ESCAPADE A LYON

Les deux jours intenses en visites m’ont un peu fatiguée. Je traîne au lit au lieu de prendre le trampur visiter un nouveau quartier. J’apporte ma valise et les croissants à l’Appart-hôtel. Pendant que les autres iront au spa (sur la terrasse et sous le soleil, jacuzzi chauffé, le keif ! ) j’ai préféré visiter le Musée Lumière qui est juste de l’autre côté du Cours Albert Thomas. Je m’en serais voulu de ne pas aller en pèlerinage aux sources du cinéma.

Sur le vaste terrain où se trouvaient les usines Lumière, la Fondation Lumière est composée du Musée lui-même dans la Villa d’Antoine Lumière, « le château », d’un parc, avec l’allée des Inventeurs, le Mur des Cinéastes rue du Premier Film et le Hangar du premier film : la sortie d’Usine. La villa offre tout le confort de l’époque (fin 19ème début 20ème avec ascenseur et téléphone, et la décoration Art Nouveau dans les papiers peints aux grandes fleurs, les vitraux, les lustres et les cheminées. Seule la chambre des Lumières est meublée. Le reste de la maison présente les appareils dont le kinétoscope breveté en 1893 par les Frères Lumières face à l’appareil individuel d’Edison. Toutes les étapes de l’invention des images animées sont visibles. On voit aussi les premiers autochromes : en 1903 Louis Lumière met au point une plaque avec des écrans intégrés de grains de fécule de pomme de terre colorés restituant la photographie couleur d’excellente qualité.
L’histoire des Frères Lumière est racontée. Ingénieurs de génie, ils diversifièrent leurs recherches, surtout à l’occasion de la Grande Guerre notamment dans le domaine de la médecine : radiographie des blessés, mais aussi invention du Tulle Gras, le Tulle Lumière pour soigner les brûlés et même des membres artificiels pour les amputés. On voit une sorte de main-pince.
Au sous-sol, les première images-lumières sont projetées. Au début on filmait surtout des documentaires en France mais aussi dans le monde entier. Une malle arrivée d’une gare traverse sur le toit d’un taxi tout Paris, Le Dey de Tunis et le Tsar de Russie ont eu l’honneur d’être les vedettes de ces images. Un film montrant des enfants annamites squelettiques ramassant les aumônes qu’une dame blanche leur lance est particulièrement typique du colonialisme de l’époque. Rapidement le cinéma a pour vocation de distraire, de faire rire comme le célèbre arroseur –arrosé. Je serais restée encore bien plus longtemps à regarder ces images d’époque.




Curieusement des vitrines de béton surplombent les antiquités : le musée gallo-romain à l’intérieur de la colline s’ouvre directement sur les théâtres. Expérience d’acoustique classique. La petite fille en rose, assise en haut des gradins, fait signe à Clémence bas à l’orchestre qu’elle l’entend.


Elle est dédiée à la Vierge (comme le sanctuaire qui préexistait avant la construction de la basilique). Chaque chapelle contient une statue venant du monde entier. La Vierge philippine ressemble à celle de Saragosse en Espagne, une Vierge noire est italienne, la Libanaise est toute blanche, il y a une polonaise, une mosaïque représente le chemin de saint Jacques. C’est l’œuvre d’une ukrainienne, elle est très récente et amusante à regarder : on peut y reconnaître les différentes étapes du pèlerinage, les églises de Poitiers, de Lyon et bien sûr de Compostelle. Un énorme pèlerin surgit du chemin où cheminent des petits personnages. On peut aussi rencontrer l’histoire de Saint Jacques remontant ses filets, guérissant un malade, pendu…..

















