Histoire de l’Italie – Catherine Brice – Tempus

LIRE POUR VOYAGER/VOYAGER POUR LIRE

un gros livre de poche  à emporter dans sa valise

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Garibaldi, Parme

Plus de 2000 ans d’histoire, de l’Empire Romain à aujourd’hui. L’Italie a une histoire complexe qu’on n’imagine pas arrivant  de France, unifiée depuis Louis XI (ou presque)…

L’Unité Italienne fête cette année ces 150 ans et nous avons eu le plaisir de partager ces commémorations à Bologne ou à Ravenne.

Notre itinéraire: Bologne-Ravenne- Ferrare- Parme se limite à une seule province : L’Emilie-Romagne. Je ne pouvais imaginer une telle diversité historique entre Ravenne, la romaine ou la byzantine, Ferrare, médiévale et Renaissance, Parme des Lumières, Napoléon puis Restauration, Bologne….

Ce livre m’a donc aidée à m’y retrouver, aussi bien dans l’évolution sociale, économique que dans les alliances politiques, entre les villes mais aussi les puissances européennes. Papauté Espagne, Autriche, France…toute l’Europe a guerroyé en Italie. Marignan 1515 n »est elle pas la date que tous les écoliers ont retenue, comme un numéro de téléphone!

Plus anecdotique, j’ai pu mettre un personnage sur les noms récurrents de Garibaldi, Cavour, Mazzini, Farini ou d’Azeglio, qui personnifient les rues des villes, tous acteurs de l’Unité Italienne. Et pour un voyageur, la logique de la toponymie est parfois d’une grande aide pratique!

Vincere film de Bellochio

Toiles Nomades

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A lire le résumé de Vincere je n’aurais pas  choisi ce film. La maitresse de Mussolini, Ida Dalser, film people? L’Histoire par le petit bout de la lorgnette???
D’entrée de jeu, je suis fascinée par l’esthétique des images. Bellocchio est un maître, il intercale des images d’archives, construit ses plans comme des tableaux d’époque. Allusion au futurisme qui a inspiré Mussolini,jeux d’ombres et de lumière. Cinéma dans le cinéma. De nombreuses séquences se déroulent au cinéma. C’est en regardant les actualités que l’on voit l’histoire se dérouler. Citations: The Kid émeut la mère qui ne voit plus son enfant. On croit aussi reconnaitre Potemkine. Impressionnante projection d’une Passion  sur le plafond d’un hôpital de campagne installé dans une église où la femme légitime de Mussolini soutient son mari blessé, Piéta?
L’aspect politique du film est aussi intéressant: on assiste au tournant de l’histoire, quand Mussolini, socialiste ardent, anticlérical, pacifiste, quitte l’Avanti pour fonder le journal nationaliste et s’engage dans la guerre de 14. Omniprésence des religieuses dans le film pendant la période fasciste quand le Duce renie son anticléricalisme pour s’appuyer sur le Vatican et l’Eglise.
Beaucoup de lyrisme, trop théâtral? Peut-être pas en regard des mimiques du Duce dans ses discours filmés

Bologne : Piazza Maggiore

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palazzo d’Accursio

Premier objectif : la Piazza Maggiore

Facile, la Strada Maggiore y conduit.

Débarrassées de nos valises nous pouvons admirer les chapiteaux des arcades, tous différents, nous glisser sous des porches, découvrir des courettes ou de vastes passages protégés par les cancelli de fer forgé. La colonnade devient plus aérée, les colonnes plus fines divisées en deux avec une impression de légèreté,  le long de l’immense église de Santa Maria dei Servi .Sur les murs extérieurs, des lunettes peintes mais très noircies m’intriguent. Le parvis est une jolie place carrée toute simple entourée de cette colonnade.

Deux tours Garisenda (47m) et Asinelli (97m)  datent de l’époque des guerres entre Guelfes et Gibelins. Tours de prestiges comme nous en avons vues à San Gimigiano en Toscane. Mais elles semblent différentes dans une grande ville !

 Le palais gothique de la Mercanzia est à angle aigu sur une placette. C’était la maison des marchands. Mélange de brique rouge et de marbre blanc. Les fenêtres gothiques soulignées de blanc et le balcon à balcaquin sont très élégants.

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Mercanzia vue de la tour

Par la Via Caprarie puis Grafici, on débouche sur la Piazza Maggiore. Pas de chance, la Basilica San Petronio est en restauration sous des bâches. En face le Palazzo del Podesta surmonté dune tour carrée semble au milieu de la place. C’est derrière qu’est caché lOffice de Tourisme. Le Palazzo dAccursio siège de lHôtel de Ville est monumental, en face les Palis des Notaires et des Changeurs ont de belles façades régulières.

Nous trouvons une table libre à la terrasse d’ café au coin de S. Petronio et je fais tranquillement le tour de la place. Mon attention est attirée par des détails annexes 2011 célèbre les 150 ans de l’Unité italienne: une petite exposition sur le thème du Risorgimento dans les livres d’enfants. Je trouve une plaque, monument aux morts à Corfou et Céphalonie.

La Fontaine de Neptune de Giambologna curieusement représente le Pape, en Neptune, dominant les eaux, 4 angelots figurent les 4 grands fleuves alors connus : le Gange, le Nil, l’Amazone et le Danube. Des tétons de la poitrine des femmes jaillissent 4 jets d’eau.

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Neptune

Les boutiques sous les arcades sont très attirantes. L’extérieur un peu vieillot de « Veronesi e Fratelli » me plait. Les articles en vitrine sont à la pointe de la modernité : chaussures de luxe, très belles et faciles à porter, blouses et robes merveilleuses mais inabordables. On vend des gants de peau de toute taille et couleurs. Continuant les arcades j’arrive au Palazzo dell’Archigimnasio, siège de l’Université jusqu’en 1863. La cour est décorée à l’excès de sculptures blasons, fresques, entassés qui se chevauchent. Cette surabondance éclectique m’étourdit.

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Palazzo dell’Archigimnasio

Nous faisons un détour pour voir la façade de la maison de Farinelli, façade jaune très simple dans une rue voisine.

L’immense basilique S. Petronio est une église gigantesque, rouge et blanche à l’intérieur, brique et marbre. Au sol, le cadran solaire de Cassini , protégé par une plaque de verre mesure 67 m. Comment fonctionne un cadran solaire à l’intérieur d’un bâtiment ? Ce n’est pas la seule attraction astronomique : dans une chapelle se trouve un pendule de Foucault  qui me rappelle le roman d’Umberto Eco lu autrefois qui m’a laissé un  souvenir embrouillé.

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Charles Quint fut sacré dans cette église par le Pape.

Chaque chapelle possède un décor différent, explications en italien, boîte à sous 0.20€ pour l’éclairage. Négligeant une Pieta et Saint Jérôme signalés par le G. du Routard, je m’attarde à la Chapelle des Bolognini décrite par un audiovisuel en français (1€) à  ne pas négliger. Cette chapelle est une merveille : la fresque du Jugement dernier est très belle œuvre de Giovanni da Modena 15ème siècle. Comme d’habitude le Paradis est moins drôle que l’Enfer. Les saints sont alignés sagement. Sous le Christ ans une mandorle, Lucifer, énorme et poilu ressemblant à un ours noir avale les pêcheurs de ses deux bouches (la 2ème pelvienne, le Diable ne peut pas se reproduire et n’a pas de sexe). En face le mur est dédié aux Rois Mages qui à la fin repartent curieusement en bateau. Toute admirative des fresques j’avais oublié le polyptique et les beaux vitraux.

Quittant la Piazza Maggiore par une arche sous le Palais des Changeurs nous empruntons la Via Clavature très animée avec ses tables de restaurants et retrouvons la place de la Mercanzia à l’angle des via Castiglione et Santo Stefano

Bologne :San Giacomo Maggiore et Oratoire sainte Cécile

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Le campanile de S.Giaccomo Maggiore vu du patio du Conservatoire de musique

Il suffit de changer de trottoir sur la Strada Maggiore pour faire des découvertes : le Supermarché est logé dans un palais tout orné. Les chapiteaux des arcades sont tous différents. La place devant S.Maria dei Servi est entourée de portiques. On ne voit pas tout du premier coup d’œil !

Une rue courbe bordée de baraques de bois peint en vert nous avait intriguées :un joli marché, s’y tient un peu luxueux, fruits et légumes, fromages et spécialités locales. De là nous remontons la St. San Vitale en direction des deux tours quand la musique nous fait lever la tête. Quelque part, quelqu’un fait des gammes au piano. Piazza Rossini, se trouve le Conservatoire de Musique. Un jeune homme roule une contrebasse, de toutes les fenêtres s’échappe de la musique. Au dessus des toits le clocher de San Giacomo maggiore dont la façade est cachée par des bâches. L’entrée se trouve via Zamboni.

San Giacomo Maggiore est encore une église géante avec une trentaine de chapelles toutes très ornées et souvent très baroques. Une chapelle peinte à fresques retiendra notre attention ; la chapelle Bentevoglio aux fresques de Lorenzo Costa (1490). le mur est partagé en deux le Triomphe de la Mort fait face au Triomphe de la Fama. Ces deux triomphes se déroulent dans un paysage de collines escarpées, la foule descendant d’un chemin qui serpente. Dans les deux tableaux le peintre a mis une sorte de bulle ronde (un globe ?) portant des personnages étranges flottant dans le ciel. Dans les deux il a peint au premier plan des bêtes fantastiques : un éléphant et des buffles. La Mort est juchée sur un rocher tandis que la Renommée est assise sur une charrette tirée par l’éléphant. La Mort brandit sa faux, la Renommée souffle dans une trompette. Un personnage barbu habillé de bleu avec un manteau orange fait face au spectateur dans le coin gauche. Je retrouve symétriquement de dos dans le coin droit. Etrange symétrie des deux triomphes !

Nous avons cherché (et trouvé) le San Rocco de Carrache, un peu sombre, (mais c’est notre faute nous avons radiné sur l’éclairage).

Oratoire sainte Cecile

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Rue Zamboni, juste au bout de S Giaccomo, nous entrons dans un cloître très calme baigné de la musique du Conservatoire. Les musiciens s’exercent, un contre-basson pétarade. Les cloches sonnent à toute volée dix heures. Le moine Giovanni Bono avec son doigt sur la bouche semble appeler au calme. L’oratoire est une chapelle rectangulaire. Les fresques ont été réalisées par trois peintres fameux Francesco Francia, Lorenzo Costa et Amico Aspertini en 1506. Elles racontent la vie de Cécile mariée contre son gré à un jeune homme païen, Valeriano à qui elle révèle qu’elle a fait vœu de chasteté pour se vouer au Christ. Valeriano se convertit au christianisme ainsi que son frère Tiburzio. Ces deux derniers furent condamnés et décapités. Sur le mur d’en face, on voit Cécile donner une sépulture aux martyrs. La suite du martyr de Cécile est plus embrouillée. On n’apprend pas non plus pourquoi Cécile est la patronne des musiciens.

Bologne : les deux tours

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La rue Zamboni nous conduit aux deux tours.

Deux tours Garisenda (47m) et Asinelli (97m)  datent de l’époque des guerres entre Guelfes et Gibelins. Tours de prestiges comme nous en avons vues à San Gimigiano en Toscane. Mais elles semblent différentes dans une grande ville ! La plus petite penche.

La plus haute (498 marches) est ouverte au public. Elle est complètement creuse. On se demande bien comment elle tient. Des trous montrent les charpentes au cours de leur édification mais il n’y a plus rien pour tenir. L’escalier de bois a des marches glissantes et très étroites. Heureusement deux rampes permettent de se soutenir aussi bien à la montée qu’à la descente. Montants et descendants se croisent sur de petits paliers ménagés à cet effet, on se fait des politesses, histoire de souffler un peu. La vue au sommet est magnifique. Je reconnais les principaux monuments et églises que nous avons déjà vus. La descente est à peine plus facile que la montée. J’ai peur de glisser, je ralentis l’allure en me cramponnant aux rampes.

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Bologne Musée Civique médiéval

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Le Musée Civique médiéval est situé dans un palais à l’écart de l’agitation. Très peu de visiteurs ce matin. Très bon accueil : c’est la Semaine de la Culture et c’est donc gratuit !

Dans la première salle sont exposées de très belles sculptures de marbre et les sépultures de trois professeurs d’université. On voit la chaire et les étudiants avec de lourds ouvrages reliés (peut être des pupitres ?)

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Le pape Boniface VII, ennemi de Dante, est la statue emblématique du Musée. La sculpture est en bois recouvert de cuivre. Le Pape ressemble à un Bouddha ou à un mandarin. Cette statue hiératique est très étrange.

A l’étage on présente diverse collections : des verres de Murano tout à fait extraordinaires. Les plats en verre transparent incluant des spirales blanches très sobres semblent être du design contemporain, ils datent du 15ème siècle ! De même les bracelets aux couleurs très vives avec des inclusions de fleurettes. Les techniques et les modèles ont peu changé. Nous achèterons la carte postale d’un calice bleu de verre peint avec la Fuite en Egypte. Très beaux ivoires, surtout des reliquaires mais une amusante cuiller pliante. Les armes diverses ne m’intéressent pas.

Bologne : Pinacothèque

 

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Vitale da Bologna

J’avais prévu de longer la Muraille de la Porta Maggiore jusqu’à la Porta San Vitale. Je me retrouve perchée, à 3m au dessus du boulevard circulaire. De plus, le terrain est privé et j’ai déclenché les alarmes. Mes autres tentatives de couper par les ruelles ne sont pas plus réussies : je suis coincée dans une impasse ! Je reprends donc la Strada Maggiore jusqu’au marché pour reprendre l’itinéraire de ce matin et arrive Piazza Verdi où le théâtre est enrubanné de banderoles. Sur la plus grande une citation de Lorca dit qu’une ville sans théâtre est une ville morte. Sur tous les murs sont placardés des panneaux manuscrits protestant contre la guerre (laquelle ? Afghanistan ? Lybie ?) et contre Berlusconi. Je suis au cœur du quartier étudiant. Dans une ruelle Via del Guasto, les étudiants ont collé toutes sortes d’annonce sur les murs, surtout des recherches de colocataires.

La Pinacothèque Via delle Belle Arti est installée dans un palais bien rénové. Ici aussi, semaine de la culture, c’est gratuit. On m’invite à une visite guidée : une jeune fille apprend et une guide plus expérimentée complète. Vitale de Bologna et le PseudoJacupino : sur de petits tableaux de bois très remplis de personnages divers sans aucune perspective. On trimballe un cercueil en haut du tableau, le défunt est sinistre tout gris foncé, l’ensemble est fouillis mais pas du tout figé. Juste ensuite, un poptyque de Giotto d’une grande richesse. Sur le fond or, les personnages se détachent, hiératiques ; la Vierge est au milieu. Saint Pierre et ses clés à gauche, St Paul et son épée à droite entre la vierge et les saints, les anges Michel et Gabriel. Ce polyptique a été commandé par le Pape à l’époque où la papauté résidait en Avignon. Le Pape voulant retourner en Italie choisit de s’installer à Bologne. La Vierge du polyptique représentait l’Eglise.

Mais les modes en peinture changent, les fonds dorés sont remplacés par les jolis paysages de colline. Une vierge enfantine se permet une fantaisie : un voile jaune, couleur très inhabituelle que l’on attribuait plutôt aux Juifs. La visite parcourt la Pinacothèque au pas de course pour atteindre les fresques. L’une d’elle montre une scène de bataille avec un cavalier très sombre et des arquebuses (tellement dangereuse qu’elles étaient interdites à la manière des armes chimiques maintenant). Dans deux autres salles des églises entières ont été transportées : l’une d’elle en bon état dans l’autre seulement les traits préparatoires avant l’application de la peinture.

Bologne : après midi musical

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16h30, un concert doit avoir lieu à S Giaccomo. J’abandonne la visite de la Pinacothèque pour la musique. Erreur ! Il a lieu au Musée Civique Médiéval loin d’ici. En revanche une chorale répète dans l’oratoire de Sainte Cécile.

Dans le cloître des pianistes répètent le clavier bien tempéré.

Nous nous installons sur les stalles de l’oratoire, feignant d’admirer les fresques (vues ce matin) et profitons de la répétition. Au programme :

-Gaffurio : Stabat Mater

– Palestrina : Stabat Mater

– Buxtehude cantate WV75

Le groupe Heinrich Schütz se compose de 3 sopranos, 3 mezzo 2 altos et 7 hommes (ténors,) Le chef commence en voix de tête pour atteindre la tessiture de la mezzo qui continue.

On nous chasse avant la fin de Buxtehude. Si nous voulons entendre le concert il nous faudra revenir à 18heures et payer !

Sur la St. Maggiore se trouve le Musée et Bibliothèque de la Musique Piazza Rossini.(entrée libre). Très belles décoration en trompe l’œil, on voit la bibliothèque de Martini (un théoricien de la musique du 18ème avec nombreux livres et partitions, parmi elle,  est ouverte une partition de Gaffurio chantée à l’Oratoire (1480)

Bologne : autour de Santo Stefano

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Quittant la Piazza Maggiore par une arche sous le Palais des Changeurs nous empruntons la Via Clavature très animée avec ses tables de restaurants et retrouvons la place de la Mercanzia à l’angle des via Castiglione et Santo Stefano.

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A l’entrée de cette dernière, à l’enseigne du perroquet,  un  palais avec une tour porte une curieuse loggia de bois perchée très haut. Suivant les indications du G. du Routard, chaque maison de la rue réserve des surprises. Au N°9/11 le palais Bolognini, tout rose et décoré de têtes de terracotta : un homme casqué, un enturbanné, un satyre regardent vers le bas dans la rue. Nous entrons en face dans un splendide hôtel Renaissance pour voir un escalier hélicoïdal. Au N°18 une série de couloirs et de cours occupés par des boutiques et des restaurants rejoignent la Strada Maggiore.

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palais Bolognini

San Stefano

 Après le Palais Bolognini,  une place triangulaire sert de parvis à un groupe d’églises, Santo Stefano, qu’on appelle aussi Sette Chiese. On entre par l’église romane. Curieusement le chœur est surélevé anormalement sur une crypte ( ne se visite pas, réservée à la prière). Un escalier mène à une chapelle baroque. De côté, une porte s’ouvre sur le « Saint Sépulcre » au plan polygonal, autrefois un temple romain dédié à Isis. Au centre se trouve le sépulcre de Santo Petronio, le patron de Bologne. Ce curieux sanctuaire enserré dans les autres églises, en creux, très sombre, très secret nous retient  longtemps. Une  lampe orientale est suspendue. La brique rappelle les anciennes églises grecques. Impression d’être très loin…Une porte dérobée permet d’accéder à l’église romane de San Vitale du 11ème siècle au plan plus classique  à trois nefs séparées par des colonnes de briques, dont une paire est quadrilobée. On arrive ensuite dans un petit cloître, cortile de Pilato, donyt le seul ornement est la disposition fantaisie des briques des murs disposées géométriquement pour former des dessins. Un second cloitre lui succède, plus vaste plus décoré avec des chapiteaux historiés de monstres ou de personnages. Un beau puits en occupe le milieu. Sous les arcades : une exposition-photo Preti al Cinema, images connues de Fernandel ou Mastroianni et Begnini.

 

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Il y a aussi un petit musée. S. Stefano est un  enchantement et restera mon endroit favori à Bologne.

 

Retour Strada maggiore

Empruntant  le passage du N°18, on découvre côté strada Maggiore un curieux rajoût médiéval, une pièce perchée sur d’épaisses poutres noircies dans la Casa Isolini. Une légende explique la présence de pointes en fer insolites fichées dans la poutre par une embuscade commandée par un mari jaloux.

Sur le trottoir d’en face : la maison de Rossini, palais classique et discret.

Au supermarché, on achète des arancini (croquettes de riz fourrées), de la mortadelle de Bologne, du fromage pour un dîner sur le pouce mais néanmoins typique que nous mangerons sur la terrasse à la tombée de la nuit.

Bologne : Saint Dominique

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  sépulcre de saint Dominique

 Par des rues qui tournent, Via Guarazzi, Via dei Chiari et Via dei Poeti nous arrivons sur la grande Piazza S Domenico. Quelques arbres, deux colonnes très hautes vert de gris portent l’une la Vierge, un  chapelet pendant à son poignet, l’autre Saint Dominique.

Deux curieux sarcophages sont perchés sur des fins piliers et coiffés de toits à double pente. Qui repose ainsi en hauteur ? On ne le saura pas.

L’église de brique est imposante. Façade 13ème siècle, très simple. Dès qu’on entre, on est surpris par les dimensions énormes et par les nombreuses chapelles. L’éclairage est très élégant : les lustres en verre de Venise sont suspendus sur des cordons de plus en plus longs à mesure qu’on s’éloigne du chœur.

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l’ange de Niccolo dell’Arca,

Sur le conseil du G. du Routard, nous nous précipitons à la chapelle du sépulcre de saint Dominique. Le monument commencé au 13ème siècle par Nicola Pisano fut enrichi de statues par des sculpteurs fameux pendant 3 siècles dont Niccolo dell Arca et Michel-Ange. Un  groupe de touristes américains arrive, leur guide veut faire ouvrir la grille mais il faut attendre la fin de la messe. Nous emboîtons le pas au curé et aux bonnes sœurs qui vont au cloître (où se trouvent les toilettes). Le cloître est paisible, fleuri, la myrte est blanche un arbre de Judée rose. La coupole se détache sur un ciel très bleu. Suivant les indications du G du Routard, à droite du transept, nous admirons le Mariage Mystique de Sainte Catherine de Lippi. J’aime toujours Lippi.

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Passant la porte marquetée, suivant le panneau « Coro museo », par un passage très étroit, nous parvenons dans le chœur. Les stalles marquetées de Damien Zambelli sont tout à fait extraordinaires peut-être plus belles que celles de Naples de la Chartreuse Saint Martino dont je garde un souvenir ébloui. Des dizaines de petits panneaux racontent chacun  une histoire, des scènes de bataille ou se déroulant dans des palais ou dans la nature. Il faudrait des jours entiers pour identifier chacun des épisodes racontés provenant de la Bible, de la vie des saints et pour admirer les détails et la maîtrise des différents bois. J’essaie de filmer, impossible avec tous les reflets. Un évènement nous tirera de notre contemplation : on a ouvert la grille à 10h du tombeau de saint Dominique.

De près on peut maintenant admirer les détails des bas-reliefs de Pisano où se presse une foule de personnage finement ciselés dans le marbre blanc. Au mur, des explications (traduites en français) racontent les épisodes de la vie de saint Dominique. J’ai toujours été rebutée par le personnage que j’associe à la lutte contre les hérétiques et à l’Inquisition. Les deux attributs, le chien et la chandelle trouvent ici leur justification. La mère du saint, pendant sa grossesse, aurait rêvé d’un chien portant une chandelle, présage d’une naissance extraordinaire. On raconter qu’il aurait vendu des parchemins précieux pour nourrir les pauvres pendant une famine, ce qui le rend plus sympathique, qu’il aurait ressuscité un évêque tombé de cheval pendant une course effrénée(l’épisode est relaté dans le marbre). Au dessus des deux registres racontant la vie de Dominique, le monument porte un grand nombre de statues : aux deux extrémités les anges célèbres. Je préfère nettement l’ange de Niccolo dell’Arca, fin et gracieux à celui de Michel-Ange qui ressemble à un guerrier joufflu. A un premier niveau, quatre saints, Dominique habillé en moine porte un livre, au dessus les évangélistes, tout en haut Dieu le Père.

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De l’autre côté de la nef, la chapelle du Rosaire est décorée de fresques fleuries et printanières (des roses évidemment).

De la Piazza S. Domenico, la via Garibaldi mène logiquement à la place Cavour occupée par un jardin. Les arcades sont plus hautes, les palais plus récents (19ème) l’atmosphère moins médiévale.

Galvani, sur un piédestal au milieu de sa place, nous rappelle que l’électricité fut mise en évidence à l’Université de Bologne. Ailleurs, dans la ville, on célèbre aussi Marconi.