Des Rives aux Pistes – De Vigneux-sur-Seine à Orly en passant par Ablon et Athis-Mons

VOYAGE METROPOLITAIN

Rives de Seine à l’écluse d’Ablon

Explorer le Grand Paris, à pied. Ecouter ce que les riverains ont à nous raconter. Echanger les points de vue et les regards, regards affutés des spécialistes, urbanistes, architectes ou paysagistes, points de vue naïfs des randonneurs lambda, passants d’occasion…

Boucle dans Vigneux-sur-Seine

Skyline avec les 7 gratte-ciels avant leur démolition

La balade a commencé à la Gare du RER D à Vigneux-sur-Seine à la découverte du dernier gratte-ciel de la Croix Blanche . Autrefois 7 tours formaient une Skyline culminant dans la campagne à 24 étages. Il en reste un aux ouvertures fermées par du contre-plaqué, en attente de désamiantage et de rénovation.

le 27 en attente de rénovation

Le panneau officiel date le début des travaux à 2019. Entre-temps Covid et confinements sont passés par là. Des panneaux colorés proposent aux futurs acquéreurs une opération immobilière de prestige sous le patronage de lAtelier Castro Denissof Associés, Cette Tour 27 aurait été acquise pour un € symbolique, le projet fait état de services partagés, d’une terrasse partagée au 15ème étage, d’un jardin suspendu au 18ème….A suivre….

Port aux cerises

Un petit kilomètre peine plus loin, nous entrons dans la Base de Loisirs du Port aux Cerises étang et ruisseaux. Les sablières et gravières ont permis de construire routes, voies ferrées et bâtiments du Grand Paris. Après avoir dragué la Seine pour extraire le sable, on a creusé dans les alluvions, et laissé des trous de taille diverses alimentés par la nappe phréatique, les pluies et crues de la Seine. Depuis des décennies, les habitants ont utilisé pour leurs loisirs ces étendues d’eau. Les travaux paysagers ont été réalisés vers la fin du XXème siècle. Le nom provient de l’ancien port d’approvisionnement des marchés parisiens en fruits frais au XVIIIe siècle. Occasion de réfléchir aux trous, mais aussi aux buttes résultant  des grands travaux (entre autres ceux des nouvelles lignes du Métro du Grand Paris). Paysages anthropisés, néanmoins réserves de nature.  

Une petite route tranquille bordé d’un long mur passe à côté d’une belle ferme ancienne, la Ferme de Noisy. A l’intérieur du vaste paysage boisé se cache le Château de Port Courcel dont l’histoire est assez mystérieuse d’après le site de la Ville de Vigneux  les premières traces datent du 15ème siècle faisant état d’un bac à Port Courcel, d’un château. Depuis 1842, c’est le domaine de la famille Chodron de Courcel. Nous entendrons parler de cette famille (qui est celle de Bernadette Chirac) à plusieurs reprise dans notre promenade à Athis-Mons.

Un panneau discret explique que le triangle compris entre la petite route et la Seine serait un site protégé pour les oiseaux, chauve-souris, l’écureuil roux et certains reptiles. « compensation » pour un bétonnage qu’on ne cite pas. Pour permettre des réalisations artificialisant les sols, il faut « compenser » Quelle bétonisation permet aux oiseaux, écureuils et chauves-souris de vivre tranquillement à Port-Courcel ? Mystère!

Ecluse d’Ablon

Lécluse d’Ablon

Nous traversons la Seine sur la passerelle de l’écluse d’Ablon. Nous sommes accueillis par la responsable des écluses de la Seine et de la Marne de la région (de Nogent sur Marne à Ablon) . Elle nous explique le principe des écluses pour la navigation. Le souci est de maintenir le  niveau d’eau suffisant pour la navigation. En cas d’étiage, il faut demander aux retenues d’eau en amont des lâchers d’eau (Lacs d’Orient pour la Seine). Nous sommes invitées dans la salle de commande où se trouvent une batteries d’écrans pour visualiser les écluses et les bateaux. L’écluse d’Ablon a deux passages : rive droite, plus large pour les péniches et gros bateau, rive gauche seuls les petits peuvent passer. 

Ablon

D’Ablon nous ne verrons que le Parc des Soeurs . Ablon se trouve dans le couloir aérien et la conférencière, pourtant équipée d’un micro, doit arrêter ses explications quand passe un avion. 

Athis-Mons 

Le clocher 12ème siècle d’Athis

 Sur les pentes, on cultivait la vigne qui donnait un vin agréable,  sur le plateau, les céréales. Athis-Mons est la réunion de deux villages, deux grosses fermes dont il reste quelques vestiges, la ferme de Mons a gardé sa grange ancienne (15ème siècle) et  la ferme d’Athis un bâtiment avec une tourelle où logeait un intendant qui fut déplacé au 18ème siècle parce qu’il se trouvait dans la cour du château d’Athis. L’église était à Athis il reste un clocher du XIIème siècle.  Avec le phylloxéra, la vigne a disparu. 

Belle villa de Mons en meulière

L’arrivée de la voie ferrée dans la vallée de la Seine a changé le paysage : la colline de Mons s’est construite d’élégantes maisons de villégiature pour les parisiens fortunés : architecture éclectique, régionalistes avec maisons basques, normandes ou italianisantes. Une constante : l’utilisation de la meulière. la voie ferrée n’a pas apporté que des visiteurs pacifiques. Elle a aussi été la cible de bombardements et de destructions massives, le triage était visé. 

Bel endroit pour un pique-nique!

Nous nous promenons dans cet agréable quartier résidentiel et arrivons dans au Jardin Paul Jovet « Un Jardin à partager » , jardin participatif géré par une association. Chacun participe aux tâches. Jardin botanique, jardin d’agrément, cultivé selon les règles de la permaculture, agrémenté de plusieurs bassins hébergeant une faune diverse d’invertébrés et de batraciens. Il y a  même un poulailler avec un « pouloduc » tunnel reliant l’espace pour la nuit et un autre espace où on les nourrit. L’aménagement du jardin correspond à la destruction de villas importantes en vue de l’édification l’édification d’un pont routier qui devait relier la RN6 de Montgeron  par Vigneux jusqu’à  l’aéroport d’Orly, enjambant ainsi la Seine et permettant aux camions d’accéder directement à l’aux zones de fret aériens. Ce viaduc, imaginé dans les années 60, reste encore comme une menace suspendue  sur le quartier, le projet a été réactualisé en 2019. Les habitants d’Athis-Mons sont vent debout contre ce projet. il n’en est malheureusement pas de même de ceux de Juvisy ou de Villeneuve-Saint-Georges  dont les routes et les ponts sont congestionnés par des bouchons. 

maison de la Banlieue et de l’Architecture (ancienne maire-école)

Après un pique-nique dans cet endroit de rêve nous poursuivons la randonnée par des sentes très pentues qui nous conduisent sur le plateau à la ferme de Mons puis au village d’Athis. Nous passons devant un lavoir alimenté par une source. les sources sont nombreuses sur la pente. Nous visitons le village d’Athis et faisons un arrêt à la Maison de la Banlieue où se trouve une belle exposition sur le thème du regard que l’on peut poser sur la Banlieue, regard ou plutôt regards pluriels. Je reconnais  les  pochoirs de C215 et la photographie de la chorégraphe Bintou Dembélé que j’avais admiré dans les Indes Galantes. Le café offert est le bienvenu avant de repartir pour de nouvelles découvertes. 

Le Château d’Athis héberge maintenant l’ établissement scolaire privé Saint Charles  (lycée et post-bac). C’est un imposant château construit au 17e siècle, par Messire Thibault de la BROUSSE, vendu en 1743à Mademoiselle de Charolais petite fille de Louis XIV, qui  fit agrandir la cour d’honneur en lui donnant de justes proportions, avec une grille en demi-lune, flanquée de pavillons symétriques.  En 1881, le Baron de Courcel devient le nouveau propriétaire et fait construire les deux tourelles et la bibliothèque. On retrouve donc la famille Chodron de Courcel! Elle était aussi propriétaire du très joli pavillon qui héberge maintenant l’Hôtel de Ville d’Athis-Mons Mademoiselle de Charolais  en fit une dépendance du Château d’Athis et fit construire un nymphée. La vue de la terrasse sur toute la vallée de la Seine est très étendue, on reconnait Montgeron, Vigneux, Juvisy, Grigny… et la Forêt de Sénart.

mairie d’Athis-Mons

L’urbanisation d’Athis-Mons se fit par lotissement du plateau, d’abord en habitat pavillonnaire puis récemment en immeubles.  Une petite cité-jardin aux maisons roses et aux potagers encore bien cultivés est l’occasion de revenir sur ce concept social des Cités-jardins. Le paysage se modifie, des arbres ombragent des pelouses vertes entourant des maisons basses à l’américaine sans clôtures.

cité de l’Air

C’est la Cité de l’Air en bordure des pistes de l’aérodrome, construite en 1946 pour le personnel de l’aéroport et le personnel navigant. Verdure et calme, malgré la proximité des pistes on n’entend pas un avion, les couloirs aériens ne passent pas par là. Etrangement, ce quartier n’est pas privilégié, au contraire des pavillons sont murés, ils ont été squattés, on y a installé des réfugiés et une rénovation est prévue avec la construction d’un écoquartier. 

Orly Delta Concorde

la balade se termine au Musée Delta om nous sommes attendus. Visite du Concorde prévue. 

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

4 réflexions sur « Des Rives aux Pistes – De Vigneux-sur-Seine à Orly en passant par Ablon et Athis-Mons »

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