

Marie-Josée ne s’appelle pas Marie-Josée mais Candide. Marie-Josée c’est le nom de la femme blanche du père de Candide qui a fondé l’hôtel. Candide a 28 frères et sœurs. Deux de ses petites sœurs habitent l’hôtel. Hier soir, elles apprenaient leurs leçons sous la paillote. La plus petite,de l’Anglais, la grande qui est en seconde,  les sciences naturelles. Son cahier est perlé, son cours très complet. Elle veut être médecin. Je ne sais pas dans quelle section elle se trouve (elle fait 5h de biologie par semaine).

Justement,  le téléphone sonne : Otis a demandé à un ami de venir nous prendre pour nous conduire à Bohicon. Marie-José-Candide n’a plus d’unités sur son portable. Elle n’utilise pas le fixe. De mon mobile, elle rappelle notre convoyeur.

Parmi un flot de paroles, j’entends : « huit heures- ZERO ». Le chauffeur arrive très rapidement. « Vous allez attendre » prévient Marie José. Nous n’imaginons pas à quel point ! Africalines n’existe plus, remplacé par Confort Line.

la Gare routière de Bohicon

La gare routière est située à un carrefour, à l’emplacement d’une station service. La fosse du mécanicien fait office de salle d’attente. Les bancs, le long du mur, sont déjà bien occupés. Au fond, plein de paniers et de bassines ainsi que des tabourets. J’abandonne les valises et le sac à dos et je vais aux renseignements.
–  « Ils vont venir  à neuf heures trente ! » martèle le gros homme  de l’essence en chemise à carreaux rouge.
Tout le  monde opine :
–   « A neuf heures trente, ils vont venir, beaucoup de cars ».

Un homme propose son taxi pour 8000f. Le car est à 6500f ; c’est à peine plus cher. A ce prix, ce ne sera pas un taxi privé. Il nous montre son véhicule – pneus lisses- je n’ai pas confiance.

petit marché pour les voyageurs

Au fond de l’abri, des enfants viennent chercher des paniers et disposent avec le plus grand soin des mandarines ou des avocats, remplissent des sachets de haricots cuits.
Une petite fille gracile de 6 ou 7 ans nous prend à parti :
–  « Yovo ! » dit-elle sévèrement en contemplant nos bagages.

Elle veut installer les tabourets de son commerce là où nos sacs encombrent. Elle porte, roulé sur sa tête, le petit foulard qui lui permet de porter les paniers de mandarines.

Vers 9 heures toutes les vendeuses sont prêtes avec les avocats, les oranges pelées mais aussi des boules enroulées dans des feuilles vertes et des boules d’une pâte très odorante contenant des graines. Une femme tient une cantine chaude avec du riz et de la sauce. Des colporteurs proposent du dentifrice, des cotons-tiges, des petites serviettes (bien utiles pour s’éponger), des bics fichés verticalement dans un carton, des ceintures, des calculatrices….

J’amorce une sortie. Le gros homme me dispute :
–    « Je vous ai dit, à neuf heures trente, ils vont venir » répète-t-il en détachant les syllabes.

voilà les cars!

A l’heure dite, le premier car arrive. Cohue monumentale. Des gens descendent achètent de quoi se restaurer. Pas question d’approcher, l’autobus est complet. Un second suit, c’est celui de Parakou, un troisième pour Natitingou. Les chauffeurs en chemise bleue et le placeur avec un dossart blanc m’expliquent :
–     « Des gens se sont trompés, ils ont pris le car de Natitingou alors qu’ils vont à Parakou, vous prendrez leur place. »
Le placeur appelle Damien, le chauffeur du car N°4 encore en route quelque part. Le chauffeur du car de Parakou nous lance, mauvais :
–     « A cause de vous, nous attendons ! ».

Finalement Damien gare son car plus loin. Course, le monsieur de l’essence porte nos valises. Nous avons été devancées par une dame à la carrure imposante. Il ne reste  plus qu’une seule place.
– « Il en reste une autre dans le car suivant ».
On refuse de se séparer. Deux hommes empoignent nos valises.
–    « Je ne comprends pas pourquoi on vous balade comme cela ! »

Dans le Taxi-brousse Dieu est avec nous..

Il est dix heures passées, le calme est revenu dans la gare routière. Les cars sont passés. Nous sommes en rade. Il reste toujours le taxi. Je négocie la banquette arrière : 4 places au lieu de deux pour nous seules, il baisse son prix à 7000F (7000X4=28000F). Il « casse » son prix à 26000F. Chargement, attente d’autres clients. Trafic de bidons dans le coffre. Deux hommes montent sur le siège du passager. Ce sont les clients qui paient l’essence au revendeur.

Dassa, Savalou, Banté

Jusqu’à Dassa, nous traversons une verte campagne très boisée. Autour de Dassa, paysage très pittoresque : les 41 collines coiffées de chaos granitiques. Après Dassa, on prend à droite vers Savalou. Le paysage prend une allure désolée, beaucoup plus sec, des incendies ont grillé la maigre forêt.

Entre Savalou et Banté, la misère est désolante. Les villages rues en ciment croulant aux auvents de tôle rouillée sont tristes. Pas d’enseignes peintes colorées rigolotes les « Dieu le fera » et les « deo gracias » sont effacés. Seuls panneaux peints de neuf, les pancartes des ONG du monde entier soulageant ici, une école, là, un dispensaire. Des pancartes « Le SIDA est là, sois fidèle ! » paraît être une exhortation dérisoire dans un pays où la polygamie est ordinaire et où les préservatifs sont des articles de luxe.
Sur les petits étals des marchés, pas grand-chose. Avant Dassa, les cylindres blancs  de « gari » (manioc) avaient attiré mon attention. Ici, même pas de mangues. A Bantéle vieux monsieur assis sur la banquette avant  est remplacé par une dame très élégante.

arrêt déjeuner

Le chauffeur décide un arrêt déjeuner : on sert dans une assiette du riz avec de la sauce rouge. Sans la sauce, le riz doit être digestible par un estomac européen. Je n’ai pas confiance dans la propreté de la gamelle. J’espère des fruits frais. Je me promène sur les planches qui vont d’un étal à l’autre passant du cybercafé (eh oui !) aux articles de toilette : savon, manioc, haricots secs. Rien de frais même pas de petites mangues. Je me demande comment j’aurais pu manger des mangues dégoulinantes dans le taxi. On me promet :
  « A Pira, il y aura des bananes ! ».

La route longe la frontière togolaise, nous avons même cru que nous étions passées au Togo. Ce n’est pas la douane mais le péage de la route. La forêt verdoyante reprend le dessus. Le paysage devient plus riant.

Bassila

A Bassila, enfin, j’achète des bananes, un avocat et une mangue pour 600F. Je mange avec avidité les bananes. Le petit déjeuner d’Abomey est loin.

Crevaison !

Ce n’est pas étonnant. J’avais remarqué l’état des pneus. Le chauffeur a répondu :

« Dieu est avec nous ! »
Effectivement Saint Michel Archange, sous forme d’autocollant est présent sur le tableau de bord. On a entendu la messe à deux reprises à la radio. Cette radio n’émet que des bondieuseries et pas RFI, comme dans la voiture de Thierry. D a blasphémé. Nous sommes punies.

Gare routière de Djougou

La réparation est rapide. A 17H nous sommes à Djougou. Le chauffeur nous confie à un autre taxi pour les 85 km restants. Il y a du réseau pour le téléphone portable : j’appelle Léon pour le prévenir de notre retard.Le chauffeur du taxi brousse nous débarque sans me rendre la monnaie et nous confie à un autre taxi.

Un placeur installe une famille avec au moins quatre enfants sur la troisième banquette du break Peugeot. Puis, D, qu’il appelle « Maman » devant. Sur la deuxième banquette, se tassent 4 personnes. Il ne me reste plus qu’à me coincer entre Dominique et le chauffeur. Dominique ne l’entend pas ainsi et pique une grosse colère. Nous avions fixé 26000 F pour 4 places. Il a rendu la monnaie sur 28 000 et nous voilà tassées ! C’était bien la peine de payer si cher ! Dominique se lève et part dans le marché. Je suis à bout de nerfs après 10 heures de route, 40° à l’ombre, en plein marché, seules blanches, c’est bien le moment de faire une colère!Je vais au coffre retirer nos bagages. Il y a une poule vivante dans une bassine au dessus de notre valise. Heureusement la grippe aviaire n’est pas encore arrivée au Bénin.

« Elle va revenir! »

Tout le monde proteste : le chauffeur était un  malhonnête ;  D a eu raison de se fâcher, « elle va revenir, il faut l’attendre ! ». Je retarde  une douzaine de personnes en plein cagnard ! J’ai oublié que nous sommes en Afrique, pays où on attend facilement

D’ailleurs, Dominique est de retour. Le nouveau chauffeur est musulman : « Allah récompense les gens patients » dit l’autocollant collé au tableau de bord. Le taxi se détourne de la route pour poursuivre le chauffeur indélicat jusqu’au garage où il fait réparer sa roue.

Le nouveau taxi avale les kilomètres. En une heure, nous voilà à Natitingou. Pour racheter l’honneur des chauffeurs béninois, nous sommes conduites à domicile à l’hôtel Tata Somba. Normalement les voyageurs sont déposés à la gare routière, puis pris en charge par les zemidjans.

Natitingou : hôtel Tata Somba

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piscine, clim, un vrai 3*!


Accueil chaleureux de Léon, le lion,qui nous attend en haut des marches et nous fait la bise.

L’Hôtel Tata Somba date des années 70. Il est construit autour d’une jolie piscine. Chaque chambre est ronde comme une case africaine, l’ensemble fait un cercle autour d’un jardin. Il est crépi de rose imitant la terre rouge. La chambre est climatisée mais aveugle. Pas d’ouverture, mais la Télévision. « Questions pour un Champion » quand on l’allume.

Léon  nous offre un pot dans le jardin. Notre correspondance sur INTERNET nous vaut un traitement de faveur. Il se présente lui-même : » le Lion », il est très expansif.

Dîner aux chandelles dans le jardin : spaghetti bolognaise. La carte est chère. Les spaghettis sont très copieux. Je prends un dernier bain de nuit puis nous téléphonons en France : pendant trois jours nous serons dans la brousse, injoignables.

En 4X4, route du nord, Tanguiéta

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la route après Tanguiéta : une piste de terre

Notre 4X4,
Notre 4X4 est rouge et luxueux, le chauffeur, Duran, parle peu et très doucement. Peut- être est il timide ? Ou parle-t -il mal français ? Le carburant n’est pas compris dans le prix de la location. Léon nous avait dit :

« Vous irez à la station service »

Nous arrivons dans une ruelle sablonneuse. Un jeune garçon guide la manœuvre, on apporte trois bidons jaunes de 20 litres ayant contenu de l’huile de palme. Une jeune femme très élégante installe un foulard en mousseline violette en guise de filtre. Nous roulerons à l’essence nigériane comme tout le monde. Et pour 30 000F, j’avais craint beaucoup plus. Achat de bouteilles d’eau par six. Duran met la radio : la messe en langue locale (c’est Pâques!).

Atakora, coton et ignames

Nous traversons un nouveau paysage : des collines rocheuses, l’Atakora, recouvertes d’une végétation diffuse. Ne pas s’y méprendre, ce qui ressemble à une sorte de désert, ce sont des champs de coton. La campagne cotonnière est terminée depuis un bon moment. Il ne reste plus que le bas des tiges desséchées. D’autres champs sont occupés par de curieux monticules surmontés de feuillage séché : à l’intérieur de la butte, se trouvent les tubercules d’ignames qui pousseront aux prochaines pluies que l’on attend pour très bientôt.

les camions du Burkina Faso

Le trafic routier est constitué presque uniquement de camions vétustes très lourdement chargés. Ceux qui descendent à notre rencontre transportent du coton venant du Burkina tout proche mais peut être du Mali ou du Niger. Les camions que nous doublons transportent diverses marchandises venant du port de Cotonou pour le Burkina, pays enclavé dans l’intérieur des terres.

La circulation est une aberration au code de la route. Un chauffeur a mis son triangle et a stationné son camion, occupant toute la voie de droite de la route. Il faut rouler à gauche. A plusieurs reprises nous nous retrouvons nez à nez avec un camion qui arrive en face sur notre voie. Un autre double le premier qui doit s’arrêter pour ne pas nous percuter. Duran est imperturbable, pas un commentaire, pas un juron, pas un soupir. Des carcasses de véhicules accidentés jonchent les bas côtés. Un semi-remorque a été carrément coupé en deux lors d’un  accident récent. Sa cabine se trouve à 200m du chargement. En face, un car burkinabé a fait des tonneaux, les passagers sont rassemblés à côté de l’épave. Y a-t-il eu des blessés ? Qui va les emmener de cet endroit où il n’y a pas d’ombre ?

la piste

les vaches se mettent à l'ombre

Après Tanguieta, le relief est moins accidenté, nous quittons la route principale et sa circulation effrayante. Les villages aux cases rondes recouvertes de chaume sont très photogéniques, surtout quand ils sont à l’ombre d’un baobab ou de papayers bien verts. Les baobabs  n’ont pas de feuilles pendant la saison sèche, ils reverdiront bientôt. De gros fruits pendent.

grenier à deux pattes!

A cette heure de la matinée, les villages sont presque déserts. Au puits, il y a foule. Le long de la route, des files de piétons marchent chargés. Ils – ou plutôt elles – portent une bassine sur la tête remplie de mangues pour le marché, de tubercules, de bidons d’eau, parfois de longues branches ou des fagots remplacent la bassine. Il semble que tout le Bénin est en marche. Ces marcheuses consacrent une énergie infinie pour un résultat économiquement insignifiant !

 

Réserve de la Pendjari : les animaux de la Mare Bali

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la mare Bali panoramique un hippotrague dans l'eau

La Réserve

A l’entrée de la Réserve, il faut s’acquitter des droits (23 000F). Les champs sont encore cultivés 5km à l’intérieur du Parc. Ensuite, c’est le domaine des animaux. La périphérie est zone de chasse, nous avons peu de chance de rencontrer des espèces craintives. Seuls, les éléphants qui ont mis à mal la végétation, cassé des branches, même renversé de petits arbres, se promènent. Il commence à faire très chaud et cela m’assomme. Je redoute qu’un troupeau d’éléphants passe et que je le rate dans mon abrutissement.

Notre « premier animal » sera une antilope élégante qui nous ravit. Nous allons en voir beaucoup mais nous ne sommes pas encore blasées.

Mare Bali

le "vieux mondieur babouin"

Près d’un mirador, un gros babouin nous attend au parking à 1,5m du capot. Son nez est entaillé, il est de bonne taille. Duran nous conseille de ne pas l’approcher et nous invite à monter sur les marches de l’affût rapidement. Un homme y est installé avec sa sacoche-photo et un pied. Il boit une bière. Son français est plutôt germanique ainsi que ses cheveux blonds et ses yeux bleus. Il connaît Duran, évoque des problème de braconnage, parle des spots- télé qu’il a réalisé pour le parc. Très en verve, il nous présente les différents animaux.

Le mirador domine la Mare Bali. Tous ou presque tous les animaux que nous cherchons, nous attendent : une tribu de phacochère se roule dans la boue. De loin, ils ressemblent  à s’y méprendre à des sangliers, ils sont suivis de marcassins qu’ils n’hésitent pas à pousser et à corriger. Plusieurs espèces d’antilopes boivent au bord de la mare. Le cinéaste nous montre le « Monsieur qui n’arrive pas à honorer sa Dame », poursuite des antilopes, début d’accouplement, sans suite, la biche se sauve.

Oiseaux

 

18h arrivée es buffles à la mare Bali

Juste en face, un crocodile, la gueule ouverte. Des dizaines d’oiseaux le côtoient sans souci : »ventre plein ». je suis ravie par la beauté de échassiers : ibis blancs, hérons cendrés, grues couronnées d’une aigrette  brun, blanc et noir, oies du Ghana au plumage noir bleu métallique, aigrettes garzettes, hérons garde-bœufs. Les plus beaux oiseaux sont sans conteste les Jabirus du Sénégal avec leur bec coloré en rouge et jaune, très grands oiseaux ressemblant à des cigognes, élégants debout comme en vol. Un peu plus loin, des Hippotragues « antilope-cheval », un peu lourds. Nos préférés sont les babouins.

Babouins

Nous pourrions rester des heures à les observer tant leur vie est variée et facile à interpréter, tellement ils nous ressemblent. Une famille est installée de l’autre côté de la mare, ils s’agitent sans s’occuper de notre présence. Les jeunes se chamaillent : grandes poursuites soulevant la poussière. Les mères récupèrent leurs bébés…beaucoup plus proches de nous sur les arbres dominant l’abri, un autre groupe nous observe du haut des branches. Une dizaine de petits s’amusent en sécurité à la cime tandis que les mères sont à mi-hauteur. Des adultes s’épouillent au sol, surveillant nos gestes.

Le »vieux monsieur au nez entaillé » qui nous avait accueilli au parking, rôde très près. Il monte sur le plancher du mirador. Le photographe le chasse. Il a cueilli une petite branche qu’il brandit pour l’intimider. Peu efficace ! Pendant que nous bavardons en observant les oiseaux, le singe arrive par derrière et vole la sacoche-photo. Le photographe récupère son sac et se montre plus décidé avec la badine. Le babouin prend ses distances mais reste à l’affût dans les parages. On dirait qu’il défie l’homme et que cette sorte de jeu l’amuse beaucoup.

Sur la route

Sur la route menant à l’Auberge de la Pendjari, nous faisons connaissance avec les bubales, antilopes très gracieuses, et avec les singes rouges, les Patas. Ces derniers ont de longs membres et une longue queue. Seuls le haut de la tête et le dos sont rouge. Côté face, ils sont blancs ou beige clair. Les Patas sont beaucoup plus craintifs que les babouins, leur apparition est fugitive.

oiseaux dans la savane près de la Mare Bali

 

 

A l’auberge de la Pendjari, piscine et hippopotames

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A l’auberge de la Pendjari

l'auberge de la Pendjari

Accueil chaleureux,   Léon a bien fait les choses :  nous sommes attendues.. La chambre climatisée est au prix de la ventilée. (elle est  climatisée et ventilée, nous mettons en route les deux appareils sans scrupule). C’est la 106, située à l’extrémité d’un long bâtiment bas chaulé de blanc et couvert d’un toit de chaume qui dépasse.

Plusieurs de ces bâtiments allongés, une paillote ronde pour le restaurant, des cases rouges complètent l’installation. La piscine est toute proche. Des arbres donnent une vague ombre quand le soleil est au zénith. Le sol balayé, les alignements de pierres passées à la chaux donnent un air vaguement militaire au campement.

L’intérieur de la chambre est propre et fonctionnel, un peu vieillot : murs blancs, dessus de lit décolorés, un tableau « coucher de soleil » orange africain, un peu chromo.  Couleur locale : la moustiquaire bleue soutenue par un cadre en tasseaux un peu bancals. Le bricoleur qui a fait cela n’était sans doute pas un menuisier professionnel. Une table, deux chaises, et même des caches pour les néons qui servent de lampe de chevet. Ce n’est pas luxueux mais c’est très complet et propre.

Après un déjeuner léger de yaourts, bananes et mangues et la douche, je tente un plongeon dans la piscine. 3 hommes sont là, tatouages, coiffure militaire :

–    « Gardez vos claquettes, madame, c’est gras.».

Je tourne les talons. La compagnie des militaires ne me tente pas, l’eau n’a pas la transparence désirée. Je me rafraîchirai sous la douche. Le garçon qui nage insiste :
–      « Venez, Madame, elle est bonne ! »

A la recherche des Hippopotames.

Nous reprenons la 4X4 à 16heures en quête d’hippopotames et, si possible, de buffles ou d’éléphants qui manquent à notre palmarès.

–    « Lion, il est rare. Il faut avoir de la chance. »

Antilopes

cobe

Nous croisons d’autres antilopes : des Cobes de Buffon, des Bubales et les Waterbucks. Le Bubale est plus élégant, les autres plus rares.

préjugés

Les hippopotames nous attendent dans une mare que nous avons du mal à atteindre. Devant nous, roule le 4X4 blanc des militaires avec Hakim, leur guide. Nous pestons contre eux : ils soulèvent la poussière et font fuir les animaux. Nous avons bien tort de les maudire. Ils sont meilleurs que nous à détecter les animaux et d’excellents pionniers. Il suffit de les suivre pour découvrir les antilopes bien cachées ou les phacochères.

La 4X4 blanche emprunte une piste latérale tandis que Duran rejoint la rivière Pendjari bien visible avec ses hauts palmiers : les Rôniers. Un rônier s’est abattu en travers de la piste. Duran doit rebrousser chemin. Les militaires sont installés depuis longtemps au mirador quand nous arrivons. Comme souvent, les préjugés nous font fuir une compagnie utile et agréable. Ces trois garçons sont charmants et beaucoup plus expérimentés que  nous.

hippos

hippos

Les hippos sont très nombreux, au moins une vingtaine. Les plus gros font des bosses grises, arrondies, qui sortent de l’eau. Les plus petits sont plus agités. Ils sont rigolos, on ne voit que les oreilles et les narines hors de l’eau. L’attraction ce sont leurs bâillements bruyants spectaculaires et communicatifs. Ces animaux paraissent très paresseux, ils se retournent parfois et s’affalent sur l’autre côté. Certains n’ont pas bougé de toute l’observation. J’en profite pour dessiner. J’observe à la jumelle. C’est la première fois que je me livre à cet exercice. Le résultat n’est pas très réussi.

Au retour, nous suivons la 4X4 blanche qui sert d’éclaireur. De chaque côté de la route : trois ou quatre buffles. On sort les appareils-photo. Duran proteste :

Pas de flash, ils chargent »

Nous sommes prises dans un dilemme. Si on ne les photographie pas, nous risquons de ne plus en revoir d’autres. Si on les prend, on risque de déclencher une catastrophe. Trop tard pour débrayer le flash.

Pendjari : Pâques à la Réserve : les éléphants à la Mare Sacrée

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

les éléphants


Nous sommes au bout du monde seules avec les animaux !!!

Je me réveille dès 4h, très impatiente. et regarde ma montre toutes les 30 minutes. Je n’arrive pas à réaliser que  nous sommes réellement en Afrique, au bout du monde, dans la savane, loin des routes, du réseau téléphonique et électrique. Seules avec les animaux, ou presque. Ici, le personnel est africain mais tous les clients sont blancs sauf la femme de l’ancien Président Soghlo qui a droit aux honneurs d’un garde du corps.

Penser que nous sommes passées en moins de 24heures du taxi brousse de Djougou au luxe de « la »  4X4, du marché de Bohicon où nous étions les seules Blanches, à la société de la Pendjari, nous donne le vertige. J’assume sans trop de difficultés cette contradiction. Ces Italiennes, dans la 4X4 de Médecins du Monde venue du Burkina, cette bande de jeunes mal élevés en voyage organisé (4X4 immatriculé au Nigeria) ne sont pas vraiment des représentants de la Jet Set. Probablement des gens comme nous, qui, le temps du week- end pascal, dépensent sans compter. Parce qu’ici, tout est très cher. Madame l’Ex- présidente proteste parce que la Possotomé coûte 1200F. J’ai programmé le téléphone de Willy comme réveil, mais je n’ai pas confiance. Je me lève avant l’heure. La sonnerie c’est le « Vol du Bourdon » tout à fait efficace.

6h, le petit déjeuner est bien lent à arriver. Ne pas oublier  la Malarone, (il y avait des moustiques à Tata Somba et à l’observatoire des hippos). J’ai dormi sous la moustiquaire cette nuit.

6h45, enfin ! Décollage.

Nos premiers animaux, ce matin, sont les vautours perchés sur un arbre mort derrière l’auberge. Ont-ils mangé les viscères du mouton du méchoui ? Attendent-ils les poubelles ? Y a-t-il une charogne dans les parages ?

Lion est rare ! Il faut de la chance
Un kilomètre plus loin, la 4X4 qui nous précédait s’est arrêté. Tout le monde est sorti : les lions. Cette fois, ce ne sont pas de vagues présomptions : une lionne est assise à une vingtaine de mètres, deux autres sur quatre pattes un peu plus loin. J’espère qu’on les verra sur la photo ! (Deux semaines plus tard : on ne les voit pas). Trop tard pour l’observation à la jumelle, elles se sont éclipsées. Je remonte avec Duran sur le toit du camion espérant les découvrir au loin. « Les herbes embêtent », proteste- t- il doucement.


A la poursuite des éléphants

Notre prochaine cible : les éléphants. On les signale à la Mare Sacrée à une douzaine de kilomètres d’ici. Devant nous la 4X4 des Italiens. Faute d’éléphants, je m’extasie devant les pintades de belle taille en troupeau. J’observe l’Aigle Pêcheur qui plane. Un aigle, d’habitude, c’est toute une affaire. Est-ce que par hasard, je deviendrais blasée ? Les tourterelles, ici, sont très petites, leur cou est très fin, leur bec pointu. Des perdrix volent. Il y a aussi des oiseaux magnifiques très colorés, turquoise ou vert métalliques, peut être des martin pêcheurs ? D’autres ont une très longue queue. Malheureusement, Duran n’y connaît rien aux oiseaux. Je me contente de m’émerveiller.

rollier

Le camion des Italiennes nous barre la route. Duran est contrarié. Il a hâte d’arriver à la mare Sacrée et tente un doublement par la droite en plein dans les buissons. Les italiennes ont repéré un ou deux éléphants tout proches. Nous remontons sur le toit. L’éléphant vu de dos,  est occupé à boulotter un arbre, il est petit, gris foncé intense. D, du fond du 4X4, n’a rien vu.

A la Mare Sacrée, il y a seulement des hippopotames, les éléphants sont partis. En revanche, quatre voitures sont garées. Des énergumènes français gueulent sur Hakim qui les a doublés, et ils n’ont même pas un regard pour les hippos, déversant sur nos chauffeurs leur hargne.

Pendjari :Lions au crépuscule et agneau pascal

BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES

lionnes dans la savane : "lion il est rare, il faut de la chance!"

lions au crépuscule

19H15, tombée de la nuit. Deux voitures sont arrêtées. Les passagers sont perchés sur les porte-bagages. Une grande excitation règne parmi les touristes : deux lionnes sont couchées à quelques dizaines de mètres, cachées dans les herbes. Je monte sur le toit. Finalement c’est plus facile que je le pensais : un pied sur le marche pied, l’autre à la fenêtre arrière. En sandales, j’ai du mal à tenir l’équilibre sur les barres de fer. Duran chouchoute sa Toyota et ne veut pas de traces de pieds sur le toit. Je devine les taches beiges immobiles. Rapidement, le soir tombe. L’observation à la jumelle devient impossible.

Dîner de Fête : un méchoui pour l’agneau pascal

A la paillote restaurant, le menu est à 8 500F. Pas de carte, c’est à prendre ou à laisser : Salade du Pêcheur, Méchoui aux petits légumes, gâteau de Pâques.Il  fait 45°C,   avec la grosse chaleur, un plat frais serait plus indiqué. Je pensais que la chaleur tomberait comme dans le désert. Je transpire en pantalon avec  ma chemise à manches longues, « Moustiques, il y en a un peu ». D se fait servir un bol de riz, prétextant la turista. Je vais manger seule au restaurant. Le service est très chaleureux mais très lent. Les tables sont attribuées avec des étiquettes. On attend que tous soient assis pour commencer les entrées. Pas question d’accélérer le service. Je retourne à la chambre chercher mon cahier pour raconter notre journée en attendant la salade. La Salade du Pêcheur est de salade verte apportée de Natitingou avec du  capitaine de la Pendjari, délicieux. L’agneau pascal en méchoui est excellent.