Le Palais Royal, au bord de la rivière, est encore occupé par le Roi du Cambodge.
Bâti en bois en 1432, il fut reconstruit en béton en 1868. Sa situation proche de l’eau, le rend vulnérable aux inondations. La cour a été remblayée avec de la terre prise dans les environs de Phnom Pehn au 19ème siècle, creusant de petites mares, puis en 1936 les Grands Travaux de Marseille ont dragué le Mékong pour compléter ce remplissage.
On ne visite pas tout le palais, une moitié est interdite aux visiteurs. On tolère leur présence dans la belle salle de Réception officielle à condition d’être vêtu décemment ( dos nu, j’ai dû mettre une chemise à manches) et de se déchausser. L’ immense salle abrite deux trônes, le plus grand, réservé au couronnement, et un autre, fauteuil royal entouré par les sièges des ministres ou des hôtes. Le roi actuel Sihamoni est monté sur le trône en 2004 après l’abdication de Norodom Sihanouk. Le roi règne mais ne gouverne pas, . Cependant il joue un rôle important de conciliation des différents partis en pacifiant les oppositions. La présence royale, au palais, est attestée par le drapeau bleu hissé sur sa hampe.
Les toits pentus de tuiles vernissées aux pointes recourbées ressemblent à l’architecture thaï. Les 4 têtes du dieu Brama sur la flèche pointent vers le ciel, Khem nous explique le syncrétisme bouddhisme/hindouisme. Ces deux religions sont parvenues en même temps au Cambodge. Les rois Khmers furent d’abord séduits par l’Hindouisme tandis que le peuple était majoritairement bouddhiste. Les couleurs du palais mêlent ces deux religions : le blanc de l’Hindouisme et le jaune du Bouddhisme. Des caryatides grises soutiennent le toit Garusha ailé aux pattes et bec d’oiseau et sa femme. Tout est propre et neuf, restauré après les pillages des Khmers Rouges. Les feuilles d’or qui recouvraient les statues ont été volées. Les statues précieuses d’or d’argent ou de diamant ont été remplacées par des répliques en fer cuivre ou bronze. Les fresques au plafond ont été restaurées. Des lustres vénitiens complètent le décor.
Dans le vaste quadrilatère du palais Royal occupé par des jardins, de part et d’autre de la vaste salle de Réception, se trouvent des bibliothèques, un stupa, et le petit pavillon Napoléon III d’architecture européenne de fer et de verre.
Des jardiniers s’affairent à tondre et à tailler les topiaires et les bordures . Dans des vasques, fleurissent des nénuphars bleus et des orchidées.
Dans la petite bibliothèque sont exposés :des Bouddhas,de petites boites à parfum en argent en forme d’éléphant, de cailles ou de tortues. Des costumes d’apparat sont présentés dans des vitrines : costume royal blanc d’apparat à épaulettes et boutons dorés tout à fait occidental, costume de mariage aux fils de soie et d’or exotique. Les courtisans changeaient de couleur de vêtement chaque jour de la semaine : rouge dimanche, orange lundi, deux nuances de vert pour mardi et mercredi.
Passant sous un portail, on arrive à la Pagode d’Argent voisine, nommée ainsi à cause de son dallage du sol en argent finement ciselé d’un filigrane ressemblant à une fleur de lys. Cette pagode recèle tous les bouddhas offerts aux rois. Le plus précieux est en or et en diamant. Occasion d’une leçon sur le Bouddha : les deux paumes vers l’avant signifie « le Bouddha sans crainte » une seule paume « enseigner » une main sur la cuisse « touchant la terre » les deux mains sur ses cuisses « en méditation » Cette accumulation de statues presque identiques m’étonne. Khem est admiratif :
– « il y a ici 1000 bouddhas »
Beaucoup captivante est la longue fresque qui occupe tout le mur de la galerie extérieure relatant un épisode du Ramayana : la bataille de Rama avec ses alliés les singes contre Râvana qui a enlevé sa femme Sita, etses troupes de démons. Les scènes de batailles sont saisissantes, corps à corps mêlant éléphants et cavaliers. Rama à cheval en archer. Plus loin, les négociations sont menées dans un palais. Garuda prête son corps pour faire un pont sur une rivière permettant à Rama et à ses troupes de la franchir. La guerre finie, Sita récupérée, l’histoire ne s’arrête pas là. Rama doute de la fidélité de Sita et veut la faire tuer. On retrouve Sita dans la montagne avec un ermite. Elle a donné naissance à un bébé qu’elle confie à l’ermite pour aller se baigner. Plus loin, on la retrouve avec eux enfants. Les personnages sont dessinés avec une grande finesse. Les coloris sont à la fois vifs et délicats, les dessins charmants et les paysages joliment figurés. Cette fresque est une véritable merveille.
Nous passons devant la statue du Roi Norodom, le grand père de Sihanouk, mort en 1860 ayant demandé le protectorat français. .
Une colline miniature rappelle celle du Wat Phnom, la colline édifiée par la dame Pehn.
Une exposition de photos anciennes sous un passage est l’occasion d’évoquer Norodom Sihanouk, placé sur le trône à 19 ans par les Français croyant pouvoir influencer un si jeune homme. Quelques années plus tard, au début des années 50, le jeune roi est photographié en tenue de campagne « dans le maquis » (plutôt dans la jungle) soutenant les luttes pour l’Indépendance du Cambodge octroyée par la France en 1955.
Une fresque naïve raconte la fête de la Prédiction :
le couple royal laboure un champ derrière un attelage de bœufs blancs. On a préparé pour les bœufs des marmites de riz, de soja, d’herbe et d’eau. Si les bœufs choisissent le riz, la récolte de riz sera abondante, si c’est le soja, il faudra en semer, mais si le choix se porte sur l’herbe, celle-ci envahira les plantations. Ainsi sera prédite la récolte de l’année à venir.
Bonjour !
Ayant découvert votre blog par hasard en faisant des recherches sur le Cambodge, je l’ai trouvé vraiment très utile et passionnant !
Je suis un futur expatrié français d’origine cambodgienne, et compte partir pour un travail sur place pour début Avril.. Alors ce blog m’ait d’une très grande utilité (je n’y suis allé qu’une fois, pour 10 jours seulement…) !
Amusez-vous bien et profitez de votre séjour là bas !
Et surtout n’hésitez pas à relever les moindres détails, j’en suis friand =)
A très vite
Jean-Paul
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magnifique !
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