La mort du Khazar rouge – Shlomo Sand

LITTERATURE ISRAELIENNE

« On ne tue pas quelqu’un parce qu’un livre nous énerve. Certes, cela s’est produit au Moyen Âge dans la
civilisation chrétienne – Morkus venait de voir le film Le Nom de la rose –, mais, dans le monde démocratique,
si l’on n’aime pas un livre, on le jette, tout au plus, à la
poubelle et le lecteur vraiment retors en fait cadeau à un ami. »

 

Schlomo Sand est un universitaire, historien à l’Université de Tel Aviv.  Il a écrit des essais: Comment le peuple juif fut inventé,(2008)Comment la terre d’Israel fut inventée (2012), comment j’ai cessé d’être juif (2013) La fin de l’intellectuel français? (2016) qui ont été édités en français, et bien sûr, d’autres publications, antérieures ou non traduites. 

La mort du khazar rouge est une fiction, un polar de 383 pages, se déroulant sur 20 ans de 1987 à 2007. L’enquête commence avec le meurtre d’un universitaire Litvak, historien, qui s’apprêtait à publier un livre sur les Khazars, royaume s’étendant de l’Ukraine au Caucase ayant adopté la confession juive. Ces travaux dérangeant une partie des universitaires israéliens. Le policier Emile Morkus est un Arabe chrétien de Jaffa  fait équipe avec Shimon Ohayon un juif marocain. Peu d’indices pour élucider cet assassinat. D’autres assassinats – le frère jumeau de Litvak – une étudiante gauchiste, ne sont pas plus résolus, le procès du violeur de l’étudiante aboutit à une erreur judiciaire. Après un nouvel assassinat, 20 ans plus tard  l’enquête reprend. La victime est un autre historien, un orientaliste.  Son sujet de recherche :  Himyar, un royaume  yéménite également converti au judaïsme au IV ème siècle de notre ère. 

La seconde raison de mon écrit hors des sentiers battus vient de ma forte crainte, en tant que sioniste, de la
dérive croissante du nationalisme juif vers des conceptions historiques ethnocentriques et raciales. J’ai bien peur
que cela finisse par détruire la société israélienne, qui me tient tant à cœur. Fidèlement. Yitzhak, ton professeur,
Et si tu veux bien : le Khazar rouge.

Je déteste les critiques qui spoilent le récit des polars. Ne comptez pas sur moi pour vous donner plus de détails sur l’intrigue qui est très bien conduite et qui tient le lecteur en haleine.

En revanche, j’ai pris grand intérêt  à retrouver vingt ans d’histoire d’Israël :  la première Intifada, les espoirs nés à Oslo ,l’assassinat de Rabin en 1995…Grand intérêt également à découvrir tout un pan d’histoire du peuple juif sous un angle que j’ignorais (les khazars, non, mais le royaume yéménite complètement).

Rencontre avec un écrivain que j’ai eu le plaisir d’entendre sur des vidéos de Youtube qui m’ont appris que la fiction était basée sur des faits réels : Litvak, le personnage a été inspiré d’un historien Abraham Polak qui a vraiment étudié les Khazars, le  policier arabe d’un véritable policier.

J’ai trouvé la référence du livre sur le blog de  Kathel 

 

l’été du commissaire Ricciardi – Maurizio de Giovanni

POLAR NAPOLITAIN

lete-du-commissaire-ricciardi

Août 1931, il n’a pas plu depuis deux mois sur Naples, la chaleur est suffocante. La Duchesse de Camparino est retrouvée assassinée chez elle. L’enquête est délicate. Nous sommes dans le beau monde. Les deux ducs de Camparino pourraient être suspects : la duchesse trompait le vieux duc, le jeune duc la déteste. La victime a été trouvée dans ses appartements, la chaîne fermant le palazzo, intacte. Le suspect désigné est l’amant, un journaliste connu : une violente dispute a eu lieu la veille au vu et au su de tous.

Le commissaire Ricciardi, taciturne et intègre,  a une faculté curieuse, il entend les dernières paroles des défunts. Et dans ce cas précis, la victime réclame ses bagues.

L’action traîne un peu, les indices ne sont pas toujours crédibles mais la promenade dans Naples est parfaite des boutiques de la Via Toledo au Gambrinus où le commissaire a ses habitudes, : café et sfogliatella. Cuisine napolitaine appétissante, non pas de pizze, mais des ragoûts odorants qui mettent à la torture le brigadier Maione au régime, des anchois frits….

1931, les squadriste fascistes font régner leur ordre et menacent Ricciardi qui ne se laisse pas intimider. « Guignols, brutes, fanatiques »…

Il est aussi beaucoup question d’amour, de passion, de jalousie….

C’est le deuxième livre de la série et je compte bien lire le Printemps et l’Hiver quand je passerai devant à la médiathèque.