le long de la plage de Santec à Dossen

RETOUR A ROSCOFF(2014)

pique-nique à Kerbrat
pique-nique à Kerbrat

Le sentier côtier passe à côté du Camping des 4 saisons sur la plage du Pouldu. Je le quitte aussitôt pour arpenter le sable mouillé. Le GR quitte la côte pour couper la pointe de Corn al Loa, que je contourne à marée basse pour ne remonter qu’au dernier moment. De grosses roches émergent, certaines sont recouvertes d’herbe, je pense aux Travailleurs de la mer lu cet été. Le Rockroum porte une nécropole préhistorique. Depuis notre voyage en Sardaigne je suis plus curieuse de préhistoire.

goémon et roches
goémon et roches

Sur la grande plage qui s’étend de Theven au Staol, encore une fois, je préfère le sable au sentier dans la dune.  Il  s’enfonce ensuite dans les cultures maraîchères,  les carottes ont été récoltées, il en reste des tronçons  orange dans la terre travaillée en poudre fine. Des buissons feuillus ressemblent à du manioc, ce sont des topinambours, nous en verrons dans les magasins. D’autres champs sont plantés de ces fleurs bleues en petits pompons lavande, mellifères, Phacelia, qui est un engrais vert.  Malheureusement les lotissements et les maisons occupent le bord de mer et le GR suit la route goudronnée. Au Dossen, encore une grande plage de sable. Des trotteurs courent devant l’île de Sieck, plus à l’ouest ce sont des chars à voile et des kite-surf.

Kerbrat
Kerbrat

Nous pique-niquons dans un endroit tout à fait charmant : à Kerbrat, estuaire d’un  ruisseau qui cascade sur de petits rochers entre deux bancs de sable blancs. Quelques rochers bas de granite à très gros cristaux et à muscovite argentée nous servent de siège. Une aigrette se promène seule tandis que les mouettes se sèchent sur le sable. Le courant a découpé un canyon miniature où sont bien visibles les strates et les figures de sédimentation croisée. Au loin la mer monte, on voit un minuscule mascaret qui remonte le ruisseau  d’eau maintenant boueuse. Au loin, les voiles arrondies des kites volent dans le ciel. Les passages nuageux ne gâchent pas l’impression de beau temps. Au contraire nous observons les arrivées de nuages gris qui occultent le soleil et s’en vont comme ils sont venus.

 

De la Torche à Penmarch


CARNETS DE LA FORET FOUESNANT

La Torche


Le site de la Torche est exceptionnel : un promontoire rocheux s’avançant dans la grande baie d’Audierne.

Arrivée sur le rocher, je comprends le nom  de La Torche : un magnifique rocher se dresse avec la forme d’une flamme. Un blockhaus le surmonte. Plus discrète mais plus sympathique : une allée couverte.

Vers l’Est : Porz carn

De part et d’autre les grandes plages de sable sont battues par les vagues écumeuses et mousseuses ; les surfeurs profitent de ces lames, ils sont nombreux.

Les dunes sont fragiles. En certains endroits, la côte recule d’1.5m à 2m/an. La fixation de la dune par les végétaux et des systèmes de brise-vent sont surveillés pour la protéger.

Un panneau explique la zonation des végétaux :

Haut de plage et dune mobile :

–           oyats Ammophila arenaria : possède des racines traçantes pour fixer le sable

–          Cakilier : Cakile maritima , roquette de mer aux feuilles vertes lobées et au goût salé.

Dune fixée :

–          Immortelle des dunes helicrysum stoechas aux fleurs jaunes fortement odoranteau parfum rappelant le curry indien

–          Euphorbe maritime : secrète un latex blanc.

Arrière-dune

–          Liseron des dunes : Calystegia soldanella fleur rose à pavillon de vieux phonographe et liseré blanc

–          Panicaut maritime : Eryngium maritimum , chardon aux feuilles coriaces et épineuses , utile pour freiner le vent et accumuler le sable.

Une autre pancarte signale l’introduction de la culture des bulbes de jacinthe, tulipes, narcisses dans la Baie d’Audierne.

Allée couverte

Le Promontoire de la Torche : site archéologique.

On a retrouvé des amas coquilliers (10 000 – 5 000av JC) et ossements humains (4 000 av JC) . A la fin du 6ème millénaire, les premiers paysans apparaissent en Armorique. La communauté se nourrit de fruits de mer et de gibier. Les techniques de cueilleur vont encore perdurer longtemps. La sépulture mégalithique de la torche (allée couverte  contenait des ossements humains datés 4000avJC).C’est à ces derniers qu’on doit l’érection des monuments mégalithiques (dolmens et menhirs).

Sur le GR

Topo-guide  GR34 Côte de Cornouaille p51 De la Pointe de la Torche à saint Guénolé 5km 1h15 – de Saint Guénolé à saint Pierre 2.5km – 40 mn – de Saint  Pierre à Kerity 3.5km -50 mn

Le GR34 est tracé dans la dune et s’éloigne de la plage. Je décide de retourner sur le sable mouillé puisque la mer est basse. Voulant envoyer un Sms, je constate qu’au bout des cordons ne pendent plus mes lunettes et fais demi tour pour els retrouver. Une dame très gentille les a accrochées avec un fil de fer au fil interdisant le piétinement des oyats

Après 20 minutes j’arrive au bout de la plage de Porz Carn. Malgré la température de l’air( 8°C)  et le drapeau rouge, six baigneurs sont à l‘eau non pas en combinaison comme les surfeurs mais en bikini. Défis ou bain habituel ?

Nous négligeons le  beau Musée de la Préhistoire pour profiter du beau temps.

Le sentier côtier suit la côte rocheuse  empruntant de petites portions de route. Il est quand même très agréable avec des affleurements spectaculaires. La mer est hérissée de lames blanches (degré6 sur l’échelle de Beaufort) . Je passe devant un four à goémon sans le trouver (pourtant je l’ai cherché). La côte est assez construite, de vieilles maisons au crépi gris attaqué par les embruns et aux maisons de vacances bien blanches avec de grandes baies ouvertes vers l’océan.

le rocher de Saint Guénolé

A l’entrée de Saint Guénolé,  un très gros rocher de granite très érodé, curieusement en plaques horizontales (et non en boules comme dans les chaos habituels),  est appelé le rocher des victimes, en effet le 10 Octobre 1870, la femme du Préfet et plusieurs membres de sa famille furent emportés par une vague meurtrière. L’histoire ne dit pas si la mer était en tempête et jusqu’où ils s’étaient aventurés. Le sommet du rocher est équipé d’un garde-fou métallique tout neuf.

Nous déjeunons devant ce rocher de Saint Guénolé. Au menu salade de pommes de terre, thon et anchois. A peines sommes nous installées qu’un nuage noir vient crever juste au dessus de nous : repli dans la voiture. L’averse a été de courte durée. Une lumière très vive éclaire le port désert de Saint Guénolé- un vrai port de pêche à la sardine. Des entrepôts se succèdent,  pas touristiques du tout et bien désert ce samedi  à midi. Une petite crêperie est ouverte mais il n’y a personne.

les trois phares de Saint Pierre

Le GR34 passe sur une corniche longeant la mer. Les rochers sont découverts sur une très grande largeur formant une sorte de chaussée brune de goémon, luisante, avec des flaques brillant sous le soleil. La chapelle Notre-Dame–de-la–Joie(ou de-la-Pitié) c’est selon,  est le nom donné à cette église bâtie sur le bord du rivage et visible par les marins. Construction trapue et simple quoique d’assez grande taille. Son calvaire est hérissé de lichens. J’avance vers Saint Pierre en regardant les phares se rapprocher. En ce moment je lis le gros bouquin Omnibus Histoires de Phares qui me semble de circonstances. Face au rivage se trouvent des balises peintes en vert, de nombreuses bornent de pierre marquent sans doute un chenal. En mer, sur un ilot se dresse un phare. A Saint Pierre, je compte 3 autres édifices : le plus grand : le Phare d’Eckmühl coiffé d’un lanternon en métal travaillé, le vieux phare rond, grosse colonne tronquée, et le petit sémaphore militaire, j’ai même oublié la tour de l’église éclipsée par le vieux phare. On pourrait visiter le poste de secours qui présente une exposition, mais aujourd’hui, c’est fermé. On aurait aussi pu monter au phare d’Eckmülh mais on n’a pas essayé.  C’est seulement au retour à la maison en triant les photos que j’ai découvert des touristes en haut du phare et que je les ai jalousés. Toujours en corniche je continue la promenade sous un ciel  tantôt bleu éclatant tantôt menaçant avec des nuages très noirs qui donnent des pluies diagonales au large et des arcs en ciel.

Kérity est un petit port très sympathique. Quelques maisons : la boutique l’escale est gaiment crépie de rose  ainsi que la crêperie. Nous décidons de prendre un café en terrasse et nous installons d’abord sur les tables du grand café des Doris. Personne ne vient prendre la commande.  Tout le village semble s’y être donné rendez vous pour des jeux de grattage et des lotos. Le patron est débordé. Une retraitée a étalé ses cartes de grattages recouvrant toute une table . J’ai signalé notre présence mais il ne vient toujours pas alors qu’un gros nuage menaçant se rapproche.

Le Nautilus de Kérity, un café sympa

Un peu plus loin, le Nautilus a une sorte de véranda. Nous y serions mieux. C’est un établissement beaucoup plus chic qui propose des kouing tapas( ?) des kouing acras ( ?) et qui est très bien décoré avec des tableaux de bonne facture, des rames aux peintures écaillées, des coffres gris cérusés avec des lampes assorties. On sert l’expresso dans d’élégantes tasses rouges et blanches, un petit chocolat emballé. Des numéros de Beaux arts magazine trainent négligemment. Nous étions les seules clientes quand l’averse s’est abattue, apportant avec elles d’autres consommateurs. Des jeunes femmes assises sur les tabourets du comptoir parlent entre elles de « vieilles coiffes » en nous désignant. C’est plutôt injurieux mais bien trouvé.

Nous rentrons par Penmarch en faisant la tournée des clochers. A Kerity l’église est ouverte, sa nef est particulièrement haute et grande pour un si petit village, le plafond est une coque de navire renversée. La végétation a colonisé les murs, les lichens hérissent les statues très érodées par les embruns.

L’église de Penmarch

A Penmarch l’église est tout à fait intéressante. Une tour carrée avait attiré notre attention ce matin. Nous avions pensé à un château. En nous rapprochant je compte les tourelles et pinacles si nombreux que je n’arrive pas à les dénombrer. La tour carrée surmonte le porche bien usé lui aussi. A l’opposé une belle rosace ajoure le mur côté chœur (un peu comme celle de l’église des Carmes de Pont L’Abbé). Ce qui est le plus étonnant ce sont les décorations : plusieurs voiliers sont gravés sur le mur et des anges corrodés se détachent. Une messe d’enterrement se déroule et nous n’entrons pas, bien sûr.

Penmarch : les bateaux gravés

 

De Pont l’Abbé à Loctudy

CARNET DE LA FORÊT FOUESNANT

Pont-l’Abbé et son pont

 

TopoGuide La côte de Cornouaille p57 – carte IGN 1 :25.000ème OT0519

Le GPS nous a conduit par Quimper et les voies rapides sous un temps incertain.

Pont-l’Abbé est une petite ville très animée avec des commerces variés et vivants, librairies, vêtements un luxueux, cela change des étals pour touristes standardisés. La promenade commence au château des seigneurs du Pont: grosse tour ronde accolée à l’Hôtel de Ville dans le corps du logis. Malheureusement le Musée bigouden n’est pas ouvert hors saison. En face se trouve le Pont qui a donné son nom et sa fortune à la ville. Curieusement il est surmonté d’un grand édifice, un Moulin du 19ème siècle, qui était équipé autrefois de 12 meules, maintenant de vannes régulant le niveau de l’étang  situé à l’arrière. Le GR34 occupe le quai Saint Laurent bordant le Port de commerce qui devait son importance au 19ème siècle au transport de la pomme de terre succédant à celui des grains de Sarrasin ou de blé.  La Rivière de Pont-l’Abbé n’était pas assez profonde pour la navigation des embarcations qu’il fallait tirer. Ma promenade sera donc facile sur le chemin  de halage.

Je passe d’abord derrière l’église des Carmes avec sa curieuse tour revêtue d’ardoise rappelant le beffroi de Concarneau que nous avons vu hier. La rosace gothique est merveilleuse.

monument des bigoudens

Le monument  aux bigoudens disparus en mer aux de François Bazin (1931) représente 5 bretonnes en coiffes attendant le retour des marins. A la sortie de la ville, on devine de belles maisons bourgeoises sont perchées sur les pentes au dessus de la rivière, cachées dans des jardins et des bosquets.

Le chemin de halage le long de la rivière

Une forêt de pins, chênes et ajoncs leur succède. Des panneaux émaillés bornent le parcours racontant l’histoire de Pont-l’Abbé ou décrivant la faune, en face se trouve une héronnière dans un bosquet de pins. Je ne vois pas de hérons mais un peu plus loin, un groupe de spatules, grands oiseaux blancs, plus grands que les aigrettes avec leur bec bien reconnaissable. Le chemin de halage se termine par une digue de pierres. Le sentier descend dans le lit de la rivière, serpente dans la forêt je passe devant le menhir mouillé de Pennglaouic.

le menhir mouillé

Je perds le sentier et marche sur le bord de la rivière, c’est très gadouilleux.  Des îles sont reliées par des passerelles ou des ponts. Le manoir  de Kerazan est gigantesque, construction prétentieuse Belle Époque précédée d’un escalier monumental  qui fait penser à un casino plutôt qu’à un manoir.   Il fait face  à l’île de Garo où je retrouve D sur le pont qui la relie : nous observons un ostréiculteur debout dans le courant de la rivière ranger les sacs d’huitre dans un canot plat qu’il pousse à la main  jusqu’à son vivier situé en face.

les huitres

Nous déjeunons  sur la plage d’Ezer un  peu à l’ouest de Loctudy. Belle plage derrière la dune D’Ezer, sable blanc et encore des algues déposées par la marée. Les oiseaux ont l’air de les apprécier, les algues ou les animaux qui vivent dans ces laissées, mouches moucherons et crustacés divers. Une bande d’étourneaux s’est joint aux goélands et aux mouettes. Ils font un vacarme d’enfer. Curieusement les goélands suivent les étourneaux  de loin. Ils poursuivent les goélands esseulés et les repoussent. A côté des oiseaux effrontés et nerveux, les goélands font figure de balourds . Les mouettes, elles font bande à part dans l’eau.  Nous sommes seules sur la plage. Si le soleil avait été plus vaillant, j’aurais aimé lire le Monde allongée sur le sable blanc très fin, mais le vent (ennemi des journaux) s’est levé et il fait bien frais.

Retour à Loctudy : nous visitons l’église de Saint Tudy sur les recommandations du Guide Bleu. De l’extérieur le clocher parait ordinaire et la façade classique à fronton triangulaire cache l’église romane charmante. On pénètre par le côté sud et il faut aller dans le chœur pour découvrir les chapiteaux romans surmontant de hautes colonnes très élégantes et aérées.

Pont L’Abbé: église des Carmes

Passant par Pont-l’Abbé nous faisant un  arrêt devant l’église des Carmes pour voir la rosace et les vitraux colorés que j’avais devinés de l’extérieur ce matin.

L’Ile-Tudy est une petite station renommée sur une presqu’île, un petit Saitn Trop breton ? Avec le ciel menaçant, vide hors saison, nous sommes assez déçues. Le GB conseille de faire le tour de l’île par les grèves. Impossible avec la marée haute.

Nouvelle promenade sur la plage rectiligne – 4km- de l’Ile-Tudy à Sainte Marine. Une digue de gros blocs de granite protège les maisons construites en front de mer. En l’absence de construction la dune s’effrite sous les jeux des enfants. Ici le ramassage des algues pour les jardins se fait à plusieurs, des hommes remplissent  à la fourche des cagettes de plastiques tandis que des femmes choisissent des laminaires pour les mettre dans les sacs de supermarchés. J’interroge une vieille : – « c’est pour les jardins ! » – « Les laminaires sont meilleures ? » – « bien sûr » sans autre explication.

Chaumières de Nevez

CARNET BIGOUDEN ET CORNOUAILLES

 

de la couleur malgré la pluie!


Une Une Une  sérieuse perturbation est arrivée hier soir, grésil, vent et averses ont tambouriné sur le toit et le vélux. Nous décidons une grasse matinée, je me plonge dans Antoine et Cléopâtre. Matinée grise et pluvieuse pour corriger des copies.

chaumière

Nevez est un village à l’est de Concarneau non loin de Tregunc. Un hameau Kerascouet est presque entièrement composé de chaumières. Un vrai village de cartes postales ! Malheureusement il fait bien gris, un rayon de soleil aurait été bienvenu pour les photos et ce jour de Toussaint  est un peu triste.  Non loin de là, le  jardin botanique de Rospico  se visite en saison, aujourd’hui fermé.

 

Comme le soleil fait des apparitions je monte sur le GR34 de l’Anse de Rospico à Raguénez  (50mn – 2.8km). L’anse est peu échancrée et j’arrive très vite sur la mer  verte et déchaînée. Je marche face au vent d’Ouest et je peine à rester dans les temps sur le sentier qui monte et descend..

 

Le vent a emporté les nuages mais gonflé les vagues

Bénodet et les rives de l’Odet

CARNET DE LA FORÊT FOUESNANT

sur la rive gauche de l’Odet près du pont


Soleil radieux, mais gelée blanche. La route serpente dans la forêt, un chevreuil traverse la route juste devant le capot, affolé il fait demi-tour et retraverse.  Un petit marché occupe la place de La Forêt Fouesnant.

A Bénodet, les vedettes de croisières sur l’Odet sont parties pour la dernière fois le 7 octobre.

Sur les quais ensoleillés, les cafés sont pleins. L’église ouverte  est consacrée à Thomas Beckett mais rien n’explique pourquoi.  Nous  achetons des langoustines la à la poissonnerie cachée derrière l’église

  Le Guide Bleu propose un circuit en voiture de la demi- journée sur la rive gauche de l’Odet. Cartes au 1/25.000ème0519ET.

De Pors Keraign, petite cale sur l’Odet, la promenade va à Pors Guen. La cale est goudronnée;  on peut y  mettre à flot une petite embarcation. De l’autre côté de la rivière on voit  deux manoirs dans leurs parcs. La promenade n’est pas balisée: le sentier est introuvable.  Il faut faire confiance au Guide Bleu ! Je m’aventure donc  sur le gravier glissant et bien mouillé suivant les traces de pas et même celles des vélos. Quand le parcours est trop mouillé et vaseux , des roches plates sont disposées pour faire un gué. Sous les branches des chênes je marche sur des graviers jonchés de feuilles, l’eau ne doit pas monter jusqu’au muret ! Et la marée haute c’est dans 3 heures ! Je croise un jogger, on passe donc ! Puis des promeneurs : plus loin des panneaux de bois gravé expliquent que le chemin  est praticable même par marée haute si elle n’excède pas un coefficient de 70. C’est donc un parcours d’un peu moins d’une heure sous des branches tordues.

Nous piqueniquons au Pors Guen.

Le  circuit continue vers Pors Meillou, une autre petite cale d’où un chemin monte dans les châtaigniers. Le visiteur n’est pas le bienvenu : des panneaux annoncent toutes sortes de défenses « Défense d’entrer, chasse réservée, défense de cueillir des champignons ! » pourtant un balisage jaune d’un circuit pédestre indique ce chemin. Après la montée assez pénible parce qu’on s’enfonce dans la terre très molle ravinée par le ruissellement, je découvre une très belle allée bordée de grands arbres sur des talus jusqu’à la route.

fontaine de saint cadou

la chapelle Saint Cadou

la chapelle Saint Cadou

Un peu plus loin, la chapelle Saint Cadou se trouve dans une clairière précédée d’un calvaire avec un curieux édicule carré à toit pyramidal, un peu plus loin il y a une fontaine avec un bassin d’une eau verte recouverte de lentilles d’eau et accompagnée d’une plante verte aux feuilles géantes. Saint Cadou était le patron des chevaliers et des lutteurs, nous explique un panneau, l’oratoire à Saint Herbot  patron des bêtes à cornes. Sur les pignons,  des décors frisés se détachent avec des gargouilles très étranges : il me vient l’envie d’en faire une collection.

une des gargouilles de Saint Cadou
une des gargouilles de Saint Cadou

la Mer Blanche

oiseaux sur la lagune

Entre Bénodet et Mousterlin un fin cordon dunaire enferme une lagune la Mer Blanche. Nous laissons la voiture  au grand parking de Beg ar Garrec. De là des sentiers de randonnées sur les bord de la lagune ont été très bien aménagés : cheminement sablé ou garni de planches dans les endroits trop humides, affûts pour l’observation des oiseaux, les talus ont aussi été replantés de haies – plantations très récentes, les plants sont encore protégés  par un grillage plastique. Le soin tout particulier est remarquable. Le sentier suit une anse étroite qui s’enfonce dans les terres, on retrouve plus loin le GR34 qui fait un bout de chemin avec le balisage bleu du tour de Mousterlin (16km). Aujourd’hui, dimanche, les promeneurs sont nombreux avec leurs chiens. On devine d’autres marcheurs sur le cordon dunaire de l’autre côté de la Mer Balnche. Aigrettes et mouettes glissent sur le miroir de l’eau stagnante.

coucher de soleil à Beg Meil

coucher de soleil à Beg Meil

Nous terminons la journée au coucher du soleil (on est passé à l’heure d’hiver) sur la petite plage de sable blanc des dunes de Beg Meil, sable très blanc encadré par des rochers où je m’étonne de la taille des cristaux de feldspath dans le granite. De jolies clochettes en bouquets attirent mon regard : des boules des fruits de l’arbousier rougissent. C’est la première fois qu’en je vois la floraison.

Premier jour à la Forêt Fouesnant

CARNET DE LA FORET FOUESNANT

 

Notre gîte: kervenen


Sans carte, nous choisissons la balade la plus simple : partir du vieux port du village et suivre le sentier côtier. Depuis des années, je parcours le GR34, par tronçons, du Mont saint Michel à Quiberon, en pointillés.

bateau échoué sur la grève

Marée basse, l’anse est brillante sous le soleil, argentée. Le parcours piétonnier partage la route avec la piste cyclable.  J’atteins les viviers qui proposent huitres et moules, « cuisent leurs crustacés à l’eau de mer » (on sera déçues en leur demandant des langoustines pour demain,  ils n’en vendent pas sauf dans les plateaux de fruits de mer commandés à l’avance.

moulin-mer

A marée basse je préfère marcher sur l’estran . L’anse de Penfoulic est barrée par une petite digue surmontée par une tourelle ronde au dessus d’un déversoir ,( un moulin à marée ) . Au Cap Coz, une flèche s’avance loin. Du côté de la mer s’étend une très belle plage de sable blanc. Les maisons sont blanches à pignons pointus et balcons en bois blanc, très Belle Epoque, aucune fausse note.

Un homme remplit une petite remorque tractée par sa voiture d’algues, mélange de goémon et d’algues vertes qui font un épais cordon au bord du sable sec. Je l’interroge :

– « pourquoi ramassez vous cela ? «

«  Pour le potager, l’hiver cela couvre le sol et empêche les mauvaises herbes de pousser, au printemps après décomposition cela amende le sol »

« au moins elles servent à quelque chose », je remarque

– « tous les paysans font cela » dit le monsieur étonné de mon étonnement.

A l’extrémité de la plage le GR grimpe sur une falaise se glisse entre les grands pins, les chênes et les belles propriétés bordées de haies d’éléanus qui embaument avec leurs fleurs en clochettes discrètes mais odorantes, les lauriers,  les belles maisons sont le plus souvent cachées  dans la verdure, on devine des pignons, des tourelles, parfois des gloriettes blanches sont perchées, dominant la  mer. Au dessous du sentier, de petites anses sauvages sont enchâssées dans des rochers de granite rose ou orangé, sable blanc à marée basse, inaccessibles sauf parfois par un escalier.

La plage de Kerveltrec est plus accessible . Des véliplanchistes s’y sont donné rendez-vous. Nous y piqueniquons installées sur des rochers.

pique-nique sur la plage

Beg Meil : de très belles propriétés sont bâties à l’aplomb de la falaise à marée haute  il n’est plus possible de rester sur le sable. Le GR emprunte les rues de Beg Meil, c’est moins sauvage, plus urbanisé. Je retrouve la mer près du Sémaphore de Beg Meil devant la plage des dunes. En face à l’horizon se détachent les îlots des Glénans. Je termine la balade pieds nus sur le sable blanc de la très belle plage en bordure de zones humides . Déception, la plage ne va pas jusqu’à Mousterlin : une digue récemment construite barre le passage. Je remonte sur la dune. Derrière se le GR serpente dans le marais, des petits ponts de bois enjambent des canaux; la végétation a roussi et ressemble à un camaïeu de tweed irlandais brun.

Au retour,  crochet en voiture jusqu’à la charmante chapelle de Kerballer  avec son four à pain et un peu plus loin sa fontaine de dévotion dont on faisait boire l’eau aux enfants faibles sur leurs jambes qui tardaient à marcher.

Courses à Fouesnant : la rue principale est très agréable mais les commerces d’alimentation ont été remplacés par des magasins de fringues, de savons ou de parfumerie. Devant l’église la supérette est bien décevante : nous comprenons pourquoi : un Carrefour tout neuf remplace tous les petits commerces.

Église de la Forêt Fouesnant

Nous achèterons les moules au Vivier à la Forêt Fouesnant et le pique-nique à la magnifique charcuterie traiteur qui ne craint pas la concurrence d’un tout petit Carrefour.

GR 34 de Sibiril à Poulfoën

  ROSCOFF,SENTIER CÔTIER, CHOU-FLEUR, ALGUES & THALASSO

le ruisseau s'élargit après quelques centaines de mètres

Ce tronçon du GR 34 est particulièrement bien entretenu : panneaux de bois gravé, marches et balisage sont parfaits. C’est aussi le plus beau parcours sous un soleil très lumineux.

De saint Jacques à Moguériec

Un petit pont enjambe le ruisseau dont le GR va longer le cours jusqu’à la mer. Très rapidement, le lit s’élargit, la rivière fait des méandres. De gros rochers arrondis jonchent le cours d’eau. Un vieux moulin abandonné en utilisait la force. Un  kilomètre plus loin,  l’estuaire ensablé est large d’une bonne centaine de mètres. Le sentier s’élève raide au dessus d’une vieille maison blottie dans la vallée Kersauson. Je retrouve les artichauts.
Les haies vives me protègent du vent violent : ronces et lierre, prunelliers, parfois troènes. La côte est rocheuse et très découpée. Le trajet est plus long que prévu. Utilisant mon doigt pour mesurer le parcours,  j’avais évalué 2,5 km. Il y en a presque le double jusqu’à Moguériec où D m’attend devant le Bar de la Marine. Dans une petite déchirure de la côte, un petit port est installé. Les bateaux de pêche me paraissent d’un tonnage important pour un si petit havre.

De Moguériec à Kervaliou

arche végétale

Rendez vous à la plage de Kervaliou, à 13h. Je reprends mon périple sur le chemin côtier. Pour changer, des fenouils. Un cultivateur a eu une charmante attention pour les promeneurs : il a taillé une jolie arche dans les troènes et a placé un beau banc de granite. Au bout de son champ, il a pratiqué une fenêtre dans la haie. La vue est saisissante : d’énormes blocs forment un chaos granitique !

chaos

Chaos!
Tout le rivage est hérissé d’énormes blocs. L’un d’eux imite un  visage simiesque. De loin, je crois apercevoir un dromadaire agenouillé. Le Port neuf est installé dans une fente étroite gardée par un monstre de pierre. Le sentier épouse de petits fjords qui allongent considérablement le trajet. Ce paysage pittoresque avec tous ces rochers rappelle un peu la Côte de Granite Rose. Dans la mer, toujours des îlots où la vague vient s’abattre dans une gerbe d’écume. Dans une petite anse, des surfeurs sont à l’eau. Encore un petit cap, puis une plage de sable blanc où personne n’a foulé les rides amassées par le vent.

granite et embruns

Rendez vous manqué

A Kervaliou  D  n’y est pas. Prise de doute, je frappe à la porte d’un gros camper qui a un GPS. C’est la première fois que j’en  vois l’utilité. Le GPS confirme. Nous sommes bien à Kervaliou. Je téléphone à D sur la carte routière, il manque les chemins.
Une dame arrive avec deux chiens. Elle m’annonce qu’elle a vu «La dame qui vous cherche »– « Elle a à peu près votre âge, elle est tout près ». Le téléphone sonne : « Tourne toi à gauche ! » Je suis interloquée, « A gauche de quoi ? » « A bâbord !» »tu  ne me vois pas ? » Non je ne vois rien. « Tu devrais aller chez l’ophtalmo ! ». Je ne vois toujours rien, mais comme la dame m’a assuré que D était tout près je continue le chemin d’où la dame a débouché avec ses chiens. Un énorme rocher cache la suite. Pas de voiture, pas de parking. Je continue à marcher jusqu’à l’appel suivant, D  très énervée : »tu vas croiser 5 personnes ». Je ne vois toujours rien. La mer à ma droite,  à gauche une haie, en face un petit cap avec des tamaris d’où émergent au loin les cinq personnes annoncées qui ont bien vu une 206 immatriculée en 94  et une dame qui crie dans un téléphone . Enfin, la voiture brille au soleil au loin! Il était absolument impossible que D ait pu me voir dans la petite anse de Kervaliou. D’ailleurs l’immense camping car était immanquable ! Elle a dû me confondre avec une autre personne. J’ose espérer que c’était vraiment le cas. Sinon cette comédie  était vraiment perverse, prétendre me voir et se moquer de ma naïveté.

Pique-nique sur la plage

Nous avons beaucoup de mal à approcher avec la voiture de l’anse de Kervaliou, si bien cachée pour pouvoir y pique-niquer contre les rochers, près de l’eau, au soleil. Il fait trop frais pour s’attarder sur la plage. D’ailleurs la marée monte.

la longue plage de Tevenn Kerbrat

Le sentier côtier suit une longue plage de sable bordée de basses dunes plantées d’oyats. Je préfère marcher sur le sable mouillé. Dans l’eau, des surfeurs et trois voiles de kite-surf. Avec le bon vent et beaucoup d’habilité ils quittent la surface de l’eau pour s’envoler et faire des figures. C’est un vrai spectacle. Au bout de la plage, une maison est encastrée entre d’énormes rochers. A la base,  une sorte de canal et une vanne.  Le GR emprunte la route, nous suivons une plage, je me déchausse et marche pieds nus malgré la fraîcheur. Un peu saoule de vent, je suis contente de remonter en voiture.

Ria d’Etel : Saint Cado


Quelle belle journée pour longer les bords de la ria !

Le  circuit  en bord de la ria va vers  le Pont Lorois. La marée est basse, nombreux oiseaux arpentent la vase : des goélands, bien sûr, des aigrettes mais voici les ibis, au bec courbé et à la tête noire mais au corps blanc. Je n’ai jamais vu d’ibis en France, des blancs en Égypte, des noirs au Maroc mais ceux là sont  étranges. Mes amies bretonnes m’en avaient parlé, selon elles, les ibis proviennent d’un zoo et s’attaquent aux nids des sternes.

Le sentier court ici aussi entre des haies qui embaument d’éléanus, de buis ou de tamaris. Les éléanus  en fleur  sentent très fort.

Après le pont, le sentier se perd dans le village et les marques sont peintes sur les poteaux dans des rues des maisons. Celui qui cherche les rivages sauvages doit passer son chemin et choisir un autre tronçon du GR34. Je marche donc entre les jardins et les maisons blanches coiffées d’ardoises crépies de blancs. Cette rive de la ria est vraiment très construite. Au détour de la route, je retrouve le miroir de l’eau et se mirant dedans une maison carrée rose perchée sur un îlot rocheux.

Fontaine à Saint Cado

Un peu plus loin l’îlot Saint Cado relié à la côte par une digue. De belles maisons se reflètent, des barques colorées, et la petite flèche de la chapelle perchée dans la végétation. La lumière est parfaite, pas un nuage, l’eau lisse opaline…Promenade dans l’île tranquille, on découvre le calvaire perché sur un escalier devant une rangée de maisons blanches aux volets bleus. En face la chapelle toute simple de saint Cado. A l’intérieur le plafond de bois est peint en bleu tandis que les murs chaulés citent les paroles du saint. Des vitraux colorés modernes simples,  quelques statues de bois peint… Derrière l’église on découvre une fontaine curieusement abritée par un petit pignon ondulant coiffé d’une croix celtique.

Pique-nique de luxe : des langoustines achetées vivantes hier à Quiberon. J’ai bien réussi la cuisson en suivant les recommandations du poissonnier : jeter les crustacés dans l’eau bouillante et éteindre dès que l’ébullition a repris. Elles sont parfaites ! Pour dessert un palmier au framboises au beurre, bien croustillant, délicieux.

Saint Cado

Le sentier part de Saint Cado sur une sorte de digue, bien entretenu puis continue à nouveau dans les maisons : je découvre un dolmen, petite allée couverte. Le sentier s’engage enfin  sous de beaux chênes près de l’eau de la pointe du Perche jusqu’à Kercadoret. Le GR retourne vers la campagne et les petites pointes sont très construites.

Nous terminons la journée dans le petit hameau de Kernour qui a une fontaine curieuse ressemblant à un puits, la margelle abritée sous une barre de granite portant de curieuses sculptures comme cloutées.

 

La Trinité- saint Philibert – sentier côtier

CARNET DU MORBIHAN

Pointe de Kerbihan

De Carnac à la Trinité

Passé Carnac, le GR traverse une grande variété de paysages : d’abord le marais de Kerdudal, puis une digue percée d’un chenal passe l’Anse de Kerdudal. Le sentier se confond avec la piste cyclable et disparait au niveau de la dune protégée par des palissades de bois patiné qui interdisent de quitter les cheminements. Ces derniers sont labyrinthiques si bien que  pour m’orienter je descends sur la plage de Kervillien.

Le paysage devient rocheux, sauvage, le ciel nuageux dans le vent donne un aspect dramatique. A la pointe de Kerbihan un bois de magnifiques résineux, pins et thuyas abrite un petit parking.

La Trinité : sentier des douaniers

Le sentier des douaniers en corniche est  bien entretenu jusqu’à  la Trinité. De très belles maisons sont cachées dans les jardins. Spécialité de la Trinité : les bruyères sèches réunies serrées en une palissade fine protégeant l’intimité du regard des promeneurs (et peut être du vent marin). Dans les jardins, des camélias de taille respectables, des magnolias, bruyères et callunes, tout le cortège des plantes de terre de bruyère. Les éléanus taillés embaument avec leurs petites clochettes beiges discrètes. On a aménagé des tables de pique-nique sans oublier la poubelle. Comme en ville, des sacs pour déjections canines sont proposés à intervalles réguliers. Ce sentier des douaniers est décidément très urbain. Les dames qui le fréquentent ont des brushings récents et des chaussures élégantes. Je double deux adolescentes en caban bleu marine et foulard Hermès. Je croise un groupe de promeneurs équipé de cirés jaunes et de marinières à rayures blanches et bleues.

Pendant que je marche, D va au marché qui vend des produits de luxe : cerfeuil tubéreux, pavé de thon fumé, fruits confits. Nos prochains pique-niques seront  chics ! Sur les quais de la Trinité les boutiques proposent tout pour la navigation. Le port est bondé de bateaux magnifiques ! Je pense à Ithaque. Le Pen dans le rôle d’Ulysse ? Je balaye cette idée de mon imagination.

De la Trinité à Saint Philibert

Le sentier des douaniers continue vers St Philibert de l’autre côté de l’estuaire de la Rivière de Crac’h le long d’une route départementale en bord de mer, heureusement pas passante à cette saison!

Les voiliers manœuvrent dans le vent, toutes voiles déployées, spectacle plaisant. Deux pointes enserrent une plage de sable, puis une deuxième plus grande mais plus vaseuse est occupée par les tables des ostréiculteurs. Pique-nique de Men er Bellec face au large,  dans le vent froid. Andouille de Guéméné et pâté au poivre vert.

ostréiculture dans la baie du Morbihan

Sur la carte au 1/25 000ème, le sentier côtier est tracé le long de la Rivière de St Philibert. En réalité, le sentier n’existe pas. Je  marche au jugé (pas de balises non plus) dans des constructions modernes sans aucune grâce. Finalement je retrouve le sentier qui se glisse entre des entreprises ostréicoles  et aboutit à la plus jolie chapelle sur une pelouse où l’on voit une vieille fontaine, un lavoir couvert de lentilles. La chapelle est ouverte. la nef est peinte d’un ciel étoilé, des ex-voto sont suspendus, magnifiques maquettes de bateaux.Le sentier serpente dans un marais découvert par la marée basse.Fin de la randonnée au moulin.

fontaine près de la chapelle

Le GR autour de la Ria d’Etel : Pont Lorois, vieux Passage, Etel

CARNET DU MORBIHAN

vieux passage à marée basse


Un sentier balisé passe juste derrière le pré et l’étang du gite, descend  à la Ria. Caché entre deux murettes moussues sous des noisetiers, il serpente et arrive aux maisons bretonnes. Le sentier côtier passe sous le Pont Lorois que j’emprunte. Même opération sur l’autre rive : je passe sous le pont, marche entre les maisons pour arriver sur la plage. Le GR est approximatif, rarement balisé et inondé par marée haute, heureusement la mer descend !

Le sentier côtier reprend entre deux haies. Par les trouées je reconnais notre marchand de moules, sur l’autre rive. Les ajoncs ont été taillés, le paysage devient plus austère jusqu’à Vieux Passage (le hameau autour du pont est  nommé Passage Neuf). Vieux Passage est un port minuscule avec sa petite digue, ses barques, son groupe de maisons traditionnelles. Dans un recoin il y a même de très jolies maisons de pierre avec des volets bleus, de la vigne vierge roussie. Pas une fausse note, un très bel endroit.

Un sentier côtier empierré longe les dernières maisons, il faut ensuite descendre sur la plage, contourner un petit cap rocheux, j’arrive sur une nouvelle anse au sable jaune. Un groupe de chasseurs affublés de gilets fluo orange, munis de clairons, manœuvre une meute de chiens de chasse à la robe blanche tachetée de brun aux oreilles pendantes très fringants. Je ne suis pas équipée en fluo et préfère rejoindre la route plutôt que de me trouver au milieu de cette battue.

La côte vers le sud est bordée de chantiers navals,et d’ un cimetière à bateaux.Pas de sentier littoral.  On rejoint en voiture la Barre d’Etel derrière une très belle dune qualifiée de « Champ de tir » sur la carte. En face, la dune est protégée par des panneaux, de ce côté la menace de tir est efficace, j’arpente pieds nus la plage, 20 minutes dans un sens, 20 dans l’autre.

Le ciel s’est plombé, la lumière est rasante. Groix se détache, les vagues roulent écumantes, des écriteaux interdisent la baignade « courants violents ». Le grain est grossier, mes pieds s’enfoncent et ma progression est ralentie. Sous ces nuages bas je pense à la plage du golfe de Guinée avec ces grosses vagues dangereuses, mais là-bas je verrais les petits crabes courir vers le haut de la plage, je rencontrerais des pêcheurs, des enfants déguenillés alors qu’ici c’est désert. Je tremperais aussi mes pieds dans l’écume tiède et mousseuse….

Barre d'Etel

Pique-nique  devant Etel : langoustines . Nous les avions achetées vivantes. J’ai mis des algues séchées dans l’eau de cuisson et arrêté aux premiers frémissements à la reprise de l’ébullition. Elles sont parfaites !