16. arrivée à Sihanoukville sea, sun,…. et crustacés

dscn0425-copie.1299923932.JPG

Avant d’arriver à Sihanoukville nous traversons des vergers d’anacardiers, de durians  et de manguiers. On entre dans le Parc National de Ream puis au détour d’une colline occupée par dees usines textiles on découvre le port de Kompong Song seul port en eaux profondes du Cambodge où arrivent matériaux de construction de Chine, voitures d’occasion du Japon ou de Corée. Ds panneaux publicitaires nous amusent : la tour Eiffel dessinée et Alain Delon qui  a donné son nom à une marque de cigarettes locales. Une autre célèbre l’année du Cochon. Les Chinois viennent de fêter le passage dans l’année du Lapin. Le Nouvel An Khmer est décalé en avril. A l’Entrée de la ville il y a une zone industrielle : usines de chaussure, confection et la brasserie Angkor. Nous traversons la trop touristique Sihanoukville avec ses projets immobiliers pharaoniques (et à moitié vides) ses hôtels avec plages privées.

dscn0359-copie.1299917875.JPG

Le White Beach Hotel a très belle allure avec sa belle entrée, sa piscine bordée de potées, ses terrasses sous les drapeaux. L’intérieur est plus sobre. Notre chambre est toute blanche avec du mobilier foncé, décoration minimaliste mais la porte en verre fumé donne sur la terrasse, nous captons TV5 et la salle de bain est très bien. Si l’hôtel est quelconque, il est fort bien situé : il suffit de traverser la route pour arriver sur la plage. Celle-ci est bordée d’une rangée de paillotes sur plusieurs kilomètres ; Ces paillotes abritent des restaurants : longues tables basses et sièges ou transats. Les gens viennent en famille déguster des crustacés. Nous avons déjà vu cela au Vietnam à Vungtau. Sur la plage des lits et des parasols. Nous choisissons deux lits sous un casuarina. A peine installées surgit un jeune homme portant des cigales de mer frites dans une pâte orange de très grande taille et une femme qui fait griller de petites seiches embrochées sur des baguettes sur un brasero qu’elle porte avec une palanche. Pour 5$ nous avons 3 belles cigales et 4 brochettes. Le jeune découpe la face dorsale des carapaces, ajoute sel, poivre et épice ainsi qu’un filet de citron vert. Quelques temps plus tard une femme arrivera avec du riz blanc, puis une petite fille portant un magnifique plateau de fruits. Je lui fais signe et choisi un morceau de papaye : elle enfile un sachet plastique en guise de gants, épluche, ôte les grains, découpe des bouchées qu’elle verse dans un autre sachet et complète avec une pique de bois. Jolie photo de la petite fille très brune et de son plateaux d’ananas, mangues, papaye, fruits du dragon. Comme on prend sa photo, sa petite sœur ôte la serviette qui la protégeait du soleil pour se faire belle. Pour ne pas faire de jalouse, on la photographie aussi. Erreur ! voilà que la mère rréclame de l’argent, 1$ pour une photo qu’on va effacer !

Le tourisme de masse induit mendicité et prostitution ; Nous verrons défiler vendeuses de crustacés, de beignets (on les achètera), proposition de manucure, de massage, d’étpilation et même d’étaler la crème solaire. Puis se succèderont, invalides de guerre, mutilés, un albinos, un aveugle et divers enfants mendiant. L’une d’elle toute petite attérrira à un centimètre de mon visage pendant que je lisais.

          « que veux-tu ? »

          « 1 $ ! »

Des hommes ventripotents, bedonnants, grisonnants se font masser en pblic par de toute petites filles. La seule solution pour éviter d’être sollicité est de se plonger dans la lecture de faire mine de ne rien entendre ni rien voir.

Les vagues sont belles, pas effrayantes comme dans l’Océan Atlantique. Je joue à sauter dans l’eau tiède. Mais elles sont un peu forte pour nager parallèlement à la côte. Les jets-skis aussi me font peur. Je reste à proximité d’autres gens. Quatre jeunes cambodgiennes sautent dans l’écume. Elles sont habillées en T-shirt et bermudas, leurs longs cheveux ruissellent. Elles rient et m’appellent.

Sur toutes les plages du monde, de la Mer du Nord à la Mer de Chine, je sacrifie au rituel de la promenade dans la frange d’écume. La plage est si longue que je n’arriverai pas au bout en plein soleil. A l’aller, le soleil me cuit la joue droite, au retour la gauche. Il faudra une belle tartine de Biafine pour convertir le rouge en bronzage.

Nous avons sorti deux fauteuils sur la terrasse sous les drapeaux du Japon et de l’Australie, le bleu étoilé de l’Union Européenne unifie tout le continent. Dans les poteries vernissées de peits cailloux blancs limitent l’évaporation. Au-delà des paillotes, derrière le fin rideau des casuarinas on devine la mer au coucher du soleil. C’est  le moment où les moustiques débarquent. Nous avons tout ce qu’il faut : répulsifs, pantalons et chemises à longues manches.

Nous retournons au  restaurant qui nous a si bien accueillies ce matin. Assises dans de profonds fauteuils en rotin, en lisière de la promenade nous dînons pour 8$ de riz sauté aux crevettes et poulet aux noix de cajou, grande bouteille d’eau en regardant les passants . Après dîner, marche digestive vers les restaurants plus animés qui ont colonisé la plage en installant les tables jusqu’au bord de l’eau sur le sable, une bougie dans une bouteille plastique coupée. Sur des barbecues grillent des poissons, une sono très bruyante diffuse techno, reggae ou disco. Je me félicite de notre coin tranquille. Vraiment le White Beach est bien situé ! D a donné les restes à une mendiante. Peu désireux de la voir manger attablée, le restaurateur a fourni un sachet en plastique. La nuit est douce, la mer apaisée.

15. Kâmpôt et village de pêcheurs Chams sur la route de Kep à Sihanouville

dscn0331-copie.1299917295.JPG

7h45, notre voiture arrive en même temps que le pain frais, baguette croustillante. Les Cambodgiens, comme les Vietnamien ont gardé du temps de l’Indochine, le pain français. La confiture d’ananas est faite maison et excellente. Nous descendons à regret.

La terre rouge  de la province de Kâmpôt est fertile : manioc et arachide poussent bien, on peut faire deux récoltes par an. Avec l’élevage porcin et les arbres fruitiers l’agriculture assure un bon  niveau de vie aux agriculteurs. Sur le bord de la mer les marais salants ressemblent aux salines françaises. En ce moment il y a encore de l’eau et le sel n’est pas cristallisé. De l’autre côté de la route, la chaine boisée borde la route.

Kâmpôt

 

p2210173-copie.1299917422.JPG

vous voulez une bassine ou un autel?

nous en avons avec des chats qui lèvent les bras: le plus grand chic!

Ville coloniale, les Français ont construit les maisons à un étage et un pont, détruit puis reconstruit. Nous ne verrons pas les beaux bâtiments coloniaux annoncés par Lonely Planet. Nous nous arrêtons devant le marché bordé de maisons chinoises étincelantes : chromes aux balcons, lampions rouge, formules porte-bonheur sur des rubans verticaux rouge et dorés, ces dernières plaisent aussi aux khmers, les khmers étant superstitieux, les Chinois, riches,  on  associe volontiers ces formules à la richesse. J’achète des tongs au marché. En 30 secondes la commerçante trouve ma taille et la bonne couleur, elles sont rangées méthodiquement. Les précédentes me venaient d’un marché de campagne au Bénin et avaient coûté 250CFA (4 fois moins) mais j’avais cherché moi-même dans un fouillis inénarrable et pêché 2 gauches, ou des tailles différentes, avant d’assortir taille et couleur. Notre guide est très fier de nous affirmer que les tongs sont une invention cambodgienne. Nous avons juste le temps de prendre quelques photos d’enseigne de dentistes ou d’autels chinois rouges avec des chats dorés qui montent et descendent les bras que le vent se lève. Nous voilà déjà remontées en voiture.

La colline de Bokor est surmontée de son casino en ruine, en haut de la colline il fait une fraîcheur agréable « comme en France » selon Khem. La jungle a été déforestée, elle est clairsemée, les animaux, en voie de disparition décimés autrefois par les militaires et les chasseurs.

 

dscn0337-copie.1299917517.JPG

De l’autre côté de la route : la mer. Des crevettes et des écrevisses sont élevées dans des bassins. Un village de pêcheurs Chams est installé dans un chenal. Les Cams forment une minorité importante au Cambodge. Ils sont musulmans et sont arrivés du Vietnam au 17ème siècle. De très nombreux bateaux s’entassent devant les maisons sur pilotis. On décharge des paniers ronds et profonds contenant des crevettes. Certaines seront séchées pour la soupe. Une femme lave les crevettes dans l’eau du port en plongeant le panier tout entier et en le secouant énergiquement. De petits poissons-scies transparents nagent, plus grands, on les mange. Les hommes sont occupés à réparer les filets. On ne voit pas les femmes parties au marché. Deux jeunes bonzes sous un parapluie s’en vont quêtant. Un vieil homme remplit leur gamelle et s’agenouille devant les adolescents. Cela fait bizarre.

dscn0354-copie.1299917583.JPG

 

Dans les rizières asséchées des buffles et des vaches cherchent un peu de verdure. Les vaches ne donnent pas de lait. Elles travaillent puis on les mange. On a posé sur le bord de la route des bâches pour faire sécher le riz avant de le décortiquer et des écorces d’arbre pour la médecine traditionnelle Les voitures se déportent pour ne pas abîmer les récoltes, les khmers ne les piétinent pas. La RN 3 est large (et payante).

14. Excursion à l’île du Lapin

p2200163-copie.1299866047.JPG

Au débarcadère de l’île du lapin , de simples barques de pêcheurs assurent la liaison, les mêmes que celles du marché aux crabes ; la passerelle de bois est à plus d’un mètre au dessus du niveau de la barque. Il faut s’asseoir sur le ponton pour sauter dedans. Mon « capitaine » n’a pas l’air très capitaine. Il est tout maigrichon. Avec sa queue de cheval et ses canines pointues on penserait plutôt à un apprenti-pirate. Cinq minutes de navigation. Le « capitaine » hisse la barque sur le sable ; Je fixe le rendez vous du retour à 15heures. Un européen, cheveux blancs, me soulève de la barque galamment et me dépose sur le sable. Cet accueil est charmant. Ce n’est pas un employé de la compagnie de navigation, c’est un touriste qui dessine.

 

Le patron du restaurant accourt à ma rencontre « Later! ». Je parcours péniblement le sable avec mon gros sac en plastique à la main, mon petit sac sur le dos et je cherche un  endroit tranquille pour me changer. La plage est bordée de cocotiers avec quelques casuarinas élancés et d’autres grands arbres qui font de l’ombre. Il y aussi une grosse plante grasse à silhouette de yucca ou de dragonnier mais aux frondes plus molles. Cette végétation luxuriante suffit : aucun parasol n’est déployé pour donner une allure « artificielle » à la plage. Pas de lits en plastique non plus. Le mobilier est en bois, transats, lits plateforme au style local, petites tables carrées des restaurants. On peut s’installer à sa guise. Personne n’est là pour réclamer. A l’arrière, une rangée de bungalows très simples, des paillotes permettent de passer la nuit. Entre les paillotes et le sable, des tables carrées entourées de chaises en plastique, une bâche verte sert d’auvent. On propose surtout de l’alcool : gin-tonic, mojitos ou bière mais aussi shakes et pancakes.

Je dépose mes bagages sur une plateforme à l’ombre d’un casuarina, me déshabille enveloppée dans le drap de bain de l’hôtel et recouvre les deux sacs de la serviette bleue. Protection dérisoire contre d’éventuels voleurs. Cela se voit de loin et on peut pas deviner qu’il y a un appareil-photo, des jumelles et un téléphone. Plage de sable les « méduses » en plastiques sont inutiles, le masque de plongée aussi. L’eau est verte, un peu trouble. Je fais des allers/retours à proximité de mes affaires que je ne quitte pas des yeux. Quatre américaines barbotent en poussant de grands cris pour effrayer les chiens qui se sont installés sur leurs serviettes. J’aimerais parcourir toute la longueur de la plage. Je retourne au restaurant en face de ma barque et commande « fried rice with sea-food », 3 prix au choix, 3$,4$, 5$. Je choisis la plus petite portion à 3$ et m’attable à une table carrée. Je suis la seule cliente. Une barque remplie de Chinois, débarque avec glacière et pique-nique dans des barquettes polystyrène. Une plate-forme sous un auvent leur servira de salle à manger. Ils se tassent et mangent le riz avec les doigts.

J’attends, une bonne demi-heure mon riz sauté. On l’aura cuit exprès pour moi. Il est excellent, parfumé à la citronnelle fraîche, rose avec des crevettes et des morceaux de calmar très tendre. Comme les gens du restaurant sont très gentils, je leur confie mon sac et pars nager le long de la plage comme j’aime. Losque je sors de l’eau, je découvre les « cabines » équipées d’une douche (à très faible débit). 1A 14h50 je suis prête pour le retour. Mon capitaine tarde. Serais-je capable de le reconnaître ? (je veux éviter la méprise d’hier avec le chauffeur du touktouk). A 15h10 il me fait signe. Il s’arque boute sur sa barque enfoncée dans le sable. Sans succès. La barque ne bouge pas d’un iota. Percée comme elle est, pour moi, elle est inaccessible. Pour embarquer, je dois entrere (en pantalon) dans l’eau de l’autre côté aller au milieu où le bord est moins haut et me hisser à grand peine pendant que le capitaine se pend au bord pour l’abaisser plus. Heureusement un autre homme arrive et décoince la barque.

p2200168-copie.1299866104.JPG

A l’arrivée, au lieu de rejoindre le débarcadère, il prend pour cap des escaliers. Il me faut alors sauter et faire une dizaine de mètres dans la vase qui aspire mes pieds (heureusement mes sandales de randonnées tiennent bien avec le velcro).. Un touktouk nous conduira pour 3$ à l’hôtel où il reste deux bonnes heures avant la tombée de la nuit pour profiter de la piscine.

Au restaurant perché sur pilotis de l’hôtel Malibu Bungalows, j’attends une demi-heure qu’on me prépare un amok de poisson. L’attente valait le coup ! Sur une grande assiette carrée le poisson est servi dans un paquet rectangulaire : boite de feuille de bananier, le bol de riz sur un cercle découpé dans la même feuille, jolie présentation ! Le poisson est cuit dans le lait de coco épicé, à la première bouchée c’est doux, ensuite, il faut manger du riz.

13. Kep – vie à la campagne – pagode

Energie

 

dscn0309-copie.1299863744.JPG

maison traditionnelle

L’électricité n’arrive pas dans la campagne. Les paysans utilisent les batteries des voitures pour regarder la télévision ou s’éclairer. 50 cents suffisent pour recharger la batterie. L’essence est trop chère pour alimenter les générateurs. Quant au solaire, on n’y pense même pas ! L’investissement est trop élevé 500$ pour un panneau ! La poussière les endommagerait et en réduirait l’efficacité. Le prix du courant électrique varie selon le nombre d’abonnés pour une ligne et un transformateur. Elle coûte très cher dans les campagnes.

Chams

Nous passons devant deux mosquées. L’une d’elle, en construction, aura de hauts minarets. Elle serait financée par les pays arabes. Les Chams sont musulmans. Autour de la deuxième mosquée je remarque des champs d’arachide.

la piste en refection : la vie au village

Pas de chance! la piste est en réfection aujourd’hui. La voiture avance péniblement dans le chantier. Ce qui n’est pas forcément un  inconvénient pour nous : nous avons le plaisir de découvrir la vie au village. Des hommes regardent la télévision ensemble au café. Un épouvantail installé devant une maison est censé chasser les mauvais esprits. Lorsque quelqu’un tombe malade, par exemple, on attribue la maladie à l’influence des mauvais esprits. On observe le va-et-vient des motos et des « taxis » (motos tirant une remorque chargée de dizaine de passagers ou plutôt des passagères). On regarde les maisons sur pilotis. Le coiffeur officie en plein air mais il a de vrais fauteuils de coiffeur, des miroirs et des blouses de nylon noirs comme dans un salon européen. C’est un salon très moderne si on le compare aux coiffeurs de Hanoï installés en pleine rue avec un miroir tenant à un clou sur un arbre avec une sorte de « boîte à outil » et un tabouret.

pagode

 

dscn0298-copie.1299863808.JPG

piété villageoise, on vient enrubanner les statues

Le chauffeur arrête la Camry Toyota près d’une pagode. Des drapeaux multicolores balisent un parcours à travers la rizière vers une autre pagode. (ce n’est pas le vrai sentier mais les habitants réclament une route directe pour arriver à la pagode en moto ou en voiture). Nous traversons dees jardins des maraîchers avec des plants très soignés d’ail, de coriandre, menthe et des salades. Au pied de la colline, on voit sous un abri des barques emballées dans du papier brillant comme pour une fête. Il y a aussi toutes sortes de sculptures naïves en ciment peint : éléphants noirs avec des rubans vert, un cochon bleu, un lapin blanc aux oreilles roses, un cheval attelé à une charrette verte, un crocodile blanc et noir, des volatiles, des personnages et dans une grotte une vieille femme (génie) entourée d’animaux, , cobra coq, rat…on aurait dit une crèche. De là part un escalier de ciment qui mène à la grotte dans la montagne. Dans cette grotte un temple du 8ème siècle en brique a été installé<; le stuc décoratif est parti. Sur le fronton subsistent encore quelques rosaces et rubans mais la décoration du linteau est effacée.

 

p2200142-copie.1299863872.JPG

linga naturel: un stalagmite, l’eau qui suinte sur la roche est bénite!

C’est à la lueur des flashs du téléphone mobile que Khem me fait découvrir le Linga : une stalagmite polie, arrondi à l’aplomb d’une stalactite. L’eau dégouline sur la pierre et donne de l’eau bénite. La grotte est jolie avec ses draperies naturelles.

Deux bulldozers ont aplani la piste, un camion d’eau mouille la poussière qui est un véritable fléau au Cambodge.

Sur la route, nous dépassons les lycéens qui quittent l’école à vélo, les plus âgés à moto, chemise blanche, longues jupes noirs ou short. Ils sont vraiment très nombreux. Filles et garçons seraient scolarisés à égalité maintenant. Les familles cambodgiennes sont très nombreuses. Il n’y a pas de politique d’enfant unique comme au Vietnam ou en Chine.

Devant nous, un minibus est tellement plein que la porte arrière reste ouverte et qu’il y a un passager sur le toit. Comme cela ne suffisait pas, une moto dépasse du coffre. Un policier  fait signe d’arrêter. Quelque chose passe de la main à la main, billets ?

 

12. les poivriers et les arbres fruitiers de Mme Kau Seng

La plantation des poivriers est située dans la colline à la sortie de Kep.. La région a été tenue par les Khmers rouges jusqu’en 1998 quand le Gouvernement a décrété une amnistie. En 1993 trois journalistes australiens venus en reportage y auraient été capturés et tués. La colline est maintenant plantée de manguiers, tecks, jaquiers mais elle a été minée, tout au moins le long de la route et de la rivière.

Souris démineuse

J’ai vu récemment à à la télévision un reportage sur un rat démineur, Khem me corrige :

          «  Ce n’est pas le rat, c’est la souris qui a un odorat très fin. On leur fait sentir de la nourriture ayant l’odeur de la TNT. Quand elles sentent une mine elles grattent mais elles sont trop légères pour déclencher le mécanisme »

Plantation de poivriers de Madame Kau Seng

dscn0271-copie.1299848324.JPG

Madame Kau Seng travaille avec son mari sur une exploitation de 7 ha depuis

 Ans. Les poivriers sont  sa production-phare mais elle cultive aussi d’autres fruits.
Les poivriers sont des lianes qui s’enroulent sur des piquets verticaux et grimpent sur des fils tendus entre ls arbres. Le poivre cultivé en agriculture biologique nécessite des soins parce qu’il est attaqué par des chenilles. Il faut enlever les feuilles enroulées sur elles –mêmes contenant le parasite. La première récolte se fait à 3 ans après plantation, une récolte par an, précise-t-elle. Le poivre fleurit en aout et se récolte fin mars. En ce moment les grains ne sont pas murs. Ils se présentent en petites grappes vertes. Khem nous dit que les crevettes au poivre vert sont son plat préféré.

Les durians sont en fleur : un gros pistil, de très longues étamines, de petits pétales charnus beiges tout contre les grosses branches. Certains fruits sont déjà formés et gros mais l’odeur repoussante n’arrive qu’à maturité (tant mieux). Il faut attendre 4 ans pour que l’arbre produise (une récolte par an). En saison sèche on arrose chaque jour au tuyau dans un grand cercle de 2m de rayon autour du tronc de l’arbre. Le rendement est diminué par les champignons parasites.

dscn0275-copie.1299848421.JPG

Nous découvrons les sapotiers et les sapotilles , fruit oblongs marron que je n’ai jamais goûté.

L’arrosage vient d’un bassin circulaire et de citernes d’eau de pluie. Au pied de la citerne poussent de petites touffes d’une herbe odorante que Khem appelle « persil » pour la soupe et qui ne ressemble pas du tout à du persil. Dans une citerne des bouquets de liseron d’eau sont conservés.

Les manguiers ne sont pas irrigués. La rosée du matin leur suffit. Ils ont sans doute des racines profondes qui vont chercher l’humidité encore présente dans le sol. Les mangues vertes sont déjà grosses. Vertes, elles ont un goût piquant et se mangent salées. Au pied des manguiers poussent des sensitives. On ne désherbe pas les manguiers comme les autres arbres du verger Un petite motoculteur peut aider au désherbage mais l’essentiel se fait encore à la houe.

dscn0277-copie.1299848511.JPG

Avant de partir Madame Kau Seng nous montre le produit fini : le poivre ensaché pour être vendu : poivre noir, rouge ou vert. On le cueille lorsqu’il est mûr : la baie est alors rouge. On la fait sécher au soleil sur des nattes ou des bâches sur le toit de la maison pour éviter les dégâts dus aux oiseaux. Le poivre rouge et le vert sont les mêmes graines, on a simplement enlevé l’écorce.

Les Khmers rouges se cachaient à l’abri des grands arbres de la colline : on les a donc coupés.

11. Kep – marché aux crabes – Hôtel Kep Malibu Bungalows

 


dscn0320-copie.1299834666.JPG

Kep est une station balnéaire qui s’étire sur les bords de mer. Sous de beaux arbres de grosses villas et des hôtels détruits pendant la guerre civile, sont encore visibles parmi la végétation. Peu de murs tiennent debout. Bombardements sévères ou acharnement contre les symboles du luxe? Des Resorts neufs se construisent un  peu partout dans la colline. Discrets, on ne les devine que si on les cherche. Kep est très étendue. A l’entrée Khem nous montre le débarcadère pour l’Île du Lapin, la plage, le marché aux crabes.

Kep Malibu Bungalows

Notre hôtel Kep Malibu Bungalows, est situé à l’écart de la route. Nous sommes accueillies en français, la clientèle est également française. Notre chambre est située au premier étage d’un bâtiment couvert de paille dominant une belle piscine bleue. Autour de l’eau on a disposé des lits de bois mais aussi d’exotiques cabines – lits à baldaquin  de mousseline blanche avec des coussins triangulaires que nous avons vus en Thaïlande.

La chambre est vaste meublée de deux lits blancs et d’une petite banquette et de deux grands fauteuils de rotin profonds et confortables ; L’armoire, fermée par une porte coulissante en miroir est invisible. Le toit de chaume est visible le volume est très grand.

A peine arrivée, je file à la piscine et nage méthodiquement avec grand plaisir. Le ciel est dégagé, le décor parfait.

Marché aux crabes

16h30 nous partons en touktouk pour le marché aux crabes. Il s’arrête devant un restaurant de fruits de mer installé sur pilotis directement dans l’eau. Une dizaine de ces restaurants borde le rivage. Le marché a dû fermer ses portes on ne voit pas de crabes à vendre. Promenade sur la belle corniche ombragée au soleil couchant : l’eau brille. Des arbres aux grosses feuilles vernissées penchent vers la mer. Leurs racines tordues sortent de l’eau. On dirait que l’arbre veut quitter la terre et se laisser dériver au large.

dscn0261-copie.1299848017.JPG

Nous choisissons le restaurant de poissons le plus joli, avec de belles nasses suspendues à de longues perches, parmi l’alignement de restaurants de planches collés les uns aux autres. Je commande un mangoshake très bien présenté avec un morceau de mangue sur le rebord du verre une paille droite et une autre tourillonnée. Sur la table, dans un verre bleu, la serveuse dépose un petit bouquet de fleurs de frangipanier. Je dessine les barques des pêcheurs, longues et fines avec leur équipement et les drapeaux multicolores qui signaleront filets et casiers.

dscn0254-copie.1299834593.JPG

Au retour nous manquons de prendre un autre touktouk que celui qui nous a amenées de l’hôtel et que nous n’avons pas payé. La prochaine fois il faudra être plus observatrices !

Diner : curry de poulet. Le riz est servi à part : un bol retourné sur une assiette. Le curry est dans un grand bol la viande baignant dans un sauce onctueuse au lait de coco très parfumée mais douce. Des carottes, des oignons, des morceaux de patate douce baignent dans la sauce. C’est délicieux !

10. sur la route vers Kep, villages sur la route, grenouilles, déesse noire….

Villages sur la route

dscn0309-copie.1299779580.JPG

Les maisons traditionnelles de bois sur pilotis sont souvent peintes en bleu et couvertes de toits de tuile à 2 pans parfois enjolivés de sculptures de bois. Dans cette région on redoute assez peu l’inondation. La raison d’être des pilotis est plutôt l’aération. Au rez de chaussée, sous la maison, on dispose d’un espace bien ventilé pour passer la journée à travailler, dormir dans des hamacs, mette à l’ombre le bétail… De grosses citernes en poteries rebondies destinées à recueillir l’eau de pluie, sont alignées le long des toits. Malheureusement ciment et voiture font irruption dans cette harmonie rurale. On construit une pièce en ciment au rez de chaussée, on gare la voiture sous la maison.

Grenouilles

dscn0226-copie.1299779492.JPG

Des vendeuses de grenouilles ont installée de petites cantines Des grenouilles minuscules sont enfilées par douzaines sur les fines brochettes. Les plus dodues sont rôties sur des charbons de bois. La vendeuse est encapuchonnée dans une casquette à longue visière et à écharpe au même tissu à carreaux rouge et blancs cousue à la casquette. Elle porte des mitaines rose fluo.

Temple de la Déesse Noire

Temple hindouiste. La déesse Noire vit en enfer, lieu du Jugement qui décide de la réincarnation (ou pas) . Du  temple du 8ème siècle, autrefois recouvert de stuc, il ne reste plus que la base en briques et un linteau bien conservé où une tête de lion crache des rubans. Les déesses de l’enfer sont alignées.

La dernière excursion est l’ascension d’une colline. Nous avons traversé une plaine extrêmement plate la présence d’une butte paraît incongrue. Un cheminement cimenté avec des marches conduit à une pagode. Au sommet un  escalier raide de latérite mène au temple ancien beaucoup ruiné. Y accéder c’est déjà de l’escalade tant les marches sont hautes et étroites. Khem nous avait expliqué :

          « une pagode c’est comme le Paradis. Il faut le mériter ! »

La voie sacrée avec ses deux portes monumentales dans la plaine coupe droit par la plus grande pente. L’érosion et la végétation ont effacé l’escalier direct qui devait être très abrupt. Se hissant sur les blocs de latérite jusqu’à une petite chambre on arrive à une petite niche. Un vieil homme très maigre distribue une pochette de papiers rouges –formules de prières – et des bâtonnets d’encens. Je prends l’encens et dédaigne les prières tandis que Khem prend les deux et se recueille et laisse une offrande. Je me sens un peu gourde avec mon bâtonnet. Dès que nous sommes sortis, le vieux rallume sa radio qui diffuse de la pop cambodgienne.

Le trajet dans la campagne est interminable. Jai demandé qu’on coupe la clim glaciale. Il est près de midi, la canicule m’ensuque. Quelle bêtise de venir de si loin pour somnoler ! Les rizières desséchées ont laissé la place à une campagne plus verte parsemée de vergers d’anacardiers et de manguiers. De temps en temps des étendues d’eau, lacs pas encore évaporés ; rizières vertes d’une seconde récolte. Des collines se profilent à l’horizon. On se rapproche de la Chaîne de l’Eléphant. Nous pique-niquons au pied des collines sous un manguier : riz et porc grillé dans une barquette de polystyrène achetés dans un restaurant à la sortie de Phnom Penh et pour finir le Jaque que nous avons photographié.  On n’entre pas dans Kâmpôt.

9. Temples de Tonebaty : Ta Prohm et Yeay Peau

Temple de Tonebaty

Une route de terre mène au temple Ta-Prohm

          « la route a été refaite, il n’y a plus de nids d’éléphants », plaisante Kehm.

Le temple du XIIème siècle a été érigé par le roi Jayavarman VII (1181-1219) à l’époque angkorienne.

L’entrée se cache dans la végétation. Les blocs de latérite brune et luisante au grain irrégulier sont empilés. La latérite a été exploitée dans le voisinage mais on ne sait rien de la provenance du grès dans lequel les sculptures ont été sculptées.

Le dieu de la pluie Indra  est monté sur l’éléphant tricéphale Haravar. Deux bas- reliefs se font face à l’entrée. L’un  raconte un épisode de la vie du Bouddha, quand il était encore le prince Sidharta, partant avec sa femme et ses enfants en charrette. Son escorte de cavaliers et d’éléphant témoigne de son origine princière.

le barattage de la mer de lait

Le Barattage de la Mer de Lait : liés par un serpent dont on voit la tête et la queue, les dieux, d’un côté et les démons de l’autre, alignés comme dans le jeu où l’on tire la corde chacun de son côté dans une foire, barattent la mer pour obtenir l’eau sacrée d’immortalité. Au centre, un axe figure la Montagne sacrée qui repose sur le dos d’une tortue. Les filles célestes, les Apsaras sont alignées sur le registre du haut, dominant la scène.

apsara

 

Sur les parois du temple, on retrouve les Apsaras, déhanchées gracieusement habillées d’une longue jupe retenue par une ceinture, les seins arrondis nus, parées de bijoux et portant des coiffures diverses. De fausses fenêtres aux barreaux tournés sous un rideau ouvragé qui fait penser aux moucharabiehs.

boudha couché adoré par les bonzes

Au dessus de l’entrée, le Bouddha couché sous un  parasol est adoré par les bonzes. De chaque côté de la porte, des génies, surmontés par des stupas qui figurent le Nirvana.

Yeay Peau

Non loin, se trouve les ruines du  temple Yeay Peau, au milieu d’une pagode moderne où de grosses statues de ciment peintes de couleurs vives racontent des épisodes de la vie du Bouddha. Encore une fois,  notre guide privilégie l’anecdote plaisante à l ‘histoire savante.

           Le Bouddha habillé en prince avec un couvre-chef offre de l’eau et son éléphant à un prêtre aux cheveux gris agenouillé.

           Un peu plus loin, sa femme partie dans la forêt est arrêtée par trois bêtes féroces, un tigre, une panthère et un lion qui ressemble à une chimère.

          Sur une rambarde le la pagode, d’autres statues figurent le zodiaque khmer. L’esthétique de ces statues modernes s’apparente à celle des nains de jardin.

Le temple historique du 13ème siècle est un temple syncrétiste : le fronton hindouiste surmonte un linteau bouddhiste. Sur le fronton Vishnou danse tandis qu’au dessous Bouddha médite, autour du Bouddha les prêtes hindouistes veulent le tuer. Linteau et fronton ne sont peut être pas contemporains, peut être des rénovations ultérieures ont été opérées ?

8. Sur la route RN3 de Phnom Penh à Kep, usines, marchés…

dscn0180-copie.1299745096.JPG

Confection

A la sortie de Phnom Penh, au petit matin, la route traverse une zone urbanisée : les femmes travaillent dans les usines textiles et de confection. On les voit dans des « taxis » locaux : des plateformes tirées par une moto assises sur des bancs de fortune, des barres métalliques, une douzaine, parfois une vingtaine ou plus s’entassent.

L’essence est vendue dans des bouteilles d’eau ou de whisky – essence illégale – moins chère qu’à la pompe, où elle est vendue 4700 Riels à peu près 1€, moins cher qu’en France, mais hors de prix rapporté aux salaires cambodgiens. Khem se plaint de la cherté de la vie : 4% d’inflation l’an passé.

Les maisons jaunes avec des balcons ont belle allure. Cinq ou six personnes se partagent une pièce louée 50$ par mois. Les gens travaillent dur, économisent pour envoyer l’argent à la campagne à leur famille. On travaille 8h/jour, 6 jours/ 7. Les usines ne s’arrêtent jamais, même pas le dimanche. On peut prendre la journée libre le dimanche ou un autre jour. Les jours fériés sont nombreux au Cambodge. Les gens fractionnent les 31 jours de congé auxquels ils ont droit mais ne partent jamais en vacances.

Marchés en bord de route

Non loin de la ville les pépiniéristes colonisent le bas-côté de la route. Puis on voit des marchés très animés, des pagodes immenses. La campagne est bien sèche. Le riz ne pousse qu’en saison humide. En irriguant on pourrait faire deux récoltes par an. On peut aussi cultiver le manioc qui se contente de la rosée et qui n’est pas gourmand en eau. Il donne de la farine mais on peut aussi le transformer en éthanol. Cette idée de nourrir les voitures avant les gens a quelque chose de révoltant surtout quand les gens sont si pauvres et les vaches bossues à la robe claire, si maigres. La pauvreté des campagnes est une conséquence de la sécheresse mais aussi le résultat des guerres. Les mines anti-personnelles ont empêché de cultiver. A-t-on terminé de déminer ? Khem nous dit qu’on ne met pas d’engrais chimique dans les champs seulement du compost.

dscn0181-copie.1299745307.JPG

 

Sur le bord de la route, en plus des marchés qui nous rappellent l’Afrique, on vend des fruits sur de petits étals. On s’arrête pour photographier un énorme jaque coupé en deux. On a aussi disposé en petites pyramides des fruits ronds à la peau luisante violette ou verte, les pommes de lait. Plus loin, ce sont des chapelets de saucisses qu’on peut déguster sur place : des auvents abritent des hamacs et ces sortes de plateforme ou de lits de bois. Dans ls champs desséchés où il ne subsiste plus que la paille de riz, des vaches maigres au pelage blanc et aux longues cornes pointues se promènent. On croise parfois un attelage de plusieurs de ces bovins.

Les palmiers à sucre s’élancent dans le ciel. Ils donnent les fruits qu’on mange, la sève qui fera du sucre ou de l’alcool et même du vinaigre. Leurs troncs servent à la construction de bateaux et de maisons. Les feuilles, enfin, séchées peuvent faire  des toitures ou des cloisons.

7. Phnom Pehn : soirée sur les quais de la rivière

17heures :2$, un toukouk nous emmène sur les quais de la rivière Sap.

dscn0172-copie.1299742240.JPG

 

Une foule tranquille déambule : Cambodgiens en famille, quelques touristes, des bonzes en robe orange, des vendeuses de bricoles et friandises.

p2190085-copie.1299742079.JPG

Une musique tonitruante sort de baffles grand format. En ligne une trentaine de femmes dansent en faisant des figures variées. On s’approche. Un homme mène la danse. Derrière lui tout le monde l’imite. C’est aussi lui le DJ. Des femmes de tout âge se trémoussent quelques touristes parmi elles.

p2190092-copie.1299742167.JPG

De l’autre côté, sur la croisette, des restaurants et des beaux hôtels. Coucher de soleil vers 17h45.