CARNET DE GUERNESEY

18h30, nous voici enfin sorties du ferry, dernière voiture de la queue. Le coucher du soleil colore le ciel en orangé. Des clochers, des tourelles se détachent au-dessus des toits en contre-jour : vision irréelle presque les mille-et-unes nuits. Je ne songe qu’à prendre la photo pour immortaliser cette splendeur. Pas facile avec une rangée de camions au premier plan.
Pas de mesures-barrières ! Jackie nous fait la bise comme au temps d’avant-Covid. Nous suivons sa voiture dans les rues en pente de Saint-Pierre-Port. Architecture britannique, fenêtres à petits carreaux, bow-windows, nous sommes bien dépaysées. Le drapeau qui flotte n’est pas l’Union Jack mais la croix rouge de Saint Georges surmontée d’une croix dorée et pattée de Guillaume le Conquérant qui a été ajoutée récemment (1985). Guernesey, sous l’autorité de la Couronne Britannique ne fait partie ni du Royaume Uni, ni du Commonwealth, c’est un baillage qui a un statu particulier et qui est très fier de cette particularité. Les Iles Anglo-Normandes sont le reliquat de l’ancien Royaume de Normandie après que Philippe Auguste ait rattaché la Normandie au royaume de France en 1204. Boites aux lettres et cabines téléphoniques (il en reste en fonction) ne sont pas rouges comme en Angleterre.
J’essaie de retenir le nom des routes pour retrouver notre chemin quand nous serons livrées à nous-même. Tous les noms sont en Français, nous suivons la Route de la Roquette, arrivons dans la rue des Grandes Moulins, passons devant Courtil Jardin. La petite route qui va à la plage est une « Ruette » où piétons, cyclistes et cavaliers sont prioritaires, les autos ne doivent pas dépasser 15mpH(20 km/h)
La nuit tombe quand nous arrivons dans la campagne. Au Vazon, les gerbes des vagues spectaculaires jaillissent, dépassent le parapet et s’écrasent sur le pare-brise de la voiture. Sous les dernières lueurs du couchant la météo capricieuse nous a réservé une arrivée somptueuse.
Notre hôtel Fleur du Jardin

C’est une ancienne ferme. L’accueil est très aimable mais on nous a réservé une suite au 2ème étage. Rude montée pour Dominique par un escalier très étroit en colimaçon. Nos efforts sont récompensés : le cadre est particulièrement soigné. Deux pièces sous une soupente boisée de lambris cérusés qui contraste avec les vieilles pierres du mur. Un salon très cosy avec un canapé profond et des fauteuils club en cuir. Une bouilloire et une théière nous permettent d’offrir à Jackie « a cup of tea » et de bavarder confortablement.
La chambre est sobre : lit immense, jolies tables de chevet. Des persiennes intérieures à lamelles orientables ferment les fenêtres qui se font face et d’où on peut deviner la mer. J’avais oublié que les prises électriques anglaises étaient munies d’un petit interrupteur discret. La batterie de mon téléphone est descendue à 20% et ne se recharge pas. Nous avions connu le même problème autrefois à Chypre. Heureusement nous avons prévu les adaptateurs pour les grosses prises. Au bout de quelques temps je corrige le problème





































