BÉNIN 2006 : BALLONS DICTIONNAIRES ET BÊTES SAUVAGES
La frontière avec le Burkina

La Pendjari matérialise la frontière avec le Burkina Faso. C’est une jolie rivièrequi prend sa source près d’ici dans l’Atakora et qui se jette plus au nord dans la Volta, cours d’eau permanent dans lequel on pêche et où on peut faire de la pirogue. Elle a creusé son lit profondément dans les grès et les argiles et elle est bordée d’une palmeraie de Rôniers, palmiers aux larges feuilles en éventails comme notre petit palmier du salon, en beaucoup plus grand évidemment. Le tronc est hérissé de curieuses arêtes qui s’entrecroisent : les pétioles des feuilles curieusement, ne tombent pas comme sur les autres palmiers.
Une végétation verdoyante est associée aux rôniers, des genres de cytises en grappes jaunes, des grands arbres verts des buissons de type acacia avec de petits pompons mauves que nous avons vus à Cuba. Pas d’animaux, mais un joli sujet de photo : j’ai déjà la légende pour l’album « le baobab est au Burkina Faso ! ».
J’essaie de dessiner un peu plus loin là où la rivière fait un coude.

Au retour, nous trouvons un Calao, oiseau tout à ait extraordinaire, de la taille d’un dindon avec un curieux bec pointu qui ne peut pas se fermer. De gros barbillons rouges très renflés lui donnent des joues gonflées. Il se nourrit en creusant. Que tire-t-il ? Des racines ? Des insectes ? Des vers ? Même avec les bonnes jumelles, je n’arrive pas à discerner. Cette rencontre imprévue me charme presque autant que celle des lions.
La piscine est toute propre. L’eau y est même fraîche tandis qu’il fait 38°C à l’ombre. Un vingtaine de longueurs suffiront pour me rafraîchir toute l’après midi. Sans compter la clim qui fonctionne parfaitement. Conversation avec les Italiens étonnés que je parle Italien et que je connaisse les Pouilles et la Sicile.
16 heures, à la Mare Bali

16heures départ pour la Mare Bali. En route, révisions en matière d’Antilopes : Hippotragues, « antilope cheval », la plus grande, Bubale au museau maquillé, Guibe à la robe rayée de lignes blanches perpendiculaires dessinant des motifs gracieux. Rencontre avec un phacochère mâle en train de fouiller le sol en quête de nourriture. A quelques mètres de nous, nous admirons ses fesses rebondies, sa crinière sur la colonne vertébrale, sa tête peu avenante avec ses grosses défenses qui ressortent comme celles des sangliers. Sorte de sanglier au visage boursouflé et à la peau grise plissée. Il est à genoux et a replié ses antérieurs. Il est si occupé à creuser qu’il ne remarque ni le bruit du zoom ni le flash. Un autre traverse la voie, la queue curieusement dressée à la verticale comme un étendard.
Les nuages se sont accumulés. Les montagnes de l’Atakora, au loin, sont noyées dans le gris. Sans doute, il pleut. Quelques gouttes sont tombées sur le pare brise. J’étends mon bras par la fenêtre. Tout aspire à la pluie, les baobabs défeuillés, les épineux gris, comme morts, les arbres couverts de feuilles grillées, les animaux qui se souviennent peut être de l’herbe fraîche, la terre poudreuse couverte de la cendre des brûlis, et nous qui espérons un peu de fraîcheur. Trop de pluie ruinerait la fin des vacances et apporterait des moustiques. Juste une averse pour laver la poussière !

Autour de la Mare Bali, il y a encore affluence. Deux troupes distinctes de babouins à chaque extrémité, des dizaines de pintades, des oies trois espèces de hérons, des vols de tourterelles. Une famille de phacochères arrive, personne ne bouge. Les crocodiles sont sortis. J’en compte une bonne dizaine sur la rive d’en face. Les animaux se côtoient au bord de l’eau sans se gêner. Dominique a repéré les narines sorties d’un petit crocodile dans l’eau qui s’approche de notre mirador. Elle guette sa sortie de l’eau et sera récompensée. Les grues couronnées se posent non loin de nous.
Je passe le plus clair de mon temps à épier les babouins assis au bord de l’eau. C’est l’heure de l’épouillage, de la tétée du bébé et des câlins. Seuls les jeunes s’agitent et se poursuivent.
Un buffle arrive sans se presser. Il prend son temps. Nous imaginons que tous les oiseaux vont s’envoler à son approche. Pas du tout ! Il passe dans la plus grande indifférence. Le Vervet ressemble au Patas, seule différence : la couleur. Duran nous annonce que, dans dix minutes, nous verrons le troupeau de buffles. En effet, peu après treize belles bêtes grises aux cornes recourbées arrivent à l’heure dite. Le bain des buffles est impressionnant. Je félicite Duran de la précision de sa prédiction : il avait remarqué un nuage de poussière
Au dîner : thon et tomate en plat le méchoui d’hier (racorni) et pour terminer une pastèque.