Rhodes : Kameiros

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Rhodes : Kameiros


 Kameiros est une des trois cités antiques de l’île de Rhodes.

Le feuillet imprimé distribué à la billetterie du site décrit une ville remontant à l’époque mycénienne. Les ruines visibles sont hellénistiques ou romaines. Le plan est celui d’une ville grecque : plan en damier. L’Agora et ses temples sont en bas. On s’élève dans les quartiers résidentiels jusqu’à l’acropole où s’élevait le temple d’Athéna. Les citernes antiques en hauteur sont bien visibles. Peu de monuments spectaculaires. Un temple a gardé une colonne unique. Le bassin des thermes est de taille très modeste. Deux habitations ont gardé quelques colonnes de leurs péristyles. Nous avons déjà visité des villes grecques mieux conservées. Le site est charmant. Au loin des îles se détachent sur la mer foncée. Les pins et les cyprès agrémentent d’une ombre fraîche notre promenade. De l’Acropole, nous avons une bonne vue d’ensemble. C’est donc une très agréable visite.

Mandliko


Le village de Mandliko est  spécialisé dans les cultures maraîchères. De nombreuses serres l’entourent. Les  tomates poussent en serre, hors-sol. On
pourrait croire que le soleil serait suffisant en Sicile, en Crète ou à Rhodes. Le plastique couvre des surfaces non négligeables. C’est bien dommageable pour le paysage mais aussi pour le goût. Ces tomates gorgées d’eau sont insipides. Peut être l’intérêt est- il ailleurs ? La fermière de Roscoff avait joué l’argument de l’écologie : dans une serre on peut réaliser des cultures intégrées, utiliser la lutte biologique plutôt que les pesticides. Qu’en est -il exactement ? Pourtant les tomates que nous avons achetéesches notre épicière d’Asklipio sont très grosses, bien rouges, rebondies, irrégulières loin des tomates cerises, tomates grappes et produits à la mode !Heureusement la plupart des cultures sont en pleine terre : aubergines, vergers de citronniers, pastèques. Enfin presque ! Une étroite bande de plastique court au pied des aubergines.

Au dessous de Mandliko, un tout petit port : filets étalés sur le quai jaunes, oranges, rouges et débarcadère pour le bateau des îles.
Kastello

Rhodes: Kastello, la côte ouest, Fourni


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Le château de Kameiros est distant de 4 ou de 5 km du site. A l’entrée une dame distribue un papier multilingue : elle s’occupe du château. En lui achetant des fruits nous contribuerons à l’entretien du monument. J’achète un sachet d’oranges 2€. Quand nous arrivons nous avons la surprise de découvrir des rénovations très avancées : ce n’est pas la cantinière qui a élevé des escaliers de marbre, relevé les murs, installé l’électricité.

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Le château dominant le rivage a fière allure. Les blasons des Maîtres de l’Ordre décorent l’imposante muraille. A l’intérieur de l’enceinte, il ne reste pas grand-chose. Le panorama est à couper le souffle. Juste sous nos pieds, battant les rochers blancs une mer turquoise, plus loin un archipel de 5 ou 6 îles et îlets sont disséminés, îlots rocailleux secs qu’un beau bateau blanc relie à la côte.

Il est midi après la visite du kastello. Un écriteau « plage » nous conduit à une mignonne petite crique enserrée dans du calcaire blanc à la stratification surcreusée: une plage minuscule de gravier gris. Pas de parasols. Sous l’ombre légère de 5 tamaris se regroupent des familles mais il y a une cabine pour se changer et une douche d’eau douce. Une taverne de poisson domine la plage, juchée sur un rocher. Peu ou pas de touristes : des familles grecques avec des grands-mères et des petits enfants L’eau est très claire, les poissons nombreux. La baignade est délicieuse.

Le pique-nique s’accommoderait d’un peu plus de confort. Nous espérons trouver une plage aménagée. Un peu plus au sud le guide Michelin a sélectionné les plus belles plages de l’île. La distance est plus grande que prévu. Nous roulons dans des montagnes couvertes d’épaisses forêts de pins et parfois d’oliviers. Cette côte ouest est vraiment sauvage. Peu de villages. Pas de parking. La route suit une très haute corniche loin au dessus du rivage.
Glyfadas. Il faut descendre 5km pour trouver des plages désertiques un peu sales. Ce n’est pas ici que nous mangerons. On pourrait se baigner mais ‘heure du repas est dépassée.


Nous avons perdu 20minutes et retrouvons la route en corniche qui traverse le village de Siena réputé pour son miel et son « ouzo » d’après Michelin Bleu. Ce village attend les touristes avec des boutiques tapageuses ses pendillocheries de mauvais goût, ses tapis mécaniques « faits main » et ses articles de toc en provenance d’Asie. Cela ressemble à un guet apens. L’ouzo n’est pas de l’ouzo mais du souma : un alcool très fort dont la distillation est interdite ailleurs en Grèce. Au village de Monolithos, même « spécialités » A la sortie nous apercevons le château sur son rocher unique (monolithos) beaucoup plus ruiné que le kastello ou que celui d’Asklipio, un peu décevant. Juste après, nous trouvons un parking ombragé « avec vue » pour notre salade de thon. Au loin, on devine de belles plages de sable. Nous arrivons peu après à Fourni ; petite baie entre une falaise blanche et une grosse dalle calcaire claire inclinée. Jolie plage, peu d’installation : une vingtaine de parasols discrets un petit restaurant sous un auvent avec des nappes à carreaux. L’eau est agitée de vagues et un peu trouble à cause de cette agitation. Baignade agréable mais courte.

Rhodes : Lindos


Lindos est admirablement bien située ; au nord, une petite baie ronde enchâssée dans des rochers arides : une plage de sable clair à l’eau turquoise. Une colline domine le petit village blanc l’Acropole antique, fortifiée au Moyen age. Au sud, un autre petit port naturel dit Port de Saint Paul qui y aurait débarqué.

8 heures. Parking facile en dehors de la ville interdite aux voitures, prix unique à la journée. La ville basse est encore endormie, les magasins, fermés. Nous nous promenons dans les rues désertes.
Asension à l’Acropole

Vers 9 heures, je monte à l’Acropole. Nos guides donnent tous une description inquiétante de l’ascension  qu’il faut impérativement effectuer avant 10heures avec chapeaux et casquettes. Les marches sont très bonnes, sur le versant nord, donc à l’ombre. Les marchandes de nappes brodées  et de dentelles sont en train de déballer leur  marchandise sur les rochers. En moins de dix minutes, j’arrive à la billetterie (il faut croire que les rédacteurs des guides ont été soudoyés par les âniers !). Je présente mon attestation professionnelle, l’employé ne lit pas le Français et me demande ce que c’est. « Professeur », je lui réponds en Grec et passe gratuitement.

A la base du grand escalier, sculpté dans du calcaire gris très fin, lisse comme du marbre, un bas relief représentant la proue d’une trimolia (trirème) (180 av JC). L’escalier conduit à une porte dans la muraille du château déjà fortifié par les Byzantin et restaurée au 14ème siècle par les Chevaliers. Ici encore, s’entremêlent les différentes histoires.


Acropole

Sur l’Acropole règne une atmosphère de chantier. Une grue moderne a été montée ; sous des parasols beiges, des tailleurs de pierre en salopette verte s’affairent à remonter les colonnes du temple d’Athéna. Une colonne devant l’escalier monumental (propylées ?)paraît toute neuve. C’en est presque choquant. En observant mieux, je remarque que chaque colonne possède au moins un tambour d’origine – au moins un mais rarement plus. Je n’ai pas d’opinion arrêtée sur ces restaurations . Ici, un peu de patine ne nuirait pas.

le village de Lindos

Trois quarts d’heures plus tard, les boutiques sont ouvertes, les murs blancs couverts de marchandises. Généralement je qualifie tous ces vêtements de « pendillocheries ». Ici, c’est élégant, crépon blanc, modèles plus classiques, d’autres contemporains en passant par la blouse folklorique. Classe mais cher. Malgré la présentation, nous ne sommes pas dans les souks orientaux. Les prix sont étiquetés en €. Ce sont plutôt ceux de la Baule ou de Saint Tropez. Le jus d’oranges pressées est à 2€ minimum. Je suis ravie de trouver Le Monde. Comme nous n’avons pas la télévision, nous n’avons aucune nouvelle de la marche du monde depuis une semaine.

En s’éloignant de la place et du centre de Lindos, je découvre des ruelles charmantes. Murs éblouissants, portes sculptées. Je voudrais photographier tous les blasons, les plaques décoratives des « Maisons des Capitaines ». Certaines maisons sont en pierre blonde d’autres ont été chaulées. La plus belle, la plus décorée a été transformée en café. Une ardoise prévient : « les photographies sont réservées à la clientèle ». Motifs antiques : un petit satyre jouant de la flûte de Pan. Motifs classiques : fleurs de lys et blasons. Motifs maritimes : cordages et nœuds. mais aussi animaux et fleurs. Influence ottomane dans le dessin. Il en résulte une grande diversité.

Les ruelles en pente sont parfois coupées de marches. D’autres tortillent. Des arches enjambent les rues. Les bougainvilliers dégoulinent au dessus des porches. Je prends photo sur photo. Le travail sera ensuite de choisir, d’éliminer les doublons, de ne garder qu’un nombre raisonnable de clichés.

L’église est intéressante. Comme souvent, un haut campanile  aérien de pierre blonde accompagne  l’église blanche et basse. La surprise est à l’intérieur, peinte à fresques. Pas un cm qui  ne soit inoccupé. Je pourrais passer des heures à déchiffrer les inscriptions grecques (plus difficile qu’il n’y paraît) à reconnaître les personnages, anges archanges, prophètes, évangélistes, saints…Qui est donc ce saint à tête d’animal – on  dirait Anubis ? Curieusement la Cène se déroule autour d’une table ronde. L’ordre de présentation des scènes me déroute. La Genèse voisine avec la Cène. Sur le mur opposé Adam et Eve sont près de la Crucifixion. L’iconostase brille pleine de dorures. C’est un peu frustrant de savoir que derrière se trouvent encore des fresques invisibles pour nous.

Les ânes se succèdent portant leur fardeau de touristes à la montée et en cavalcade à la descente, à vide ou chevauchés par l’ânier. Un préposé au crottin balaie derrière eux sans répit. Les ânes rajoutent au folklore local mais la montée à l’Acropole ne justifie pas les 5€. D’ailleurs, la plupart des cavaliers sont des jeunes ou des enfants tout à fait capables de monter les marches.

A 11 heures, toute la foule est arrivée. Il faut très chaud. Je rêve d’une baignade. La jolie plage arrondie bordée de parasols blancs commence à, se remplir. Les baigneurs sont debout dans l’eau turquoise qui leur arrive à la taille. Plage idéale pour les enfants mais je sais que sera décevante. Il faudra aller loin pour pouvoir nager.

Rhodes : naissances dans le buisson des lys

 

Rhodes Askliopio : le lys devant la maison

Valises, derniers rangements.
J’arrose une dernière fois le lys tigré magnifique qui orne la cour qui forme un buisson fourni. Je n’en ai jamais vu d’aussi beau. Ses extrémités foisonnent en bouquets de boutons. Les fleurs écloses sont des pétales enroulés sur eux-mêmes et d’énormes étamines qui libèrent un pollen rouge brique abondant. La première fois que je me suis tachée je croyais avoir posé le sac de plage sur de la terre rouge. Nous n’avons compris qu’après. Ce buisson magnifique me fascine. Je l’ai peint et dessiné à plusieurs reprises. J’en prends donc un soin particulier.

Alors que je l’arrose avec le tuyau, des petits cris se font entendre comme un oiseau tombé du nid. J’écarte les branches. La chatte tigrée est blottie, toute mouillée et avec elle, un chaton nouveau-né qui couine. La mère ne fait aucun mouvement qui la trahirait elle supporte le jet sans protester. J’appelle Maria qui a peur de s’approcher. La chatte peut attaquer. Elle nous conseille de ne rien faire.

Ici, on ne jette pas ses restes à la poubelle : on les met sur le ciment de la rue pour les chats. On peut ainsi butter contre un plat de spaghetti. Les chats sont nombreux. Les pâtes ne resteront pas longtemps. Durrell raconte que pendant la 2ème Guerre mondiale, à cause de la famine les chats avaient disparu de Rhodes. Devant l’invasion des rongeurs on a dû en importer de chypre. En 1945, quand l’écrivain a débarqué ces animaux étaient encore rares et ils étaient conservés avec soin. On les attachait aux portes avec des ficelles. Justement, à Chypre nous avions visité un monastère consacré aux chats qu’Hélène avait apportés au 4ème siècle et qui depuis se sont multipliés.

Rhodes : la fête au village d’Asklipio

Thodes Asklipion fête au villages vieilles dames foulard

 

Ce samedi soir, c’est fête au village. Autour d’une petite estrade, les petites charrettes des vendeurs de barbes à papa, de pop corn, de maïs grillé, de pêche aux peluche se sont installés sur la place. Le loueur de chaise est passé à grand renfort de micro
– « kareklès !kareklès ! »

Nous n’avions pas prévu d’assister au spectacle (une pièce de théâtre jouée par des adolescents) . Je me laisse gagner par l’ambiance de la fête et  ne peux résister au plaisir d’aller sur la place. Tout le village est présent, enfants, vieillards, toutes générations. Un petit orchestre traditionnel vient d’accorder ses instruments. Une ronde de femmes danse avec les enfants.

Derrière les musiciens, les plus anciennes du village sont réunies sur un banc de pierre à l’écart.  Fichus traditionnels sur la tête et des bâtons noueux. Assez timidement je  demande la permission de les photographier. Elles sont ravies. Je m’adresse à elles avec mon grec insuffisant. Elles répondent dans un italien fluide qui me sidère. Elles ont connu l’occupation italienne et ont gardé la langue 60 ans plus tard. L’une d’elle est coquette avec son foulard. C’est le même foulard blanc brodé de perles que j’ai acheté à Beysehir ! Nous rentrons à contrecœur. Il faut se coucher tôt en prévision du voyage de demain

De Rhodes à Samos sur le Ierapetra (ferry)

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minuit . Au pied des remparts de Rhodes.Comment allons nous trouver notre bateau, le Ierapetra ?
J’avise un  beau bateau aux guirlandes d’ampoules.

–    « tu crois que, parce que tu prends le ferry, qu’on va te mettre des guirlandes ! »
–    «  Et oui ! J’en veux, des guirlandes ! »

Quatre lettres grecques s’étalent sur un paquebot blanc : LANE C’est bien la compagnie de notre bateau. Mais ce n’est pas le Ierapetra.  Nous le trouvons non loin de là, enguirlandé entre le ferry qui part au Pirée et un magnifique voilier turc avec deux mâts, une longue pointe à la proue  et une coque en bois très fine.

Heureusement que j’ai mon coupe-vent. Masque d’avion sur les yeux, capuche fermée. Je me suis empaquetée pour dormir. Le bateau semble vide. Nous sommes seules sur le pont. Nous découvrirons par la suite que les passagers dorment par terre sur la moquette n’importe où.

4 heures précises, le Ierapetra appareille.

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5h30 – vers l’est, le ciel rosit. Les îles ou les côtes anatoliennes défilent en passant du noir au marine puis au violet. Vers le sud, je crois deviner une longue ligne lumineuse. Est-ce encore Rhodes ?  Cette silhouette changeante, est ce l’île de Symi? Sur l’horizon, la zone orangée se précise. Le spectacle est somptueux. Enfin, le soleil sort des montagnes. Il prend toutes les teintes.. Très excitées nous mitraillons, photo sur photo. Ne pas oublier les reflets sur l’eau !

Sur l’autre bord : une île. Tilos peut être, avec son cône volcanique ? Nous consultons notre carte de la mer Egée. Peut être existe-t- il d’autres îles non répertoriées ? Au loin, encore une silhouette…

La croisière continue. Un petit phare est perché haut dans une montagne. Le drapeau turc rouge est peint à sa base. Si les îles pouvaient avoir une étiquette semblable pour les identifier ! Cette pensée n’est pas si stupide puisque se profile une nouvelle silhouette.

Kos

Quand nous nous approchons, nous voyons un immense drapeau grec peint sur le rocher. Comme il fait jour j’examine le paysage. Cette nouvelle île est rocailleuse, pas un arbre, peut être une maigre garrigue. Caillou aride sur la Mer Egée. Cette île est longue. Finalement : des habitations des immeubles modernes ! toute une cité moderne parée de quelques arbres. En voilà une île que je n’aurais pas voulu choisir comme destination de vacances : un désert avec des buildings ! Je suis bien irréfléchie! Souvent une île présente un visage complètement différent sur chaque côte. Nous ne longeons qu’une face. L’autre versant de la colline est peut être beaucoup plus vert ?j’ai observé ce phénomène aux Canaries, à Madère et à Rhodes. Peut être n’avons-nous vu que la région déshéritée. Le ferry ralentit nous arrivons dans un port : Kos. De fières murailles, un minaret, plusieurs coupoles d’églises. Si l’escale se prolonge je dessinerai la vieille ville et ses remparts. Des palmiers ! Durrell qualifie Kos d’enfant gâtée, verte luxuriante « une île qui ne prend pas la peine de se coiffer ». Pas la peine de sortir le carnet moleskine ! le bateau s’ébranle. La plage est hérissée d’installations balnéaires ; on se croirait en Italie avec ces rangées serrées de parasols et de lits qui s’ordonnent par couleur sur deux rangées. Le tourisme balnéaire a-t-il étouffé le charme de l’île que Durrell a visité en 1945 ?

Le soleil est maintenant haut. La matinée est bien avancée. Pourtant j’ai gardé mon coupe-vent. On m’assure que je suis ridicule. Je trouve le vent très frais. A Kos trois jeunes déguisés en hippies sont montés : pantalons bouffants foulards mauves et oranges, chignons d’un négligé savant pour les filles, boucles folles de satyre pour le garçon qui rapporte un instrument local en forme de mandoline et qui en joue comme d’un violon au son  lancinant ni grec ni, agréable.


Kalymnos

Depuis un  certain temps nous longeons les côtes de Kalymnos, toujours aussi aride. L’arrivée au port est un enchantement. Les maisons colorées s’accrochent aux pentes. Les taches vert foncées des jardins contrastent avec les teintes pastels des façades anciennes. A quai on souhaite la bienvenue dans l’île des pêcheurs d’éponges. Ces derniers doivent être particulièrement dévots si je me base au nombre d’églises.

Un énorme camion chargé de pneus pénètre dans la cale du Ierapetra. Quelques touristes blonds descendent.

Je ne cherche plus à suivre le trajet sur ma carte. Passons nous près de Leros ou est ce encore Kalymnos?

Et sur la droite, est ce la Turquie, Au micro on annonce déjà Samos. Pourtant l’arrivée n’est programmée qu’à 13heures. La fatigue se fait ressentir. J’ai peur de m’endormir au soleil pour me réveiller toute cuite. A 12H30, des rumeurs circulent. Les annonces se succèdent – en grec ou dans un anglais incompréhensible – nous descendons prématurément les valises dans la cale. Une heure trop tôt ! La croisière s’achève dans la moiteur, le bruit, la fatigue et l’énervemen.

Samos : en route vers Marathonkampos

 


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Sur le port de Vathi, le bureau d’Europcar est introuvable. En principe, tout devait être facile : La location de la voiture payée par Internet, la voiture au pied du bateau. J’arpente le front de mer de Vathi, le gros sac sur le dos. Boutiques, bars, banques, personne ne connaît Europcar. Forcément Europcar, Sixt et Aramis font boutique commune juste devant l’arrivée des ferries. L’employé prend tout son temps avec des clients danois tandis que nous poireautons.

Notre carrosse est une Hyundai blanche Getz toute neuve, nerveuse qui vrombit dès qu’on appuie sur l’accélérateur. Nous donnera -t -elle autant de satisfaction que la Hyundai Prime grise que nous avons laissée à Rhodes ? On la photographie au premier arrêt au tournant d’une corniche sous des pins qui longe la côte nord de Vathi à Karlovassi.la montagne abrupte est plantée d’épaisses forets de pins où se mêlent les fins cyprès. Parfois des oliviers remplacent les pins. On nous l’avait dit à Rhodes : Samos est très verte. Elle est aussi plus fraîche (ou est ce la vague de chaleur qui s’est éloignée ?), un thermomètre affichait 28°C, il faisait près de 40°. La chaleur de l’après midi exhale les parfums. Les vignes du fameux vin de Samos sont précédées de leur fragrance. Je peux aussi deviner un figuier sur le bord de la route bien avant qu’on ne le dépasse.

Jusqu’à Karlovassi, nous faisons la course avec un gros bateau qui embarquait des passagers pour les Cyclades quand nous sortions du port. Après le débarcadère nous quittons la route principale pour une route secondaire marquée en jaune sur notre carte. Dès que nous abordons la montagne, des  épingles à cheveux mettent la voiture à l’épreuve qui les grimpe en première. Certains tronçons sont cimentés d’autres de la piste de graviers. Les villages sont perchés très haut : vraiment Samos est très montagneuse ! Les églises sont très colorées : des murs de pierres mêlées à la brique sont coiffés de coupoles bleues. Le bleu s’harmonise bien avec le blanc, avec la pierre cela nous choque un peu.

Enfin Marathonkampos, gros village, à mi-pente à 5km de la mer. A Samos les kilomètres comptent double. L’adresse de notre logement mentionne Marathonkampos Ormos, sans autre précision.

Samos:Votsalakia


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 Sur la place d’Ormos, au supermarché deux jeunes filles s’étonnent :
–    « que cherchez vous au juste ? Une chambre ?
–    « Non, j’ai réservé une semaine à l’Hôtel Albatross.
–    « ….. »
Sur le voucher, elles trouvent le numéro de téléphone et appellent le propriétaire qui va venir nous chercher. Je ne sais comment remercier ces filles gentilles. J’achète un kg d’oranges puis des yaourts. Un pick-up arrive, nous le suivons et quittons Ormos. La résidence se trouve à Votsalakia. Station balnéaire construite le long d’une longue plage.


Le jardin est luxuriant : jeunes palmiers, roses trémières, un carré de pelouse, des rosiers grimpants . Les appartements sont situés dans de petits bâtiments en L d’un seul étage crépis de blanc rosé, au toit de tuile dans le style de Samos, les balcons sont abrités d’un auvent de tuiles. A l’arrière, la piscine est entourée d’un jardin soigné : zinnias en fleur, tournesols géants ployant sous le poids de leurs lourdes têtes mais aussi des arbres magnifiques : un caroubier et des micocouliers – arbres méditerranéens rustiques qu’on voit plutôt dans la campagne qu’autour d’une piscine.


Je suis très agréablement surprise. J’avais réservé par Internet en cliquant sur des cases, en 15 minutes le voucher avait été édité sans aucun contact humain. J’avais imaginé un complexe moderne déshumanisé, grand et impersonnel. J’ai une confiance très limitée dans les photos des sites d’hôtels.

Notre appartement est composé d’une très grande pièce avec une toute petite cuisine : un évier, deux plaques électriques, une casserole une poêle un findjan pour le café, des assiettes et des couverts. Sur le grand balcon dans les oliviers nous avons une petite table ronde et des chaises en plastique. Les meubles sont simples, en bois de pin. Le frigidaire est un gros modèle avec un congélateur. Il y a la télévision et la clim (avec supplément  5€/jour). Je déteste la climatisation bruyante qui force à vivre enfermé. Il ne fait pas vraiment chaud. Nous refusons la clim.

A la piscine, une bande de touristes parlent une langue étrangère. Je prête l’oreille : rien de répertorié dans ma mémoire. Sans doute une langue slave,  intriguée, je leur demande d’où ils viennent : ils sont Tchèques. Une dame parle même Français, elle nous dit que la mer est très froide à 18°C et qu’il vaut mieux se baigner à la piscine.


Puis je pars à pied  à la découverte de Votsalakia.
Une seule route, le long de la plage, des restaurants de poisson, tavernes, pizzerias, 4 supermarchés, une pâtisserie, des boutiques de souvenirs, des agences de voyage ou de location de voitures. Rien de pittoresque. Tavernes sans surprise, menus en lettres latines et en anglais, classiques gyropitas, moussakas, souvlakis que demandent les touristes. Bien  pratique « tous les plats sont à emporter »…J’achète une belle tomate énorme, pas trop rouge, pas trop ronde, de celles qui poussent dehors non pas celles qui sont calibrées, de l’huile d’olive, de la feta, des olives. Deux pêches et un  yaourt TOTAL et du miel. Je mange « à la grecque » tous les soirs pour un prix défiant toute concurrence.

Samos : Ormos

 


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Ormos est un vrai petit port de pêche avec des barques et quelques caïques . Tous sont peints de couleurs vives : blanc et rouge avec un peu de bleu. Sur le quai, des tavernes pittoresques avec leurs tables carrées, leurs chaises de bois peint sous des tonnelles vertes ou des cannisses. En face, de belles maisons, des fleurs. Après le port, une plage de sable, quelques parasols.

Dans l’unique magasin de souvenirs, nous achetons des cartes postales, une carte « touristique » de Samos et une serviette de plage. Pour 6€ on vend de vrai draps de bain, d’éponge légère et mince, certes, à motifs horribles : des panthères ou des tigres, des dauphins dans le meilleur des cas, des pin-ups dans des poses suggestives…le moins laid est un drapeau grec. Je n’aime pas ceux qui affichent leurs couleurs. Mais nous n’avons pas vraiment le choix. Les autres serviettes sont vraiment trop affreuses.

Tout me donne envie de dessiner et de peindre à Ormos. Les bateaux de pêche colorés, les chaises bleues des tavernes, les bougainvilliers, les façades, les dégradés de bleu de la mer.
Il suffirait de s’asseoir à une terrasse.

Nous choisissons la plus jolie: la taverne des oiseaux. Une bonne dizaine de cages sont suspendues au plafond. La décoration est très soignée en bleu et blanc. Bleu vif des chaises, des poutres, des gourdes peintes suspendues en alternance avec les cages. Nappes à carreaux bleu et blanc, bouées…curieuse idée : un grand miroir est suspendu en biais sur le fronton : les tables s’y reflètent vues de dessus.
Le vieux Monsieur, sûrement sourd, crie très fort au téléphone ses commandes, avec force gestes et mimiques à son interlocuteur qui ne peut les voir. Cette demi-conversation est très expressive et distrayante. La dame en tablier ne prête aucune attention à notre présence. Elle vaque à ses occupations avec balai et chiffon. Elle prend finalement la commande : ouzo et café frappé. Je change d’idée : au lieu de prendre comme sujet les bateaux du port, je dessine les cages et les gourdes peintes.

Une camionnette musicale passe : oranges valencias. Tout le village se précipite. Le marchand pèse les oranges à l’arrière du pick -up. Ce matin, à 9h, à Votsalakia le poissonnier est passé. Le temps que j’arrive sur la route avec mon porte-monnaie la camionnette était loin. Dommage ! Nous avons aussi tenté notre chance auprès d’un pêcheur rentrant à quai  – à vide – Nous achèterons du poisson surgelé au supermarché !

Samos Ormos filets

Il est presque midi quand nous quittons Ormos après avoir acheté des tyropitès (feuilletés au fromage 1,6€) à la pâtisserie.

Samos : plage de Limionas

La plage de Limionas : deux tavernes en bord de plage, parasols et lits orange et bleus. A l’arrière, dans les oliviers, un petit village de vacances discret. A midi, la plage est tranquille:.les estivants sont au restaurant. Une voix nous interpelle : c’est une Suissesse ravie d’échanger quelques phrases en Français.

Je suis surprise par la fraîcheur de l’eau. Il faut nager vigoureusement pour se réchauffer. Mon snorkelling économe en mouvements de Rhodes ne peut pas se pratiquer ici. Les fonds sont très beaux : les herbiers de posidonies  alternent avec des rochers où s’accrochent des organismes jaunes et oranges en touffes molles et d’autres qui ressemblent aux champignons chinois. J’ai honte d’être aussi imprécise mais une introduction en biologie marine ou simplement une initiation à la plongée serait bien nécessaire. Qui pourrait me renseigner ?

La Suissesse et son fils s’amusent à bord d’un pédalo gonflable orange : un genre de matelas en plastique transparent avec des pédales. Nous les voyons partir vers un voilier. Quand je rentre d’une longue exploration à la nage, ils sont toujours autour du voilier (on râle à cause de la photo: le bateau blanc se détache bien sur le camaïeu des bleus, l’orange dépare). Ce n’est que longtemps après qu’un canot à moteur revient à la plage à son bord la Suissesse et son fils, le pédalo en remorque. Elle  nous conte son aventure – pas drôle – ils étaient incapables de revenir seuls. Le plaisancier qui s’est rendu compte de leur détresse et les a sauvés. Ils auraient mieux fait d’abandonner le pédalo et de revenir à la nage. La jeune femme voulant remercier le Breton lui offrira le dîner du 14 Juillet ce soir à la taverne. De la plage, n i son amie et ses files, ni d’autres baigneurs ne s’étaient rendus compte de leurs difficultés ! Le vent de Nord ouest est beaucoup plus puissant qu’on ne pourrait l’imaginer. Est-ce lui le meltemi qui rafraîchit les étés en mer Egée dont parle Durrell ? En tout cas, il refroidit drôlement l’eau et l’air. Il faut être vigilantes avec le soleil aussi. Le parasol ne donne que peu d’ombre et comme il ne fait pas chaud du tout on aurait vite fait de prendre un mauvais coup de soleil. Je m’enroule dans le grand drapeau grec que nous avons acheté ce matin.

La plage se peuple, petit à petit, à partir de 15h. A 16h30, il est temps de partir après trois ou quatre baignades merveilleuses.

Samos piscine Albatros

Nous terminons la soirée dans notre très agréable Hôtel Albatross. Baignades à la piscine en compagnie des Tchèques incompréhensibles pas désagréables. Sur le balcon, la lutte contre les moustiques s’organise. Ils n’attaquent qu’après 20h. A 19H30 je mets une pastille dans le diffuseur électrique à 20H15 nous allumons des bougies à la citronnelle, je vaporise le reppellent sur mes jambes et on laisse le studio dans le noir. Tout se passe bien !