CÔTE D’AZUR
LE VILLAGE
9H, nous arrivons sur le célèbre terrain de boules où Yves Montand, Lino Ventura, Henri Salvador et d’autres célébrités de Saint Paul de Vence jouaient. Un petit marché touristique s’y est installé.

le sentier d’interprétation des fortifications bastionnées court à la base des remparts en parfait état élevés par François 1er à la suite de sa victoire à Ceresole en 1544.Saint Paul de Vence gardait la frontière entre la Provence et le Comté de Nice. Des explications techniques sont présentées sur des panneaux notant l’évolution de l’artillerie et des fortifications

Dans ce matin ensoleillé la vue est merveilleuse sur la campagne plantée de citronniers, orangers, oliviers. Cyprès et pins se détachent; la mer brille au-delà de Cagnes. une bordure d’artichauts décore les pelouses. Cette promenade est plus longue que je ne m’y attendais. J’aboutis au cimetière où est enterré Chagall près de la Porte de Nice par laquelle j’entre dans le village.

La Rue Grande serpente entre les maisons de pierre. Village soigné, très soigné, peut être trop. Boutiques chics, très chics, trop chics. Pas de bazars à souvenirs pour les touristes fauchés, rien que du beau. Pareil pour les galeries d’art : en vitrine, deux lithographies signées Chagall, excusez du peu! Très jolis objets, sculptures en marbre ou bronze. Après avoir visité tant de musées et expositions, mon ambition serait d’être capable de distinguer ce qui est beau du tout-venant. Je ne suis pas encore au point.
Le village est désert. Deux commerçantes bavardent sur le pas de leur boutique. Un troisième arrive : « nous avons une clientèle étrangère qui ne vient pas à cause du Covid et cette guerre en Ukraine, quelle catastrophe! »

J’arrive sur la placette de la Grande Fontaine, un raidillon à grimper et me voilà sur la place de l’église collégiale et du Donjon. Les deux tours carrées s’élèvent à peu près au même niveau. L’église est vaste avec plusieurs nefs aux arcs romans meublées de retables baroques. Tout près se trouve la Chapelle des pénitents blancs décorée par Folon, fermée, elle n’ouvrira que cet après-midi.
J’entre dans la cour de l‘Ecole de Célestin Freinet sur un mur, des carreaux ont été décorés par des enfants pédagogie Freinet? ou souvenir du Maître?
à l’Office de Tourisme : mauvaise nouvelle! la Fondation Maeght procède à l’accrochage d’une exposition temporaire, la plupart des salles sera fermée.
FONDATION MAEGHT
La Fondation Maeght se trouve à l’extérieur de Saint Paul de Vence sur le Chemin des Gardettes dans la pinède.

A la mort de leur fils, Bernard, Aimé et Marguerite Maeght, sur le conseil de Fernand Leger, partent en voyage aux Etats Unis et visitent les Fondations Barnes et Guggenheim. A leur retour, ils décide de créer une fondation. De nombreux artistes collaborent à cette œuvre : Miro, Giacometti, Braque, Calder etc.. A la suite de la visite de l’Atelier de Miro, ils choisissent le même architecte Josep Luis Serp. Le bâtiment de la Fondation fut inauguré en 1964?
Jardin des sculptures

Nous n’avons pas de chance! Avec l’accrochage de l’exposition plusieurs salles sont fermées et les jardiniers sont en train de labourer la pelouse sur laquelle se trouvent les statues de Calder, Miro, Arp et Zadkine qui se retrouvent au milieu d’un champ retourné ce qui ne les met pas en valeur. je n’ai même pas photographié celle de Arp qui m’a beaucoup plus. la chouette de Miro a encore un petit tapis vert.
Collections permanentes

Tout un mur est occupé par des grandes lithographies de Miro (234 cmx122 cm) La Guerrière de cent ans, La Meneuse de lune,
La Grande Ecaillère, La Folle au piment rageur, l’Haltérophile, tandis que des Giacometti occupent l’espace ; j’ai bien aimé les Trois Hommes qui marchent.

Un grand Bonnard (260 cmx340 cm) L’été (1909) est très coloré, deux femmes sur fond orange, quatre enfants bleus sur fond bleu jouent avec un petit chien.

Face au Bonnard, un très grand tableau de Jörg Immendorff (288 x330) un singe- homme, silhouette très sombre fait voler une série d’images colorées vers une pyramide de singes, au fond une pyramide, sculpture ou humains attaqués par des serpents(lacoon).

De cette salle on peut aller sur la terrasse où l’on découvre le Labyrinthe Miro. C’est un jardin en terrasses accueillant des céramiques de Miro : une sorte de lézard rampe sur un mur, quand je m’approche je constate que ce n’est pas un lézard : il a une tête humaine. un gros cône semble faire un doigt d’honneur, de près il présente toutes sortes de protubérance? Il y a aussi une sorte d’oiseau blanc, un coq maniant une fourche….Sous les pins je reste un moment à photographier toutes ces inventions de Miro.
Chapelle dédiée à Saint Bernard

Elle se trouve un peu à l’écart. Braque a dessiné le vitrail, Raoul Ubac a réalisé un chemin de croix en ardoise
Entre les bâtiments il y a aussi un bassin en mosaïque avec des poissons, oeuvre de Braque . Sur la façade, encore une mosaïque, de Chagall cette fois.
Exposition temporaire Moninot : Le Dessin Elargi

Difficile de rendre compte de l’exposition qui n’est pas montée entièrement et que je découvre sans guide ni explications en dehors de cartels pas terminés.
Une pièce contient une installation : La chambre d’écho en son centre un dispositif avec un cadre un cadre très fin dessine un parallélépipède où sont suspendus ces mobiles métalliques qui font le bruit du vent. Des larmes de résine transparente et au fond sur une feuille plastique il y a la photo très stylisée d’une montagne , est-ce la montagne qui renvoie l’écho?
Sur les murs le projet en 2D (préparation de 3D?) est un long ruban de papier plié.
Un texte explique que « l’idée est de matérialiser le trajet de la mémoire longue, comparaison avec le phénomène d’écho en montagne » il cite le Lustre sonore (le cylindre?) le rideau de patience, objets de mémoire.
Une citation de Char « les yeux seuls sont capables de pousser un cri »

Dans la salle suivante, changement de registre, des feuilles blanches sur lesquels Moninot a tracé le trajet des nuages sur la ligne d’horizon en notant l’heure. Cela fait rêver.