Traversée de la Galice_ arrivée en Leon : las Medulas

ESPAGNE ATLANTIQUE ET RETOUR PAR LEON &CASTILLE 2003

Las Medulas

Traversée de la Galice

La Galice que nous traversons ressemble d’abord à une Bretagne accidentée : granite, forêts, genets, ajoncs et bruyères. Autour d’Ourense une vallée est occupée par du vignoble. La route tortille ensuite dans des montagnes très arides dévastées par des incendies de forêts, les torrents forment des gorges. Nous sommes en  moyenne montagne. Nous nous arrêtons pour le déjeuner sur le bord d’un petit lac de barrage dans un joli jardin public à Petin.
Dominique a trouvé dans le guide Nelles las Medulas à 35km de la route principale. Allons nous nous rallonger comme à Pazo de Oca ?

Un pays minier

La route s’engage encore dans des montagnes : bonne surprise ! C’est la route de Ponferrada, donc pas de km supplémentaires ! Le long de la route : des carrières d’ardoise. Nous avons quitté le granite. Puis d’autres carrières, nous sommes en pays minier.

Sommets bizarres

Las Medulas sommets bizarres et cavités

Au loin, une montagne est coiffée de rouge-ocre : las Médulas ? Quand on s’approche, les sommets deviennent bizarres, ruiniformes, de petits pics pointus qui font penser à la Cappadoce. Sur le parking, un minibus est immatriculé à Angers, croyant avoir à faire avec un groupe de randonneurs organisés, je m’adresse à eux. Ils nous proposent de les accompagner. Ce sont simplement des touristes français en vacance chez leurs amis espagnols à Oviedo. C’est sympathique !

Châtaigniers

Châtaigniers

Nous traversons le village où on vend des châtaignes, du miel, des bocaux de cerises, des noix, les productions locales. Une maison est très fleurie : c’est une petite auberge, nous nous y arrêterions volontiers. Nous nous engageons par un sentier ombragé sous des châtaigniers spectaculaires, de très vieux arbres aux troncs énormes, torturés creux .Nelles les traite de « rabougris », c’est plutôt « têtards » qu’il faudrait employé, à la manière des saules. Les troncs creux sont souvent calcinés à l’intérieur. Peut être les incendies de forêts les ont ainsi modelés ?

Géologie


Nous nous approchons des pointes ocres. De près, je remarque de gros galets et des stratifications entrecroisées. Peut on parler de pouddingues ? Ou simplement d’une couche d’alluvions apportées par quel gigantesque torrent, en tout cas, cette accumulation d’alluvions explique le gisement aurifère. A quelle époque ce fleuve a-t il lessivé le granite et concentré l’or ?

Les mines d’Or des romains

Curieusement, la semaine dernière, le Monde avait consacré un article aux garimpeiros exploitant l’or du Brésil. Tout ce paysage ruiniforme n’est pas un « caprice » de la nature. Il résulte de l’exploitation humaine. Les Romains ont éventré la montagne. Ils ont creusé de profondes galeries sur plusieurs niveaux. L’érosion de l’eau a fait effondrer des pans entiers de la montagne creusée comme un gruyère. La hauteur de la couche rouge est de 145 m, au dessous, se trouvent les schistes paléozoïques. Les sédiments mal consolidés se sont effondrés en laissant des pics verticaux. Certaines galeries sont encore visitables, d’autres ont disparu, laissant des fontis, cloches et entonnoirs. Nous nous promenons dans les énormes cavernes, découvrons des couloirs.

Le site comme un gruyère creusé par les romains

Le petit musée m’apprend beaucoup de choses. De très jolies maquettes montrent l’aspect de la région avant l’exploitation romaine, puis pendant. Non loin d’ici, on a retrouvé un site romain, des habitations mais aussi les ateliers des fondeurs d’or et de fer. Il y avait également des mines de fer. Les châtaigniers et les noyers ont été introduits par les romains. D’après ce musée, l’extraction de l’or des Médulas représentait une très grande part de l’or de l’empire romain. Le lavage des sédiments dans des canaux et des auges de bois a aussi été représenté.
Du mirador Orellan, on découvre toute la région. Les pics et les murs ont un aspect fantastique. Près du mirador, une galerie se visite. On m’équipe d’un casque de chantier, d’une lampe électrique. Je débouche sur le vide.

Randonnée

Dominique rentre en voiture je descends un sentier qui arrive à une fontaine  et rejoint l’auberge par les bois. Le sentier est introuvable, je fais tout un circuit sur les crêtes par un chemin qui descend doucement offrant des points de vue dégagés sur toutes les crêtes  et, dans le lointain, un petit lac de barrage.
Nous avons rendez vous à 8h30, et je ne dispose que d’une heure dix pour parcourir les 7 km . Dans les descentes, je cours et je suis très fière d’arriver à 8h25. Hélas, Dominique a déjà alerté les populations !

Notre jolie auberge

Las Medulas : notre jolie auberge

La petite auberge au jardin fleuri a trois chambres. La nôtre est mansardée, très jolie, toute jaune avec une salle de bains carrelée de blanc, impeccable. Le jardin est vraiment merveilleux. On y entre par une petite guérite de pierre au toit pointu d’où un massif de clématite dégouline. Une petite allée pavée conduit à la terrasse dallée d’ardoises et occupée par de lourdes tables d’ardoise. Une tonnelle de passiflore donne de l’ombre. Deux gros hortensias à têtes roses encadrent les marches de l’estrade. Des petits murets délimitent les parterres. A gauche, un triangle d’herbe est entouré de rosiers, trois petits poivriers occupent le fond. A droite, les rosiers forment un cercle sur le pourtour, le milieu est planté d’arbres fruitiers. Au centre une pièce d’eau en forme de huit avec un petit pont de pierre, deux fontaines aux jets fantaisistes, l’un retombant en rond, l’autre ruisselant sur un bloc de quartz blanc. Partout des pots de pétunias. C’est le jardin le plus fantaisiste qui soit ! Nous y dînons tandis que le soir tombe, j’écris devant le jardin illuminé.

 

Escapade au Portugal

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL 2003

Traversée en bac

Un petit tour au Portugal

3€19, 12 minutes, le petit bac  à fond plat traverse le Minho. Nous abordons à Caminha , une très jolie ville ancienne fortifiée. A l’entrée de l’estuaire, une forteresse, sur un îlot garde la frontière. Il faut croire que les Portugais se méfiait plus des Espagnols que l’inverse. Les fortifications se trouvent du côté portugais.

Pavés, sardines, nous sommes au Portugal !

Nous découvrons une très jolie place pavée comme il se doit au Portugal, petits pavés déployés en éventail autour d’une fontaine à deux vasques et pignon central décoré. On arrive à la place par une arche sous la Tour de l’Horloge carrée surmontée par un curieux assemblage de ferronnerie portant cloche et girouette. Autour de la place, de belles maisons blanches aux parements de granite. Autour des fenêtres et des portes, le granite est travaillé avec des motifs géométriques curvilignes, sobres mais élégants. Une église blanche parée de granite aux courbes baroques. Des cafés et des boutiques. Chez les marchands de journaux, on trouve le Monde et des cartes postales. Les rues qui partent de la place sont aussi pavées et bordées de maisons anciennes carrelées, certaines de bleu, de brun, de carreaux fantaisie. Les vérandas fermées espagnoles ont disparu ainsi que les immeubles à étage. Les maisons sont aussi de plus petites dimensions, un étage tout au plus, un fronton triangulaire et des tuiles en pente.
Dans les rues, des marchandes de poissons poussent devant elles de petites charrettes à bras ? Elles sont vêtues de jupes courtes froncées et d’un tablier. Leurs sardines, maquereaux, dorades et poissons sabres sont frais on les dirait vivants ? Tout nous semble gai, simple, agréable. Impression agréable de retrouvailles avec le Portugal, connu et sympathique. Nous sommes allées trois fois au Portugal, quatre fois si on compte l’escale à Lisbonne en route vers le Cap Vert. Impression que les gens sont plus accueillants, plus francophiles, plus francophones aussi. Les Espagnols qui ne font aucun effort spécial pour les touristes étrangers, leur « diga » pressé me glace quand je dois bredouiller une phrase.
Nous retrouvons aussi toute une ferblanterie ancienne, des balais de bois, des barbecues et des gazinières antiques en étalage dans la rue. Commerces un peu vieillots, un coiffeur à l’ancienne. Nous avons beaucoup de plaisir à flâner dans les rues et entrons dans les pâtisseries plus appétissantes qu’en Espagne.
Notre hôtesse de Boa Vista à Santiago nous avait recommandé d’acheter des textiles : en effet, des nappes brodées et des torchons sont en étalages dans les magasins de souvenir. C’est ici que Dominique achètera ses cadeaux : une magnifique parure en éponge (26€).


Au déjeuner Baccalao

Nous espérons retrouver des croquettes de morue dans les bars. L’un d’eux propose sur un tableau noir écrit à la craie du baccalao. Je demande si on peut en acheter pour emporter « para llevar ». Je mélange portugais et espagnol, personne ne s’en offusque. D’ailleurs le barman parle français. Il nous montre la carte. Pour 12€, un ration suffira bien pour deux personnes. Nous faisons des rêves de gastronomie ! Il nous faudra revenir, la morue n’est pas cuite. Je dis qu’on viendra à une heure, le serveur proteste, ce sera prêt bien plus tôt ! Confusion, nous aurions dû changer nos montres, nous avions oublié le décalage horaire ! Cette histoire d’heure accentue le dépaysement !

A l’Office de Tourisme, on m’a donné un  plan avec un petit circuit de visites : petite église baroque : retable très, très doré et orgue peint. Une petite chapelle (très dorée elle aussi !). Le baroque portugais est encore plus doré que l’espagnol. La cathédrale est en rénovation : des échafaudages cachent une église imposante en granite gris (qu’on croirait neuf) avec des créneaux. La façade est curieuse : une belle rosace et un encadrement Renaissance très original. Pas de photo pour cause d’échafaudage .Nous montons sur la colline pour découvrir un couvent, façade baroque portugais peinte en blanc parements de pierre tout en courges et en volutes. A l’intérieur, azulejos bleus et blancs.

A une heure de chez nous (midi du Portugal) nous allons chercher le bacalao bien emballé dans trois barquettes. Il faut faire vite pour trouver un coin pique-nique avant que cela ne refroidisse. Bizarre, cela ne sent  pas du tout le poisson mais les pommes de terre!

Nous montons au mirador (nous sommes des fanatiques des miradors) sans le trouver. Les petites ruelles pavées montent très raide entre de grands murs blancs qui enferment des jardins exubérants. Rangées d’agapanthes bleues et blanches. (Les agapanthes sont pour moi associées à Madère). J’ai peur que le poisson ne se renverse tellement la voiture gravit des pentes raides. Faute de mirador, nous nous arrêtons sur une petite plate-forme avec une table et des bancs de pierre.
En ouvrant le cher plat (13E75), je découvre des pommes de terre bouillies dans la première barquette, du chou et des œufs durs dans la deuxième, de la morue bouillie, du chou et des œufs durs dans la troisième. Pas de sauce, le tout est bouilli tout simplement. Pour le prix c’est un peu décevant ! Mais c’est bon et très abondant.
Nous redescendons par les ruelles entre les belles maisons  fleuries, on se dirait à Funchal pour la pente !

Plage

Nous essayons de trouver une autre plage que celle que nous connaissons déjà. Plus au sud, la côte ressemble à celle d’Oia avec des rochers déchiquetés. Nous retournons donc à Moledo à la plage de Dimanche.
Grand vent ! les Portugais ont installé des pare-vents : bandes de toiles colorées sur des piquets. Nous nous réfugions dans la dune. Bizarrement il y a beaucoup moins de vagues. C’est la fête des planches à voile et des Windsurfs. Nous regardons les évolutions des voiles colorées. En revanche, pas de surfeurs ! La plage est presque vide, assez de monde pour l’égayer, mais beaucoup d’espace. Il fait frais, je fais un effort pour faire ma promenade rituelle, les pieds dans l’eau. Cela me fait du bien, quand je reviens, je n’ai plus froid mais une furieuse envie de me baigner . les vagues sont moins fortes que dimanche mais j’ai beaucoup de plaisir à me sentir soulevée.
Retour par le bac. Le Portugais employé à placer les voitures a travaillé sur une pelleteuse à Sarcelles et même découvert une bombe de la première guerre mondiale avec un trésor en monnaie d’époque. Il est très sympathique « Portugais, Espagnol, français, nous sommes tous Européens ! »

Rosal, Moulins de Picon et Fulon

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL 2003

Rosal : les moulins

Inconnus dans les guides les Moulins de Picon et Fulon ! Nous évitons La Guardia en passant par la montagne . La route côtière de Baiona à La Guardia est droite sur un petit replat entre la montagne très abrupte recouverte d’un maquis touffu ou de forêts d’eucalyptus et de résineux.
Oia

Le monastère d’Oia

Nous tournons donc à  Oia et son monastère dans le creux de la route et son petit port. Des maisons s’étagent dans la colline. Finalement, Oia est un assez gros bourg, plus nous le traversons, plus nous remarquons les boutiques et même une petite usine cachée dans la forêt. Nous grimpons par une petite route très raide qui nous emmène à Sanxian (à prononcer, cela fait un peu chinois), hameau invisible de la route côtière. Encore des horreos, une petite chapelle, une fontaine très fraîche avec un grand bac de pierre qui ressemble à un lavoir, on a dû y écailler du poisson. Il est recouvert par une tonnelle de vigne qui se reflète dans l’eau, très jolie image. Un âne bâté avec une bizarre monture métallique est attaché devant des monceaux de fougères coupées et du foin. Les terrasses sont occupées par des jardins et des vignes, elles ont un air riant.

Rosal

Pélerin de Compostelle

Après un petit col occupé par un mirador, nous entrons dans la large vallée du Mino et dans le canton de Rosal. D’innombrables hameaux et domaines viticoles sont dispersés dans les collines. Les maisons sont recouvertes de tuiles romaines qui leur donnent un petit air de Charente. A chaque carrefour, un calvaire (cruceiro). Les calvaires sont tous différents. L’un d’eux représente un pèlerin de Saint Jacques de Compostelle avec son bâton, sa gourde et son chapeau.
Arrêt à Rosal. Hier, c’était la fête du vin : on remballe les barriques et les guinguettes.

Les Moulins de Picon et Fulon


La visite aux moulins est une des plus jolies promenades des vacances. Un circuit de 125 m de dénivelée, le long d’un petit ruisseau domestiqué dans un petit canal qui ressemble à une levada. Les moulins sont alignés le long de ce petit canal. Ils ont tous la même forme : un cube de guingois couvert d’un toit de tuiles. Certains sont ouverts : il reste la grosse meule et une espèce d’entonnoir carré pour le grain. Le plus extraordinaire c’est l’accumulation de ces moulins alignés le long de la pente en escalier. L’axe d’alignement se décale, la perspective est étonnante : 36 moulins dans la série de Foulon et 25 pour Picon.
J’imagine les paysans et leurs ânes qui montent leurs sacs de maïs à moudre. On peut imaginer toute une vie sociale. Les bavardages, les nouvelles qu’on s’échange entre les hameaux dispersés dans la montagne. Dans les dalles de granite du chemin, les traces des roues sont creusées. Sans doute des charrettes arrivaient par le haut de la colline.
Fortes femmes
Du côté de Picon, des femmes débroussaillent à la machine et à la faucille. Pantalon vert et T-shirt blanc, d’autres maçonnent, recouvrent les toits. Je suis à moitié étonnée. Nous avons rencontré des jardinières à Pazo de Oca et surtout les femmes qui ramassent le mazout. Ces espagnoles font des travaux de force. Un écriteau explique qu’il s’agit d’une association locale de femmes agissant pour la promotion des femmes. La promenade se termine dans une forêt d’eucalyptus où il y aussi de très vieux chênes lièges ?
Mirador do Corvo
Pour déjeuner nous choisissons un très bel endroit : le mirador Nino do Corvo. Pour y parvenir la route traverse des vignes et des bois de pin puis parvient au sommet d’une colline (340 m) dominant la vallée . la vue est extraordinaire : vers l’est , la vallée du Mino, es vignes, les petites maisons aux toits rouges dispersées dans la campagne, les îles vert foncé au milieu du fleuve argenté miroitant et reflétant un ciel bleu pâle. On devine au loin Tuy et le pont Eiffel. Au sud, les collines du Portugal, maisons et vignes ? Vers l’ouest : l’estuaire et ses flèches de sable, la mer bleu cobalt violent. Sur les collines, les nuages s’accumulent tandis que sur la mer, le ciel est comme lavé.
Plage Fluviale

Le fleuve Mino et sees plages fluviales22

Nous terminons l’après midi sur la « plage fluviale ». Quand je vais me baigner, je me rends compte que’ l’eau est douce à marée basse.
Magnifique coucher de soleil à l’hôtel, la mer est haute, très calme.

En Espagne le long du Mino/ au Portugal le long du Minho

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE JUSQU’AU PORTUGAL 2003

 

9h30, la cafétéria est fermée. J’imagine un petit déjeuner sur le port chocolate con churros à La Guardia. Déconvenue : tout est fermé, je me contente de café et madeleine dans un coin sombre d’un bar désert.
Mte Tecla
Nous nous faisons une fête d’aller voir les oiseaux des marais. Du haut de Mte Tecla, nous avion repéré les cabanes d’affût. Seuls quelques corbeaux et goélands sont au rendez vous, cet endroit doit être une halte pour les migrateurs et ce n’est pas la saison. En été, le marais est déserté. Néanmoins, nous faisons une courte promenade tranquille.
En Espagne, le long du Mino

Le Mino à La Guardia

Nous suivons la route Espagnole le long du Mino. Malheureusement le fleuve est loin. Nous prenons une déviation « route du vin » qui chemine dans les vignes plantées en hauteur en formant des tonnelles. C’est vert tendre, riant.

Tuy

Tuy sur le Minho

A l’entrée de la ville, la cathédrale coiffant la colline a fière allure. Nous nous promenons sur un paseo bordé de belles maisons bourgeoises du début du XXème, granite, vérandas, vérandas blanches, balcons, belle pâtisserie, sortie de messe de toute la bourgeoisie locale.
Tuy a l’air bien cléricale : deux statues d’évêques nous accueillent, l’un d’eaux est assis dans les bégonias. Un séminaire fait face à la Guardia Civile. La vieille ville est construite de belles maisons de granite un peu austères .L’impression d’austérité est renforcée par le fait qu’aujourd’hui dimanche tout est fermé. Courte visite à la cathédrale, la messe va commencer, l’église est pleine. On admire l’orgue baroque peint et doré et on s’éclipse. Pour cause de messe, encore, le musée est fermé ainsi que le chemin de ronde. On se contentera de regarder le porche curieusement carré. On dirait une église fortifiée : tour carrée, façade plate et nue, créneaux, qui hésite entre roman et gothique, le portail est roman mais les ogives de la nef annoncent le gothique.

Pique-nique dans un joli jardin public à l’arrière d’un ancien couvent. Le cloître est envahi d’une jungle d’herbes folles mais le parc est très bien tenu. Tulipiers énormes, châtaigniers, une pièce d’eau rectangulaire avec des nymphéas, une pergola sur la terrasse dominant le fleuve avec vue sur la cathédrale et le fameux pont Eiffel.
Nous passons le pont pour arriver au Portugal. Le temps s’est gâté, il tombe quelques gouttes.

Au Portugal, le long du Minho


Au Portugal, la route est pavée comme il se doit. La ville frontière est fortifiée avec des bastions dignes de Vauban. Nous sommes contentes de retrouver le Portugal, ses pavés, ses poulets aplatis, les églises peintes en blanc et les azulejos blancs et bleus.  Comme à chaque frontière, des magasins de spécialités locales bordent la route : textiles, vanneries et meubles de bois blanc. La route portugaise longe le fleuve de plus près, nous avons de belles échappées. Nous voulons nous arrêter dans un soi-disant parc naturel : coin pique-nique avec les barbecues dominicaux des portugais bien typiques attablés en famille.

A la plage, beaux rouleaux pour les surfeurs

Nous cherchons la plage que nous avions repérée du haut du Mte Tecla et nous y passons une agréable après midi. Avec notre parasol et nos coussins gonflables nous sommes confortablement installées. Le beau temps est revenu mais l’océan est bien agité. Beaux rouleaux pour les surfeurs ! On assiste à un cours de surf pour les enfants, un peu plus loin, les surfeurs expérimentés font de belles démonstrations. Je commence mon exploration à pied, dépasse la flèche de sable qui borde l’estuaire. la limite entre estuaire et océan est bien marquée : on voit des trains de vagues s’affronter de biais, puis l’eau se calme, la plage se creuse le long du fleuve, tout près du bord l’eau est profonde. Je préfère me baigner dans l’océan et jouer avec les vagues. Pour me sentir sécurisée, je choisis des compagnons de baignades raisonnables : une petite fille d’environ sept ans(pas d’incisives) et un couple d’âge certain . je fais face aux rouleaux sans les quitter des yeux pour élaborer une stratégie : me camper fermement quand l’écume blanche se déverse, présenter mon dos à la gifle de la vague qui explose ou sauter dans l’ondulation de celle qui n’a’ pas encore craqué. A la fin, je plonge sous la crête?  Toute cette variété de vagues m’amuse. Elles sont plus puissantes qu’hier.
Nous rentrons par le ferry  dix minutes de traversée.

Magnifique coucher de soleil qui traverse des barres nuageuses, ourle les nuages d’or et réapparaît juste avant de plonger sous l’horizon.

Baiona

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL 2003

Le port de Baiona

Nous vivons vraiment à l’heure espagnole : petit déjeuner passé 9 heures et demie ce matin ! Les brumes du matin se sont levées. Il fait un soleil magnifique quand nous arrivons à Baiona.
Baiona est une station balnéaire un peu chic. Sur le front de mer,  de Belles maisons anciennes à vérandas vitrée blanches de petits carreaux, balcons en ferronnerie, au rez de chaussée »e jolies boutiques et restaurants. Nous trouvons Le Monde introuvable même à Saint Jacques de Compostelle.

La Pinta, caravelle de Christophe Colomb

La Pinta caravelle revenue du Nouveau Monde

Le port de pêche est surtout une marina avec beaucoup de beaux bateaux à moteur. Amarrée au milieu des bateaux de plaisance, la réplique de la Pinta, une des trois caravelles de Christophe Colomb. C’est ici que Pinzon le second du Navigateur est rentré d’Amérique. Evidemment, je la visite. C’est sa taille qui me surprend : elle est vraiment petite ! Combien y avait il d’hommes à bord ? J’imaginais une embarcation beaucoup plus imposante. Baiona commémore cet événement avec des statues, un panneau d’azulejos, une sorte de menhir taillé. Sa plus belle plage s’appelle la plage des Américains.

La ville ancienne

La ville ancienne de Baiona a gardé beaucoup de cachet. L’office de tourisme a publié un plan avec des itinéraires que nous suivons scrupuleusement. Nous découvrons une église baroque attenant au couvent dominicain. La clôture est impressionnante. Puis visitons deux autres églises, la Collégiale romane, massive comme une église fortifiée, une autre église baroque, deux fontaines et un calvaire affreux.
C’est une promenade agréable à l’ombre sans voitures pour cause d’escaliers. Les maisons ont un à deux étages, certaines ont des colonnes au rez de chaussée d’autres comportent des blasons. Rien de très extraordinaire, un joli ensemble ancien.

Chemin de ronde

les remparts de Baiona

Nous faisons ensuite le tour du chemin de ronde de la forteresse. A l’intérieur, un parc et un parador. Du haut du chemin de ronde nous découvrons des plages de sable, déjà bien occupées à 11 heures du matin. Des gens nagent dans l’eau claire et tranquille du port.

La Baie de Baiona

Baiona

  Baiona occupe le creux d’une baie arrondie, un peu comme Saint Jean de Luz. Cette rade est protégée de l’agitation de la haute mer. Les plages sont très fréquentées. C’est le première fois que nous voyons autant de monde depuis notre arrivée en Espagne. Cette affluence s’explique peut être parce que c’est samedi et qu’on avance dans le mois de Juillet. Comme il fait chaud, (c’est la première fois depuis Santillana del Mar ),j’ai bien envie de me baigner.
Nous poursuivons la route vers Vigo qui est très urbanisée : immeubles neufs, maisons individuelles de grande taille et plages aménagées. Heureusement nous trouvons un cap montagneux recouvert d’une belle forêt de pins et d’eucalyptus et nous installons à un mirador pour déjeuner. La vue est magnifique sur les îles. C’est très calme. En remontant en voiture nous verrons plusieurs familles déjeunant sous les arbres. Heureusement que nous sommes décalées par rapport aux Espagnols.

Plage de Panxon

Nous passons le reste de l’après midi à la plage de Panxon orientée sur l’Atlantique : sable et rochers. Le parasol orange près d’un rocher nous préserve un petit domaine privé. Les surfeurs profitent des rouleaux puissants de l’Atlantique. Enfin, une belle baignade dans l’écume des vagues. J’attends la vague, estime sa force pour ne pas me laisser déséquilibrer. Aucune comparaison avec le Cap Vert ! La présence de nombreux baigneurs me sécurise. Nous observons les surfeurs, très peu font des démonstrations convaincantes, la plupart reste couchés sur la planche à l’arrière de la vague. De temps en temps l’un d’eux se lève et glisse sur quelques mètres mais c’est rare.
Nous rentrons vers 7 h pour profiter de notre belle chambre avec vue. Un pêcheur se tient debout sur le gros rocher, silhouette à contre-jour. Les rouleaux déferlent, explosent projetant des gerbes magnifiques un véritable feu d’artifice !

 

La Guardia

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL 2003

La Guardia : site archéologique

La Guardia

7 heures, ciel couvert,  le beau temps d’hier n’a pas duré. Les mouettes traversent le champ de la fenêtre, tantôt proches tantôt au lointain, en file de six, toujours dans le même sens, vers le nord. Où vont elles ?
Je lis « Pour qui sonne le Glas » d’Hemingway. L’évocation de la Guerre d’Espagne est une antidote à l’excès de curés de Santiago. Je crois l’avoir lu, adolescente, je n’en ai plus aucun souvenir.

Monte Santa Tecla : village « galico-romano »

la Guardia : pétroglyphes
La Guardia Pétroglyphes

 Monte Santa Tecla (Tegra en Galicien), 340 m de pente aide, aménagé en une sorte de parc. Une très bonne route, des aires de pique-nique, des sentiers pavés, un péage minime. Près du sommet, un village « galico-romano » a été dégagé et très bien reconstitué. Deux huttes rondes de pierre au toit de paille ont été remontées pour mieux imaginer l’ensemble. Les maisons étaient donc circulaires ; un grand cercle pour l’habitation principale avec une petite cour, une dalle sur des montants (un banc ? une cuisine ? accolées, d’autres constructions circulaires plus petites (des granges pour les animaux ou les récoltes ?)Les huttes étaient vraiment très roches les unes des autres, les ruelles pavées, très étroites et très rares. Quelques marches sont creusées dans la pierre ? Ce plan circulaire est le même que celui du village néolithique chypriote visité à Pâques.

Non loin d’ici, près de Guimaraes, au Portugal, nous avions visité un  site archéologique contemporain de la colonisation romaine. J’ai oublié les habitations, en revanche, je me souviens bien des rues pavées, larges et bien tracées. Galico vient de Galice, bien sûr, mais je ne peux m’empêcher de penser aux Gaulois.
Au sommet du Mt Sta Tecla, un petit musée vieillot montre les vestiges découverts par les archéologues. Des pierres décorées de triskells ou de motifs géométriques genre celtiques, une petite idole à forme humaine, des têtes d’animaux, une pièce romaine, des reliefs de nourriture(coquillages, os de chèvre, de vache …) tout est présenté dans des vitrines à l’ancienne sans commentaires.
Petroglyphes
Des pétroglyphes sont photographiés, je demande à la dame de m’indiquer les sites, ce qu’elle fait obligeamment. Je finis par les trouver. Ils ne sont pas spectaculaires, un peu comme les empreintes des dinosaures, passionnants pour le spécialiste, introuvables pour le profane Ce sont des graffitis gravés, cercles, spirales indéchiffrables, cupules …

Sur le Mt Tecla, il y a bien sûr, un calvaire, une chapelle et deux chemins de croix très photographiées par les touristes.
Nous pique-niquons près des huttes préhistoriques. Le ciel s’est dégagé, il fait même très beau. Le panorama est étendu : magnifique vue sur l’estuaire du Mino. La marée basse  laisse apparaître des bancs de sable. Un petit ferry fait ses aller retour entre l’Espagne et le Portugal. Nous nous promettons de le prendre. Nous découvrons  des plages magnifiques au Portugal. J’essaie de dessiner les méandres, les chenaux, les îles et les marais de l’estuaire. Le résultat est plutôt raté.

Plage de sable

Comme il fait beau, nous descendons à la belle plage de sable dans l’estuaire. Quelques oyats fixent une petite dune. Nous nous y abritons du grand vent qui vient de l’Atlantique. Dominique installe le parasol. Nous sommes bien mais il fait frais pour une baignade. A six heures il nous faut partir, il nous reste beaucoup à faire ; courses, shampooings, lessives …

Arrabal

Le petit village d’Arrabal se trouve niché entre la route et l’océan à 8 km de l’hôtel. Seul le couvent se voyait de la route. Le village est caché. Il est très joli avec ses maisons anciennes en granite ses balcons, les escaliers extérieurs. Il est out petit très calme pittoresque. Un petit port est aménagé. Des enfants nagent. Une digue protège des grosses vagues et l’eau est calme. Nous nous promettons de revenir.

De notre chambre, nous observons la colonie de mouettes installée sur le gros rocher qui fait comme une digue plate. Elles ont l’air de dormir, à la jumelle, je les observe se toiletter, se gratter, lisser leurs plumes et marcher tranquillement.
Pas de coucher de soleil : des barres grises l’engloutissent.

 

 

  Vers le sud de la Galice :   Pazo de Oca, Rias Baixas, Oia

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL 2003

 

Pazo de Oca le plus frais des jardins


A la recherche de Pazo de Oca

Dans le guide Vert, une photo du jardin de Pazo de Oca, l’un des quatre plus beaux jardins d’Espagne, a attiré notre attention. Selon ce guide, il se trouverait dans la région de Padrone, sans autre indication. Dominique a loupé l’entrée de l’autoroute pour Pontevedra, la route passe à Padrone où nous nous arrêtons pour demander notre chemin à un camionneur. Selon lui, ce serait à 5 km après Calda de Reis sur la route de Lugo en direction de la Estrada. Après la Estrada, toujours aucun panneau, nous avons parcouru 21 km au lieu de 5. La route est belle, elle monte dans des collines riantes sous le soleil. Les maisons sont entourées de vignes qui grimpent en espaliers soutenus par de beaux poteaux de granite. Nous traversons des forêts d’eucalyptus qui embaument. Nous nous arrêtons souvent pour demander notre chemin. Je montre la photo du guide Vert. Les gens connaissent, ce n’est pas loin « après la rotonda », « après la courbe », toujours pas de panneaux. Nous finissons par douter de l’existence de ce jardin. Peut être n’est il pas ouvert au public ? Si c’était la quatrième merveille d’Espagne, cela devrait bien être fléché !

Un joli manoir

Finalement nous aboutissons sur une belle place carrée : au fond, un très joli manoir avec des tourelles baroques, un mur décoré de croisillons. Perpendiculairement, un beau bâtiment terminé par une tour carrée. Au milieu, une pelouse. En face de très folie maisons bases en granite derrière des tonnelles de vigne. Au bout, un petit calvaire. Toujours pas de panneaux ! Des filles sont assises sur les marches du calvaire. Je leur demande si on peut entrer « il y a une sonnette ».

Le plus joli jardin

Nous pénétrons donc dans le plus joli jardin secret par un porche. Une vasque est remplie de lentilles vertes. L’eau s’écoule de quatre jets creusant la nappe verte des lentilles. Tout autour, des massifs de buis taillés en boule. Sur les bordures, les buis sont sculptés en forme de vagues. En contrebas, un labyrinthe de buis, un appentis aux tuiles anciennes occupe un côté, en face, des bancs. Des potiches de faïence blanche et bleue contiennent des pétunias violets. Nous descendons un escalier de pierres moussues et passons sous les plus grands thuyas que nous n’avons jamais vus. Des buissons fleuris de gardénias, des touffes d’agapanthes.


Plus bas, une jolie pièce d’eau est bordée d’une haie très fournie d’hortensias bleus aux têtes énormes qui se reflètent dans l’eau. Une île en forme de bateau est décorée des mêmes urnes de faïence contenant de petits orangers. Les figures de proue sont des personnages de pierre patinée aux allures grotesques. Un pont ombragé par une tonnelle enjambe l’eau, on pense à Giverny. De là, nous découvrons la plus belle vue sur le château dont les tourelles se détachent sur le bleu du ciel. A l’extrémité du lac, un mur en pierre moussu est surmonté d’un kiosque au toit légèrement incurvé en pagode. De  l‘autre côté du pont : une autre île aux statues encore plus grotesques, des potiches et quatre oies menaçantes. Sous le pont une barque est amarrée dans un petit abri. Dominique imagine les jardiniers venant en barque rafraîchir les hortensias et enlever les têtes fanées. Ici, toute sont d’une fraîcheur inhabituelle, dans les autres jardins ils commencent à se faner.


Les allées de vieilles pierres humides et vertes de mousse conduisent à des vergers de kiwis, pêchers, poiriers. Les carrés de camélias doivent être magnifiques au début du printemps. Le charme du jardin réside dans la présence de l’eau, l’exubérance des mousses et des fougères. La pente est découpée de terrasses qui communiquent par des marches moussues. Absence de symétrie, fantaisie des plans. Des rigoles d’eau divergent pour alimenter les différents jardins. Un aloès géant évoque la Méditerranée, une fougère arborescente, les Tropiques. Fraîcheur de l’eau qui court, qui jaillit dans des vasques, qui fait tourner les meules du petit moulin caché dans la pagode.


La rigidité des jardins à la française, du labyrinthe, est atténuée par la juxtaposition fantaisiste des différents plans. L’utilité des vergers est masquée par les carrés.
Bosquets de camélias. Surprise ! Une petite statue trône au centre d’une place ombreuse.
J’aimerais peindre, nous avons peu de temps, j’ai perdu la main. Je me promets de le faire d’après photographie. Je n’économise pas la pellicule.

Il nous faut quitter notre jardin secret et magique pour rejoindre la prochaine étape. Le chemin du retour semblera bien plus court puisque nous sommes libérées du souci de chercher. Nous passons rapidement Pontevedra : un pont autoroutier, les quais le long de la Ria sont aménagés en marinas de bateaux de plaisance. C’est la première fois qu’on en voit tant. C’est marée basse. Une armée de pêcheurs à pied ramasse des palourdes. La marée noire n’est pas arrivée ici.

Entre la ria de Pontevedra et la Ria de Vigo

Nous contournons la presqu’île séparant la Ria de Pontevedra de celle de Vigo, passant par Marin, Bueu, Hio et Ganges. L’eau des Rias est bleu profond, de nombreux bateaux colorés naviguent. On voit aussi des plates-formes d’aquaculture (moules ou huîtres ?)si les panoramas au détour de la route sont magnifiques avec ces côtes découpées, de près c’est autre chose. La presqu’île est très urbanisée, nous passons d’un village à l’autre sans nous en rendre compte. Les petites plages sont en contrebas, difficiles d’accès.

Pique-nique devant un club nautique. Difficile de savoir si les maisons sont des résidences secondaires, des pavillons de banlieue ou des maisons d’agriculteurs. L’ensemble est assez coquet, sans caractère, fleuri et pimpant. Cela ne correspond pas du tout à ce que nous cherchons pour passer une semaine.

A l’entrée de Vigo, immeubles, nous prenons l’autoroute pour éviter la ville  et rejoignons au plus vite Baiona.
La côte est très sauvage ; à quelques dizaines de mètre de la route nous longeons des rochers déchiquetés, battus par les vagues. Entre la route et la mer, de la pelouse sèche, des ajoncs, des fougères. C’est la côte la plus déserte qu’on puisse imaginer. Très peu de constructions.
Nous nous arrêtons devant un camping qui loue des mobile homes très chers , collés les uns aux autres comme sur un parking.

Un hôtel perdu sur la côte sauvage

La mer vue de l’hôtel à Oia

500 m plus loin : un hôtel peint en rose foncé, deux étages, un grand restaurant, une cafétéria. Je suis très bien accueillie. Pour 30 Euros,  petit déjeuner est compris. La chambre donne sur la mer, la salle de bain aussi. Si bien que nous avons une vue panoramique sur la côte rocheuse ? Il y a même un petit îlet en face. Jamais nous n’aurions rêvé une aussi belle vue !
La chambre est peinte en rose orangé sans aucune recherche de décoration. Tout son charme réside dans la vue. Les jeunes qui tiennent l’hôtel sont très gentils, la fille comprend le français.
Nous avons donc trouvé un gîte avec vue.. Allons nous rester sept jours dans cet endroit désert ?

La Guardia


Nous reprenons donc la voiture pour explorer les environs en direction du sud. A une vingtaine de km, nous arrivons à La Guardia, en face du Portugal. Cette petite cité n’est pas belle. Les plages que nous trouvons sont petites et bondées. Nous nous installons, le temps d’une baignade sur la plus petite des deux, occupée par des grands mères et des enfants qui n’ont pas l’air de vacanciers.
Visite au port : un vrai port de pêche, actif. L’Office de Tourisme me fournit toute une série de prospectus : il y a plein de visites à faire. La petite ville ne manque pas de ressources. Nous revenons gonflées à bloc ! Nous pouvons rester ici sans craindre de nous ennuyer ;
Au dîner, poulpes et calmars. Coucher de soleil magnifique.

Saint Jacques de Compostelle : musées

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL

Anges musiciens : organistrum

Le comedor est agréablement décoré : très belle glace avec des boiseries peintes et dorées, lustre à pendeloques, jolis bougeoirs en ferronnerie.

Musée de la Cathédrale

Crypte

crypte romane

Nous commençons la visite du Musée de la cathédrale par la Crypte où le chœur roman de Maître Matéo (1165-1211) a été reconstitué. C’est une très jolie représentation de la « Nouvelle Jérusalem  qui descend du ciel », à l’extérieur, une frise de châteaux montre les apôtres, les Prophètes… à l’intérieur, sur les maisons de la ville alternent avec des scènes d’enfants de la Schola Cantorum chantant le « vrai et nouveau cantique ». lLa musique est vraiment très représentée dans toute la partie romane de la Cathédrale. Nous avions déjà remarqué les vieux musiciens du Portique de la Gloire faisant un demi cercle autour du Christ et des Evangélistes.
Comme hier a été une journée baroque, aujourd’hui c’est une matinée romane .Il me semblait que le Baroque avait tout écrasé. Cette visite à la crypte fait réapparaître la cathédrale romane sous son écrasant baroque. Une statue romane d’une tour et de quatre chevaux  me plaît particulièrement. Nous sommes seules dans la crypte . Nous pouvons observer à loisir les chapiteaux et le bestiaire fantastique dans les petits tympans trilobés que je peux photographier.

Etoffe almoravides et panneaux mudejars

En montant, nous remontons dans le temps. Des salles présentent de très belles statues de bois peintes et dorées venant de divers ateliers du 15ème siècle ainsi que des étoffes almoravides et même venant d’Asie centrale, des panneaux mudejar (le monde arabe n’est pas loin !)

Cloître plateresque

cloître plateresque

Au troisième niveau, nous arrivons au cloître plateresque (1521-1590) et nous trouvons au niveau de la cathédrale actuelle. Le cloître est vaste et offre de jolies échappées sur les tours de la Cathédrale (cinq en tout, hier, je n’en avais compté que quatre)Des salles présentent des trésors d’argenterie, des croix qui ne nous passionnent guère. Petite déception, j’attendais l’encensoir fameux mobilisant huit hommes quand il est balancé dans la nef. J’imaginais un objet gigantesque, finalement il m’arrive tout juste à la taille et les ciselures me paraissent grossières.

Tapisseries

Au dernier étage, s’ouvrant sur la galerie,  dans les salles des tapisseries, l’étiquetage laisse à désirer. Celles qui sont tissées à partir de cartons de Goya ont des couleurs chatoyantes, des rouges vif. Les visages sont presque des caricatures. Toute une Espagne folklorique de joueurs de guitare, de Carmen telle qu’on l’imagine en France. En repassant devant les tapisseries, Dominique découvre une fête villageoise : des enfants jouant à saute mouton, l’un d’eux se casse la figue, les autres rigolent. Scènes de jeu de boules, de quilles. Beuveries : un personnage pisse contre un mur, une femme expulse un ivrogne à coups de balai. Le balai figure aussi sur d’autres tapisseries pleines d’anecdotes rigolotes. C’est un véritable plaisir de dénicher tous les détails marrants autrement plus amusants que le »s sujets antiques : Guerres Puniques ou mythologiques représentés sur les autres tapisseries. Les plus drôles ne sont pas de Goya mais de Téniers (17ème siècle) et de Luis Miguel Van Loo. Le fascicule précise qu’il s’agit de la vie champêtre aux Pays Bas (mais les Pays Bas étaient encore espagnols au 17ème siècle).

Le pèlerinage des motards

Pendant que nous visitions le musée, un grondement a fait trembler toute la place : c’est l’arrivée de plusieurs dizaines de grosses motos chevauchées par des motards folkloriques (un personnage est même costumé en moine avec un chapeau de pèlerin, bâton, besace et coquille) est ce le pèlerinage des motard ou simplement un rallye ? La télévision galicienne filme l’événement. En bonnes touristes nous faisons quelques clichés de ces pèlerins inédits.

Portail de la Gloire

Anges musiciens

Nous visitons une autre crypte située juste sous le Portail de la Gloire ? Encore des statues romanes des anges musiciens. C’est aussi l’œuvre de maître Matéo. Dans les vitrines, des reproductions des instruments musicaux des 24 anciens du livre de l’Apocalypse du Portail de la Gloire. Des photos donnent des détails sur la position des doits des musiciens sur leurs instruments. Notre visite romane continue… aux clé de voûte, un ange tient le soleil, un autre la lune.

Palais Gemirez
Au Palais Gemirez qui possède une salle magnifique  se sont déroulées les noces d’Alphonse IX ( ?) Cette fois ci nous avons une meilleure vision d’ensemble.
 Place de l’Immacolada : pique-nique dans le très joli jardin à la française de buis taillés coloré par des œillets d’Inde jaunes et oranges. Malheureusement, une grosse averse nous expédie dans la Cathédrale, le temps de traverser, la pluie a cessé.

Musée du peuple Galicien

Escalier hélicoïdal

Nous devons attendre 16h l’ouverture du Musée du peuple Galicien situé dans le couvent Santo Domingo un eu à l’écart de la Vieille Ville, dans un parc magnifique. Les vieux arbres, thuyas extraordinaires et chênes sont si touffus que les bancs sont secs après la pluie ? Encore une rangée de magnifiques hortensias ! J’en profite pour écrire le compte rendu des visites de la matinée pendant qu’un pèlerin joue d’une lyre en bois.
A l’ouverture du musée, le ciel s’est dégagé et nous avons plus envie de profiter du soleil que de nous enfermer dans un  musée. Ce sera donc une visite rapide. Le plus extraordinaire : l’escalier hélicoïdal, trois escaliers s’enroulent en spirale. Le cloître du 18ème est plutôt sobre dans tout le baroque exubérant de la ville.. Nous parcourons à grands pas les salles des instruments de musique celtique (castagnettes en forme de coquilles Saint Jacques) celles des costumes s’attardant un peu plus devant les maquettes des maisons galiciennes.
Nous passons la fin de l’après midi à l’hôtel. Enfin, nous pouvons profiter du paysage de collines, des vignes ensoleillées autour de l’hôtel Boa Vista. Pendant qu’on se promenait dans les ruelles de Costoia entre les belles maisons de pierre aux jardins fleuris d’hortensias, fuchsias abutylons dahlias et belles tonnelles de vigne, nous rencontrons un monsieur qui promène sa vache marron gris.
Nous dînons dans la galerie avec le coucher de soleil en prime.

 

 

Saint Jacques de Compostelle baroque

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL

Saint Jacques matamore


Muros

Nous quittons O Pindo sous une pluie battante, 16°C.
La côte est très sauvage jusqu’à Muros. La mer est grise, de belles vagues déferlent sur les rochers.
A Muros, le front de mer est aménagé avec des restaurants et des magasins sous des arcades de granite. Je trouve Le Monde. Depuis plus d’une semaine, je ne l’ai pas lu. La télévision espagnole donne des nouvelles insuffisantes : le Tour de France, beaucoup de sport, des faits divers, accidents, scandales politico-financiers, quelques images d’Irak…
  Muros est adossé à la montagne, les maisons de granite ornées de vérandas s’alignent dans des petites ruelles tortueuses coupées d’escaliers. Nous parvenons à un petit marché à étage en beau granite gris. Les paysannes du coin y apportent des paniers avec quelques salades, oignons, des prunes de leurs jardins. Dans l’estuaire à marée basse, des dizaines de pêcheurs à pied avec râteaux et seaux ramassent des coquillages, cela fait plaisir de voir ramasser autre chose que du mazout. L’estuaire s’est vidé presque jusqu’à Noia. Que nous évitons.

L’hôtel Boa Vista

La Pension Boa Vista

La dame de Sol y Mar du Pindo a réservé par téléphone un hôtel recommandé par le Routard. Pour une fois, nous savons où nous allons. L’hôtel Boa Vista se trouve à Costoïa, petit village perché sur les collines à l’écart de la route de Noia à l’ouest de Santiago. C’est une grande bâtisse carrée recouverte sur deux côté par une galerie vitrée blanche à petits carreaux . Nous sonnons, une dame nous ouvre et ne nous laisse pas entrer . Pourtant, nous avions réservé ! Arrive une dame toute vieille et toute petite qui nous montre notre chambre à l’étage. Comme toujours en Espagne, murs crème, mobilier en bois foncé. Aux quatre coins des lits, des torsades de bois pointues donnent un air « espagnol », les meubles et les portes sont rehaussés de losanges et de pointes diamant. Un très joli lustre à pendeloques de verre ajoute une touche raffinée, couvre-lits jaunes très sobres. La salle de bain est petite, une cabine de douche, impeccable.

Notre chambre très espagnole

Dans la galerie sont installées de petites tables et des chaises. On peut y jouir de la vue sur le jardin planté de quatre rangs de vigne, de deux houx sur un côté, une pelouse avec un magnolia et des thuyas de l’autre ? Comme il se doit, il y a un bel horréo couvert de lichen avec une croix en granite et deux colombes en terracotta. Aux alentours, les maisons aux toits de tuile sont dispersées dans les vignes et les vergers. Dommage qu’il pleuve ! On aurait pu s’installer sur la table de pierre et les bancs du jardin. Notre chambre donne sur les ruelles du village. Des fougères poussent sur le toit à la jointure de deux maisons mitoyennes.
Après une rapide installation, nous partons pour Saint Jacques de Compostelle toute proche. On peut vraiment féliciter le Routard pour ce choix !

Saint Jacques de Compostelle

Baroque!

Parking Saint Clément en bordure de la vieille ville interdite aux voitures.
Les rues étroites sont bordées de maisons à deux ou trois étages. Au rez de chaussée restaurants et bars abondent. Nous entrons dans la Cafétéria Paradiso (recommandée par le Guide Vert, décor 19ème siècle) et commandons des bocadillos que nous mangeons sur la place des Orfèvres (Praza das Platerias) sur le côté de la cathédrale. Très beau porche sculpté, portail roman 12ème donnant sur le transept. Sur le côté, la Tour de l’Horloge baroque.

Pélerins

Au milieu de la place : une fontaine ornée de chevaux. La foule qui passe est  amusante à observer. Dominique est très critique, elle n’a jamais vu autant de gens aussi mal habillés ! Il pleut, les pèlerins sont affublés de pèlerines en plastiques. Normal, la pèlerine pour un pèlerinage ! Il y a des scouts, des groupes de jeunes en shorts mais aussi toute une faune de vrais ou faux pèlerins, bâtons et coquilles, sacs à dos, gros godillots. L’un d’eux est particulièrement folklorique : cheveux longs et barbe grise déployée, habits de clodo, assis jambes écartées, il téléphone longuement avec son appareil mobile. Tout ce monde a sorti appareil photo numérique et camescope.

La place de l’Obradoiro et la Cathédrale

Nous faisons le tour de la cathédrale et découvrons l’immense place de l’Obradoiro pour admirer la façade baroque.
Il me revient une expression à la mode il y a une quinzaine d’années « il est trop ». Cette cathédrale est vraiment « trop ».
Trop grande, trop baroque, trop pèlerinage, trop décorée, trop catho …
On ne peut qu’admirer l’escalier monumental qui la précède avec ses ferronneries compliquées, puis en entrant : le Portail de la Gloire (c’est ce que j’ai préféré). Puis être impressionnées par les dimensions de la nef, les dorures de l’autel baroque.

Portail de la Gloire : évangélistes

Nous parcourons la nef en tout sens(enfin pas tout à fait, il y a des cordons comme dans les aéroports pour canaliser les files d’attentes et la circulation des pèlerins). A l’entrée, longue file (on croyait qu’il y avait un guichet pour des tickets d’entrée), les gens vont mettre leur main dans des mains creusées et se tapent la tête sur le saint aux bosses. Ils viennent en famille et se prennent mutuellement en photo ou au camescope. Une autre file permet de rentrer derrière l’autel embrasser la statue de Saint Jacques. De devant, on les voit poser leurs mains sur les épaules de la statue de bois.

Portail de la Gloire

La religiosité, la bondieuserie ou l’obscurantisme (qu’on nomme cela comme on veut) imprègne le lieu. Dominique ne décolère pas devant ces débordements. Chez moi, comme toujours, la curiosité l’emporte. Nous sommes bien décalées par rapport à tous ces gens. Il y a sûrement des touristes dans notre genre qui visitent l’église comme n’importe quel monument historique, mais ils ne se comportent pas « en touriste »  (heureusement, les japonaises de Konya m’avaient exaspérée).

Baroque ! Toujours baroque !

Nous déambulons au hasard dans les ruelles et les places. De l’autre côté de la Cathédrale, la place Immacolada nous fournit l’occasion d’une pause goûter dans un joli jardin. Les tours de l’horloge sont visibles,  au dessus de tout un enchevêtrement de toits, de coupoles, de balustres, de volumes de sculptures baroques. Encore du baroque, toujours du baroque. L’ensemble est homogène. Le baroque a tout phagocyté : la cathédrale romane, les ruelles moyenâgeuses …le granite rend ce baroque lourd par rapport à celui de Noto en Sicile.
Il tombe toujours une pluie fine. Les ruelles se sont vidées, les magasins sont fermés à l’heure de la sieste.

Musée des Pèlerinages
Après l’Université, nous trouvons le petit musée des Pèlerinages (gratuit) installé dans les trois étages d’une belle maison du 15ème siècle. L’exposition, très moderne, très didactique ne laisse rien deviner de l’ambiance du 15ème siècle.

Au premier étage, des maquettes de la cathédrale montrent des vestiges romains, la petite église romane qui a brûlé vers l’an Mil et la construction de la grande nef romane avant l’ajout de la façade et des tours baroques.

Au second étage, exposition très moderne sur les routes de Pèlerinages au Bas Moyen Age sous le portrait de Constantin : le pèlerinage de Sainte Hélène à Jérusalem et toutes les routes romaines vers Jérusalem et vers Rome. Au troisième étage : des objets se rapportant aux pèlerins (leur habit, besace, coquille…) et des sculptures de bois. On nous donne un petit livret en français si fourni qu’on ne peut pas le lire sur place.

Musée du Baroque

Retable baroque

 L’église San Martin Pinario est transformée en musée du baroque. L’escalier qui descend vers l’entrée est encore très baroque et très compliqué. A l’intérieur, c’est un musée des retables. La visite est guidée, ce qui permet d’observer mieux les détails. Dans la nef, le peuple suivait la messe debout (on a ajouté des bancs). De chaque côté, une série de chapelles fermées permettaient aux familles nobles de suivre une messe privée. Certaines chapelles avaient la dimension d’une véritable église avec des coupoles. Le bâtiment, comme tout ici, est en granite, mais il a été peint de manière à imiter le bois dans des plafonds à caissons, en trompe l’œil ou en faux marbre. Certains autels sont baroque italien avec des colonnes droites peintes en faux marbre, des statues installées sur des nuages qui rappellent ce qu’on a vu à Vienne ou en Hongrie. D’autres sont baroques espagnols avec des colonnes torsadées recouvertes de dorures avec des pampres des grappes de raisin, les statues sont aussi pleines de dorures.
Le maître-autel est tout à fait impressionnant, conçu comme un grand baldaquin surmonté de baldaquins empilés (il y en a trois) formant une sorte de pyramide creuse, toute dorée. Au dessus, deux statues équestres, l’une de Saint Jacques Matamore –c’est à dire tuant des Maures. L’autre est un autre saint écrasant sous son cheval un Maure grimaçant. Les écussons de l’Espagne s’entremêlent avec les symboles religieux. On contourne l’autel pour trouver une salle toute de boiseries avec les stalles des moines et trois registres de bas reliefs sculptés dans du bois foncé. Au dessus l’orgue monumental est une étrange scène masquant l’organiste. Enfin le guide nous mène dans la sacristie où sont alignés des angelots blancs (putti) tenant les objets de la passion. Ils sont très nombreux, de bois recouvert de stuc, et ressemblent aux putti siciliens, sauf qu’ici ils sont en rang d’oignon ayant perdu leur emplacement original.

Nous avons acheté du poulet et une salade que nous mangeons en nous cachant un peu sur la table de la galerie. Un couple d’allemand fait de même sans aucune discrétion. Nous avions bien tort de nous sentir coupables de ne pas manger le dîner de l’hôtel, tout le monde fait ainsi.

 

 

 

O Pindo : la plage de Carnota

ESPAGNE ATLANTIQUE DU PAYS BASQUE AU PORTUGAL 2003

Lever à l’heure espagnole, petit déjeuner au bar, temps couvert. L’employée de l’office de tourisme de Carnota  est bien aimable. Elle nous donne une documentation bien complète, sentier, grenier record de longueur. Mais c’est un peu tard, quel dommage que l’Office ait été fermé samedi, lors de notre premier passage.
La plage de Carnota s’étire sur sept km de sable fin derrière un cordon dunaire planté d’oyats qui la sépare d’un marais, un petit rio se jette dans l’océan. Dans le marais poussent les mêmes immortelles bleues que nous avons cueillies au Danemark. Les oiseaux nombreux, se balancent aux herbes sèches et sont très bruyants. Dans les flaques du marais vivent crabes et crevettes ainsi que de petits poissons. Nous parcourons la plage. Nous sommes presque seules, seulement deux personnes vers le nord. Cinq vers le sud en comptant les ramasseurs de la marée noire.

Au bout d’environ deux km, il nous faut franchir le ruisseau. Avant même d’atteindre le lit où il y a du courant, Dominique s’enfonce jusqu’à mi- cuisse et s’extrait à grand peine, nous rebroussons chemin et elle s’enfonce à nouveau dans le sable mouvant qui l’engloutit jusqu’au short . Panique, on arrive quand même à s’en sortir mais on n’ira pas plus loin ! Peu de temps après un couple en maillot de bain passe sans encombre à un autre endroit où le courant est moins fort et où le ruisseau forme un petit delta.

La pluie s’intensifie « un grain » ne nous arrête pas. J’atteins un alignement de rochers. En m’approchant, je constate qu’ils sont tout noirs. Peut être n’aurais je dû pas venir ? Ils sont recouverts de jolies moules bien luisantes, je suis rassurée. Je commence à mieux comprendre comment le nettoiement des plages s’opère : de grands panneaux aux couleurs de la Galice et de l’Europe (75°/°) nomment l’entreprise chargée de l’opération, à chaque plage une différente, il semble que ce donc des sous-traitants privés locaux, ce qui explique les méthodes différentes . Ici, un gros tracteur tire une machine ressemblant à une botteleuse de foin, là bas comme des tondeuses à gazon. On dirait du bricolage d’outils agricoles. Je regrette bien que mon Espagnol soit insuffisant pour approfondir mes recherches ? Notre promenade sous la pluie a été bien agréable. Ce n’est pas gênant de marcher les pieds dans l’eau sous le crachin. Le pique-nique est une autre affaire, quand on s’arrête on se refroidit.

Des couples arrivent en maillot de bain, parapluie déployé : ils se baignent et retournent à la voiture.
Nous sommes rentrées à l’hôtel nous sécher. Notre chambre très claire est très agréable et ce n’est pas un malheur de faire une pause une demi-journée. Je guette par la fenêtre les éoliennes. Tant qu’elles sont dans le brouillard, inutile de sortir, pas de visibilité.

Eoliennes et Horreos

4 heures, les éoliennes sortent du brouillard, la grosse pluie a cessé. Nous tentons une sortie en voiture vers un mirador situé dans la montagne au dessus de Carnota. Nous arrivons à un très joli village : à l’entrée de nombreux horreos, un petit calvaire, une fontaine, une tourelle basse des maisons en granite, des fleurs et des chats. Tout cela en granite patiné incrusté de lichen. Sur les toits de tuile, de grosses pierres. Avec un rayon de soleil, j’aurais fait des photos pittoresques. Sous la pluie, c’est tout gris. Du mirador, nous surplombons la dune, le marais, la plage. Le ruisseau serpente, se divise en bras, delta miniature.

Sur la route du retour, la pluie redouble, nous essayons une autre petite route qui monte dans la colline : encore une petite route, de petits champs de maïs, pinède, horréos, calvaire, joli village en granite …encore un joli village d’un autre âge ! Ce qui est contemporain, c’est le camion du marchand de légumes ambulant qui nous barre la route. Il s’écarte pour nous laisser emprunter un chemin qui serpente dans les jardins pour nous mener dans une ruelle en cul de sac. Dominique doit refaire tout le chemin à reculons ; heureusement que c’est la championne de la marche arrière ! Ce sera notre dernière exploration sous la pluie, horréos, calvaires, maïs …se ressemblent tous, continuer serait juste bon à abîmer la voiture.

Nunca mais !

les greniers débordent de goudron!

Je retourne faire le tour du petit promontoire face à l’hôtel. J’ai enfin compris le sens de la fresque peinte sur le terrain de handball : le grenier traditionnel dégoulinant de mazout (jalipote ou chalipote) NUNCA MAIS sur le drapeau noir barré d’une diagonale bleue se rapporte à la marée noire. Mes promenades solitaires sont toujours alimentées de pensées sur la marée noire. Il semble que c’est le fil conducteur du voyage. J’ai toujours besoin d’une idée, d’un’ événement pour entrer en sympathie avec la contrée visitée. En aucun cas ce ne pourrait être le pèlerinage de Compostelle. J’aime bien visiter les églises en tant qu’œuvres d’art mais je ressens de la méfiance pour le pays de l’Inquisition. La Reconquête m’est une histoire éminemment antipathique. Quant aux celtes, aux druides et aux cornemuses …. Cette souillure de la mer me préoccupe vraiment. Devant l’immensité de la tâche j’ai envie de m’impliquer. je marche le long des rochers aux formes étranges, sculptures naturelles spectaculaires. Certains sont coiffés de noir. Personne ne peut venir gratter chacune de ces roches.