Pour arriver de Tréguier à Loguivy-de-la-mer la D786 passe le Trieux à Lezardrieux et arrive à l’entrée de Paimpol. Ensuite le GPS nous guide à travers la campagne et les champs de choux, choux-fleurs et maïs sur un itinéraire improbable et tortillant. Nous avons complètement perdu le sens de l’orientation quand on voit le port de Loguivy, joli et petit, tout à fait pittoresque.

Je trouve les balises du GR34au pied des marches et chemine un moment dans les maisons avant de rejoindre la grande baie de Ouern. Sentier facile sur la route d’abord puis près du rivage, de temps en temps dans les champs à l’abri de haies piquantes. Au large on devine les îles de Bréhat avec tout un cortège d’îlots, îlets, roches …

Le sentier quitte la côte devant une belle propriété avec des chevaux dans un pré qu’il faut contourner, il monte très raide (j’ai regretté d’avoir oublié mon bâton, cela pourrait glisser),, traverse un petit bois puis redescend sur la Pointe de l’Arcouest dont le nom m’avait fait rêver et qui n’est vraiment pas pittoresque : un vaste parking accueille les visiteurs de Bréhat qui ne peuvent pas embarque avec leur véhicule et le terminal des ferries. A fuir!
D’ailleurs le GR34 tourne délibérément le dos à cette accumulation automobile : traverser la route et chercher le sentier qui monte très raide avec des marches au panorama sur Bréhat. De là, il faut être attentive aux balises parce que le parcours est un peu compliqué dans les maisons. (Visorando est d’une grande aide avec une description précise et toujours avec le point bleu qui se promène sur la carte). Je croise d’autres randonneurs perdus faute d’un balisage régulier. Je les snobe, le nez dans l’écran du smartphone pour vérifier que je suis bien sur l’itinéraire. On passe devant la Maison Noteric qui est la maison de la Réserve Naturelle (fermée ce jour-là). le sentier remonte encore bien raide, je loupe la Croix des Veuves mais pas la Chapelle de la Trinité et j’arrive à Pors Even où Dominique m’attend.

Elle a garé la voiture sur la cale des ostréiculteurs et nous restons une bonne heure au soleil à observer le va-et-vient des tracteurs qui tirent des barges métalliques qui flottent dans l’eau et qui sont chargées des coussins sur lesquels grandissent les huitres. Le bateau devient remorque quand le tracteur le tire sur le rivage rocheux à côté de bassins de ciment. Les hommes déchargent des piles de ces coussins. C’est un travail de fourmis. Je dessine pour observer plus précisément. Les Viviers Dauphin sont ouverts. j’achète un petit kilo de moules, sur la route il faudra aussi trouver de la crème dans un petit supermarché à l’entrée de Paimpol.

Pendant que je marchais, Dominique a trouvé la très belle Chapelle de Ploubazanec avec ses sculptures de granite et les ex-votos sous le porche. Nous sommes dans le roman Pêcheur d’Islande de Pierre Loti et la toponymie nous le rappelle avec le Mur des Disparus en mer et la Croix des Veuves.