Exposition temporaire jusqu’au 28 janvier 2019

J’ai rencontré le Caravage à Rome, Naples, La Valette….et toujours impressionnée par le Maître! J’ai aussi lu et relu La Course à l’Abîme de Dominique Fernandez a guidé mes pas dans Rome dans Le piéton de Rome, et La Couleur du soleil de Camilleri.

Retrouver Le Caravage ressemble plutôt à la visite d’un ami de longue date. Quoique – je ne suis pas sûre que la fréquentation de ce mauvais garçon soit recommandable! J’ai beaucoup apprécié que ses toiles soient confrontées à celle de ses concurrents, contemporains ou élèves, ses amis et ennemis comme le dit le titre. Le musée n’est pas grand, on peut prendre notre temps : remarquer les petites taches de sang qui mouchettent le bras de
Dans la première salle « THEÂTRE DES TÊTES COUPEES » le tableau du Caravage, Judith décapite Holopherne, sous un drapé rouge qui accentue le drame avec un décor théâtral, est accompagné d’autres décapitations de Judith, Saraceni, Gentileschi, ou de David et Goliath du Cavalier d’Arpin. Le David et Goliath d’Orazio Borgianni nous a fait sourire : la posture assez extravagante, les pieds en l’air et cette physionomie de pirate de BD (ou peut être les dessinateurs de BD se sont-ils inspiré de cette tête grimaçante?)

Salle 2 : Musique et Nature morte, le très beau et rare (il vient de l’Ermitage) Joueur de Luth fait face à Sainte Cécile d’Artemisia Gentileschi (j’ai très envie de lire Artemisia de Lapierre que Claudialucia a chroniqué récemment). Deux belles corbeilles de chasselas décorent la Douleur d’Aminte de Bartoloméo Cavarozzi (celui-là vient du Louvre je pourrai lui rendre visite).

Salle 3 : au saint Jean-Baptiste du Caravage de la villa Borghèse avec son mouton répond un autre Saint Jean-Baptiste de Manfredi nettement plus habillé au mouton plus mièvre, plus agneau que bélier.

Salle 4 CONTEMPORAINS, occasion de découvrir une adoration des mages d’Annibal Carrache surchargée d’angelots (avec un concert d’anges sur un nuage) très baroque.
Salle 5 MEDITATIONS réunit autour de Saint Jérôme – une figure que j’ai rencontrée aussi à La Valette – un Saint François toujours du Maître et d’autres tableaux représentant une figure unique(figura sola)

Salle 7 LA PASSION DU CHRIST donne à voir les rivalités entre artistes, un concours sur le Thème Ecce Homo aurait été remporté par Cigoli .

Le mur du fond est occupé par le très grand tableau de José de Ribera qui se trouvait à Rome cette année-là : Le Reniement de Pierre peint dans un décor d’auberge, où 5 personnages jouent aux dés sous un éclairage caravagesque. En face le tableau de Manfredi nous étonne : on dirait que le soldat romain est décapité (où est donc sa tête alors que son armure brille de tous ses détails?)

Jeu des différences avec les deux Madeleine en extase, presque identiques. Nathalie qui est plus observatrice que moi me montre le traitement des cheveux, les mains….

En conclusion : le très beau Souper à Emmaüs.
Et comme toujours, à Jacquemart-André, des vidéos prolongent de façon savante la visite.
Une matinée bien remplie, avec le plaisir de rencontrer une blogueuse que je ne connaissais que virtuellement.