
L’averse m’a tirée du lit ; la pluie en voyage me rend idiote. Au lieu de chercher un musée , je traîne, si bien que la cave bavaroise du petit déjeuner est bondée. Le porte monnaie de l’argent est introuvable. Nous regardons la pluie tomber.
Kumu
L’appellation comique en français ne nous étonne même pas ; les Estoniens utilisent la voyelle U très fréquemment ! Ku pour Kunst Mu pour Museum.
Le Kumu est un musée très récent ressemblant un peu à l’institut du Monde Arabe. Architecture intéressante mais pas que…
Nous éliminons d’emblée le 5ème étage avec les créations électroniques et trouvons au 4ème une exposition temporaire : Alone in the City avec deux peintres des années 70-80 Ludmilla Siim et Jüri Palm, sous-titrée dialogue avec l’espace urbain.
La perception de Jüri Palm est généralement sombre, violente. Les titres Sanatorium, Gang sont explicites. Les thèmes : la maladie, la violence, la mort. Les couleurs dominantes : le bleu électrique, le noir et parfois le rouge. L’environnement est essentiellement urbain. Les chiens sont déchaînés, les loups derrière les barreaux.
L’approche de Ludmilla Siim est différente, beaucoup plus colorée mais toujours violente, onirique, étrange comme di Chirico. Il y a de nombreuses correspondances avec le peintre italien : présence de ruines antiques, de statues incongrues, trains et gares. Un des tableaux nommé « On the margin of the city » est une curieuse nature morte avec un quartier de jambon, des fruits au premier plan, et à l’arrière-plan un immeuble-barre, une cheminée d’usine et les flèches d’une église d’autrefois. Étrange diptyque dans une gare où un effet cinétique se produit lorsque l’observateur se déplace devant le tableau.
Les collections permanentes peinture estonienne 1945-1990 ont pour titre Difficult choices. En 1944, les artistes sont sommés d’accepter les canons du Réalisme soviétique exaltant le monde industriel. Une certaine monumentalité se traduit par des personnages à l’échelle humaine. Un tableau du port de Tallinn me rappelle les docks italiens exposés à Ravenne dans l’exposition « L’Italia se desta ». Henn Rood, déporté en 1949 réhabilité en 1956 a peint des tableaux qui me plaisent bien. Ces tableaux colorés, un peu cubistes ressemblent à un kaléidoscope : une foule à la mer, une manifestation… . Tous les mouvements picturaux sont abordés avec plus ou moins de bonheur : surréalisme, Pop’art, Hyperréalisme..
Au 3ème étage sont présentées les collections estoniennes du 18ème siècle à 1945, extrêmement variées Du 18ème siècle, on voit surtout les portraits des barons et baronnes compassés, ancien régime, qui auraient pu être les Nobles de n’importe quelle région d’Europe. En revanche les bourgeois souvent vêtus de noir, guindés, austères, me font penser au film Le Ruban blanc. Mon tableau préféré est Cour rococo au château de Poltsama de Gottlieb Welte et Barisien.
19ème siècle : les paysannes estoniennes de Carl von Thimoleon sont bucoliques mais presque « folkloriques » avant l’heure ;
Début du 20ème siècle : sur de nombreux tableaux colorés on voit des affinités avec les Impressionnistes, les Fauves, influence de Munch aussi. Konrad Mägi a retenu mon attention. Il a peint par petites touches colorées Un paysage norvégien 1910, Méditation 1915, Paysage avec pierre1913.
Une exposition confronte deux artistes belges Ensor que j’aime beaucoup et Jules de Bruycker que je ne connaissais pas. Si nous n’étions pas déjà gavées de peinture j’aurais beaucoup apprécié, mais je ne suis plus d’humeur et les gravures présentées sont très petites.
Un beau musée apparemment, j’aime bien ces jeunes paysannes ! Et le reste …
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J’adore ce Konrad Mägi !
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tu connaissais?pour moi c’est une découverte!
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Pour moi aussi une belle découverte!
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