Voyager pour lire/Lire pour voyager

J’ai acheté ce livre avant notre départ pour les îles Ioniennes, j’aurais dû le lire avant de partir à Tinos en avril dernier.
Un étudiant en histoire est chargé par sa logeuse, une très vieille dame, d’une enquête concernant Le Mont Athos.
Ce roman, très bien conduit est passionnant, le narrateur est partagé entre un cours de philosophie pré-socratique, la rédaction de son mémoir et l’enquête sur la « Sainte Montagne » qu’il conduit le plus objectivement possible, interrogeant aussi bien son professeur à l’université, une archéologue, un journaliste, des moines et des hommes ayant approché le Mont Athos. Toutes les informations sont bonnes à prendre: un poème, des données financières (on apprend que les monastères immensément riches ne paient pas d’impôts), une photo des femmes communiste, pendant la guerre, une gravure antique dans une muraille. Et le lecteur, en profite pour nous instruire dans tous ces domaines.
On croise un grand nombre dee personnages très attachants : Nausicaa, la vieille dame très distinguée, mais aussi le père du narrateur, plombier de Tinos qui demande systématiquement à ses clients s’ils croient en Dieu, la mère très croyante…
L’auteur nous convie à des situations étranges comme cette cérémonie où l’on marche sur des braises, ou une conférence burlesque à Thessalonique dans l’Université occupée par des grévistes. Comme, dans un roman policier, le suspens est assuré, et on ne lâche pas le roman.
Ce livre passionnant est arrivé, pour moi à la croisée de mes voyages. Nous revenons de Tinos et voilà une évocation de l’île qui tombe juste, le vent de Tinos souffle dans le roman comme il a soufflé pour nous,au hasard des pages, je retrouve Hypatie découverte dans le film Agora, visionné avant notre départ pour Alexandrie. L’étudiant lit à Nausicaa Le Livre de l’Impératrice Elisabeth, nous venons de visiter l’Achilleon à Corfou….Toutes ces coïncidences m’enchantent.
Et riche de nouveaux personnages qui se croisent, dont les histoires s’entremêlent, je voyage au Mont Athos, alors que l’interdit des femmes, l’abaton, me retire tout espoir de jamais y poser les pieds. Lire pour voyager…







