Titien, Tintoret, Véronèse au musée du Louvre

 

une belle exposition qui reste dans ma mémoire et dont le souvenir m’a accompagnée à Venise à moins que ce ne soit le contraire, que ce soit cette visite à l’automne qui m’ait donné envie de partir à Venise?


 

Titien, Tintoret, Véronèse au musée du Louvre

http://mini-site.louvre.fr/venise/fr/index2.html#20

Venise, de 1540 à 1580, confrontation de 3 peintres majeurs et d’autres comme Bassano, qui rivalisent pour les commandes officielles dans des concours, s’influencent, s’affrontent en représentant les mêmes thèmes. Cette exposition est passionnante: une leçon de peinture! chaque salle permet la comparaison, les œuvres se répondent.
Peinture religieuse mais aussi profane: un mur est même dédié à la représentation des chiens, animaux omniprésents même dans des scènes religieuses là où on ne les attendrait pas. Portrait de Vénitiens, doges ou patriciens, amiral posant devant la bataille de Lépante, une leçon d’histoire. Jeux de miroirs et de reflets, clairs-obscurs….

Au jeu de la comparaison, Titien part gagnant avec une large avance mais on a aussi de belles surprises!

Lecture pour Venise -Jean DIWO : Les chevaux de Saint Marc, Une épopée romanesque entre Orient et Occident

Lire pour voyager, voyager pour lire : préparer un voyage à Venise

p7130084-copie.1281285915.JPG

Une semaine avant le départ pour  Venise, ce livre, soldé à  Intermarché, me faisait un clin d’œil. De lecture facile, il a occupé les deux siestes du week-end sous le lilas.

Je n’ai pourtant aucune sympathie pour les Croisés. Les  Francs de la 4ème Croisade  guerroyèrent à Zara (Zadar)  pour le compte du Doge de Venise Enrico Dandolo, prirent Constantinople d’abord pour y installer un empereur légitime  acquis à la cause de Venise et du Pape. Les exploits des chevaliers en tournoi ou au combat m’ennuient, leurs amours ne me touchent que moyennement.

 Geoffroy de Villehardouin échappe à cette règle, en tant que chroniqueur. Je l’ai déjà « rencontré » plusieurs fois au cours de nos voyages, à Monemvassia ou à Githyo dans de petits musées où ses écrits étaient cités. J’aimerais pouvoir le lire.

L’histoire commence à Lagny, à quelques kilomètres d’ici. Le tournoyeur Guillaume d’Amiens rencontre Marie, la fille d’un drapier. Ensemble, ils entendent le prédicateur Foulques qui prêche la croisade. Pour l’amour de sa dame, Guillaume se croise,  part à Venise, de là en Dalmatie puis à Corfou. C’est notre voyage ! Je supporterai donc les récits chevaleresques ! A proximité de Corfou, sur un ilot le « vaisseau d’Ulysse » il fait la connaissance d’Angelo, le neveu du Doge, architecte que le Doge Dandolo vieux et aveugle emmène pour emporter les trésors de Byzance à Venise. Le trésor convoité, justement les chevaux de l’Hippodrome qui deviendront les chevaux de Saint Marc. Les nefs feront escale à Ithaque où nous irons,  et à Andros que nous avons longée au mois de mai. J’ai toujours du plaisir à peupler en imagination des lieux connus. Au retour, Guillaume se mariera à Chios – au monastère que nous avons visité peut- être ?

L’armée croisée se disloquera dans d’interminables batailles et intrigues à Constantinople. Luttes de l’Empereur latin pour gouverner un territoire grec hostile, rivalité entre les barons pour des fiefs orientaux…Je suis un peu déçue, l’auteur s’attache à ses héros et nous fait bien peu de description de la ville, de ses palais et de ses magnificences. Il ne suffit pas d’écrire que la ville recèle des trésors, il aurait fallu nous les montrer mieux ! S’attacher avec plus de pittoresque à l’étiquette byzantine…Je me suis ennuyée à Constantinople dans le roman alors que les fresques roumaines racontant le siège de la ville m’avaient bien amusée.

une semaine plus tard, sur la place Saint Marc je n’ai d’yeux que pour eux, ils sont encore plus beaux que je ne l’imaginais. Au Palais Ducal  d’immenses ttableaux racontent la bataille de Zarra, le siège de Constantinople et je remrcie l’auteur de m’avoir servi de guide!

lecture pour Venise : Casanova – Mémoires de Venise

Le Monde publie dernièrement des ouvrages libertins sous une couverture rouge suggestive. Généralement les ouvrages « érotiques » m’ennuient, il est aussi paradoxal pour une féministe d’encenser Casanova ou Don Juan. C’est donc dans la perspective d’un prochain voyage à Venise que j’ai ouvert cet ouvrage. Voyager ouvre l’esprit et libère des préjugés!

p7120010-copie.1281158417.JPG

Casanova l’auteur, et Casanova le personnage m’ont séduite! L’auteur d’abord raconte à la perfection avec la légèreté et l’élégance du  18ème siècle ses aventures romanesques vécues ou enjolivées, on se le demande. La séduction de jeunes filles pures et parfaites, finalement facilement conquises est la partie la moins intéressante de l’histoire, on connaît le dénouement. la description des plaisirs serait répétitive si l’on n’était à Venise dans ce carnaval presque permanent où le déguisement est coutume. Casanova en habit d’abbé, M.M. en belle nonne, mais aussi, masques, Pierrot…Plus que le séducteur, l’escroc m’amuse. Que d’expédients pour mener grand train! Et surtout quand le jeu fait disparaître des sommes énormes. On soupçonne d’autres spéculations, plus vastes dans cette cité commerçante. Une délicieuse amoralité, un esprit frondeur et libertin, animent ces aventures. Ressurgit le Don Juan de Molière et celui plus sombre de Mozart. Quand le personnage s’évade des « Plombs » le romanesque est au comble!

Cette lecture a éclairé notre visite. Quand les masques et les gondoles nous semblaient trop touristiques j’avais présents à l’esprit les récits de Casanova. Trop joli, trop séducteur, peut-être, mais finalement vénitien. Même la foule était la même, permettant l’anonymat autant que le masque…

Sur le vaporetto qui nous ramène de Torcello en passant par Murano, je me souviens de la tempête qui aurait pu être fatale à Casanova rentrant à Venise sur la gondole transi.

En Observant Venise – Mary McCarthy

Voyager pour lire – lire pour voyager!

Préparer un  voyage à Venise, c’est l’embarras du choix dans les lectures: guides touristiques, livres d’histoire, de peinture….

canaletto.1277378632.jpg

Mary MC CARTHY – En observant Venise  -Petite Bibliothèque Payot

J’aime me laisser guider par un écrivain qui fera une visite littéraire à son gré sans les contraintes d’un Guide d’une collection spécialisée. Mry Mc Carthy raconte Venise comme une touriste. Elle prend la précaution d’expliquer que la véritable Venise est justement celle qui se met en scène pour les visiteurs »un accordéon de cartes postales ». Elle cite des visiteurs célèbres de Montaigne à Byron, ou George Sand, des britanniques aussi que nous connaissons moins, démontrant que tout a été dit… et pourtant que l’émerveillement reste entier.

Touriste très éclairée, l’auteur situe ses promenades dans le contexte historique. Pas à la manière universitaire comme Crouzet-Pavan mais de manière plus anecdotique. Elle s’attache aux innombrables lions et à leur origine, ou aux colonnes provenant de tout l’empire byzantin…Saint Marc comme une caverne d’Ali Baba, un pillage de l’Orient.

Ecrivain, elle sait animer les personnages, donner chair aux doges, aussi bien aux personnages qu’à la fonction..Le Marchand de Venise, Shylock, est l’occasion d’un curieux parallèle entre la perception des Juifs et des Vénitiens dans l’Europe du 16ème siècle, commerçants, banquiers, les clichés antisémites furent aussi reprochés aux Vénitiens du temps de la grandeur de la Sérénissime. Vénitiens, les inventeurs du ghetto. En Shakespearienne, elle titre le chapitre « une livre de chair » allusion au fit que les Juifs payaient cher la tolérance dont ils furent l’objet dans le ghetto.

Episode dont je n’avais jamais entendu parler : la tentation du protestantisme,  les efforts de prosélytisme d’un ambassadeur anglais Wolton. L’opposition de Venise à l’autorité papale est plus notoire. Occasion de croiser un intéressant personnage : Sarpi.

Jolie visite à Torcello, qui me donne envie d’inclure cette excursion à notre programme (aurons nous l’occasion ?). Enfin  elle nous livre une véritable « histoire de la peinture vénitienne, de Giorgione à Canaletto. Exkiste-t-il une « peinture vénitienne ? ». Là je regrette de ne pas connaître les tableaux qu’elle décrit. Il me faudrait emporter le livre ou le réemprunter au retour.

Elisabeth CROUZET-PAVAN Venise Triomphante – les horizons d’un mythe

                 Voyager pour lire – lire pour voyager!

Venise sera notre première étape dans l’Odyssée qui doit nous conduire à Corfou en passant par Céphalonie et Ithaque . Venise, nous l’avons rencontrée en premier à Nauplie, puis en Crète, à Chypre… enfin Tinos où nous avons passé la fin avril fut Vénitienne plus de 5 siècles. Cest en quittant Tinos que j’ai eu envie de suivre la Serenissime...

Elisabeth CROUZET-PAVAN Venise Triomphante – les horizons d’un mythe -bibliothèque Albin Michel Histoire :

Livre très sérieux, bourré de notes de références. L’auteur est une universitaire qui n’avance rien sans citer ses sources. Néanmoins c’est un livre passionnant qui retrace l’histoire de la ville de sa naissance dans la lagune à la suite des invasions lombardes.

Une cité née sur les eaux – réminiscence de l’histoire de Hanoï, rien à voir ? – conquête d’une terre ferme sur la lagune, assèchement, lotissement mais aussi gestion complexe de l’eau, eau douce pour approvisionner une ville importante, eau saumâtre de la lagune, mais aussi eau de mer…érosion des marées mais aussi sédimentation par les alluvions. Une administration pour gérer tous ces flux…eaux- remparts pour une ville ouverte sur l’Adriatique. Gestion urbaine, marchés, entrepôts, arsenal.

Une ville qui épousa la merépousailles ritualisées par la cérémonie de la Sensa : le doge, dès le 11ème siècle offrait un anneau à la mer. Moins symbolique, la conquête de l’Adriatique et de la Méditerranée orientale par le commerce. Grain des Pouilles, épices d’Orient,  draps, soieries … toutes les richesses d’Orient mais aussi les foires d’Europe transitaient par Venise. Rivalité avec Gènes. Rôle très ambigu des Doges pendant les Croisades.

Le lion et la Terre : d’une puissance maritime Venise va à la conquête de la terre ferme…

Seul regret : l’auteur est une médiéviste,  l’histoire ne raconte pas la Venise de Titien de Tintoret ou de  Goldoni, encore moins Casanova

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/venise_triomphante.asp