Su Romanzesu – site nuragique dans les chênes-lièges

CARNET SARDE

su romanzesu - Copie

Pour arriver à Bitti, nous reprenons la route de la vallée du Cedroni par Orosei, Irgoli à travers des collines molles et des prairies irriguées bordées de grands eucalyptus. Les foins et  sont coupés, on arrose la luzerne. De beaux chênes-lièges étalent leur feuillage. A l’entrée de l’autoroute (S131),  la SP 38 monte en lacets à travers le maquis. Des schistes affleurent. Au loin une haute barre rocheuse au sommet déchiqueté en petites aiguilles verticales se détache sur le ciel. Un très joli village est bâti autour d’une coupole à l’allure orientale. Au carrefour de la SP73, une madone est abritée dans une grotte de ciment .

chêne liège
chêne liège

Le site nuraghe, Su Romanzesu est distant de 8km de Bitti par laSP389 (guetter le panneau). Une magnifique forêt de chênes-lièges est enclose dans des murettes. Des bûcherons empilent le liège dans une remorque. Ils sont armés de haches et ont découpé l’écorce jusqu’à la hauteur de 1.20m. Le  tronc dégarni est d’un beau brun mais il noircit par la suite.

Le site de Su Romanzesu est ouvert à la visite tous les jours (3.5€-2.5€) 3 visites sont guidées le matin, autant l’après midi mais la dame nous donne un papier en français sans proposer de guidage.

Ce grand village-sanctuaire est situé à 800m d’altitude sur un plateau granitique planté de chênes-lièges. Avec le vent, il y fait très frais. Le toponyme est un souvenir de l’occupation romaine.

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La source nuragique fut découverte en 1919 pendant une campagne hydrologique. Comme à Irgoli, les ouvriers endommagèrent le puits sacré, les marches furent démolies et sa source captée. Une récente fouille a permis d’explorer le complexe couvrant 7ha et comprenant 3 édifices cultuels, un puits sacré et une grande zone cérémonielle ainsi que de nombreuses « cabanes » aux fondations circulaires en pierres sèches de granite et au toit conique en bois.

Le puits sacré se déverse dans un petit canal qui aboutit à une grande vasque entourée de gradins. Sur la photo du site, le bassin oblong est rempli d’eau mais  en juillet, nous le trouvons à sec. Il faut imaginer les ablutions rituelles et les cérémonies réunissant la communauté villageoise. En plus des purifications, le texte cite des pratiques ordaliques « surtout pour juger des délits contre la propriété ».

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Les grandes cabanes rondes étaient soigneusement dallées. Des banquettes bordaient la circonférence. Des niches étaient aménagées dans l’épaisseur des murs et il y avait un grand foyer central. Servaient-elles à la préparation des cérémonies ou simplement d’habitations ?

Deux temples à mégaron ont un plan rectangulaire compliqué par une entrée avec la cella à l’arrière. On y a retrouvé des récipients pour l’eau.

Le dernier édifice cultuel est appelé « le prêtre sorcier dans sa grande enceinte ». Il ressemble à un labyrinthe. Au centre se trouvait la cellule ronde du prêtre entourée par des murs concentriques.

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Nous pique-niquons sur le site dans l’endroit désigné par le gardien en compagnie d’une adorable petite chienne marron qui nous a accompagnées toute la visite. Mais il faut attendre 15h pour le musée de Bitti.

nuragheA 7km du site, sur la route S389, à l’entrée de Budduso se dresse le Nuraghe Loelle Budduso. C’est notre premier nuraghe, nous en verrons tant par la suite que nous serons blasées. Cette tour de deux étage reliés par une rampe a son sommet couvert par une coupole (tholos). Elle jouait le rôle de tour de guet contrôlant un vaste territoire. On peut encore monter à la tour. J’ai été surprise par la complexité des escaliers en spirales avec de petites salles cachées.

Non loin de là, un panneau indique des Tombes de Géants qui ressemblent à des dolmens. Je fais un tour dans les rochers, les tables de granite sans reconnaitre les structures indiquées sur le plan. Le fleuve Tirso est ici un joli torrent dans une forêt de chênes touffue couvrant complètement le plateau granitique. Lichens et mousses recouvrent troncs et branches des vieux arbres.

Vers le sud – émotions au Vorotan Pass – Karahunj

CARNET ARMÉNIEN

La route M2 qui va vers le sud et l’Iran traverse des montagnes très vertes découpées par le ravinement où des roches rougeâtres dépassent – chicots rocheux – vers les sommet? il y a encore des névés. Un troupeau de vaches est gardé par le berger  à cheval. Dans un creux,  coule la rivière Arpa, tumultueuse, bordée de saules. Quand le terrain est plat on cultive la vigne et des arbres fruitiers. D’énormes rochers arrondis proviennent d’une ancienne coulée que la route a découpée.

Vaik : grosse bourgade composée de quelques barres HLM roses carrelées de tuf mais aux balcons rouillés.

Dans une étroite vallée, sous des pitons rocheux le torrent Darb,  gonflé par la fonte des neiges, est sorti de son lit, les arbres  au milieu du courant. Les rives sont aménagées pour le pique-nique : tables et bancs sous de petits auvents. Le paysage est  volcanique  Le col est à 2344m, à  cette altitude, les arbres sont encore hivernaux. La route fait des épingles à cheveux Un lourd camion iranien gravit la côte au ralenti. Je le croyais arrêté. Il négocie les virages avec lenteur.

asperges et bulbes près du Vorotan pass

A Saralanj, des paysans vendent des asperges sauvages vertes et violettes ainsi que de curieux petits bulbes blancs. La montagne ruisselle de partout. Juste après le village, nous nous arrêtons  derrière un buisson d’aubépine aux bourgeons prêts à éclater. Petit film panoramique. Je me retourne et découvre le Mont Ararat, dans le creux de la vallée ! Un peu plus loin,, le village d’Ughedzor est adossé à la pente. Les névés sont proches.

le buisson de la photo

Nouvel arrêt-photo sous le col.  Mon cahier a disparu. Il était presque terminé : 6 jours de voyage, 90 pages de notes, des heures à écrire. J’en aurais pleuré. Le matin-même comme il était presque fini, j’avais pensé le remiser dans la valise. Je n’arrive pas à me résoudre à cette perte. De plus, il souffle un vent puissant qui pourrait l’entraîner au loin dans le vallon. En courant je descends la route pour rejoindre les emplacements où j’ai pris des photos. Rien ! je cherche à reconnaître le buisson d’aubépine. J’enjambe la glissière métallique  pour fouiller les buissons. On retourne jusqu’aux vendeurs d’asperges. Rien !

Il avait  glissé sous mon siège.

la route de la soie me fait rêver

Vorotan Pass (2344m) est souligné par un étrange monument : sorte d’arche inachevée avec un aigle sculpté. Un panneau avec un dromadaire annonce « Route de la Soie ». On peut rêver aux caravanes remplacées par les énormes camions iraniens. Sur le côté, un peu plus bas, une bizarre installation ressemble à un chevalet de mine abandonné, des bâtiments en ruine. Qu’a-t-on extrait ici ? Un grand lac occupe la vallée. Les affleurements sont hétérogènes : blocs de différente taille, moraine ou débris pyroclastiques ? Les silhouettes des vaches se détachent sur ces alpages très verts.

Gorhayk est un village aux maisons basses et aux meules de paille très hautes en pyramides pointues. Grande station-service – moderne caravansérail. Auprès du lac  une zone humide, ressemblant à un delta où serpentent les bras d’eau d’une rivière inconnue. D’innombrables pylônes de tout calibre se dressent dans la plus grande anarchie. Sur une éminence on a construit une tour carrée surmontée d’un fatras d’antennes et de paraboles. La route rénovée file droit en mont gagnes russes sans un virage et entaille des mamelons révélant des couches de cendres de différentes couleurs finement stratifiées.

Le plateau est une pelouse de pâturages verts en cette saison, en été on doit imaginer une steppe. L’image des caravanes occupe mon imagination. Près du village, les champs sont labourés. Six tracteurs sont garés dans les champs. Sur le bord de la route : un étrange pont en ciment permet de faire de la mécanique en plein air.

Zorats Kar

Karahunj

Peu après Sissian une route de gravier conduit aux alignements mégalithiques de Karahunj : menhirs et cromlech, en ligne ou en cercle. Certaines mégalithes sont percés de tous arrondis ce qui conduit à interpréter le site comme un observatoire astronomique. Je m’amuse à cadrer les photos dans ces ouvertures. Les Arméniens sont très fiers d’affirmer que ces alignements sont plus anciens que Stonehenge (7500ans selon le Petit Futé, 5000-4000 selon Kaplanian) . Les supports des panneaux explicatifs sont encore sur place mais les explications se sont envolées.

Retour sur M2. Dans un  petit bar, je demande les toilettes. La dame, d’un geste, m’indique la petite cabine métallique à une cinquantaine de mètres de là, toute rouillée. Il faut d’abord trouver l’entrée. Deux planches écartées sur une fosse profonde de 2 ou 3m. C’est aéré ! Heureusement que mes poches étaient bourrées de kleenex !

Le route est maintenant très mauvaise, creusée de nids de poules. Chaque conducteur a sa stratégie personnelle pour les éviter, descendre sur le bas côté, se déporter à gauche. Des réparations sont en cours. Une équipe de cantonnier creuse au marteau-piqueur des carrés, une autre équipe remplit les trous à la pelle avec un mélange de gravier et de goudron. Pas de rouleau compresseur en vue.

Gavrinis

 CARNET DU MORBIHAN

le cairn de Gavrinis


Temps ensoleillé, gelées blanches, à 10h la terre fume. Une bonne demi-heure de queue à la pompe, pour compléter de dix litres le réservoir de la voiture, la pénurie semble s’installer.

Après Auray, sur la route de Baden, belles échappées : le petit port du Bono, un château qui a un air écossais, un golf.

Je trouve le GR à Locmicquel derrière une jolie chapelle. Le sentier, de la plage, monte sur une pointe boisée de pins et de thuyas géants. De belles maisons sont cachées sous les arbres. Je découvre de jolies petites criques avec du sable jaune avant d’arriver à Larmor Baden d’où part le bateau pour Gavrinis. Notre bateau part à 14h30, je poursuis donc le GR vers Port Blanc malheureusement Larmor Baden est très construit: le chemin est bien goudronné, de plus les maisons plus modestes que le long du rivage, n’offrent aucun intérêt. Un lavoir et une jolie fontaine sont inclus dans un lotissement, dommage pour la poésie ! Puis on contourne un marais mais je dois rebrousser chemin.

Pique-nique à côté du Ter sur une plage déserte à marée basse à côté d’un établissement ostréicole fermé. On ramasse des coquilles géantes.

Gavrinis

Un petit bateau nous emmène en quinze minutes sur l’île de la Chèvre où se trouve le cairn. Dans le bateau, on nous a commenté le paysage, montré Belle Ile à l’horizon, la passe de 250m seulement qui ouvre le Golfe du Morbihan sur l’Océan.

La guide nous fait d’abord un topo sur les hommes qui l’ont construit, les hommes du Néolithique, Homo sapiens comme nous, sédentaires, ils cultivaient déjà le blé, pêchaient à la nasse ou au hameçon, chassaient dans les bois de chêne, faisaient des poteries décorées, cousaient des vêtements de laine ou de chanvre… seuls manquaient les métaux.

Le climat était doux  preuves par la palynologie, chênes- noisetiers- bouleaux.

Le plus différent d’aujourd’hui c’est la géographie : il y a 5000 ans, le golfe du Morbihan n’existait pas, l’estuaire de la rivière d’Auray était encaissé dans une région de collines. Gavrinis n’était pas une île : le cairn coiffait une colline. Pendant la dernière glaciation la ligne de rivage était à une centaine de km plus loin soixante kilomètres derrière Belle-Ile.

allée gravée

J’apprends aussi la définition d’un cairn : dolmen ou allée couverte recouvert d’un énorme tas de pierres sèches. La différence entre un cairn et un tumulus : un cairn est ouvert vers l’extérieur alors qu’un tumulus renfermant une sépulture est fermé définitivement. Les trésors sont retrouvés davantage dans les tumulus alors qu’il semble qu’un cairn soit utilisé successivement. Dans le milieu acide du Morbihan on n’a pas retrouvé de squelettes, ils ne se conservent pas plus d’un siècle. Les données archéologiques sont extrapolées d’autres tombes étudiées en milieu calcaire où les os se conservent. On sait donc que les corps n’étaient pas enterrés mais posés sur la dalle funéraire pour être ensuite remplacés par  d’autres plus tard.

gravures

L’entrée du cairn est à la base d’une « pyramide à degré » un peu comme Saqqarah, d’ailleurs elles sont presque contemporaines, bien sûr toutes proportions gardées. Mais l’émerveillement ce seront les gravures qui décorent les dalles de l’allée et de la chambre funéraire. On s’habitue d’abord à l’obscurité dans l’allée de 14m, c’est dans la chambre que la guide allumera les lampes-torches pour nous montrer les dalles décorées. Pas un endroit qui ne soit laissé inoccupé. Des sortes de labyrinthes, des cercles concentriques, des spirales, des serpents, des haches… Rien d’explicable, la seule jouissance de l’œuvre d’art, les hypothèses des archéologues qui ne restent qu’hypothèse, aucune certitude. La guide insiste sur l’une d’elles : Gavrinis serait trop beau pour être une tombe cachée, les gravures seraient faites pour l’amour de l’art….peut être ?

Un quart d’heure pour tourner autour du cairn, recouvert de terre et de végétation à l’arrière par le temps, de relire les panneaux explicatifs. Revoir cette incroyable histoire du réemploi du menhir brisé de Locmariaquer de la table des marchands. Récemment les archéologues ont eu la surprise de voir que les cassures et les gravures coïncidaient. Les hommes du néolithiques ont réutilisé une partie du menhir pour faire la dalle qui sert de plafond à la chambre funéraire.

De cette découverte découle une nouvelle question : celle du transport, et encore une autre de ma part sur cette succession de civilisations. Les hommes qui ont érigé des menhirs géants n’étaient donc pas les mêmes. Et même ceux des cairns n’avaient aucun scrupule à utiliser un menhir comme pierre à bâtir !

Carnac : Saint Cornelly, plages et alignements

CARNET DU MORBIHAN

 

 

Alignements


Le bourg de Carnac est animé et joli : l’Office de Tourisme occupe une sorte de halle  de granite et bois qu’il faut contourner pour aller à l’église Saint Cornely. Selon la légende locale de Saint Cornely, ce dernier  devenu le pape Corneille, patron des bêtes à corne,  préféra intégrer les traditions locales. On  raconte que d’un signe de croix il pétrifia les soldats romains qui le poursuivaient : devenus les alignements de menhirs.  L’entrée de l’église est surmontée d’un curieux baldaquin sorte de volutes de granite formant une sorte de couronne datant de 1789. L’intérieur réserve une surprise : les plafonds de bois sont peints de larges tableaux colorés (la lumière se déclenche près du bénitier). Plusieurs retables peints. Une belle visite.

Le sable de la Grande Plage est très fin. Des enfants bottés jouent au cerf volant. Puis les petites criques se succèdent, une pointe plus sauvage est plantée d’ajoncs et de prunelliers.

Pique-nique sur la dernière plage à la pointe du Pô sur des rochers sous l’œil attentif d’une jolie petite mouette à pattes et bec rouge. Au menu, des pinces de crabe, bulots et des biscuits bretons accompagnés du thé brûlant de la thermos.

Le Musée de la Préhistoire de Carnac organise tous les jours des animations : à 14heure une promenade accompagnée permet de découvrir l’essentiel des sites de Carnac.

Elle commence au tumulus Saint Michel ( butte coiffée de la chapelle saint Michel). Ce tumulus long de 120 m coiffe une éminence. Le guide rappelle qu’un tumulus est une tombe fermée à usage unique.

Court rappel de vocabulaire : différence entre tumulus (tomber fermée) cairn (tas de pierres, ouvert sur l’extérieur, et tertre recouvert de terre. Carnac doit son nom justement à ces pierres, Cairn et Carnac ayant la même origine.

Au Néolithique la région était beaucoup moins boisée qu’actuellement (données de la palynologie). Du sommet du tumulus on pouvait voir tous les alignements de menhirs. Au dessus de la chambre (un dolmen) une couche argileuse maintenait l’étanchéité puis une énorme quantité de pierre sèche formait une butte à degrés (comme à Gavrinis). On ne visite plus la chambre, la couche argileuse ayant été endommagée pendant les fouilles. Les premières gouttes de pluie tombent et ne semblent gêner aucunement mes compagnons de promenade bretons.

Un sentier s’engage dans une forêt de chênes et résineux.

A une fontaine coiffée d’un fronton classique, le guide raconte une pittoresque légende. Si on a été victime d’un vol il suffit de venir un lundi, à jeun muni d’un quignon de pain dur et de prononcer les noms des voleurs présumés. Si le pain coule, le voleur est identifié. Le sentier creux est bordé de grosses pierres moussues avec des fougères. La promenade serait délicieuse sans la pluie, je revêts ma cape de pluie.

Les premiers alignements sont spectaculaires : onze rangées sur un kilomètre de long, curieusement ordonnés par ordre de taille décroissant, les plus hauts vers l’ouest. A proximité se trouve un affleurement de granite en place : les hommes du Néolithique n’avaient pas à chercher bien loin ni à tailler les blocs débités selon  les diaclases. Mais toutes les hypothèses d’orientation supposent que les menhirs soient bien en place, ce qui est loin d’être évident : depuis la fin du XVIIIème siècle les restaurations ont été nombreuses et les archéologues ne se sont pas privés de remonter les blocs écroulés et même de les réaligner. Il faut donc savoir s’ils sont bien remonter. Pour cela, il faut se fier aux figures d’érosion : les rigoles verticales selon  le ruissellement.  Un menhir couché présenterait des rigoles horizontales.

Sous la pluie battante, nous allons voir les autres alignements, sans nous y arrêter. Les petits moutons noirs d’Ouessant sont chargés du désherbage. Au bout d’un alignement, une enceinte de dalles jointive fait presque le tour d’un hameau. Et chaque fois, toujours la même question fuse : Cela servait à quoi ? Notre guide nous promet la réponse pour la fin de la visite.

Cette réponse est simple : on n’en sait rien.

Les hypothèses sont nombreuses et certaines farfelues.

Considérant l’alignement  et l’enceinte, il est venu à certains une comparaison entre le chœur et la nef : hypothèse religieuse, dans l’enceinte se trouveraient des initiés ou des prêtres tandis que la foule viendrait en procession par l’alignement.

L’hypothèse astronomique a été en vogue. Moins maintenant, puisqu’ qu’on considère que certains menhirs ont été volontairement remontés aussi parce que les lignes suivent davantage le relief qu’une direction astronomique.

Puis viennent des considérations de prestige : ils témoigneraient d’une population riche et puissante. Enfin des analogies avec Méduse qui pétrifierait d’un regard, pourquoi pas l’armée romaine de saint Cornely ?

Enfin, des comparaisons encore plus extravagantes avec New York, Troie toutes villes situées près de la mer….

J’ai donc peu appris sur les menhirs eux-mêmes! Nous avons fait une balade intéressante dans la campagne, sous la pluie et en bonne compagnie.

Locmariaquer jusqu’à la plage de Saint Pierre en passant par la Pointe de Penhir et Kerlud

CARNETS DU MORBIHAN


Allée couverte

Journée de Toussaint  radieuse !

Route par Auray et Crac’h puis GR34 Topoguide Morbihan p.35. Je trouve le sentier côtier à Locquidy.

Malheureusement, les cartes du topo-guide sont au 1/50000ème,  la carte IGN qu 1/25000ème , le trait rouge du sentier côtier semble tracé sur le littoral mais j’ai des surprises. Dans cette région ostréicole, les entreprises bouchent le plus souvent l’accès, on les comprend, ils ont besoin d’être directement sur l’eau et ont beaucoup de matériel qui traîne, je crains aussi leurs chiens.  Donc difficile de trouver le sentier !

Locmariaquer est un joli port avec des petites maisons, rien ne dépare. Un groupe de maisons blanches borde l’eau : le sentier passe entre maisons et jardinets clos  de murettes de pierre et bien fleuris. Au Guilvin, à l’embarcadère pour l’Ile aux Moines,  les dernières vedettes qui font le tour du Golfe, en saison, sont parties samedi dernier 30 octobre !

Pour arriver à la Pointe Penhir il faut emprunter la route. Je prends une ruelle qui me conduit sur la plage, j’ai bien du mal à passer : à marée haute, les vagues viennent lécher mes chaussures. Je trouve de justesse le sentier au bout de la plage.

La pointe Penhir est l’une des portes du Golfe du Morbihan. Un Christ de métal noir est juché sur un pilier dans l’eau. Déjeuner sur la plage : du thon fumé qui se présente comme un pavé translucide ressemblant à de la pâte de coing que l’on débite en fine lamelles accompagné d’un demi avocat avec une paille aux framboise pour dessert. Nous mangeons sous l’œil attentif d’une mouette perchée tout près qui se laisse photographier et filmer. Dès qu’on a remballé elle s’envole et nous la retrouverons à côte d’un couple installé avec des sandwiches sur le sable.

La deuxième partie de la balade va à Saint Pierre Lopérec, sur le bord de la longue plage. Un dolmen se trouve à l’extrémité de la plage : allée couverte de très belles dalles de très grande taille. Le couloir est très bien conservé (et restauré) mais après la pluie d’hier il est plein d’eau. Une autre plage de sable entre cette pointe et un petit marais.

A Kerlud je découvre un petit dolmen-table sur quelques roches. Je me perds : à droite du dolmen, des écriteaux rouges préviennent Propriété privée. Je prends donc à gauche, plus de signalisation! Je m’éloigne de la mer.Les passants  sont incapables des me renseigner. Enfin,un cycliste m’indique le sentier entre deux maisons. Là aussi des écriteaux Propriété Privée ! Décidemment, on n’aime pas beaucoup les randonneurs à Kerlud. Les balises de GR sont délavées presque effacées.

Je trouve enfin le pont de bois étroit avec une sorte d’écluse. Sur l’île Bénéguy , une très belle propriété a un parc avec des thuyas énormes. Il faut être attentive pour trouver le cheminement de planches sur un marais ou une tourbière et j’arrive à un bouquet de magnifiques pins à la pointe.

Il fait très chaud pour la saison, je suis en T-shirt et me déchausse pour parcourir la belle plage de Saint Pierre pieds nus. Je peux sacrifier à ma cérémonie préférée : marche dans l’écume de la vague toute la longueur de la plage. L’eau est fraîche mais pas trop. Je remonte  et roule les jambes de mon jeans. On s’allonge sur le sable. On croirait l’été revenu.